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Energie - Page 120

  • Le Japon veut redémarrer deux réacteurs nucléaires. Avec ou sans l'assentiment de la population ?

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    Les réacteurs nucléaires Sendai 1 et 2 susceptibles d'être relancés par le Japon. DR

    Trois ans et demi après la catastrophe de Fukushima Daiichi, les autorités japonaises sont prêtes à relancer l'énergie nucléaire au pays du Soleil levant. Selon la NRA, l'équivalent nippon de l'Autorité de sûreté nucléaire française (ASN), deux réacteurs nucléaires remplissent les nouveaux critères de sûreté post-Fukushima.

    fukushima accident.jpg"Le danger réduit autant que possible"

    Les deux réacteurs nucléaires pressentis pour redémarrer leur activité sont ceux de Sendai, dans la préfecture Kagoshima, au sud-ouest du Japon. Depuis le désastre de Fukushima le 11 mars 2011 (photo ci-contre), le parc des 48 réacteurs nippons est resté arrêté et aucune unité n'a encore reçu de certificat de conformité aux nouvelles normes de sécurité ultra sévères, entrées en vigueur en juillet 2013. "Ce sont presque les plus hauts niveaux de sûreté au monde", a affirmé mercredi le président de la NRA, Shunichi Tanaka. Tout en précisant bien qu’on ne peut jamais dire que les risques sont absolument nuls: "l’examen sert à mesurer si les normes sont respectées de sorte que le danger soit réduit autant que possible", a-t-il ajouté.

    sendai.jpgTsunamis, séismes, éruptions volcaniques, tornades... promis, Sendai résistera à tout !

    Les membres de l’autorité de régulation nucléaire ont approuvé un rapport de 420 pages selon lequel les dispositions techniques prises par la compagnie Kyushu Electric Power pour les tranches Sendai 1 et 2 sont  compatibles avec ces nouvelles exigences, en cas d"accident critique". Selon le document, Sendai est parée pour faire face aux tsunamis, séismes, éruptions volcaniques, tornades et autres dangers afin d’éviter que la situation ne dégénère en catastrophe majeure, comme en mars 2011 à la centrale de Fukushima, détruite par un puissant tremblement de terre au large suivi d'un gigantesque raz-de-marée. Il vaut mieux, car en 2011, la ville de Sendai a également été rayée de la carte par le séisme et le tsunami géant (photo AFP ci-dessus).

    shinzo abe.jpgShinzo Abe proche de la victoire

    L'avis de la NRA conforte le premier ministre de droite nippon, Shinzo Abe, qui ne crie pas encore victoire mais s'y prépare : il a pour objectif de faire redémarrer 19 des 48 réacteurs japonais. Son gouvernement qui souhaite réduire les importants déficits commerciaux subis par le pays depuis que l’arrêt des réacteurs nucléaires l’oblige à importer des quantités massives d’hydrocarbures pour ses centrales thermiques, veut surtout retrouver une indépendance énergétique basée sur le nucléaire. Et ce, en dépit du potentiel énorme des renouvelables en plein boum au Japon.

    Les réticences et l'opposition de la population
     
    Mais, avant d'avoir un feu vert définitif, les deux réacteurs de Sendai doivent encore passer par "un appel à commentaire publics d'une durée de 30 jours", avant validation définitive de l'avis de la NRA. Autrement dit: la population est censée avoir son mot à dire. Et au Japon, tout le monde n'est pas d'accord pour renouer avec le nucléaire. Selon Greenpeace, "des milliers d’habitants de la préfecture de Kagoshima (où se trouvent les unités Sendai 1 et 2) et de la province voisine de Kumamoto ont fait part de leurs inquiétudes". "Les principaux problèmes comprennent l’absence de plan réel d’évacuation de la population en cas de nécessité, notamment des personnes âgées, des enfants, ou des personnes hospitalisées", ajoute l’organisation.
     
    Les intérêts commerciaux des compagnies avant la sécurité de la population

    Les opposants, dont certains se sont immédiatement rassemblés devant le complexe atomique de Sendai dès mercredi pour protester contre la remise en route des réacteurs,  considèrent en outre que la compagnie Kyushu Electric Power et l’autorité ne sont pas parvenues à établir un diagnostic et fournir une réponse précise au risque volcanique dans la région. "L’autorité a cédé à la pression énorme de l’industrie nucléaire et du gouvernement Abe ", lance Kazue Suzuki, de Greenpeace. "Elle place les intérêts commerciaux des compagnies électriques avant la sécurité de la population".

    L'épreuve de la démocratie

    Des rencontres avec les habitants et les municipalités proches de la centrale de Sendai sont prévues en octobre. Dores et déjà, le gouvernement de Shinzo Abe sait qu'ils ne sont pas favorables au redémarrage et qu'il sera difficile de les convaincre. Mais tiendra-t-il compte réellement de l'opinion de la population ? Au vu de ses déclarations, on peut en douter. "Quand une décision définitive aura été prise sur la sûreté de la centrale, nous entamerons la procédure pour redémarrer les réacteurs, en essayant d'emporter l'assentiment des communautés locales et des habitants", a-t-il dit.

    Les dossiers de 17 autres réacteurs, tous en zone sismique et en bord de mer, doivent désormais également être scrutés à la loupe.

    Cathy Lafon

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  • Climat : mai 2014 bat un nouveau record planétaire de chaleur

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    Record de chaleur battu en mars 2014 à Paris. AFP

     Nouveau record battu par le thermomètre planétaire ! Le mois de mai 2014 a en effet été le plus chaud dans le monde depuis le début des relevés de températures en 1880, a révélé lundi l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA). Un signe de plus que le climat terrestre ne cesse de se réchauffer.

    +0,74°C

    Les données scientifiques indiquent que la température moyenne à la surface du sol et des océans a atteint 15,54°C en mai, soit 0,74°C au-dessus de la moyenne de 14,8°C du XXe siècle. Ce fut également le 39e mois de mai consécutif et le 351e mois d’affilée que la température de la planète a été au-dessus de la moyenne du XXe siècle, a précisé la NOAA qui a pointé de nombreuses anomalies climatiques.

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    Les indices météorologiques pointant vers un réchauffement de la planète s’accumulent depuis quelques années. Les données scientifiques à ce sujet sont de plus en plus nombreuses et de moins en moins contestables. L’Organisation météorologique mondiale (OMM) notait ce printemps que l’année 2013 « se classe au sixième rang, ex aequo avec 2007, des années les plus chaudes jamais enregistrées, confirmant la tendance au réchauffement observée sur le long terme ». La température moyenne à la surface du globe, terres émergées et océans confondus, a été de 14,5 °C en 2013, soit 0,50 °C de plus que la normale calculée pour la période 1961-1990 et 0,03 °C de plus que la moyenne de la décennie 2001-2010, selon l’OMM.

    Chaleur historique en France

    Même scénario dans l'Hexagone qui a connu un premier semestre 2014 "remarquablement chaud", le deuxième plus chaud depuis 1900, après 2007, a annoncé jeudi Météo-France. Lors de la première moitié de l'année, la température moyenne a été supérieure de 1,4 °C à la moyenne de référence 1981-2010, contre 1,8 °C en 2007, souligne l'organisme, qui précise toutefois que "ces températures remarquables en France ne présagent en rien celles du second semestre", à la différence de l'OMM et de la NOAA qui tablent sur la poursuite de la hausse des températures, une tendance de fond en raison notamment du réchauffement des océans.

    Pas de pause pour le réchauffement climatique

    Le XXIe siècle compte déjà 13 des 14 années les plus chaudes jamais observées et « chacune des trois dernières décennies s’est révélée plus chaude que la précédente, la décennie 2001-2010 battant tous les records », notait le rapport de l’organe de l’ONU. « Le réchauffement du climat ne marque aucune pause », avait alors insisté le secrétaire général de l’OMM, Michel Jarraud. Le réchauffement des océans, par exemple, « s’est accéléré et atteint de plus grandes profondeurs ».

    Le pire est à venir

    Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) est formel: les changements climatiques font déjà sentir leurs effets, mais le pire est à venir.  Selon les travaux du GIEC. l'aggravation des événements météorologiques extrêmes, avec le déclin de la survie des espèces animales et végétales, des rendements agricoles modifiés, l'évolution des maladies et les déplacements de population sont autant de conséquences à venir du changement climatique, de nature à déstabiliser la majorité des équilibres actuels et à venir perturber les conditions de la vie humaine et animale sur terre.

    Réduire les gaz à effet de serre

    Pour éviter la tragédie climatique que la science nous annonce, une seule solution: réduire radicalement les émissions de gaz à effet de serre, voire même viser leur quasi-élimination avant la fin du siècle, selon le GIEC. Un tel virage passe par une révolution dans notre façon de produire et de consommer l’énergie. Et celle-ci devra être lancée d’ici moins de 15 ans.  D'où l'importance de réussir la transition énergétique attendue en France, lancée notamment en Europe par l'Allemagne. L’objectif de la communauté internationale est de parvenir, lors de la Conférence des Nations unies sur le climat qui se tiendra en 2015 à Paris, à un accord mondial et contraignant permettant de contenir le réchauffement à 2°C d’ici 2100. Au-delà de ce seuil, les scientifiques estiment que des conséquences dramatiques seront inévitables. Un tel scénario déclencherait des « changements cataclysmiques », selon la Banque mondiale qui a déjà lancé un ultimatum en ce sens. 

    el nino 2010.jpg"Le monde doit se préparer à un nouvel épisode El Niño"

    El Niño qui pointe son nez en rajoute une couche. La probabilité que survienne pour la fin de l'année un nouvel épisode météo de ce phénomène qui rime avec sécheresses et inondations, a grimpé à 80%, selon  l'Organisation météorologique mondiale qui a lancé l'alerte le 26 juin. Ce grave phénomène, qui se manifeste par une hausse de la température de l'Océan Pacifique et des perturbations météo majeures, surgit "tous les 2 à 7 ans". Le dernier épisode en date remonte à 2009-2010 (ci-dessus, les désastres causés par El Niño en 2010 en Californie). La facture est à chaque fois plus lourde. Les victimes humaines se comptent en effet par milliers, les dégâts économiques en dizaine de milliards de dollars sans compter les pertes écologiques sur des territoires entiers. El Niño qui pourrait causer en fin d'année, à partir du mois d'octobre,  des catastrophes climatiques majeures.

    L'évolution climatique actuelle place la Terre sur un réchauffement de 4°C à 5°C au cours du présent siècle. De plus en plus de scientifiques estiment que l’objectif du 2°C est déjà hors d’atteinte.

    Cathy Lafon avec l'AFP

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  • Partirons-nous un jour en vacances dans un véhicule "écologique"? Oui, mais c'est pas gagné...

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    Avant de voyager un jour dans un transport en commun 100% écologique comme le TGV solaire sur coussin d'air "Hyperloop", il y a de quoi faire pour rendre nos véhicules plus écologiques. DR

    A l'heure des traditionnels grands départs en vacances qui voient débouler chaque été sur les routes des hordes d'automobilistes, c'est la question du jour : pourrons-nous un jour rouler dans des voitures "écologiques" et si oui, quand ?

    keller et baupin.jpgUn "bon véhicule 100% écologique", ça n'existe pas. Mais on peut améliorer l'existant...

    Que les choses soient claires : aucun véhicule automobile ne peut se prévaloir aujourd'hui de l'appellation 100% "écologique". Même pas les voitures électriques. Autrement dit, un "bon véhicule écologique" est un véhicule qui n'existe même pas... C'est sûr, ça casse l'ambiance.  Néanmoins, on peut et on doit améliorer les automobiles existantes, de manière à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et limiter leur impact écologique. C'est ce à quoi se sont attelés deux parlementaires, Denis Baupin, député EELV et Fabienne Keller, sénatrice UMP, dans un rapport sur les « développements technologiques liés à la voiture écologique, publié en janvier 2014 (photo ci-dessus).

    Mixité énergétique dans les transports et petite taille des véhicules

    Le rapport qui fait une riche synthèse des auditions des constructeurs, chercheurs, énergéticiens... organisées tout au long de l'année 2013, apporte de nombreuses pistes de réflexion pour une mobilité plus respectueuse de notre environnement et de notre santé. Il préconise principalement le développement de la mixité énergétique dans les transports : électrique, hybride, GPL, GNV et éthanol, hydrogène, ainsi que les véhicules de moins de 3 mètres.

    Le satisfecit du Club des Voitures Ecologiques

    Le Club des Voitures Ecologiques (CVE) qui recense chaque année le nombre de voitures écologiques circulant en France sur les quelques 38 millions de voitures en circulation,  applaudit des deux mains. Co-présidé par des personnalités de droite et de gauche, le CVE qui regroupe près d'une centaine de parlementaires et des acteurs du secteur automobile, déplore que les voitures écologiques qui illustrent la mixité énergétique, ainsi que les petits véhicules, ne représentent au total qu'environ 550.000 des véhicules en circulation, soit 1,44% du parc roulant en France. Un chiffre ridiculement bas.

    baupin vélo.jpgÀ quoi pourrait ressembler le carburant de la voiture écolo de demain ?

    Pour la motorisation, les deux rapporteurs ne souhaitent pas privilégier une piste plutôt qu’une autre, d’autant, souligne le rapport, que « les technologies ne sont pas fixées ». Électricité, hydrogène, air comprimé, gaz, agrocarburant…: « aucune de ces techniques ne s’impose comme “la” solution d’avenir », assure Denis Baupin.  « Le critère qui m’importe, c’est l’utilisation de carburants d’origine renouvelable, comme le bio-méthane ou les agrocarburants de deuxième ou troisième génération », précise le député écolo. Autre piste relevée par les parlementaires, à laquelle travaillent très sérieusement les deux constructeurs français Renault et PSA : la voiture qui ne consomme que deux litres aux 100 km. Une seule chose est sûre : l'avenir écologique de la voiture ne passera pas par le diesel, l'une des causes de la pollution aux particules fines, dangereuse pour la santé.  

    De nouveaux types de véhicules

    Pour les rapporteurs, changer simplement de motorisation améliorera la qualité de l'air, mais ne réglera pas pour autant un autre problème lié à la circulation automobile : les bouchons et la congestion en milieu urbain.  Sur ce point, ils plaident notamment pour l’invention d’un nouveau véhicule urbain, type quadricycle, plus léger que les véhicules classiques actuels, moins gourmand en carburant, moins polluant et moins encombrant« De ce point de vue, l’offre actuelle des constructeurs est beaucoup trop classique », regrette Denis Baupin.

    citiz bdx.jpegPartager la voiture

    Enfin, les deux rapporteurs souhaitent le passage de la logique du véhicule individuel à une logique de la mobilité. Ils notent avec satisfaction le développement important des services d’auto-partage, comme le réseau Citiz,ou de covoiturage, facilités par internet et les réseaux sociaux, qu'il faut selon eux soutenir, car ils "ne concernent pour le moment qu’une petite partie de la population", assure Denis Baupin.

    L'écologie "récompensante"

    Les rapporteurs proposent enfin de « récompenser » les nouveaux comportements vertueux au volant. Par exemple en réservant une voie de circulation sur les autoroutes urbaines aux transports collectifs mais aussi aux véhicules contenant au moins trois personnes et qui pourraient même bénéficier d’une réduction aux péages... En voilà une bonne idée !

    Voyager sans polluer avec "Hyperloop"

    Pour rendre nos déplacements en voiture plus écologiques, nous avons du pain sur la planche. Et peut-être, un jour, sera-t-il possible de voyager à 1.220 km/h sans polluer, comme voudrait le proposer "Hyperloop", un mode de transport collectif, futuriste écologique qui fonctionne à l'énergie solaire en propulsant ses usagers via un tube, dans une capsule à basse pressurisation reposant sur des coussins d'air. Son inventeur, Elon Musk, un businessman visionnaire, prévoit sa mise au point d'ici à 10 ans et vante en outre sa sécurité parfaite : ce TGV supersonique ne peut ni dérailler ni s'écraser... A suivre.

    Et bonnes vacances !

     Cathy Lafon

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