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Equipement - Page 53

  • "Thalassa" : face aux tempêtes, un littoral à protéger

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    La situation du Signal (Gironde) est particulièrement préoccupante depuis les fortes houles qui ont frappé le Sud-Ouest cet hiver. Photo archives Sud Ouest / Laurent Theillet

    Elles s’appellent Qumaira, Petra, Dirk, Ulla, Christine…. Elles se sont abattues sur la France tout au long de l’automne et de l’hiver. Derrière ces prénoms, se cache une succession de violentes tempêtes comme l’Hexagone en a rarement connu et dont l’ensemble du littoral porte encore les traces.

    Comment vit-on ces tempêtes dans les zones menacées du bord de mer ? Quelles conséquences sur l’érosion de nos côtes ? Et quelles solutions concrètes pour limiter les effets de l’assaut des vagues? Aujourd’hui, face au réchauffement climatique et à la montée des eaux, faudra-t-il rendre à la mer ce qui lui appartenait ? "Thalassa" tente de répondre ce soir, à partir de 20 h 45, à ces questions cruciales, en allant à la rencontre de ceux qui, sur les côtes de Bretagne, en Normandie, Méditerranée, Aquitaine ou en Poitou-Charentes, affrontent les colères de la mer mais qui ne quitteraient pour rien au monde leur coin de littoral.

    xynthia.jpgLe douloureux souvenir de Xynthia

    Le magazine de Georges Pernoud fait un focus sur la région Sud-Ouest, au littoral très exposé. Première étape en Vendée et en Charente-Maritime, où l'épisode de la tempête Christine qui a frappé avec une rare violence, a rappelé de bien mauvais souvenir avec la conjonction des vents violents, d'une forte houle et d'une grande marée... Quatre ans après Xynthia (photo ci-contre), une équipe de Thalassa a retrouvé les sinistrés qui avaient témoigné au lendemain de cette catastrophe, en essayant de savoir si les leçons de cette tempête meurtrière ont été tirées. Force est de constater que l'épisode de cet hiver s’inscrit aussi dans la longue histoire du combat des hommes contre l’océan entamé au XIIème siècle. A cette époque, les moines de la région avaient créé un réseau complexe de digues pour gagner des hectares de terres sur la mer. Aujourd’hui, face au réchauffement climatique et à la montée des eaux, faudra-t-il rendre à la mer ce qui lui appartenait ?

    soulac.jpg"Je vous invite à vous préparer d'ores et déjà à quitter l'immeuble. Un arrêté d'évacuation assorti d'une interdiction d'habiter vous sera notifié sans délai. » Mairie de Soulac, 22 janvier 2014

    Deuxième halte, à la pointe du Médoc, à Soulac-sur-Mer, avec les journalistes Hervé Corbière et Frédéric Chignac, où la résidence emblématique « Le Signal » vit ses derniers jours. Le courrier officiel adressé par la mairie fin janvier à chacun de ses occupants est sans ambiguïté. Construite il y a moins d'un demi-siècle, cette barre de quatre étages, qui compte 78 logements, est menacée de longue date par l'érosion de la plage. Cette année, l’inéluctable s’est produit : les grandes marées et les coups de vent ont eu raison des derniers espoirs des habitants du Signal.

    Souffrir, comprendre et agir

    C'est bien sûr un crève-cœur pour Jacqueline Gandoin, 81 ans, qui habite au rez-de-chaussée depuis 2005 et va devoir quitter son trois pièces pour rejoindre la résidence pour personnes âgées de Soulac. "C'est comme avec les grands malades, on se dit … Mon Dieu ! Laissez-le moi encore un peu. Depuis la tempête Xynthia en 2010, j'avais compris que c'était fini. Mais on aurait bien aimé avoir un dernier été..." conclut l'octogénaire, résignée. De son côté, la Bordelaise et océanographe Virginie Lafon apporte l'expertise du bureau d'études aquitain Géo-Transfert, une cellule de Transfert de Technologie de l'Adera, pour comprendre les mécanismes naturels de l'érosion à l'oeuvre sur le littoral de Soulac. Elle décrit les vitesses d'évolution connues, les mesures scientifiques effectuées pour connaître ces évolutions, l'effet des tempêtes sur le trait de côte, les différents moyens de protection à disposition et les difficultés qu'il y a à gérer une zone côtière dans un tel contexte.

    Autant d'éléments précieux pour aider les décideurs à analyser la situation, anticiper et agir. Car si le réchauffement climatique accroît la rapidité du phénomène inéluctable de l'érosion des côtes, il devient urgent de savoir s'y adapter.

    Cathy Lafon

    #soslittoral

    A VOIR

    • "Face aux tempêtes", Thalassa, six reportages à partir de 20h45 sur France 3 : cliquer ICI 

    LIRE AUSSI

  • Climat: le Giec sonne l'alarme et somme les gouvernements d'agir

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    Selon le deuxième volet du cinquième rapport du Giec, il est impératif de limiter à 2°C la hausse du mercure sur la planète d'ici à 2100. Photo AFP

    Le réchauffement climatique va réduire la production céréalière mondiale jusqu'à 2% tous les dix ans et pourrait représenter un coût de 1.050 milliards d'euros pour l'économie mondiale  à la fin du siècle. Deux très mauvaises nouvelles parmi d'autres, contenues dans le deuxième volume du cinquième rapport du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) consacré aux impacts déjà réels du réchauffement, publié ce lundi au Japon.

    giec,réchauffement climatique,faim dans le monde,changement,hausse niveau mer,océan,littoral,rapport,#soslittoralPour le Giec, il y a le feu au lac

    Le Giec publie depuis 2013 une série de volumes intermédiaires qui remettent à jour les connaissances sur le changement climatique en cours, issues de la littérature scientifique du monde entier. Le premier d'entre eux, rendu public en septembre dernier, était déjà très inquiétant. Notamment pour la région du Sud-Ouest, très concerné par le réchauffement, avec, par exemple, l'impact de la hausse du niveau de la mer sur le littoral, accrue notamment par la fonte des glaces polaires. Le second ne l'est pas moins, avec des constats qui poussent le Giec à assombrir encore un peu plus ses perspectives sur les conséquences du réchauffement« La probabilité d'impacts graves, étendus et irréversibles s'accroît avec l'intensification du réchauffement climatique »avertissent les experts mondiaux du climat. Les risques sont qualifiés par le Giec d'« élevés à très élevés » en cas de hausse moyenne des températures de 4° C par rapport à la période préindustrielle (« extinction substantielle d'espèces », « risques importants pour la sécurité alimentaire »), mais de « considérables » dès un réchauffement de 1 à 2 °C. 

    giec,réchauffement climatique,changement,hausse niveau mer,océan,littoral,rapportBaisse de la production agricole mondiale, hausse de la faim dans le monde

    Réuni durant cinq jours à Yokohama, dans la banlieue de Tokyo, le Giec estime ainsi que la production mondiale agricole globale diminuerait de 0,2 à 2% si la température devait augmenter de 2,5 degrés. Avec les conséquences sur la faim dans le monde que l'on devine. D'où l'interpellation des gouvernements et acteurs internationaux par Action contre la faim. «Des mesures doivent être prises de toute urgence pour s'attaquer aux causes et aux conséquences des changements climatiques sur la faim et la sous nutrition pour les plus pauvres», insiste l'ONG, dans un communiqué qui rappelle que ce sont toujours les plus démunis qui souffrent le plus des impacts du changement climatique dont ils ne sont pas responsables, y compris pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle«842 millions de personnes dans le monde souffrent encore de la faim aujourd’hui et 180 millions d’enfants sont victimes de malnutrition», précise Action contre la faim, qui s'inquiète : «Les projections les plus optimistes (+2°C  à la surface du globe) prévoient que le taux de sous-alimentation en Afrique augmentera de 25% à 90% d’ici à 2050.»

    Réfugiés climatiques, biodiversité menacée, infrastructures dégradées...

    Le nouveau rapport intermédiaire du Giec recense également d'autres effets du réchauffement climatique, comme l'accentuation de l'érosion et le risque de la submersion de de terres avec une élévation du niveau de la mer et des centaines de millions de réfugiés climatiques, les régions les plus vulnérables se trouvant en Asie.  Notons que d'autres données doivent être prises en compte, comme l'impact du réchauffement climatique sur la biodiversité, avec la menace sur les ressources halieutique et la pêche, ou encore la dégradation des infrastructures victimes de catastrophes naturelles à répétition. Bref, on n'a pas fini de sortir la calculette pour additionner les innombrables coûts du réchauffement.

    giec,réchauffement climatique,changement,hausse niveau mer,océan,littoral,rapportEn France, un hiver marqué par les conséquences du changement climatique

    La publication du Giec fait écho en France au bilan d'un hiver marqué par les tempêtes à répétition qui ont frappé violemment le littoral atlantique, accompagnées d'un fort risque de submersion et d'inondation. Mais aussi au bilan de Météo France, qui a relevé que la température moyenne de cet hiver dépassait de 1,8°C la normale saisonnière et qu'il devrait rester dans les annales comme l'un des trois hivers les plus chauds en France depuis le début du XXème siècle. Les températures du début de l'année 2014 confirmant cette douceur exceptionnelle.

    Accord sur le climat : objectif 2015

    La communauté internationale s'est donnée pour objectif de conclure fin 2015, lors de la conférence climat de l'ONU à Paris, un accord global et contraignant de réduction d'émissions de gaz à effet de serre (GES) pour limiter le réchauffement à 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle.  De leur côté, les grands Etats semblent avoir pris conscience des risques climatiques. Ainsi, le 28 février, un satellite nippo-américain était lancé du Japon, afin de surveiller en 3D la formation des phénomènes climatiques extrêmes, comme les précipitations et les inondations, et de mieux comprendre le changement climatique. Tel est l'objectif du Global Precipitation Measurement (GPM), fruit d'une collaboration entre l'Agence spatiale américaine (NASA), et l'Agence japonaise d'exploration spatiale (JAXA). D'autres agences, notamment européenne et indienne, participent à ce projet d'un coût de 678 millions d'euros.

    Les effets du réchauffement se font déjà sentir partout sur la planète

    Depuis la publication de son premier rapport, en 1990, le Giec ne cesse de sonner l'alarme climatique. Pour les scientifiques, les effets du réchauffement «se font déjà sentir sur tous les continents et dans les océans».  Ils ont toutefois rappelé lundi que rien n'est encore perdu : « Les risques liés au changement climatique peuvent être réduits en limitant sa vitesse et son ampleur », en prenant des mesures« d'adaptation » au réchauffement attendu. A condition toutefois de conclure un accord mondial contraignant pour bloquer la hausse du mercure à 2 degrés à l’horizon 2100. Seront-ils enfin entendus par la communauté internationale ? A suivre...

    Cathy Lafon

    #soslittoral

    PLUS D'INFO

    • Consultez la carte des impacts du réchauffement climatique publiée par "Le Monde" : cliquer ICI.
    • Le 5e Rapport d'évaluation du GIEC se composera au final de trois volumes et d'un rapport de synthèse, dont la publication s'étendra jusqu'au mois d'octobre 2014. Il constituera un nouveau bilan mondial des connaissances scientifiques sur le changement climatique concernant : Changements climatiques 2013 : les éléments scientifiques, Volume 1 (publié en septembre 2013);  Les impacts, les vulnérabilités et l'adaptation, Volume 2  publié en (mars 2014);  L'atténuation du changement climatique, Volume 3 (publication à venir, mi-avril 2014).

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique : cliquer ICI
  • Le boom de l'énergie solaire à New York : bon pour l'emploi local et le climat de la planète

    solaire NYC.jpg

    4.760 panneaux solaires installés sur un toit du Bronx, à New York Photo AFP

    En France, l'énergie solaire bat de l'aile, tout comme l'éolien. A New York, elle rayonne. Un développement qui a de quoi faire pâlir de jalousie les industriels tricolores du secteur.

    4.760 panneaux solaires sur un immeuble du Bronx

    Sur un toit du Bronx, avec au loin les gratte-ciel de Manhattan, 4.760 panneaux solaires captent les rayons du soleil. C'est Ross Solar group qui a réalisé l’installation de 1,6 mégawatts, la plus importante de l’histoire de New York, sur le toit du grossiste en alimentation Jetro Cash and Carry. Ce dernier vise l'autonomie énergétique. Achevée en décembre, elle devrait lui permettre d'économiser chaque année 40% de sa facture d’électricité soit quelque 250.000 dollars.

    Création d'emplois et réduction des gaz à effet de serre

    Vu de l'Hexagone, où les énergies renouvelables, l'éolien comme le solaire, sont toujours en panne, cette installation a valeur de symbole. Celui du boom du solaire à New York, permis par un fort soutien politique local. Le gouverneur de l’Etat de New York, Andrew Cuomo, qui pousse à coup de subventions le développement de cette énergie dans son Etat, a lancé, en 2012, le programme NY-Sun Initiative, avec 800 millions de dollars d’investissement jusqu’en 2015. Près de 300 mégawatts de capacité solaire ont depuis été installés dans l’Etat, plus que durant les dix années précédentes. Andrew Cuomo cherche désormais à étendre le programme jusqu’en 2023, avec un financement additionnel de près d’un milliard de dollars et un objectif de 3.000 mégawatts. De quoi créer 13.000 emplois et réduire les gaz à effet de serre de 2,3 millions de tonnes par an, selon certains analystes.

    solaire NYC 2.jpgUne Pomme en or pour les industriels du solaire

    Malgré ces performances, New York est encore très loin de la Californie, ou même du New Jersey voisin et du Massachusetts, qui avec l’Arizona concentrent plus de 80% de toutes les installations solaires aux Etats-Unis. Mais selon les spécialistes américains, la Grosse Pomme est aujourd'hui l’un des marchés les plus prometteurs, tant dans le secteur résidentiel que commercial. Une aubaine pour les 411 entreprises spécialisées qui se partagent localement ce marché en pleine expansion.

    3.300 emplois déjà créés

    Dans le Bronx, l’une d’elles, OnForce Solar, a vu ainsi ses revenus tripler l’an dernier, et espère les doubler encore cette année, avec des effectifs qui suivent le même rythme. L'entreprise a reçu plusieurs millions en subventions publiques. L'Association des entreprises du solaire de New York (NYSEIA), se réjouit également des crédits d’impôts qui aident au développement du solaire et parle de 3.300 emplois créés localement. Avec la baisse des prix des panneaux photovoltaïques, le solaire est d’autant plus prometteur que l’électricité coûte plus cher dans l’Etat de New York que dans la plupart des autres Etats américains.

    jardins toits NYC.jpgNew York, ville "verte"

    A Manhattan, de telles installations peuvent être compliquées par des régulations strictes, mais partout ailleurs, New York,  regorge de grands toits où poussent déjà des jardins, et de sites propices au solaire. L’ancien maire de New York, Michael Bloomberg, très en pointe sur le développement durable, a initié la révolution verte de la mégalopole. Il avait notamment annoncé, peu avant son départ, que quelque 35.000 panneaux solaires seraient installés en 2015 sur 9 hectares à Fresh Kills, ancienne décharge de Staten Island. En cours de transformation, le site est en passe de devenir un gigantesque parc public, alimenté aux énergies renouvelables et riche d'une biodiversité renaissante. L'usine solaire qu'il accueillera, capable de produire 10 mégawatts d’électricité, sera la plus importante à New York.

    Les Etats-Unis, nouveau leader mondial du solaire ?

    Si le solaire ne représente encore aux Etats-Unis que 1% de la production d’énergie renouvelable, qui elle même ne représente que 12% de la production totale d’électricité (source Agence américaine d’informations sur l’énergie), ce marché  y a crû de près de 30% entre 2012 et 2013. Loin de faire figure d'exception, les projets new-yorkais interviennent donc dans un climat général de poussée du solaire aux Etats-Unis qui pourraient même, pour la première fois en 15 ans, dépasser cette année l’Allemagne, leader mondial, en terme de nouvelles installations.
     
    De son côté, la France vise un objectif de 23% d'énergies renouvelables en 2020, contre 13% aujourd'hui. Le pays, avec 1% de photovoltaïque en 2013,  en est pratiquement au même point que celui de l'Oncle Sam. La différence, c'est que le solaire américain, clairement soutenu par des politiques publiques, lui, est en plein essor. Un exemple à méditer, à quelques semaines de la présentation de la loi sur la transition énergétique à la française...

    Cathy Lafon

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