Les raisons du pic de pollution de l'air à Bordeaux
Avec le beau temps, la pollution de l'air revient à Bordeaux, ce mercredi 12 mars. Photo archives Sud Ouest
Airaq a déclenché ce matin une procédure d'information de pollution aux particules fines dans l'agglomération bordelaise, où l'indice de la qualité de l'air est classé 8 (mauvais).
Le seuil d'information et de recommandations fixé à 50 µg/m3 a été dépassé dans les cinq stations urbaines fixes de l'agglomération :
Bordeaux-Grand Parc: 76 - Bordeaux-Bastide : 66 µg/m3 - Bordeaux-Gambetta : 66 µg/m3- Bassens : 64 µg/m3- Mérignac : 60 µg/m3- Talence : 54 µg/m3
Bordeaux fait partie de la quinzaine d'agglomérations françaises où le seuil de 50 µg/m3 est dépassé plus de 35 jours par an, ce qui met la France en infraction avec les normes européennes. Cela fait déjà plusieurs jours que la pollution affecte les régions parisienne, lyonnaise et lilloise. Au tour de l'Aquitaine. Avec le retour bienvenu du soleil, la météo actuelle provoque une "inversion de température". La nuit, les basses températures refroidissent les sols et une fois la journée entamée, l'atmosphère est chauffée par le soleil, créant un couvercle thermique au-dessus de la pollution en l'empêchant de s'évacuer. L'absence de vent accentue la stagnation.
Les associations en colère
Ces pics de pollution tricolores sont régulièrement constatés et pointés. L'Europe multiplie les semonces et les mises en garde, sans que rien ne change. Les causes sont aussi bien connues : les émissions polluantes des véhicules, le chauffage des particuliers et le rejet des industries, lorsqu'il y en a. Ce qui n'est pas le cas à Bordeaux. De quoi agacer sérieusement certaines associations. Ainsi, Ecologie sans frontière, Respire et le Rassemblement pour la Planète, ont décidé hier de porter plainte contre X pour mise en danger d’autrui, considérant que les pouvoirs publics ne font rien pour lutter contre la pollution de l'air. Une première en France. La pollution de l'air, responsable de l'augmentation des allergies et des maladies respiratoires et cardio-vasculaires, depuis dix ans, est aussi reconnue cancérigène par l'OMS qui met en cause les particules les plus fines.
Demain aussi ?
Airaq indique que "le niveau de particules en suspension a fortement augmenté dans la nuit sur l'ensemble des stations fixes de l'agglomération bordelaise, entraînant ainsi le dépassement du seuil d’information et de recommandations". Selon l'agence de la qualité de l'air en Aquitaine, il est probable que cette situation perdure demain. Cette procédure est la deuxième de l’année sur l’agglomération bordelaise.
Ailleurs dans la région, ce n'est pas idéal non plus : ce mercredi, l'indice à Agen (Lot-et-Garonne) est de 7. A Cognac et Angoulême, en Charente, l'air est aussi "très mauvais". Tout comme chez nos voisins toulousains, en Midi-Pyrénées.
►LES BONS GESTES
- Eviter de pratiquer une activité physique intense lors d’un pic de pollution élevé ; un sportif respire de 5 à 15 fois plus d’air qu’au repos.
- Limiter le contact avec d’autres irritants comme le tabac, les solvants (vernis, colle, produits ménagers…), les peintures, les insecticides…
- Respecter toujours son traitement médical, si l'on est asthmatique, insuffisant respiratoire ou cardiaque et ne pas hésiter pas à consulter son médecin. Ou veiller à ce qu’il soit bien suivi, par les enfants en particulier.
- Limiter l’usage de la voiture et du chauffage au bois.
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