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Energie - Page 117

  • Energie nucléaire: en Allemagne, on démantèle bien les réacteurs

     

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    Manifestation antinucléaire à Neckarwestheim II (Allemagne), mars 2013. Photo archives AFP

    L'opérateur EnBW de la centrale nucléaire d’Obrigheim, nichée dans la vallée du Neckar (sud-ouest), a cessé de produire de l’électricité en mai 2005 après 37 ans de service, dans le cadre de la sortie de l’atome décidée au début de la décennie par le gouvernement de Gerhard Schröder et réaffirmée ensuite par Angela Merkel.

    énergie nucléaire,démantèlement centrale,allemagne,sortie du nucléaire,transition énergétiqueLe démantèlement d'une centrale nucléaire : un travail de très longue haleine

    Trois ans plus tard, le démantèlement effectif des réacteurs d'Obrigheim (photo ci-contre) a commencé en 2008, au terme d’une longue phase de préparation qui implique la planification et la validation par les autorités concernées de toutes les étapes, dans les moindres détails. Le sectionnement de chacune des petites tiges coupées ce jour-là est consigné un par un, tout comme l’ordre dans lequel il doit être effectué. En tout, ce sont 275.000 tonnes de matériel qui devaient être mises en pièces, dont moins de 1%, environ 2.000 tonnes, sont radioactives. Il ne s'achèvera que vingt ans après : "le tout devrait être bouclé entre 2020 et 2025", estime Manfred Möller, responsable des opérations sur le site. Les bureaux et entrepôts, pour beaucoup déjà vides, pourraient un jour intéresser d’autres utilisateurs, et peut-être même la coupole caractéristique qui abritait le réacteur.

    Pas de licenciements

    Le site n’emploie plus que 170 des 300 personnes qui y travaillaient mais le tout s’est fait sans licenciements, précise M. Möller. S’y ajoutent quelque 150 salariés de sous-traitants. Avec Obrigheim, EnBW se fait la main. L’opérateur, qui a longtemps compté le français EDF parmi ses actionnaires, devra en effet, comme ses concurrents allemands, arrêter progressivement toutes ses centrales nucléaires et les démanteler.

    énergie nucléaire,démantèlement centrale,allemagne,sortie du nucléaire,transition énergétiqueLe dernier réacteur nucléaire allemand s'arrêtera en 2022

    Deux de ses quatre autres réacteurs ont déjà été stoppés sur ordre du gouvernement après la catastrophe de Fukushima survenue en 2011, les deux autres ont encore quelques années devant eux. Celui de Neckarwestheim II (photo ci-contre) sera le dernier réacteur allemand à s’arrêter en 2022, parmi les neuf encore en activité sur le territoire. En Allemagne, les opérateurs financent le démantèlement de leurs centrales grâce à des provisions constituées au fil des ans. EnBW a ainsi mis de côté plus de 7 milliards d’euros, les quatre opérateurs allemands (EON, RWE, Vattenfall, EnBW) en tout quelque 30 milliards d’euros.

    L'insoluble question du stockage des déchets radioactifs

    EnBW estime en avoir jusqu'en 2040 d’ici à ce que tout soit terminé. Avec une énorme inconnue et un problème à résoudre qui n'est pas propre à l'Allemagne, mais reste le problème n°1 à long terme de l'industrie nucléaire partout dans le monde : celui du traitement des déchets. Ainsi, l'Allemagne ne s’est toujours pas doté d’un site définitif de stockage des déchets hautement radioactifs. Le processus de recherche d’un site adéquat, qui a déjà pris des années, a été remis à zéro par le gouvernement d’Angela Merkel. En attendant, les opérateurs stockent les déchets dans des sites provisoires.

    Un nouveau champ d'activité économique

    énergie nucléaire,démantèlement centrale,allemagne,sortie du nucléaire,transition énergétiqueL’expérience du chantier d’Obrigheim profitera à EnBW en interne, mais il pourrait aussi aider à développer « un nouveau champ d’activité », explique le porte-parole de la société, Ulrich Schröder (photo ci-contre). Le démantèlement des centrales nucléaires a de beaux jours devant lui en Allemagne, et aussi à l’étranger : "Nous avons maintenant une vraie compétence en démantèlement, en gestion et recyclage des résidus", estime Ulrich Schröder.

    L'exemple allemand le montre : sortir du nucléaire ne s'improvise pas. Après l'avoir décidé en 2005, le pays n'arrêtera son dernier réacteur que 17 ans après, en 2022, et en ce qui le concerne, l'opérateur EnBW, n'en finira avec le démantèlement de ses centrales que 35 ans  plus tard, vers 2040. Parmi les clés de l'équation : le financement du coût du démantèlement, prévu de longue date en Allemagne par les opérateurs eux-mêmes et la question du stockage des déchets, mais aussi la montée en puissance de nouvelles sources d'énergies et l'émergence d'une nouvelle activité économique génératrice d'emplois et de bénéfices : le démantèlement des réacteurs.

    Cathy Lafon, avec l'AFP

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  • En Autriche et à Londres, une nouvelle énergie propre est née dans les égouts

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    A Londres, on va s'éclairer au cheese burger frites  et au  "fish and chips". Photo AFP

    Dans certains endroits de la planète, on fait du propre avec du sale et en prime, ça produit de l'énergie ! Ainsi, pour créer de l'énergie propre, en Autriche, on récupère les eaux usées et chaudes des salles de bain, des  lave-vaisselle et des lave-linge. A Londres, ce sont les huiles de graisse des restaurants que l'on récupère. Dans les deux cas, c'est dans les égouts que l'on trouve la ressource de ces énergies renouvelables d'un nouveau genre...

    La chaleur des eaux usées

    égouts,énergie renouvelable,autriche,royaume-uni,londes,électricité,graisses,huiles,restaurantsA Amstetten, en Autriche, la chaleur provenant des eaux usées récupérées par les services municipaux d'électricité chauffe en hiver et refroidit en été 4.000 m2 de bâtiments : une véritable économie et une belle initiative verte pour la planète. Comment ça marche ? Des "échangeurs de chaleur" ont été implantés le long d'une section d'égout longue de 42 mètres où la température de l'eau peut atteindre 27°C. Ces échangeurs chauffent de l'eau que l'on fait couler dans des tuyaux adjacents à la canalisation. Tiédie, cette eau est ensuite conduite jusqu'à une pompe à chaleur ultra-performante qui alimente à son tour un système de chauffage central. Coût du dispositif pour cette ville de Basse-Autriche : 240.000 euros. Les économies réalisées sur la facture de chauffage de la ville sont substantielles par rapport au coût d'un chauffage au gaz. Selon une étude de l'université de Vienne, de 3 à 5% des bâtiments autrichiens pourraient ainsi être chauffés par la récupération de la chaleur des égouts.

    Les huiles de graisse des restaurants

    égouts,énergie renouvelable,autriche,royaume-uni,londes,électricité,graisses,huiles,restaurantsAu Royaume-Uni, ce sont les huiles de graisse qui circulent dans les égouts et sont produites principalement par ses innombrables restaurants qui intéressent la capitale britannique. Ainsi, Londres devrait inaugurer en 2015 la plus grande centrale électrique de la planète alimentée avec ces huiles de graisse. Ces déchets qui bouchent une partie des 109.000 km de ses égouts sont un fléau pour Londres qui consacre chaque mois plus d'un million de livres pour les déboucher. Leur recyclage a déjà commencé : plus de 20.000 taxis londoniens les utilisent déjà comme carburant. L'usine électrique que les huiles de graisse des égouts vont alimenter, développée par l'entreprise 2OC; spécialisées dans les énergies vertes, sera construite à l'Est de Londres, à Beckton. Elle devrait être opérationnelle en 2015 et produire 130 gigawatts/heure d'électricité renouvelable, de quoi alimenter 40.000 maisons de taille moyenne. Pas mal.

    Cathy Lafon

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  • Ces bonnes nouvelles vertes de 2014. Aujourd'hui: le bateau éco-responsable du bassin d'Arcachon

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    Le Green boat du chantier Dubourdieu mis à l'eau dans le port de Larros à Gujan-Mestras (Gironde). PhotoArchives Sud Ouest / David Patsouris

    C'est l'été... "Ma Planète part" en vacances, bien vertes et bien méritées, vous en conviendrez ! Mais l'écolo-blog de "Sud Ouest" ne vous abandonne pas pour autant et vous a préparé une série spéciale "Retour sur les bonnes nouvelles vertes de 2014" pour vous accompagner quotidiennement (ou presque) jusqu'à la rentrée de septembre.

    Halte à la sinistrose ! L'actualité  écolo ne se résume pas qu'à des catastrophes... Pour vous en convaincre et vous aider à reprendre le boulot en septembre le moral gonflé à bloc,  "Ma Planète" vous propose de revisiter ces infos ultra positives qui ont fait le bonheur des écolos cette année. Aujourd'hui  : le bateau vert du bassin d'Arcachon, en Gironde.

    Le Bassin d'Arcachon a enfin son bateau "vert" : le Greenboat

    11 avril 2014. Mis à l'eau pour la première fois en avril 2014 dans le port de Larros à Gujan-Mestras (Gironde), le Green boat arcachonnais est le petit frère durable des deux navettes fluviales, les BatCub, qui sillonnent avec plus ou moins (plutôt moins) de bonheur, le Port de la Lune à Bordeaux, depuis un an.

    bateau,dubourdieu,électrique,thermique,pinasse,bassin d'arcachon,innonvationRespectueux de l'environnement

    Les 18 mètres du bateau vert du Bassin d'Arcachon sont signés par le chantier naval Dubourdieu. Le nouveau né, respectueux de l'environnement, a nécessité trois ans de travaux. Quasiment opérationnel, il devrait être bientôt vendu à un opérateur touristique du Bassin pour vivre sa vie de bateau. Il permettra alors à tout un chacun de découvrir les beautés du Bassin d'Arcachon, sans impact nocif pour un écosystème naturellement fragile et plutôt malmené par une surabondance d'activités humaines. Le Greenboat s'annonce donc comme un vrai rêve de modèle de développement durable.

    bateau,dubourdieu,électrique,thermique,pinasse,bassin d'arcachon,innonvationUne véritable innovation technologique

    Les BatCub bordelais (photo ci-contre) ont testé et rôdé pour lui, avec quelques désagréments techniques, il faut bien l'admettre, son moteur à propulsion hybride (thermique-électrique). Une véritable innovation technologique, pas tout-à-fait au point lorsqu'elle a démarré grandeur nature dans le réseau de transport en commun bordelais, le 2 mai 2013. Depuis, de l'eau a coulé sous le pont de pierre et l'un des BatCub, l'Hirondelle, remis à neuf, vogue à nouveau vaillamment sur la Garonne, sans l'ombre d'un pépin. Le second, la Gondole, devrait la rejoindre, courant avril. La double motorisation du Green boat, signée Baudoin, avec 2 fois 250 chevaux en propulsion thermique et 2 fois 20 chevaux en électrique est désormais au point.

    bateau,dubourdieu,électrique,thermique,pinasse,bassin d'arcachon,innonvationLocal et vert

    L'embarcation couverte qui peut transporter de 47 à 57 passagers et accueillir de six à huit vélos, rappelle par sa ligne les pinasses traditionnelles du Bassin. Elle a bénéficié d'un financement de la Cobas (Communauté d'agglomération du Sud Bassin), à hauteur de 160.000 euros. L'enfant du pays se veut local et vert de la proue à la poupe : construit en pin des Landes, un bois peu utilisé dans la construction marine mais pourtant très approprié, il sera recouvert de peintures "propres", de manière à ne pas polluer les eaux. Silencieux grâce à sa propulsion électrique, il émet également moins de CO2 et ses batteries peuvent être rechargées à bord grâce à un système d'embrayage électromagnétique sur le moteur thermique.

    Les heureux parents du Green boat sont le Chantier naval Dubourdieu et, pour la propulsion, le bureau d'études Orion, les moteurs Baudouin et ECA Electronavale.  Il a pour marraine la Cobas (Communauté d'agglomération du Sud Bassin) et pour parrain, le Crédit agricole.  Il a aussi bénéficié d'un financement de la Cobas, à hauteur de 160.000 euro et le Crédit Agricole d’Aquitaine l'a soutenu doublement :  en tant que banque participant au financement du projet et en tant que mécène, apportant une contribution via son Fonds d’initiatives locales. Toutes les bonnes fées se sont donc penchées sur son berceau.

    Le Green boat a été mis à l'eau pour de vrais essais le 3  juin dernier... Vivement qu'on puisse enfin naviguer à bord de ce bateau écoresponsable !

    Cathy Lafon

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