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Catastrophe naturelle - Page 41

  • Réchauffement climatique. Catastrophes naturelles : "On entre dans un terrain inconnu"

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    Sandy, image satellite dimanche 28 octobre 2012, 17 h 35 (heure française)

    Ce week-end, la planète a connu une crise d'affolement météorologique comme elle en vit désormais de plus en plus fréquemment, avec des phénomènes climatiques hors norme, rarement voire jamais vus, dans notre pays et au large des Etats-Unis.

    Tempête d'une rare violence, neige et froid dans le Sud-Est

    En France, la température a brutalement chuté de plus de 15° entre vendredi et samedi. Dans la région, les Pyrénées accusaient un très gros coup de froid, avec une température de - 16° au pic du Midi de Bigorre (2.800 mètres d'altitude). Le midi méditerranéen était balayé dimanche par des vents exceptionnellement violents, jusqu'à 150 km/h, qui ont causé la disparition d'un enfant britannique de 12 ans sur l'île de Porquerolles, d'un véliplanchiste dans l'Hérault et le début de naufrage d'un ferry en plein port de Marseille. En Isère, c'était l'hiver avant l'heure, comme à Grenoble, où l'on marchait hier dans les rues de la ville recouvertes d'une épaisse couche de neige, le visage cinglé par les bourrasques de vent. Plus de 50.000 foyers sans électricité, des automobilistes bloqués par la neige : le bilan des intempéries dans le quart Sud-Est était lourd dimanche matin alors que six départements restaient encore le soir en vigilance orange. L'alerte était levée ce matin.

    "Super storm", "Monsterstorm" ou encore "Frankenstorm"

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    Des Cubains dans les décombres, après le passage de l'ouragan Sandy, le 26 octobre 2012 AFP

    Pendant ce temps-là, la côte Est des Etats-Unis, de la Virginie à la ville de New York en passant par Washington, se préparaient à subir l'ouragan Sandy, dont les premiers effets se faisaient déjà sentir dimanche le long des côtes américaines, avec des inondations et une mer déchaînée. Les autorités ont ordonné l'évacuation de zones à risque et multiplié les préparatifs face à la tempête: à New York, ville la plus peuplée du pays, le maire Michael Bloomberg a ordonné l'évacuation de 375.000 habitants de zones risquant d'être inondées.  Le réseau de transports publics, y compris le métro, a été fermé à partir de 19H00. Dans la plupart des Etats de la côte, les gouverneurs ont décrété l'état d'urgence afin de pouvoir rapidement mobiliser des moyens.  L'ouragan a déjà laissé au moins 66 morts après son passage dans les Caraïbes.

    "On entre dans un terrain inconnu" 

    "Super storm", "Monsterstorm" ou encore "Frankenstorm" : en référence à la fête d'Halloween qui approche,  les médias américains rivalisent de superlatifs pour souligner la taille et la dangerosité potentielle de la tempête, qui doit se renforcer en rencontrant un front froid du Canada, selon les prévisions des services météorologiques. Les vents soufflaient à 120 km/h mais devraient se renforcer à mesure que l'ouragan progresse vers des eaux plus froides. Ces vents soufflent jusqu'à plus de 800 kilomètres de l'oeil du cyclone selon le NHC. Une pression atmosphérique de 951 hectopascals (quasi-jamais obervée sous ces latitudes quand la pression normale est de 1.015 hectopascals) a par ailleurs été relevée.  Un spécialiste de la météo du Washington Post avouait sur le site internet du journal n'avoir "jamais vu" de pareilles prévisions: "On entre là dans un terrain inconnu".

    Cinq fois plus de catastrophes climatiques

    "Nulle part ailleurs dans le monde, la hausse du nombre de catastrophes naturelles n'est plus évidente qu'en Amérique du Nord", vient d'écrire le réassureur Munich Re, dans une étude sur l'explosion du coût des dommages. Premier pays émetteur au monde de CO2, l'Amérique du Nord est aussi la première victime de la recrudescence des catastrophes climatiques sur les 30 dernières année. Le nombre de catastrophes climatiques a presque quintuplé en Amérique du Nord sur les trois dernières décennies, alors qu'il a été multiplié par 4 en Asie, par 2,5 en Afrique, par 2 en Europe et par 1,5 en Amérique du Sud. Le réchauffement climatique induit par les activités humaines accentue particulièrement la formation de vagues de chaleur, de sécheresses ou d'intenses précipitations et probablement aussi l'intensité des cyclones. En outre, l'augmentation de la population, l'essor des zones habitées et la valeur croissante des biens détenus, notamment dans les régions à risque, accroissent encore le coût pour les assureurs, relevait Munich Re, qui appelait à davantage d'action pour freiner le réchauffement climatique.

    Plus puissant qu'Irene et que la "tempête parfaite" de 1991

    La tempête la plus meurtrière et la plus coûteuse qu'ait eu à subir les Etats-Unis reste l'ouragan Katerina, en 2005. Avec des vents de 204 km/h, cet ouragan a fait 1.800 morts, des centaines de disparus, 250.000 déplacés et a "coûté" 134 milliards de dollars. Voilà pour la partie émergé de l'iceberg, car une catastrophe climatique de cette ampleur a des répercussions infinies, sur l'environnement, sur la vie économique et sociale. Récemment, la côte Est et New York, tout particulièrement, ont connu une très violente tempête en juillet 2012, après avoir été frappées par l'ouragan Irène en août 2011. Par rapport à Irene qui avait touché la côte atlantique et inondé des villes entières, laissant derrière lui 47 morts, «on attend un impact plus important au niveau de la montée des eaux. Même chose avec le vent», a prévenu James Franklin, du Centre américain de surveillance des ouragans (NHC), situé à Miami (Floride).  Irene avait particulièrement touché les Etats de Caroline du Nord (sud-est), de Virginie, du New Jersey (est) ainsi que du Vermont (nord-est). Le coût total des dégâts avait été estimé à 10 milliards de dollars.

    A la différence d'une tempête tropicale normale, Sandy va rencontrer un front froid descendant du nord, ce qui devrait étendre la zone touchée par des vents importants. Et ce qui fait aussi dire aux météorologues américains, que c'est du "jamais vu". Sandy devrait battre les records de la référence en la matière pour le nord-est-américain, la tempête d'octobre 1991, surnommée "la tempête parfaite" ("the perfect storm"), qui avait tué 13 personnes et provoqué une vague de plus de 3 mètres de hauteur sur les côtes.

    Sans en être au scénario catastrophe de l'emballement climatique décrit par le film "Le Jour d'après", de Roland Emmerich (2004), dont il faut espérer qu'il restera pure fiction, nous ne pouvons plus en douter : nous vivons bien les premiers effets dévastateurs du réchauffement climatique en cours sur la planète.

    Cathy Lafon

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    TROIS OURAGANS AMERICAINS EN CHIFFRES

    •  La"Tempête parfaite" ("the perfect storm") ou Tempête de l'Halloween 1991, est une dépression extratropicale qui a absorbé un ouragan et s'est développé brièvement en un petit ouragan avant de rétrograder en une tempête extratropicale et de frapper le Canada et la côte Nord-Est des Etats-Unis. Pression minimale : 980 hectopascals,  951 hpa annoncés pour Sandy. Bilan : 315 millions de dollars de dommages,  13 morts.
    • L'ouragan Katerina, en 2005. Avec des vents de 204 km/h, cet ouragan a fait 1.800 morts, des centaines de disparus, 250.000 déplacés et a coûté 134 milliards de dollars.
    • L'ouragan Irène en août 2011. Irene avait particulièrement touché les Etats de Caroline du Nord (sud-est), de Virginie, du New Jersey (est) ainsi que du Vermont (nord-est), faisant 47 morts. Le coût total des dégâts avait été estimé à 10 milliards de dollars.

     

  • Réchauffement climatique : l'Amérique, première victime de catastrophes naturelles

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    L'ouragan Katrina, en 2005, le plus meurtrier et le plus coûteux pour les Etats-Unis Photo AFP

    Après les deux mini-tornades qui ont frappé Marseille et la Vendée dimanche 14 octobre, le grand Sud-Ouest de la France et le Nord de l'Espagne ont subi jeudi et vendredi une forte tempête accompagnée de pluies et de vents violents, faisant deux morts en Espagne et laissant encore plus de 30.000 foyers sans électricité en France samedi matin. Si notre pays connaît de nombreuses catastrophes naturelles, avec un total de 670  grandes ou petites (inondations, avalanches, canicules, orages, incendies de forêt...) recensées en dix ans, de janvier 2001 à fin 2010, dont la tempête Xynthia qiu montre la croissance de leur intensité, nous sommes encore loin d'établir le record mondial en la matière.

    Pollueur-payeur ?

    Premier pays émetteur au monde de CO2, l'Amérique du Nord est aussi la première victime de la recrudescence des catastrophes climatiques sur les 30 dernières années, qui ont conduit à une explosion du coût des dommages, selon une étude du réassureur allemand Munich Re publiée mercredi 17 octobre, et reprise par l'AFP.

    Katrina, l'événement climatique le plus meurtrier et le plus coûteux

    Entre 1980 et 2011, le réassureur chiffre à 1.060 milliards de dollars le montant des dommages dans cette région liés à des catastrophes climatiques, qui ont coûté la vie à quelque 30.000 personnes. Parmi les différents cyclones, tornades, inondations, incendies, tempêtes tropicales ou de neige qui se sont abattus sur l'Amérique du Nord ces 30 dernières années, l'ouragan Katrina, qui avait notamment ravagé la Nouvelle-Orléans en 2005, a été l'événement le plus meurtrier et le plus coûteux.

    Cinq fois plus de catastrophes climatiques

    "Nulle part ailleurs dans le monde ,la hausse du nombre de catastrophes naturelles n'est plus évidente qu'en Amérique du Nord", écrit le réassureur. Le nombre de catastrophes climatiques a presque quintuplé en Amérique du Nord sur les trois dernières décennies, alors qu'il a été multiplié par 4 en Asie, par 2,5 en Afrique, par 2 en Europe et par 1,5 en Amérique du Sud.

    Le changement climatique, ça coûte très cher

    En termes de dommages financiers, les tempêtes sont les plus coûteuses pour les assurances, notamment parce que c'est un risque particulièrement couvert. "Selon toutes probabilités, nous devons voir dans ces données une première preuve de l'impact du changement climatique sur nos chiffres de dommages aux Etats-Unis", estime le responsable de l'unité de recherche sur les risques géographiques de Munich Re, Peter Höppe, cité dans un communiqué.

    Quand le secteur de l'assurance appelle à l'action pour freiner le réchauffement du climat, ce n'est pas très bon signe pour la planète...

    Le réchauffement climatique induit par les activités humaines accentue particulièrement la formation de vagues de chaleur, de sécheresses ou d'intenses précipitations et probablement aussi l'intensité des cyclones. En outre, l'augmentation de la population, l'essor des zones habitées et la valeur croissante des biens détenus, notamment dans les régions à risque, accroissent encore le coût pour les assureurs, relève Munich Re, qui appelle à davantage d'action pour freiner le réchauffement climatique.

    Cathy Lafon

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  • Coup de coeur. "Saison brune", la première enquête BD sur le réchauffement climatique

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    bande dessinée,changement climatique,réchauffement climatique,enquête,documentaireEt si l'écologie était, avant tout, une affaire de sensibilisation, de pédagogie et d'information ? Le changement climatique et ses conséquences ne sont plus une théorie sujette à controverse, mais une réalité scientifique, comme le président de la République François Hollande l'a souligné, lors de son discours d'ouverture de la Conférence environnementale, le 14 septembre dernier.

    Et pourtant. Dès qu'un article se publie sur ce sujet, sur internet notamment, les réactions des climato-sceptiques sont encore vivaces pour nier l'évidence. D'où la nécessité de continuer à informer, encore et encore. Il y a l'info scientifique, parfois lourde à digérer, l'info médiatique, parfois un peu trop "légère", au goût des scientifiques, l'info pédagogique et militante des associations environnementalistes de terrain et puis, il y a aussi l'info artistique et culturelle. Essentielle, car elle parle à l'imaginaire des grands, comme des petits.

    Une "BD éco-documentaire"

    suquarzoni dessin.jpg"Saison Brune", la nouvelle bande dessinée de Philippe Squarzoni (auto-portrait ci-contre) consacrée au réchauffement climatique, illustre brillamment cette démarche. Avec tout le sérieux d'une véritable enquête journalistique. Le résultat est impressionnant. Avec "Saison brune", qui désigne dans l'Etat du Montana (Etats-Unis) cette saison intermédiaire qui n'est déjà plus l'hiver mais pas encore le printemps, Philippe Squarzoni a créé un nouveau genre littéraire : la "BD documentaire".

    Six ans d'enquête

    Désireux de parler d'écologie et peu connaisseur du sujet, le dessinateur a fini par se plonger six ans durant sur la question du climat en abordant aussi bien les aspects scientifiques, économiques que les dimensions politiques internationales du sujet. En se posant les questions que chacun se pose. Combien de temps reste-t-il pour enrayer le réchauffement climatique ? Est-il déjà trop tard ? 

    jean jouzel dessin.jpgPour offrir toutes les clés de compréhension d’un enjeu bien réel, il a interviewé neuf personnalités majeures dont Jean Jouzel (climatologue, directeur au CEA de l’Institut Pierre Simon Laplace et vice-président du GIEC ou Groupe d’Expert Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) (dessin ci-contre), Hervé Le Treut (climatologue) et Hervé Kempf (journaliste au "Monde", spécialiste des questions d’environnement).

    Jusqu'à la dernière goutte ?

    Six ans d'enquête et d'immersion dans les coulisses scientifiques et les réalités concrètes du changement climatique, thème anxiogène s'il en est, c'est long... Il ne faut pas craquer ! On sent le dessinateur intimement bouleversé par tout ce dont il prend conscience : la nature et la Terre, si belles et généreuses, dont les ressources "finies" sont victimes de l'appétit de consommation incommensurable et infini des hommes. Mais que faire de tout ce savoir ? Economiser l'énergie est bien sûr la solution la plus immédiate. Ca au moins, tout le monde a compris. Mais comment faire, à l'échelle mondiale, à l'échelle individuelle...  Philippe Squarzoni, appartient-il vraiment à la famille des "écolo-pessimistes " ?  Il est en tout cas sans illusion et, selon lui, l'humanité ira jusqu'au bout et essorera la planète jusqu'à ses dernières gouttes de pétrole et miettes de charbon.

    C'est le compte à rebours

    saison brune couv.jpgOn veut croire l'inverse. Et la BD documentaire de "Saison brune" est bien là, pour alerter et informer. Pour lutter conter le changement climatique et préserver des conditions acceptables pour la vie humaine sur la planète bleue, il est encore temps d'agir. Mais il est vrai que la fenêtre de tir semble se réduire singulièrement et à vitesse grand V, comme le montrent toutes les dernières études scientifiques, illustrées désormais presque quoditiennement par des catastrophes naturelles hors normes, partout dans le monde. Oui, pour la planète et pour ses habitants, le compte à rebours est déjà bien entamé. Le sablier se vide, inexorablement.

    "Saison brune" : une BD aux dessins élégants, à lire et à offrir de toute urgence aux climato-sceptiques comme aux écolos déjà convaincus des réalités du changement climatique. Et à ceux qui n'en pensent rien. Aux grands, comme aux petits. Afin que plus personne ne regarde plus jamais la pluie ou la neige tomber comme avant.

    Cathy Lafon


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