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Association - Page 90

  • Le combat exemplaire de trois femmes de la région contre les pesticides

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    Caroline Chenet-Lis, dont le mari est décédé en 2011, était présente au Salon de l'agriculture de Paris en 2012, aux côtés de Paul François et de Jack Ferrand, pour dénoncer les dangers des phytosanitaires. Photo Isabelle Louvier / Sud Ouest

    Ce sont trois femmes. Femme de, soeur de et fille de... travailleurs de la terre, tous trois victimes des  pesticides. Elles s'appellent Caroline Chenet-Lis,  Marie-Lys Bibeyran, et Valérie Murat.

    A l'occasion de la Journée internationale de la femme, Ma Planète rend hommage à ces trois combattantes de l'écologie, qui défendent avec courage la santé et la vie des agriculteurs, céréaliers et viticulteurs, par leur combat juridique et leur militantisme.

    "La vérité, c'est que les agriculteurs sont en train de mourir"

    Caroline Chenet-Lis, agricultrice à Saujon, Charente Maritime a perdu son mari Yannick, décédé le 5 janvier 2011 d'une leucémie causée par les pesticides qu'il a manipulés tout au long de sa vie d'exploitant.  Depuis, élue à la chambre d'agriculture et vice-présidente de l’Association Phyto-victimes, elle se convertit à l'agriculture biologique.  Apparue dans le film de Marie-Monique Robin sur les phytosanitaires, "Notre poison quotidien", aux côtés de son mari, malade, elle est devenue veuve, lorsqu'elle témoigne au début du documentaire de  Éric Guéret, "La mort est dans le pré":  "La vérité, c'est que les agriculteurs sont en train de mourir", dit-elle.

    pesticides,femme,victime,hommage,journée Le frère de Marie-Lys Bibeyran, Denis, employé dans une propriété de Listrac-Médoc en Gironde, est décédé à 47 ans, en 2009, d'un cancer des voies biliaires. Depuis 2011, sa soeur se bat pour sa mémoire. Salariée viticole elle-même, elle a entamé des démarches auprès de la MSA de Gironde pour obtenir la reconnaissance post-mortem du cancer de son frère comme maladie professionnelle due aux phytosanitaires qu'il utilisait en tant qu'ouvrier agricole. Au-delà de ce combat juridique, la trentenaire collabore avec l'ONG Générations futures, à l'origine d'une enquête réalisée dans le Médoc, mettant à jour la surexposition au cancer des salariés de la vigne. À Listrac, qui est entouré de vignes, elle travaille aujourd'hui à recenser les personnes atteintes de cancers ces dix dernières années pour prouver que l’effet des traitements utilisés dans le vignoble peut aussi avoir des effets sur  sa population. Militante anti-pesticides, Marie-Lys Bibeyran est membre de Générations Futures et de Phyto-Victimes.

    pesticides,femme,victime,hommage,journéeLa Bordelaise Valérie Murat, fille d'un viticulteur girondin mort d'un cancer incurable, mène un combat judiciaire pour que son père soit reconnu victime des pesticides. Viticulteur à Pujols (Gironde), James-Bernard Murat est mort en 2012, à 70 ans, d’un cancer bronchopulmonaire, une maladie incurable diagnostiquée en avril 2010, huit ans après son départ en retraite en 2002. Deux mois plus tard, le professeur Brochard, chef du service médecine du travail et pathologie professionnelle au CHU de Bordeaux, reconnaissait son cancer comme maladie professionnelle en établissant un lien entre la maladie et l'activité professionnelle du viticulteur, au cours de laquelle il a sulfaté ses vignes à l'arsénite de sodium, de 1958 à 2000. Valérie Murat a le soutien de l’association Phyto-Victimes, qui vient en "aide aux professionnels victimes de produits phytosanitaires et à leurs proches ". Agée de 41 ans, elle vit et travaille à Bordeaux.

    Briser l'omerta

    Le courage de ces trois femmes, c'est d'abord d'avoir osé briser l'omerta qui règne dans les campagnes sur les dangers des pesticides, en témoignant publiquement. Puis, de s'être engagées dans de longues procédures judiciaires et dans un militantisme de tous les instants. Pour l'amour de l'être cher qu'elles ont perdu. Mais aussi dans l'intérêt de tous les autres, agriculteurs et consommateurs, dont les phytosanitaires menacent la santé. Sans jouer les stars. Avec modestie, pugnacité et méthode.

    Elles sont l'une des innombrables raisons pour lesquelles on se sent très fière d'être une femme. Le 8 mars et tous les autres jours de l'année.

    Cathy Lafon

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    • Tous les articles de Ma Planète sur les pesticides : cliquer ICI

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  • Et si on allait bosser à vélo ? Une indemnité kilométrique pourra nous y inciter

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    Les salariés qui vont travailler à vélo pourront bénéficier d'une indemnisation à l'instar de ceux qui se déplacent en voiture. A condition que leur entreprise soit volontaire. Photo "Ma Planète"

    Le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, a dévoilé ce mercredi les 25 mesures d'un plan d'action en faveur du vélo et de la marche, facilitant la coexistence avec les voitures en milieu urbain et incitant à l'usage du vélo pour aller au travail.

    vélo en ville.jpgUne "indemnité kilométrique" vélo

    On estime que 3 millions de français utilisent le vélo en tant que mode de déplacement quotidien, et que 17 millions en font au moins une fois par semaine. Avec de tels chiffres, la France a un retard considérable par rapport à ses voisins européens, comme l'a a souligné Frédéric Cuvillier. Pour le rattraper et encourager les trajets domicile-travail, le plan prévoit notamment l'expérimentation d'une "indemnité kilométrique vélo" avec des entreprises volontaires. En effet, jusqu'à présent, l’usage du vélo ne bénéficie dans l'Hexagone d’aucun encouragement de cette sorte, alors que les frais de carburant peuvent déjà faire l’objet d’une prise en charge par l’employeur, à hauteur de 200 € annuels. Une véritable injustice à rattraper, car le vélo plus vertueux, génère des frais de réparation et d’entretien qui s’élèvent aussi en moyenne à 200 € par an. De plus, les cyclistes-travailleurs méritent bien d'être récompensés pour leurs efforts en faveur de la planète, tout particulièrement lorsqu'ils ne renoncent pas à leur vélo, même par temps de pluie... C'est à dire presque tous les jours depuis deux mois et demi !

    pollution air bordeaux velo.jpgBon pour la santé, la qualité de l'air, le climat et les économies d'énergie

    Pour être séduisante, l'idée n'est pas vraiment révolutionnaire. Un tel système existe en Belgique depuis 1999, où l'indemnité est fixée à 20 centimes d’euros par kilomètre. En France, le Sénat avait déjà adopté, le 12 novembre 2012, en première lecture, un amendement créant plusieurs dispositifs d’indemnisation pour les salariés qui roulent à vélo, dans le cadre du vote du Projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS)...  La généralisation de cette mesure avec un abattement de charges incitatif pour les entreprises, pourrait coûter 110 millions d'euros aux comptes sociaux de l'Etat. Mais elle multiplierait aussi par 10 le nombre de trajets domicile-travail effectués en vélo. La dépense serait donc largement compensée, selon le ministère des Transports, par ses effets bénéfiques, en particulier sur la santé des cyclistes qui feraient de l'exercice et de tous les habitants, qui respireraient mieux. En outre, avec la diminution des émissions de CO2 et de la pollution de l'air, le climat ne s'en porterait que mieux... L'impact écologique de cette indemnité, calculée sur la base d'un barème de 25 centimes par kilomètre, sera évaluée par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).

    Faciliter et sécuriser l'usage du vélo 

    Parmi les autres mesures figurent l'interdiction de l'arrêt ou du stationnement des véhicules à 5 mètres en amont du passage piéton hors des places aménagées, et la généralisation du double-sens cyclable dans les rues où la vitesse est limitée à 30km/h. Les automobilistes seront officiellement autorisés à chevaucher une ligne continue pour dépasser les vélos si la visibilité le permet mais se garer sur une piste cyclable sera en revanche plus sévèrement puni, par une amende de 135 euros contre 35 euros actuellement. Les maires auront également la possibilité d'étendre (hors intersection) le régime transformant un feu rouge en céder-le-passage, afin d'éviter aux cyclistes de poser le pied à terre.

    train + velo.jpgTrain+vélo, ça doit être possible !

    Des objectifs de création de places sécurisées de stationnements pour vélos d'ici à 2020 seront par ailleurs fixés pour chaque grande gare en fonction de la fréquentation. Sur toutes les destinations des TER, la possibilité d'emport du vélo, même avec réservation, devra être accessible au minimum au moins dans deux trains par sens et par jour, et l'affichage de cette possibilité figurera désormais dans la réservation en ligne de la SNCF.

    Passer ses vacances à vélo, ça génère de l'emploi

    Le plan prévoit également de développer les itinéraires de loisir pour faire passer la part des séjours à vélo dans l'ensemble des séjours touristiques de 3% aujourd'hui à 6% en 2020. Une telle augmentation engendrerait "la création de 12.000 emplois touristiques et 2 milliards de chiffre d'affaires supplémentaire", a assuré Frédéric Cuvillier.

    baupin.jpg"Un point de départ, pas un point d'arrivée"

    Les associations engagées dans la réflexion sur la place du vélo pilotée par le ministre des Transports, aux côtés de parlementaires et de constructeurs, ont accueilli favorablement ces annonces, tout en appelant dores et déjà à les compléter. La Fédération des usagers de la bicyclette (Fub) "se félicite de ces premières mesures" et souhaite que "ce chantier national soit poursuivi et doté de moyens financiers conséquents". Pour le Club des villes et territoires cyclables, ces premières mesures "constituent les fondations d'une stratégie nationale et invitent à aller plus avant". Quant aux députés Denis Baupin (photo ci-dessus) et Alexis Bachelay, membres du Club des parlementaires pour le vélo, pour eux, ce plan "est un point de départ, pas un point d'arrivée". Pour le faire vivre, les élus se disent déterminés à inscrire dans la loi toutes les dispositions prévues.

    Le bon exemple de l'agglomération bordelaise

    tourne droite.jpgUn certain nombre d'agglomérations, dont Bordeaux, expérimentent déjà certaines de ces mesures, comme les tourne-à-droite aux feux, les garages pour vélo dans leur gare, ou encore les doubles-sens dans les zones 30. La Communauté urbaine de Bordeaux a même mis en place un service de gonflage de pneus gratuit pour les usagers dans son parking à vélos sécurisé de la gare Saint-Jean et son plan vélo prévoit de mettre en place une aide financière pour acheter un vélo pliant (jusqu'à 250 €) ou un vélo électrique (jusqu'à 300 €). Autant de bonnes pratiques qui devront désormais passer à la vitesse supérieure.

    Surtout, il faudra parvenir mettre en musique l'expérimentation de l'"indemnité kilométrique vélo" avec des entreprises volontaires. L'indemnité sera calculée sur la base d'un barème de 25 centimes le kilomètre. Le ministère espère que les grandes entreprises qui ont fait une place particulière au vélo dans leur plan de transport, rentreront dans l'expérimentation.

    Alors, des volontaires ?

    Cathy Lafon

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  • L'hécatombe d'oiseaux marins continue : la LPO appelle à la mobilisation ce week-end

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    Le marais aux oiseaux, pole nature du conseil general de la Charente-Maritime, recueille les oiseaux echoués sur les plages. Ici, une mouette tridactyle (Rissa tridactyla), Dolus d'Oleron, le 12 02 2014. Photo Xavier Leoty / Sud Ouest

    Depuis le 25 janvier, suite à l’échouage massif d’oiseaux marins, notamment des alcidés -Macareux moine, Guillemot de troïl et Pingouin torda-, la Ligue de la protection des oiseaux (LPO) mobilise son réseau et ses sympathisants, en lien avec Bretagne Vivante et avec le soutien de l’Agence des aires marines protégées, pour dresser un bilan sur la façade atlantique. Ce week-end, elle appelle à nouveau à la mobilisation afin de sauver les oiseaux échoués encore vivants et d'actualiser le comptage des oiseaux morts.

    oiseau échoué charente maritime soin.jpgUn phénomène de masse rarissime en France

    Au siège de la LPO à Rochefort, en Charente-Maritime, la situation est critique. "On avait rarement vu autant de Macareux moines s'échouer sur le littoral atlantique, même lors de marées noires", constate Nicolas Gendre, ornithologue. Au 20 février 2014, on peut estimer que plus de 15.000 oiseaux se sont échoués le long du littoral, du pays Basque au Finistère sud. Avec plus de 10.000 individus, majoritairement morts, le Macareux moine (photo ci-dessus) est l’espèce la plus touchée, suivie de près par le Guillemot de Troïl (plus de 4 000 individus). Un bilan provisoire, qui ne cesse de s’alourdir au fil des jours.

    macareux grand crohot déchets.jpgAider les survivants

    La LPO est mobilisée aux côtés de l'UFCS (Union française des Centres de Sauvegarde de la faune sauvage) qui établit au quotidien un bilan des accueils dans les centres des Côtes-d'Armor au Pays Basque. Au 19 février 2014, 2.275 oiseaux (source UFCS) ont été pris en charge dans les centres de sauvegarde les plus proches. A cela s’ajoute 264 spécimens recueillis au centre de sauvegarde d'Audenge géré par la LPO Aquitaine depuis le début de l'année.

    Les raisons de ces échouages massifs

    Si les tempêtes successives ont fortement affecté les populations hivernantes d'alcidés (principalement le Macareux moine et le Guillemot de Troïl), le manque de nourriture semble être le facteur le plus important de mortalité pour ces oiseaux marins trouvés en majorité très amaigris. Les mauvaises conditions météorologiques (vents forts, forte houle…) accentuent leur difficulté à trouver la nourriture nécessaire afin de survivre et de maintenir leur température corporelle. Les oiseaux ainsi affaiblis, dérivent jusqu’au littoral et beaucoup arrivent morts ou épuisés. La LPO note aussi que de plus en plus d'oiseaux mazoutés sont signalés, sans doute victimes de dégazages sauvages, au large des côtes françaises, fréquents en période de tempêtes...

    Avant les grandes marées, nouvel appel à mobilisation d’urgence

    Après un premier week-end de comptage organisé les 15 et 16 février derniers, et avant les prochaines grandes marées, attendues du 28 février au 4 mars, la LPO appelle à nouveau à la mobilisation ce week-end, les 22 et 23 février 2014. Avec deux priorités: permettre aux oiseaux encore vivants d'être récupérés et acheminés le plus rapidement possible vers les centres de sauvegarde les plus proches, et établir des synthèses des oiseaux morts, afin de réactualiser le bilan national.

    oiseaux échouers lâcher des guillemots.jpgComment faire pour participer ?

    C'est très simple. Ivous suffit d’aller prospecter une portion de littoral, d’y recenser les oiseaux échoués, de marquer les cadavres d’une ficelle à la patte et d'informatiser les données. Attention à prendre des précautions avant de toucher les oiseaux. Un animal échoué peut être porteur d’organismes pathogènes, il est très important d’utiliser une paire de gants jetables en cas de contact. Les oiseaux échoués retrouvés vivants doivent être transférés le plus rapidement possible vers les centres de sauvegarde agréés UFCS. Après avoir été soignés, ils sont relâchés dans l'océan, comme dans les Landes, ou le 17 février dernier, 14 Guillemots ont été remis à l'eau au plus près  des rouleaux, suivis de cinq Macareux (photo ci-dessus Cécile Aubry/Sud Ouest).

    Submergée par l'afflux des oiseaux, en Aquitaine, la LPO manque de poissons pour nourrir les petits rescapés. Olivier Le Gall, son président, a lancé lundi dernier un appel aux dons de sardines et d'éperlans toujours d'actualité. Pour en savoir plus : cliquer ICI

    Cathy Lafon

    Illustrations : photos Sud Ouest et Alain Noël.

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    • Les articles de Ma Planète sur les échouages d'oiseaux marins sur le littoral: cliquer ICI

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