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Agriculture - Page 47

  • La faim de loup de la grande distribution inquiète la bio, en pleine crise de croissance

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    Ces tomates estampillées du label AB (Agriculture Biologique), récoltées hors de France et vendues hors saison sur un marché à Nantes le 22 décembre 2017, sont elles vraiment "bio" ? Photo AFP

    C'est le grand boom du marché du bio : entre 10 à 20 % d'augmentation par an depuis 1999. Une vague verte et saine désormais potentiellement juteuse, sur laquelle la grande distribution entend bien surfer à fond.Carrefour annonce la multiplication de son chiffre d'affaires dans le secteur d'ici quatre ans tandis que Leclerc se lance dans les magasins spécialisés. Les unes après les autres, les grandes enseignes multiplient les mètres linéaires de leurs rayons bio et veulent créer leur propre marque. 

    agriculture bio,marché,grande distribution,élevage,cultureUne dynamique qui profite au secteur mais aussi et surtout aux consommateurs, restés trop longtemps sur leur faim de bio, en démocratisant notamment un marché dont les prix se mettent enfin à la portée de toutes les bourses. Mais pour la bio, il y a un hic. Et un gros : l'offre hexagonale ne suit pas. Certes, près de 20 % des agriculteurs sont en "démarche bio" sans en avoir le label, comme le décrit Frédéric Denhez dans son dernier et excellent livre "Le Bio, au risque de se perdre", qui alerte sur la crise de croissance de la bio. Mais cette dernière n'est portée que par seulement 6% de la surface agricole française, rappelle le journaliste spécialiste des questions environnementales. 

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  • Raisin, clémentine, céleri-branche, endive, laitue... Ces fruits et légumes non bio qui contiennent des traces de pesticides

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    Près des trois quarts des fruits et 41% des légumes non bio portent des traces de pesticides quantifiables, les plus touchés étant le raisin et le céleri branche Photo archves AFP

    Pour être en bonne santé, manger cinq fruits et légumes par jour ? Le mantra officiel a du plomb dans l'aile. A quatre jours de l'ouverture à Paris du Salon de l'agriculture, Générations futures vient de rendre public un rapport inédit sur la présence des résidus de pesticides dans des fruits et légumes non bio consommés en France.  

    Intitulé "Etat des lieux des résidus de pesticides dans les fruits et légumes en France", ce rapport a été élaboré par l'ONG qui milite contre les pesticides, sur la base de données officielles produites par la direction générale de la répression des fraudes ( DGCCRF). Leur analyse lui a permis de réaliser un  premier classement des fruits et des légumes en fonction de la fréquence de la présence de résidus de pesticides mesurés et un deuxième classement, en fonction de la fréquence des dépassements des limites maximales en résidus (LMR). En tout, ce sont 19 fruits et 33 légumes non bio qui ont été passés au crible par Générations futures sur une période de quatre ans, allant de 2012 à 2016. 

    Résultat : près de trois-quart des fruits et 41% des légumes non bio consommés en France contiennent des pesticides et perturbateurs endocriniens dans des proportions non négligeables. 

    Les fruits devant les légumes

    Les fruits caracolent en tête de ce triste palmarès. Génération futures a pu constater, en moyenne, la présence de résidus de pesticides quantifiés dans 72,6 % des échantillons analysés sur les cinq années des données compilées. Pour les légumes, cette valeur est de 41,1%.

    Les raisins en tête du classement...

    Sans surprise, ce sont les raisins qui arrivent en tête des fruits les plus pollués (pour 89% des échantillons). Particulièrement sensibles aux maladies, ils concentrent en effet de nombreux traitements chimiques. Ils sont suivis de près par les clémentines/mandarines (pour 88,4%), les cerises (87,7%), les pamplemousses/pomelos (85,7%), les fraises (83%), les nectarines/pêches (82,8%), les oranges (80,6%) et enfin les pommes (79,9%). Les fruits les plus consommés en France arrivant en huitième position,  dans un mouchoir de poche.

    Mangez des avocats !

    Au rayon des fruits qui contiennent le moins de résidus de pesticides, on trouve les prunes/mirabelles (34,8%) suivis des kiwis (27,1%) et des avocats (23,1%).

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    Le céleri-branche, le plus pollué des légumes... 

    Au rayon des légumes, ce sont les céleris-branches (84,6%), les herbes fraîches, hors persil, ciboulette et basilic (74,5%), les endives (72,7%), le céleri-rave (71,7%) ou encore les laitues (65,8%) qui se retrouvent dans le haut du classement des mauvais élèves, pour la présence de résidus de pesticides quantifiés sur la période 2012-2016. Les pommes de terre, arrivant à la septième place (57,9%) et les tomates à la treizième (48,9%).

    Mangez du maïs ! 

    En fin de classement, parmi les bons élèves, on trouve : les betteraves (4,4%), les madères/ignames (3,3%), les asperges (3,2%) et enfin le maïs doux (1,9%), les moins pollués. 
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    Quid des limites maximales en résidus ? 

    Concernant les dépassements des limites maximales en résidus de pesticides (LMR), ces seuils légaux fixés par l’UE et qui ne doivent pas être dépassés, les taux restent faibles. Pour les fruits, la palme revient aux cerises (6,6% des échantillons), suivi des mangues/papayes (4,8%), des oranges (4,4%) et des kiwis (4,1%). 

    Pour les légumes, ce sont les herbes fraîches, qui dans 29,4 % des cas présentent des dépassements de LMR. Elles sont suivies du céleri-branche (16%) puis des blettes (12,1%) et des navets (9,1%). Enfin, dans les légumes, seuls les artichauts, les betteraves, le maïs, la pastèque, les pois non écossés et les potirons ne présentent aucun dépassement de LMR. En revanche, tous les fruits ont été concernés par des dépassements de LMR.  "Le fait de dépasser les limites maximales de résidus n'implique pas  nécessairement un danger", précise Loïc Tanguy, directeur de cabinet de la DGCCRF. Quand c'est le cas, un retrait du marché est demandé. 

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    Promouvoir l'agriculture bio et changer de modèle de production

    Ce travail systématique de compilation de données officielles, jamais réalisé en France, "permet pour la première fois d’obtenir un classement des fruits et légumes non bio réellement consommés dans l'Hexagone par rapport à la fréquence de la mesure de résidus de pesticides", fait valoir l'ONG. Fort de ces résultats, mais pas vraiment surpris non plus car il s'attendait à trouver des traces de pesticides dans des aliments issus de l'agriculture conventionnelle, le directeur général de Générations futures, François Veillerette, estime que ce rapport doit encourager "le gouvernement à prendre des dispositions rapides et efficaces pour la promotion de l’agriculture biologique".  

    Plan Ecophyto et "effet cocktail"

    François Veillerette réclame en même temps, "la mise en place d'une vraie politique de changement des systèmes de production agricole sur les surfaces non bio, afin de réduire  fortement l’usage des pesticides dans le cadre d’un plan Ecophyto réellement ambitieux." Enfin, le porte-parole de l'ONG revendique aussi un meilleur étiquetage des produits au profit de la santé des consommateurs, et la prise en compte dans les mesures officielles de "l'effet cocktail", constitué par l'addition de plusieurs résidus de substances chimiques dans un même produit. Sur ce dernier point, Génération futures révèle qu'en 2016, près de 40% des échantillons de fruits et légumes examinés comportaient plus de deux pesticides.

    Un nouveau label "zéro résidu de pesticides" ?

    Ca tombe bien pour l'ONG :  le gouvernement semble suivre ses conclusions. Ce rapport "met bien en évidence l'urgence de la sortie d'un usage non maîtrisé des produits phyto comme le glyphosate", a réagi la secrétaire d'Etat à la Transition écologique, Brune Poirson, sur Twitter. De leur côté, des producteurs maraîchers et arboriculteurs veulent lancer un label "zéro résidu de pesticides", différent du bio. Chaque produit ne pourra pas présenter plus de 0,01 mg de pesticide au kilo. Une solution qui ne satisfait nullement Générations futures, car "ces offres ne garantissent pas une absence d'utilisation de pesticides" et elles ne "suppriment pas les solutions environnementales". 

    En attendant qu'il soit suivi d'effets politiques (ou pas) ce classement inédit devrait aider à mieux faire son marché, en choisissant de mettre dans son panier les produits à acheter en bio en priorité pour préserver sa santé. Même si, selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses),"Il n'y a pas d'indication de risques sanitaires (liés au pesticides, NDLR)".

    Cathy Lafon

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  • Biodiversité : ce nouveau "Plan loup" qui fâche tout le monde

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    Dans le parc à loups du Gévaudan, à Saint-Léger-de-Peyre (2012). Photo archives AFP

    Préserver la population des loups en France, tout en tenant compte des intérêts des éleveurs ? L'équation semble décidément bien difficile à résoudre. Voire insoluble. Après un an et demi de concertation, le gouvernement a adopté, ce lundi, le nouveau «Plan loup» 2018-2023. Le ministère de la Transition écologique a annoncé que 40 loups maximum pourront être abattus du 1er janvier au 31 décembre 2018, comme en 2017, tout en se fixant comme objectif de pérenniser la présence du canidé en France, en augmentant sa population à 500 spécimens en 2023 contre environ 360 actuellement. Au final, le texte ne satisfait ni les éleveurs ni les écologistes.

     

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