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Energie - Page 166

  • Notre-Dame-des-Landes. Une chaine humaine géante pour briser le projet d'aéroport

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    Le site de Notre-Dame-des-Landes ors de l'opération "Sème ta ZAD" le 13 avril dernier. Photo archive AFP

    Objectif : 20.000. C'est le défi des anti-aéroports qui ont lancé le pari de former une chaîne humaine pour encercler  le site où doit être construit l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes et le placer sous "protection populaire". Pour boucler entièrement la chaîne sur le périmètre du site (25 km), les organisateurs ont besoin d'environ 20.000 participants.

    Des modifications demandées

    C'est en dénddl 24 nov 2.jpgcembre dernier, après des opérations d'expulsion qui avaient conduit à des heurts entre opposants et forces de l'ordre, que l'opération "chaîne humaine" a été décidée. Les anti-aéroport craignaient alors que le printemps ne marque la reprise des expulsions. Mais la manifestation devrait finalement se dérouler dans un contexte apaisé. En effet, au terme des conclusions de trois rapports gouvernementaux sur le projet rendus à la mi-avril, le principe du transfert de l'aéroport est certes, réaffirmé, mais il est jugé lacunaire et nécessite des amendements. Il a de grandes chances d'être repoussé au-delà de la date d'inauguration prévue de 2017. S'il n'est pas enterré en catimini.

    Reprise du dialogue et retrait des forces de l'ordre en avril...

    Pour la première fois depuis l'automne, les gendarmes qui avaient contrôlé les accès à la zone, au prix de heurts récurrents, s'en sont complètement retirés le 20 avril. Sur place, habitent entre 100 et 300 opposants anticapitalistes, les "zadistes", qui ont reconstruit depuis fin novembre une cinquantaine de cabanes en plusieurs hameaux disséminés sur le tracé des projets de pistes et d'aérogare. Ce retrait a été décidé par la préfecture de Loire-Atlantique avec la reprise à la mi-avril du dialogue avec les opposants institutionnels (agriculteurs, habitants, militants écologistes, élus...), qui sont également les organisateurs de la chaîne humaine.

    ... en attendant des réponses en juin

    C'est encore la préfecture de Loire-Atlantique qui doit préciser courant juin les implications, en termes de calendrier, des modifications réclamées par les experts qui ont rédigé les rapports de la commission du dialogue, afin de limiter l'impact de la nouvelle infrastructure sur l'environnement et les terres agricoles. Parmi les points environnementaux qui posent problème : le non-respect manifeste des directives environnementales Oiseaux (1979/409/CEE), Habitats (1992/43/CE) et Eau (2000/60/CE) qui constituent des piliers de l’acquis environnemental européen. L'Union européenne s'est déjà saisie du dossier et a demandé un complément d'information à la France sur le sujet.

    De "Sème ta ZAD" à la chaîne humaine pour mettre la ZAD "sous protection populaire"

    Sème ta Zad à Notre Dame des Landes

     manifestation,aéroport,nddl,anti-aéroport,bretagne,nantes,zad,zadistesLes anti-aéroports n'ont cependant pas désarmé : une autre opération "d'occupation du terrain", "Sème ta Zad", a été menée il y a près d'un mois. Et ce samedi, la mobilisation continue. "Nous n'avons pas d'objectif chiffré, plus on sera, mieux ce sera", souligne Françoise Verchère, (photo ci-contre) conseillère générale parti de gauche et opposante historique au projet. "L'idée est de dire qu'on encercle cette ZAD et qu'elle est donc sous protection populaire: le symbole demeure". De leur côté, les opposants anticapitalistes au projet, les "zadistes", se disent moyennement impliqués dans cet événement "médiatique". "On ne s'y oppose pas, certains participeront à titre individuel et on donne même des coups de main, mais c'est pas trop notre truc", explique l'un d'eux.

     Alors, cet aéroport, on le construit ? Ou pas ?

    L'aéroport nantais est-il prêt pour le musée, comme le revendiquait Greenpeace en décembre dernier ? Avant tout, la commission gouvernementale du dialogue sur Notre-Dame-des-Landes de Claude Chéreau a recommandé une évaluation des coûts d’un "réaménagement de l’aéroport actuel ", Nantes-Atlantique, pour clore la polémique sur sa prochaine saturation. Elle juge que le risque de saturation de Nantes-Atlantique est bien réel à l’horizon 2018-2020. Le projet d'aéroport contesté a été chiffré à 561 millions d'euros en 2010.  Un contre-rapport commmandé par le Collectif d'élu-e-s doutant de la pertinence du projet au cabinet CE Delft, a réestimé le montant à 700 millions d'euros. Les travaux d'amélioration de Nantes-Atlantique, avec un système radar optimal, une aérogare agrandie, une liaison par train, voire une nouvelle piste sont estimés par le même cabinet à 158 millions d'euros. Il n'y a pas photo : l'agrandissement, c'est moins cher. Sans compter le gain environnemental que saura estimer financièrement l'Europe en cas de contentieux sur la biodiversité, les ressources en eau et en terres agricoles préservées.  

    manifestation,aéroport,nddl,anti-aéroport,bretagne,nantes,zad,zadistesLe coût de l'entêtement

    Le seul côté durable du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, c'est l'entêtement mis par l'Etat à le défendre. Imaginé en 1965 par le préfet de Loire-Atlantique, le projet, approuvé par  le Comité Interministériel d'Aménagement du Territoire (CIAT) en 1970 est contesté depuis maintenant 48 ans... Entre temps, le Grenelle de l’environnement (2007), l’émergence en France des questions du dérèglement climatique et de la transition énergétiques sont passés par là, remettant aussi en question sa pertinence sous l'angle du développement durable. Soit. Mais combien cela coûterait à l'Etat de se dédire auprès de Vinci Airports, qui a décroché le gros lot en emportant pour cinquante-cinq ans la concession de Notre-Dame-des-Landes ? Selon le contrat de convention publié par décret en décembre 2000, s'il se dédit, l'Etat remboursera à Vinci les sommes que les actionnaires auraient dû toucher :  11 millions d'euros par an. Soit la modique somme de 605 millions d'euros, sur cinquante-cinq ans. Ah. De bout en bout, l'entêtement durable autour du projet de Notre-Dame-des-Landes pourrait bien s'avérer un fiasco complet, tout aussi durable.

    Cathy Lafon

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    PLUS D'INFO

    • ZAD : kesaco ?  La ZAD, c’est pour les aménageurs la Zone d’Aménagement Différé ; pour les opposants à l'aéroport, c'est une Zone À Défendre. 
    • Directive 79/409/CEE du Conseil du 2 avril 1979 concernant la conservation des oiseaux sauvages et ses actes modificatifs : cliquer ICI
    • Directive 92/43/CEE du Conseil, du 21 mai 1992, concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages : cliquer ICI
    • Directive 2000/60/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 octobre 2000 établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l’eau et ses actes modificatifs : cliquer ICI
    • Le rapport d'octobre 2011 du cabinet CE Delft : cliquer ICI
  • Energie solaire : ça plane pour Solar Impulse

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    L'avion solaire Solar Impulse survole la baie de San Francisco, 3 mai 2013. Photo AFP

    L'avion expérimental suisse Solar Impulse, propulsé par des moteurs électriques alimentés par l'énergie du soleil, a décollé vendredi 3 mai des environs de San Francisco (Californie) pour entamer une longue traversée des Etats-Unis, d'Ouest en Est.

    Un avion écologique, à l'envergure d'un Airbus A340

    solar impulse piccard.jpgSans consommer une goutte de carburant, propulsé par quatre moteurs électriques à hélices, alimentés par 12.000 cellules solaires qui chargent sa batterie au lithium de 400 kilos, Solar Impulse est presque silencieux. Il a l'envergure d'un Airbus A340, plus de 63 mètres, tout en ne pesant qu'1,6 tonne et vole, de jour comme de nuit, à 70km/h de moyenne. Le 3 mai, l'appareil éco-révolutionnaire a donc décollé de l'aérodrome de Moffett Airfield à Mountain View, en Californie, à six heures locale (10H00 GMT), pour rallier la côte Est. L'avion solaire était piloté par Bertrand Piccard, coinitiateur de ce projet d'avion écologique avec André Borschberg, qui pilotera aussi l'avion durant la traversée des Etats-Unis (photo ci-dessus).

    12.000 cellules photovoltaïques pour cinq escales

    Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo

    Solar Impulse pourrait effectuer la traversée d'Ouest en Est jusqu'à New York d'une traite, mais les pilotes l'effectueront en cinq étapes, pour des raisons de sécurité et surtout, pour faire la promotion de leur avion photovoltaïque. Leur objectif n'est pas d'établir des records, mais de promouvoir et de tester des technologies à base d'énergie renouvelable. La première étape du périple a conduit Solar impulse à Phoenix dans l'Arizona, où l'appareil s'est posé le 4 mai, après un vol de 19 heures. Après Dallas-Fort Worth au Texas, puis Atlanta, en Géorgie, Solar Impulse atterrira à l'aéroport de Dulles près de Washington DC à la mi-juin, pour sa quatrième étape, avant de rallier New York à l'aéroport Kennedy en juillet, sa destination finale. L'appareil doit rester entre une semaine et dix jours à chaque escale, afin que le public puisse voir l'avion et rencontrer les pilotes et les participants au projet. 

    solar impulse periple espagne.jpg"On voit 100 km de plages landaises, c'est grandiose"

    Projet lancé il y a dix ans, Solar Impulse a fait son baptême de l'air en juin 2009. En 2010, l'avion solaire effectuait un vol sans escale de 26 heures pour démontrer sa capacité à accumuler suffisamment d'électricité durant le jour pour continuer à voler de nuit. Un an après, il réalisait son premier vol international entre la Belgique et la France et en juin 2012, son premier périple transcontinental de 2.500 km entre Madrid (Espagne) et Rabat au Maroc en 20 heures. Au retour, pour rallier la Suisse via Toulouse, l'avion solaire a survolé en juillet le Pays basque, le Béarn et le Gers. Un "vol magnifique", commentait en direct pour Sud Ouest le pilote Bertrand Piccard, en volant au-dessus de Biarritz,  à 4.000 mètres d'altitude...

    Prochain défi de Solar Impulse : le tour du monde en 2015

    Les deux pilotes, André Borschberg et Bertrand Piccard, prévoient déjà un tour du monde en 2015 avec une version améliorée de leur avion solaire.

    Cathy Lafon

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  • Posséder une voiture... Un "luxe" dont les Français pourraient se passer

     

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    Les ventes de voitures ont continué à baisser fortement  en mars 2013 Photo archives AFP

    Alors, démodée, la sacro-sainte voiture ? Peut-être pas tout-à-fait. Mais, d’après un sondage CSA commandé par l’association écologiste  Nature Environnement (FNE), posséder "sa voiture" n’est plus perçu comme un "must" ou un signe de réussite sociale, mais comme un "luxe" dont ils pourraient très bien se séparer pour faire des économies. 

    Les immatriculations ont chuté de 16,4 % en mars par rapport à 2012

    Rien ne va plus sur le  automobile français. Les   immatriculations de voitures neuves ont encore accentué leur chute au mois de mars avec un recul de 16,4% par rapport au même mois de 2012. Cette dégringolade, avec seulement 165.224 voitures vendues, touche de plein fouet les Françaises. En revanche, signe des temps, le nombre de voitures électriques vendues en France a doublé au premier trimestre sur un an, à 2.248 unités, avec l'arrivée de nouveaux modèles,  même s'il reste très modeste. Il ne représente encore que 0,5% des 433.297 automobiles immatriculées dans l'Hexagone sur la même période...
     
     
     

    La voiture  : le deuxième poste budgétaire du foyer

    Il faut reconnaître avec la FNE, qu'"entre le contrôle technique, les assurances, l’entretien et le péage, les coûts associés à l’utilisation d’un véhicule explosent, [la voiture] est désormais le deuxième poste budgétaire du foyer, juste derrière le , et devant l’alimentation." 49 % des Français jugent ainsi leur budget voiture " trop élevé ".  Interrogé sur ce sondage par le Parisien, du 4 avril, le délégué général de l’association 40 Millions d’automobilistes, Pierre Chasseray : "Essentiellement à cause des prix du carburant, l’utilisation d’un véhicule devient aujourd’hui un luxe."

    Moins on roule et plus on dépense

    D’après les données recueillies par l’association  Club, le budget annuel consacré à la voiture a flambé en cinq ans alors même que les Français roulent moins… pour faire des économies. En 2007, le propriétaire d’une 307 HDi 90 ch ayant parcouru 16 564 km consacrait 6 702 € annuels à sa voiture. Avec un modèle équivalent, en 2011, en roulant moins (15 476 km), son budget voiture est passé à 7 654 €. Et cela ne va pas aller en s'arrangeant.

    sondage,automobile,location,autopartage,transports collectifs,pouvoir d'achat,fneUn  Français sur deux tenté par la location de voiture : évolution des mentalités ?

    Si cela leur permet de faire des économies, les Français sont prêts à renoncer à être propriétaires. "C’est vraiment le signe d’un changement de mentalité", analyse Benoît Hartmann le représenant de la FNE. Posséder son véhicule, avec toutes les charges que cela implique, est aujourd’hui vécu par certains Français comme une servitude plus que comme un instrument de liberté ou un signe de position sociale. "Louer, en revanche, c’est redonner à la voiture un simple rôle de service." Tel est bien le credo de Vincent Saint-Martin, un Parisien de 30 ans, qui a créé il y a deux ans le site collaboratif unevoiturealouer.com (photo ci-dessus).

    Dépenser son argent et son temps ailleurs

    Peut-être faut-il voir un manque de moyens, notamment chez les plus jeunes, comme le frein majeur à l'achat de véhicule. Mais pour les urbains, les difficultés du stationnement ajoutées aux embouteillages récurrents, comme à Bordeaux, 2ème ville la plus embouteillée de France, sont des critères qui se rajoutent aux critères économiques et qui font aussi réfléchir. La perte de temps d'un accro à la voiture à Bordeaux, c'est la bagatelle de 96 heures par an, selon la dernière étude Tomtom sur les embouteillages. On peut avoir les moyens d'acheter une, voire deux voitures, mais préférer dépenser son temps et son argent ailleurs...

    Se rapprocher de son lieu de travail, covoiturer, autopartager, prendre les transports en commun...

    Le fait est que les ménages les plus modestes sont ceux qui vivent le plus en périphérie des villes, car les coûts de logement dans les hypercentres ont explosés. Or ce sont les mêmes qui ont besoin de revenir dans les agglomérations où ils travaillent.  La double peine donc, s'ils sont obligés de se déplacer en voiture. La meilleure solution pour économiser du carburant, pour 31 % des Français, serait de déménager et se rapprocher de son lieu de travail. Mais la réponse n'est pas immédiate. Elle doit passer par la lutte contre l'étalement urbain et contre les prix prohibitifs de l'immobilier en centre ville, accompagnée d'une politique de développement du logement social. Plus immédiats : le recours au transports collectifs, train, bus, tramway qu'il faut développer pour répondre aux besoins des usagers. Et au co-voiturage, en plein essor.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Le sondage CSA pour FNE réalisé par Internet les 12 et 13 mars auprès d’un échantillon national représentatif de 1012 personnes: cliquer ICI 
    • L'étude de l'ADEME sur les avantages économiques et environnementaux de l’auto partage : cliquer ICI

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