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Association - Page 89

  • Oiseaux mazoutés. Dégazages ou épaves : quels sont les responsables de la pollution aux hydrocarbures ?

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    Un Macareux moine échoué sur une plage de l'île de Ré Photo Sud Ouest / Xavier Léoty

    15% des oiseaux échoués sur le littoral atlantique depuis fin janvier sont mazoutés. Bien décidée à ce que la source de la pollution marine soit identifiée, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) a décidé de porter plainte contre X auprès du tribunal de Brest le 13 mars.   De son côté, l'ONG environnementale Robin des Bois dénonce les épaves marines non surveillées, aux cargaisons de pétrole susceptibles de fuir et de causer des pollutions aux hydrocarbures. Le CEDRE (Centre de documentation, de recherche et d'expérimentations sur les pollutions) a été missionné pour faire des analyses et une enquête judiciaire est actuellement en cours.

    mazout.jpgHécatombe historique

    Cet hiver, plus de 38.000 oiseaux, principalement des alcidés (le Macareux moine, le Guillemot de troïl et le Pingouin torda) se sont échoués sur les plages européennes, dont environ 30.000 en France et 7.500 en Espagne et en Grande-Bretagne. Les tempêtes à répétition sont responsables de cette hécatombe historique, mais pas que.  Pour la LPO, les intempéries ont bon dos. L'association l'a constaté, la pollution par les hydrocarbures a également tué un grand nombre d'oiseaux. 

    Le CEDRE enquête

    Depuis plus de trois semaines, le littoral atlantique est touché par d’importantes arrivées de boulettes de pétrole, de la Charente-Maritime à la Bretagne. Pour le CEDRE qui l'analyse, ce pétrole porte la même signature chimique, où qu'il soit récupéré. Autre indice, le fioul semble avoir séjourné peu de temps en mer et pour l'organisme, les analyses montrent que les échantillons étudiés ne correspondent à aucune des marées noires bien connues qui ont affecté la zone au cours des dernières années : "Erika" (1999), "Prestige" (2002, au large de l'Espagne) et "TK Bremen". 

    Les épaves en cause ?

    Selon l'association écologiste Robin des Bois, qui évoque aussi dans un communiqué de presse des arrivages diffus d’hydrocarbures plus au sud, jusqu'aux Pyrénées-Atlantiques, ces résidus ne proviendraient pas uniquement de dégazages, mais pourraient être rejetées par une ou plusieurs épaves abandonnées et insuffisamment surveillées, comme celles de l’"Erika", avec ses 19.800 tonnes de pétrole, ou de l’"Union Neptune" (2011). L'ONG estime que l'on peut ainsi suspecter plusieurs dizaines d’épaves, car plus elles vieillissent, plus elles sont fragiles et susceptibles de fuir en libérant dans l’environnement les vieux fiouls de propulsion jusqu’alors confinés et oubliés.  Et quand les tempêtes les chahutent, comme cet hiver, on peut craindre le pire. Il en existe plus de 4.000 au large des côtes françaises : pétroliers, navires de guerre, bateaux de pêches, chimiquiers, avions, sous-marins... Un potentiel de pollution considérable.

    le foucault.jpgLe "Foucault", près de l'île de Ré

    A titre d’exemple, l'ONG rappelle que l’épave du paquebot "Foucault" (photo ci-contre), bombardé en juin 1940, sur la plage de "Sablanceaux", sur  l'île de Ré (Charente-Maritime), a commencé à fuir en l’an 2000. La frégate "Laplace", navire météo d’assistance à l’aviation et la marine marchande, naufragé en 1950 près du Cap Fréhel,  a commencé à fuir 50 ans après ; l’épave du "Peter Sif", naufragé en 1979 en face d’Ouessant, a commencé à fuir en 1998.

    Des épaves potentiellement polluantes et dangereuses

    C'est l'occasion pour l'ONG de tirer la sonnette d'alarme sur le dossier explosif des épaves potentiellement polluantes et dangereuses, dont l'étude de la dépollution et de la sécurisation constituaient l'un des engagements non tenus du Grenelle de la Mer (2009). Robin des Bois pointe un autre engagement du Grenelle qui a bien été pris, mais n'est pas respecté : l’Etat français s’engageait à ratifier la Convention de l’OMI (Organisation Maritime Internationale) sur l'enlèvement des épaves. Cette convention qui préconise le renflouement et l'enlèvement des épaves dangereuses pour la sécurité maritime ou l’environnement n'a été ratifiée à ce jour que par neuf pays : l’Allemagne, la Bulgarie, le Royaume-Uni, l’Iran, l’Inde, la Malaisie, le Maroc, le Nigéria et Palau (Océanie). Pour qu'elle entre en vigueur, dix signatures sont nécessaires. D'où l'importance crucial de la signature de la France. 

    armes chimiques fond des mers.jpgDes bombes à retardement

    Les analyses du CEDRE devraient permettre d'en savoir plus. Ce qu'il y a de sûr, c'est que les épaves de bateaux et de sous-marins, avec les carburants et les déchets toxiques et dangereux qu'elles contiennent parfois, constituent de vraies bombes polluantes à retardement. Tout comme ces armes chimiques, jetées en pleine mer après la fin de la deuxième guerre mondiale, scandale révélé récemment  par le documentaire d'Arte, "Armes chimiques sous la mer". Ou encore ces fûts de déchets nucléaires, immergés dans l'océan jusqu'au début des années 1990 : près des côtes d'Europe reposent ainsi plus de 100.000 tonnes de déchets radioactifs oubliés.

    Deuxième certitude : quelle que soit leur origine, les résidus de pétrole qui s'abattent depuis plusieurs semaines sur le littoral Atlantique contribuent à la mortalité des oiseaux de mer et à la dégradation de l’environnement marin.

    Troisième et dernière certitude : la mer est bel est bien toujours une poubelle.

    Cathy Lafon

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  • Les raisons du pic de pollution de l'air à Bordeaux

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    Avec le beau temps, la pollution de l'air revient à Bordeaux, ce mercredi 12 mars. Photo archives Sud Ouest

    nuages.jpgAiraq a déclenché ce matin une procédure d'information de pollution aux particules fines  dans l'agglomération bordelaise, où l'indice de la qualité de l'air est classé 8 (mauvais).

    Le seuil d'information et de recommandations fixé à 50 µg/m3 a été dépassé dans les cinq stations urbaines fixes de l'agglomération :

    Bordeaux-Grand Parc: 76 - Bordeaux-Bastide : 66 µg/m3 - Bordeaux-Gambetta : 66  µg/m3- Bassens : 64 µg/m3- Mérignac : 60 µg/m3- Talence : 54 µg/m3

    Bordeaux fait partie de la quinzaine d'agglomérations françaises où le seuil de 50 µg/m3 est dépassé plus de 35 jours par an, ce qui met la France en infraction avec les normes européennes. Cela fait déjà  plusieurs jours que la pollution affecte les régions parisienne, lyonnaise et lilloise. Au tour de l'Aquitaine. Avec le retour bienvenu du soleil, la météo actuelle provoque une "inversion de température".  La nuit, les basses températures refroidissent les sols et une fois la journée entamée, l'atmosphère est chauffée par le soleil, créant un couvercle thermique au-dessus de la pollution en l'empêchant de s'évacuer. L'absence de vent accentue la stagnation.

    Les associations en colère

    Ces pics de pollution tricolores sont régulièrement constatés et pointés. L'Europe multiplie les semonces et les mises en garde, sans que rien ne change. Les causes sont aussi bien connues : les émissions polluantes des véhicules, le chauffage des particuliers et le rejet des industries, lorsqu'il y en a. Ce qui n'est pas le cas à Bordeaux. De quoi agacer sérieusement certaines associations. Ainsi, Ecologie sans frontière, Respire et le Rassemblement pour la Planète, ont décidé hier de porter plainte contre X pour mise en danger d’autrui, considérant que les pouvoirs publics ne font rien pour lutter contre la pollution de l'air. Une première en France. La pollution de l'air, responsable de l'augmentation des allergies et des maladies respiratoires et cardio-vasculaires, depuis dix ans, est aussi reconnue cancérigène par l'OMS qui met en cause les particules les plus fines.

    Demain aussi ?

    Airaq indique que "le niveau de particules en suspension a fortement augmenté dans la nuit sur l'ensemble des stations fixes de l'agglomération bordelaise, entraînant ainsi le dépassement du seuil d’information et de recommandations". Selon l'agence de la qualité de l'air en Aquitaine, il est probable que cette situation perdure demain. Cette procédure est la deuxième de l’année sur l’agglomération bordelaise.

    Ailleurs dans la région, ce n'est pas idéal non plus : ce mercredi, l'indice à Agen (Lot-et-Garonne) est de 7. A Cognac et Angoulême, en Charente, l'air est aussi "très mauvais". Tout comme chez nos voisins toulousains, en Midi-Pyrénées.

    Cathy Lafon

    LES BONS GESTES

    • Eviter de pratiquer une activité physique intense lors d’un pic de pollution élevé ; un sportif respire de 5 à 15 fois plus d’air qu’au repos.
    • Limiter le contact avec d’autres irritants comme le tabac, les solvants (vernis, colle, produits ménagers…), les peintures, les insecticides…
    • Respecter toujours son traitement médical, si l'on est asthmatique, insuffisant respiratoire ou cardiaque et ne pas hésiter pas à consulter son médecin. Ou veiller à ce qu’il soit bien suivi, par les enfants en particulier.
    • Limiter l’usage de la voiture et du chauffage au bois.

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    • Tous les articles de Ma Planète sur la pollution de l'air : cliquer ICI

  • Pollution de l'air: trois associations écologistes portent plainte contre X pour mise en danger d'autrui

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    Paris et l'Ile-de-France sont à nouveau victime d'un épisode de pollution de l'air depuis le retour du beau temps. Photo archives AFP

    Avec le retour de soleil et du beau temps, retour aussi depuis cinq jours de la pollution de l'air. Pas terrible, d'autant que la pollution de l'air est reconnue cancérigène et responsable de l'augmentation des maladies respiratoires depuis dix ans. D'où le "ras-le-bol" des associations écologistes : France info annonce ce lundi que trois d'entre elles décidé de déposer plainte contre X  au pénal, mardi 11 mars, pour mise en danger d'autrui.

    pollution air bordeaux velo.jpgDepuis mercredi, l’Ile-de-France traverse une période de chaleur et d’ensoleillement qui favorise un taux élevé de particules fines dans l’air. Cet épisode de pollution devrait dépasser ce lundi le seuil d’information, selon Airparif. En Aquitaine, selon Airaq, l'air était médiocre samedi dans plusieurs zones de la région dont Bordeaux. La situation, moins grave qu'en Ile-de-France, ne doit pas faire oublier que les grandes zones urbaines de la région dépassent elles aussi régulièrement les seuils de pollution autorisés par l'Europe, comme cela a été le cas cet hiver, en décembre dernier.

    Le phénomène est régulièrement constaté et pointé, l'Europe multiplie les semonces et les mises en garde, sans que rien ne change. De quoi agacer sérieusement certaines associations, dont Ecologie sans frontière, Respire et le Rassemblement pour la Planète, qui ont décidé de porter plainte contre X pour mise en danger d’autrui, selon France Info.

    Une première en France

    Une telle mobilisation judiciaire d'associations écologistes pour que les magistrats se penchent sur les responsables du scandale sanitaire qu'elles dénoncent, est une première en France. "Il y en a ras le bol de ce phénomène de la pollution de l’air. Dès qu’il fait beau, dès qu’il fait sec en hiver, vous avez des pics de pollution, les urgences se remplissent. Les slogans et les petites manifs très gentils ça ne suffit plus" souligne Nadir Saifi, vice-président dEcologie sans frontière au micro de France Info. L'ONG rappelle par ailleurs que le rapport Roussel, sur l’impact des pollutions d’origine automobile, a fait le lien entre particules fines et cancers en 1983, il y a maintenant plus de 30 ans... L'étude avait été commanditée par le ministère de la Santé et le ministère de l’environnement. On sait que les mentalités évoluent lentement en France, mais là, c'est un record qui est battu en la matière. 

    L'initiative sera-t-elle suivie d'effet ? A voir. France info rappelle que les associations ont déjà tenté une plainte au tribunal administratif il y a une dizaine d'année, sans suite.

    Cathy Lafon

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