Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Catastrophe naturelle - Page 42

  • Nucléaire : l'Europe pointe des failles de sécurité dans toutes les centrales françaises

    rapport,europe,sécurité,séisme,centrale nucléaire,réacteur,coût

    La centrale nucléaire de Fessenheim, dans l'Est de la France Photo AFP

    C'est une info révélée par le "Figaro" ce mardi 2 octobre : les stress tests post-Fukushima réalisés par Bruxelles ont décelé des défaillances de sécurité dans les 19 centrales nucléaires françaises. Cependant, Bruxelles ne préconise aucune fermeture. 

    Dix mois mois après le rapport  post-Fukushima rendu en France par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), l’Union européenne (UE) détecte à son tour des défaillances de sécurité dans l’ensemble des centrales françaises. C’est ce qu’affirme le quotidien national français, citant un bilan encore « confidentiel » de contrôles de sécurité menés par Bruxelles à la suite de l’accident de Fukushima.
     
    Des défaillances d'incidence variable

    Chacun des 58 réacteurs nucléaires d'EDF affiche des défaillances d'incidence variable. A l'issue de contrôles de sécurité systématiques menés par l'UE, les 58 réacteurs français manquent de mesures adaptées aux scénarios extrêmes, notamment les tremblements de terre, inondations ou chutes d’avion, selon ces « stress tests ». Ainsi, 19 centrales sont dépourvues d'instruments de mesure sismique adaptés aux exigences post-Fukushima. Sans exception non plus, les équipements de secours en cas d'accident ne sont pas adéquatement protégés des éléments, à la différence des réacteurs allemands, britanniques, espagnols ou suédois.

    rapport,europe,sécurité,séisme,centrale nucléaire,réacteur,coût

    Carte zonage du risque sismique des centrales nucléaires françaises

    L'avis de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) confirmé par l'Europe

    Ces carences avaient été relevées en juin dernier par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) française, dans son propre rapport.  EDF s'est engagé à y remédier. Selon le "Figaro", le bilan européen réserverait  toutefois quelques surprises. Ainsi, la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), qui sera fermée en 2016, présenterait  « moins de mauvais points dans le tableau récapitulatif du document européen ». Par exemple, les procédures prévues en cas d’accident grave seraient jugées insuffisantes dans les centrales de Chooz (Ardennes) et de Cattenom (Moselle) mais adéquates à Fessenheim. Ce qui alimenterait la polémique industrielle et sociale, liée à la fermeture de la plus vieille centrale française.
     
    Pour la France : rien de nouveau sous le soleil

    Pour le gouvernement français, EDF et l'ASN,  il n'y a rien de nouveau : en juin, un millier de prescriptions ont été faites  par l'ASN à EDF, opérateur des 58 réacteurs français, à Areva et au CEA, afin de lancer les travaux d'un "noyau dur" préservant en toutes circonstances les fonctions vitales des installations : mise en place de moyens électriques bunkérisés et de groupes électrogènes de secours d'ici à 2018 ; création d'une force d'action rapide nucléaire pouvant intervenir en moins de vingt-quatre heures sur toute centrale accidentée, protection des eaux souterraines, etc.  Selon Le Monde, EDF et l'ASN, qui regrettent de ne pas avoir eu accès au rapport que Günther Oettinger, le commissaire européen en charge de l'énergie, doit dévoiler publiquement le 4 octobre – se montrent  en revanche "surpris de la méthode retenue" par l'Europe. Qui ne fait pourtant que son travail en publiant le bilan des résultats des stress tests des centrales nucléaires de tous les pays européens... et pas seulement de la France.

    Une ardoise européenne entre 10 et 25 milliards d’euros

    Le document de travail, européen, qui concerne les 134 réacteurs nucléaires de  4 pays européens, doit être validé par la Commission européenne demain, mercredi 3 octobre, avant d'être rendu public le 4. Selon le "Figaro", les recommandations seront ensuite soumises au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement. Aucune fermeture ne serait préconisée, mais le coût de la remise à niveau des installations européennes serait évalué entre 10 et 25 milliards d’euros (de 30 à 200 millions par réacteur).
     
    La part du lion
     
    La France se taille la part du lion dans ce coût global : on se souvient que la Cour des comptes, dans son rapport publié en janvier dernier, avait évalué cette dépense, pour les réacteurs d'EDF, à 5,6 milliards d'euros sur quatorze ans.  


    Cathy Lafon
     
    PLUS D'INFO
     
    Visualiser la carte de l'âge du parc électro-nucléaire européen : cliquer ICI

     
  • Quand le changement climatique freine l'économie mondiale

    ffc941b3f0a76722b39b34d07fd7bca80.jpg

    Inondations au Niger, septembre 2012 Photo AFP

    Le changement climatique ralentit actuellement de 1,6% la production économique mondiale et devrait conduire à un doublement des coûts mondiaux dans les vingt prochaines années. Telle est la conclusion d'un rapport présenté mercredi 26 septembre aux Etats-Unis à la veille de l'ouverture de la session de l'ONU, par le DARA and Climate Vulnerable Forum, un partenariat de vingt pays établi en 2009.
     
    "Un mal sans précédent pour la société humaine"
     
    Les retombées du changement climatique en cours ne sont pas vraiment roses et ne font pas voir la vie en vert. Le rapport du DARA and Climate Vulnerable Forum relève ainsi l'existence "d'un mal sans précédent pour la société humaine et le développement économique actuel qui va de plus en plus freiner la croissance, d'après une mise à jour décisive et une révision des estimations antérieures des pertes liées au changement climatique".

    Le "Rapport Stern" sur l'économie du changement climatique, est-il aujourd'hui dépassé ?

    rapport,changement climatique,étude

    Extrait du "Rapport Stern", DR

    rapport,changement climatique,étudeLe rapport de Nicholas Stern (photo ci-contre), vice-président senior de la Banque mondiale, est la première étude sur le réchauffement climatique financée par un gouvernement, menée par un économiste et non par un climatologue. Publié en 2006, le "Rapport Stern" avait été reçu comme une véritable bombe médiatique, un pavé de 700 pages, jeté dans la mare des climato-sceptiques. Il montrait le coût réel pour l'économie mondiale des conséquences du changement climatique (catastrophes naturelles, réfugiés climatiques, désordres sanitaires, famines....)  et concluait qu'un pour cent du PIB investi maintenant ne ralentirait nullement notre activité, mais suffirait à fortement atténuer les effets du changement climatique et que ne pas faire cet investissement, serait risquer une récession jusqu'à vingt pour cent du PIB mondial. Et qu'il était urgent de faire cet investissement... En 2008, puis en 2009, Nicholas Stern reconnaissait avoir "gravement sous-estimé" l'ampleur des risques climatiques. Six ans après ce premier rapport, il semblerait que la communauté internationale en soit au même point, quant à l'inaction. Les émissions de gaz à effet de serre, elles, ne se sont jamais aussi bien portées, de même que la hausse des températures et les désordres climatiques liés, qui inquiètent aujourd'hui au plus haut point les scientifiques. Mais aussi les économistes et les responsables politiques des pays les plus vulnérables.

    Le coût de la pollution de l'air : cinq millions de mort par an

    rapport,changement climatique,étudeL'étude du DARA and Climate Vulnerable Forum met aussi en avant des estimations selon lesquelles les économies fortement émettrices de carbone sont responsables de cinq millions de morts par an, essentiellement dues à la pollution de l'air. L'échec des actions contre le changement climatique coûte déjà à l'économie mondiale 1,6% de son PIB, soit 1.200 milliards de dollars par an de prospérité, révèle l'étude, qui prévoit, avec l'élévation des températures et l'augmentation de la pollution liée au carbone le doublement des coûts mondiaux, jusqu'à 3,2% du PIB de la planète d'ici 2030".

    Les plus pauvres en première ligne

    rapport,changement climatique,étudePour Jeremy Hobbs (photo ci-contre) directeur exécutif d'Oxfam International (confédération internationale de 17 organisations qui travaillent en réseau dans 92 pays pour éliminer la pauvreté), ce rapport rappelle une fois de plus que ce sont les plus faibles et les plus pauvres qui subiront  les conséquences les plus cruelles du changement climatique, avec la faim, la pauvreté, les déplacements dûs aux catastrophes naturelles : le coût pour les Etats des déplacés et  réfugiés climatiques représente des sommes colossales. L'actualité de cette semaine de septembre en est la preuve : en Inde, 1,5 millions de personnes ont dû être déplacées suite à des inondations monstres, et au même moment, en Afrique, au Niger, un demi-million d'habitants sont aussi sinistrées pour cause d'inondations, les pires depuis 80 ans. Le pays a déjà subi en ce début d'année au Sahel, une sécheresse qui plonge encore 5,5 millions d'habitants dans une grave crise alimentaire...  "Les coûts économiques et sociaux de l'inaction politique sur le changement climatique sont renversants", conclut Jeremy Hobbs, en estimant que ces chiffres "éclipsent les coûts modestes" pour s'attaquer au changement climatique

    La Chine, première perdante au grand jeu du changement climatique

    rapport,changement climatique,étude

    Nuage de pollution sur la Chine, Wuhan. Photo AFP

    La présidente du Forum, le Premier ministre du Bangladesh Sheikh Hasina, a assuré que ces changements allaient être dévastateurs pour son pays. "Un degré Celsius en plus signifie 10% de perte de productivité dans l'agriculture", a-t-elle prévenu. "Pour nous, cela signifie perdre près de quatre millions de tonnes de céréales, ce qui équivaut à 2,5 milliards de dollars (...) Si l'on ajoute les autres dégâts en termes de prospérité, nous faisons face à une perte totale de 3 à 4% de notre PIB", a-t-elle renchéri. Mais si les pays les plus pauvres devraient prendre de plein fouet ces retombées en termes de perte de PIB, les grandes économies ne seront pas épargnées. "Dans moins de 20 ans, la Chine va subir la plus grande part de toutes les pertes, au-delà de 1.200 milliards de dollars", soulignent les auteurs du rapport.

    La messe du changement climatique est-elle dite ?

    Mais non. Pas encore. Pour les auteurs du rapport du DARA,  il est encore possible de s'attaquer réellement aux causes du changement climatique et cela permettrait d'entraîner au contraire "des profits économiques majeurs pour la planète, qu'il s'agisse des grandes économies comme des nations pauvres".

    "L'effet de serre va-t-il nous mettre sur la paille ?"

    stern guesnerie28.jpgDe son côté, Nicholas Stern, loin d'avoir baissé les bras, récidive. Il vient de publier un petit livre limpide : "Deux économistes face au changement climatique" (éditions du Pommier), avec un autre éminent économiste, Robert Guesnerie.  Français, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales depuis 1978 et professeur au Collège de France depuis 2000, ce dernier est notamment l'auteur de "L’effet de serre va-t-il nous mettre sur la paille ?". Les deux grands économistes répondent à ces questions toutes simples concernant le changement climatique : "Combien cela nous coûte et coûtera si nous ne faisons rien ?" "Combien cela nous coûterait-il d’agir différemment ?"

    Pour une nouvelle révolution industrielle, basée sur une croissance sobre en carbone

    Au fil de leur conversation, ils démontrent que le bon sens comme le calcul économique suggèrent d’agir contre le réchauffement climatique, massivement, dès aujourd’hui. Ils passent ensuite en revue et confrontent leurs points de vue sur tous les solutions, sujets délicats de la politique économique climatique (taxe carbone, ajustement aux frontières...) et sur les conditions de succès de la négociation internationale. Ils soulignent enfin que les politiques climatiques, outre leur effet direct sur les émissions, permettraient de corriger l’insuffisante capacité du marché à produire des innovations majeures, aujourd’hui de toute façon nécessaires. Elles stimuleront une nouvelle révolution industrielle, suscitant créativité et ouvrant la porte à une nouvelle croissance sobre en carbone. Un argument de poids en faveur de l’action climatique.

    Un choix stratégique planétaire gagnant-gagnant, en quelque sorte : lutter contre le réchauffement climatique, on a tous à y gagner...

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    LIRE AUSSI

    • Le "Rapport Stern" : cliquer ICI
    • "2 économistes face aux enjeux climatiques". Roger Guesnerie et Nicholas Stern, Editions du Pommier, 128 pages, 12 €.
  • Fil vert. Inondations en Inde : près d'1,5 million de personnes déplacées

    inondation,réchauffement climatique,victime

    Nord-Est de l'Inde, 24 septembre 2012 Photo AFP

    Des inondations au nord-est de l'Inde ont fait au moins 26 morts et obligé un million et demi d'habitants à se déplacer. Dans cette région, c'est le deuxième épisode d'inondations en moins de six mois ; en juin dernier six millions de personnes avaient déjà été déplacées et les intempéries y avaient fait plus de 130 victimes.

    Ce phénomène d'une ampleur exceptionnelle, même pour l'Inde, est le résultat des pluies de moussons particulièrement fortes qui sont tombées vendredi sur les sols déjà détrempés des 18 des 27 districts (de l’État) d’Assam du  nord-est de l’Inde, en provoquant des inondations et glissements de terrain. Des pluies incessantes ont provoqué la crue du fleuve Brahmapoutre et de ses affluents, causant des inondations qui ont submergé au moins 2 200 villages et dévasté les cultures ces derniers jours dans cet État frontalier du Bangladesh. Les risques sanitaires étant importants, les services de santé du pays ont déclenché une alerte sanitaire maximale pour toute la région, afin de limiter le risque d'épidémie.

    La mousson, qui traverse le sous-continent indien de juin à septembre, est cruciale pour l'agriculture et l'alimentation de millions de paysans, et elle provoque chaque année des inondations, souvent meurtrières. Le climat s'affole aussi en Inde, où, cette année, la saison a été très irrégulière, le nord étant noyé sous des trombes d'eau tandis que d'autres régions ne recevaient pas assez de pluies. Dans cette région, c'est le deuxième épisode d'inondations en moins de six mois ; en juin dernier six millions de personnes avaient déjà été déplacées et les intempéries avaient fait plus de 130 victimes.

    Les inondations menacent aussi les derniers rhinocéros à une corne

    Les inondations ont également submergé presque entièrement les 420 km2 du parc national de Kazinranga à Assam, qui abrite la plus grande population de rhinocéros à une corne. Or cet animal, que l'on trouve surtout dans cette région du sous-continent, est menacé de disparition. Selon le recensement 2012, la réserve abrite 2.290 individus sur les 3.300 répertoriés dans le monde.

    Cathy Lafon