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Agriculture - Page 129

  • Gestion de l'eau : mais où est donc passé le principe du pollueur-payeur ?

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    Les factures d'eau réglées par les particuliers représentent 87% des redevances, selon la Cour des comptes. Photo Sud Ouest / Arnaud Loth

    En France, plus on pollue l'eau, et moins on paie...  Dans son rapport public annuel, la Cour des comptes étrille les six Agences de l'eau et dénonce conflits d'intérêt et dysfonctionnements.

    COUR-DES-COMPTES-large570.jpgContrairement à ce que la loi prévoit, ce sont les particuliers qui paient l'essentiel de la facture de l'eau, en lieu et place des agriculteurs conventionnels et industriels, les plus gros pollueurs. Pour que notre eau soit propre, les contributions des premiers ont augmenté ces dernières années tandis que celles des agriculteurs "augmentaient à peine" et que celles de l'industrie baissaient.

    Les Sages pointent par la même occasion la sur- représentation des industriels et des agriculteurs, dans les comités de bassin et les agences de l'eau, qui biaise les aides et minore les redevances. Ils réclament donc plus de transparence et de sélectivité dans l'attribution des aides, et une harmonisation des lois et exhortent les agences de l'eau et la politique de l'eau à retrouver "leur cohérence".

    Comment marche la gestion de l'eau en France ? Pourquoi le simple contribuable est-il le principal payeur pour l'eau ? Quelles solutions la Cour des comptes et les écologistes, élus et associatifs, proposent-ils pour améliorer le système ?

    Pour faire le point sur ce dossier avec Sudouest.fr :  cliquer ICI

    Cathy Lafon

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  • La feuille de route écologique 2015 du gouvernement au banc d'essai

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    Le gouvernement veut accélérer la sortie du diesel, pour améliorer la qualité de l'air. © Photo Archives Sud Ouest / Laurent Theillet

    Climat, pollution, santé, transports, biodiversité : la France montre patte verte. Deux mois après la 3e conférence environnementale et avant la grande conférence pour le climat qui aura lieu à Paris, en décembre 2015, la "feuille de route écologique" du gouvernement, détaillée par Manuel Valls et Ségolène Royal, veut illustrer l'exemplarité environnementale de la France. Réelles avancées ou beaux discours? Décodage

    DES MESURES "VINTAGE", DE VRAIES AVANCEES ET DES LACUNES

    Lutte contre le réchauffement climatique, réduction de la pollution de l'air et des pesticides, fin des subventions pour les projets liés au charbon, rénovation de la démocratie locale : quel bilan écologique peut-on faire des 74 mesures annoncées par le Premier ministre et la ministre de l'Ecologie ? Pour l'essentiel, les plus concrètes d'entre elles concernent les transports et reviennent 19 ans en arrière, en réhabilitant des mesures prévues en 1996 dans la loi sur l'air élaborée par Corinne Lepage, alors ministre de l'Ecologie, et jamais appliquées. Plutôt bien accueillie, la feuille de route comporte des avancées importantes mais elle demande aussi des actes et l'on peut s'interroger avec les écologistes et les professionnels de l'automobile, surla réalité de l'efficacité environnementale et industrielle de certaines annonces.

    • 1.  Une pastille verte pour améliorer la qualité de l’air
    "Plusieurs certificats de couleurs différentes seront créés en fonction des seuils d'émissions polluantes des véhicules". Ségolène Royal

    Douze ans après leur abandon, le printemps verra refleurir des vignettes de couleur pour identifier les voitures les plus propres. La mise en place de ce dispositif rappelle la pastille verte mise en place en 1998 puis 2003 pour permettre aux véhicules les plus vertueux de circuler durant les pics de pollution. Une mesure deux fois enterrée par les lobbies de l'industrie automobile et du diesel. Plutôt que de pénaliser les véhicules les plus polluants, le gouvernement entend donc commencer par donner des "avantages" prévus dans la loi sur la transition énergétique à ceux qui polluent le moins. Dotés d'un "certificat vert qualité de l'air" apposé sur leur pare-brise, ils pourront ainsi circuler, même en cas de circulation alternée,  dans les "zones basses émissions et de circulation restreinte" mises en place dans les villes, voire utiliser des couloirs de bus et bénéficier de stationnement gratuit.

    >> UNE REELLE AVANCEE ECOLOGIQUE  ? OUI

    Tous les écolos, élus comme associations, applaudissent le dispositif qui encourage les villes à créer des zones de circulation interdites aux véhicules polluants pour réduire la pollution, comme va le faire prochainement Paris. Pour Benoît Hartmann, le porte parole de France Nature Environnement (FNE), après l'abandon du projet des ZAPA (les zones d'actions prioritaires pour l'air prévues par le Grenelle de l'environnement), "il fallait le faire et c'était urgent". Corinne Lepage va jusqu'à exprimer sa "reconnaissance" à l'égard de Ségolène Royal pour avoir relancé sa loi sur l'air... On la comprend d'autant plus que la ministre de l'Ecologie l'a chargée d'une "mission sur l'économie verte"

    Le Centre national des professions automobiles (CNPA) approuve également dans un communiqué le principe de la pastille verte qui, "avec l'entretien régulier des moteurs des véhicules les plus anciens et le contrôle des polluants atmosphériques", fait partie des mesures concrètes que le gouvernement devrait, selon les professionnels du secteur, développer.

    • 2. Des primes et un bonus écologique pour verdir l'automobile
    Notre objectif est de faire disparaître tous les véhicules d'avant 2005 non équipés de filtres à particules. Ségolène Royal

    Le gouvernement veut accélérer la sortie du diesel qui cause près de 42.000 décès prématurés par an en France. Dès le 1er avril, il accordera une prime "exceptionnelle" aux automobilistes qui remplaceront leur vieille voiture diesel (plus de 13 ans) par un véhicule neuf propre, électrique ou hybride (électrique-essence). Cette prime s'ajoutera au bonus écologique reconduit en 2015. Pour les foyers modestes, l'aide publique conditionnée aux ressources pourra atteindre 10.000 euros pour l'achat d'un véhicule électrique et 6.500 euros pour un hybride. Ségolène Royal a ajouté qu'une prime de 500 euros pourrait être versée aux ménages non imposables qui veulent se débarrasser de leur vieux diesel, pour l'achat d'un véhicule essence, neuf ou d'occasion, peu émetteur de CO2. Le gouvernement veut aussi lancer une étude sur l'impact environnemental et économique d'une baisse de la vitesse sur les routes, une campagne de communication nationale pour augmenter le nombre de passagers par véhicules et  inciter les salariés à se déplacer à vélo par un mécanisme d'encouragement, inscrit dans la prochaine loi de finances.

    >> UNE REELLE AVANCEE  ECOLOGIQUE ? OUI... MAIS

    Les écologistes approuvent l'aspect social des mesures favorisant les véhicules propres.  Noël Mamère, député maire écolo de Bègles (Gironde) regrette toutefois que l'"on encourage ainsi l'usage de la voiture individuelle et la consommation de l'énergie électrique".  En effet, moins polluante lorsqu'elle roule qu'une diesel,la voiture électrique n'est pas non plus la panacée écologique. Bonne solution en ville, elle reste très chère, même avec une aide à l'achat, et ne permet pas de se passer d'un véhicule conventionnel pour de plus grands parcours. Enfin, pour les Verts, il faut aller plus loin et aider l'industrie automobile française à sortir de la "logique mortifère du tout-diesel" et à se reconvertir vers la production de véhicules propres. Sur ce point, les écologistes qui proposent d’aligner le prix du diesel sur celui de l’essence à travers la fiscalité écologique, pointent l'absence de vision de l'Etat.

    Le CNPA rejoint les écologistes en dénonçant de son côté "une mesure qui relève plus d'un effet de communication du gouvernement que d'une réelle volonté de renouveler le parc d'une manière efficace". Selon les professionnels de l'automobile, l'enveloppe de 28 millions d'euros allouée à ce "superbonus"qui exclue les véhicules industriels et les deux-roues, est largement insuffisante et ses critères tant géographiques que sociaux, inadaptés et trop restrictifs,

    • 3. L’écologie à l’école pour éduquer les citoyens de demain

    Encourager le développement durable à l'école : c'est le beau crédo de Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie et Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale. Parmi les annonces phares de la feuille de route dans ce domaine :  une semaine pour le climat dans les établissements scolaires, des outils pédagogiques, des coins natures (jardin pédagogique, hôtels à insectes, mares pédagogiques), le bio dans les cantines, des programmes scolaires intégrant le développement durable, des "éco-délégués" de classe dans les collèges et les lycées et l'association des mouvements de jeunes et d'étudiants aux travaux du Conseil national de la transition écologique pour la COP21, la Conférence de l'ONU sur le climat qui se tiendra à Paris en décembre.

    >> UNE REELLE AVANCEE ECOLOGIQUE ? OUI... MAIS

    Avec 12,3 millions d'élèves et 840.000 enseignants, l'Éducation nationale est un levier majeur pour faire évoluer les comportements, réussir le pari de la transition énergétique et former à une citoyenneté respectueuse de l'environnement. Mais cela ne se fera qu'à la condition que les enseignants et l'école aient les moyens de faire sortir les propositions gouvernementales du stade des bonnes intentions.

    • 4. Climat : l'urgence de l'érosion du littoral et la fin des subventions du charbon

    Le recul du trait de côte, accentué par le réchauffement climatique, s'est imposé depuis les tempêtes de l'hiver dernier comme l'une des urgences environnementales du pays. C'est l'un des points les plus concrets de la feuille de route : l'Etat promet de s'attaquer à l'érosion du littoral en accélérant la mise en oeuvre d'une stratégie nationale du trait de côte.

    "L'un des grands enjeux de la feuille de route est la fin des soutiens publics français au secteur des énergies fossiles, et notamment du charbon". Lucie Pinson, des Amis de la Terre

    François Hollande avait annoncé à la conférence environnementale la suppression "de tous les crédits" à l'exportation "accordés aux pays en développement dès lors qu'il y a utilisation du charbon". Echaudées par l'abandon de l'écotaxe, les ONG attendaient  du concret sur ce point.  Elles sont en partie rassurées : la France va bien supprimer les subventions à l'exportation des centrales électriques à charbon sans stockage de CO2, a confirmé Manuel Valls devant le Conseil national de la transition énergétique.

    >>UNE REELLE AVANCEE ECOLOGIQUE  ? OUI... MAIS

    Concernant les subventions du charbon, Ségolène Royal doit toutefois encore annoncer "le calendrier concret de retrait". Les ONG comme les Verts appellent la ministre de l'Ecologie à le préciser au plus vite et à cesser plus généralement toute subvention aux énergies fossiles, fortement émettrices de CO2.

    • 5. Santé et environnement : des engagements contre les pesticides

    Sur le plan de la santé publique et environnementale, le gouvernement s'engage à faire pression sur l'Europe pour obtenir une définition des perturbateurs endocriniens. Concernant les pesticides, on retient la promesse d'organiser une campagne d'information grand public sur les impacts aujourd'hui connus des pesticides et une campagne exploratoire de surveillance despesticides dans l'air ambiant en 2015-2016. Les résultats des études confiées au Laboratoire central de surveillance de la qualité de l'air et à l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), devraient intéresser au plus haut point des régions agricoles et viticoles comme celle du Sud-Ouest. 

    >> UNE REELLE AVANCEE ECOLOGIQUE ? NON

    Pour les écologistes qui réclament moins de pesticides dès maintenant, la feuille de route qui en reste sur ce point au stade des promesses n'est pas à la hauteur des enjeux. Après l'échec cuisant du premier plan Ecophyto lancé en 2008 qui devait réduire les pesticides de 50% en 10 ans, le nouveau plan, destiné à les réduire de 50% d'ici à 2025, présenté la semaine dernière par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, "n'a pas pas fait montre de cette ambition", pour la Fondation Hulot. Concernant les pesticides néonicotinoïdes, mis en cause dans la surmortalité des abeilles, François Hollande avait dit vouloir "aller plus loin". Quatre de ces substances font l'objet d'un moratoire de deux ans de l'Union européenne qui arrive à échéance en juillet sur certaines cultures du fait de leur nocivité. Or, le 3 février, le Sénat a refusé de voter une proposition de résolution visant préserver les insectes pollinisateurs en introduisant en France un nouveau moratoire sur ces pesticides. Enfin, selon la feuille de route, le calendrier sur les pesticides néonicotinoïdes ne doit pas être précisé avant deux ans...

    • 6. Démocratie environnementale et  fiscalité écologique : les deux grandes oubliées de la "feuille de route".

    Promis par François Hollande lors de la conférence environnementale, le chantier de la démocratie locale participative a été lancé début janvier. Il vise à mieux prévenir les conflits d'intérêt, protéger l'environnement et associer les citoyens aux projets d'aménagements afin d'éviter des blocages comme au barrage de Sivens (Tarn) où le conflit a été entaché de la mort du jeune écologiste Rémi Fraisse. La feuille de route prévoit juste de "renforcer les procédures existantes, d'assurer la transparence du débat public sans en rallonger les délais et d'associer plus directement les citoyens aux décisions qui les concernent en partageant avec eux l'information nécessaire à des délibérations éclairées". En attendant qu'une commission du Conseil national de la transition écologique prépare des propositions d'ici à la fin mai 2015. Concernant la fiscalité écologique, rien pour la renforcer sur la base du principe pollueur/payeur et rien sur l'expérimentation de l'écotaxe sur les poids lourds dans des régions volontaires.

    >> UNE REELLE AVANCEE ECOLOGIQUE ? NON

    Concernant la démocratie environnementale, la FNE "attendait de la feuille de route qu'elle la cadre un peu mieux". Comme la Fondation Hulot et les Verts, elle redoute aussi que certaines dispositions de la loi Macron, en discussion à l'Assemblée, ne limitent la portée des engagement gouvernementaux. Sur ce point, comme sur la fiscalité écologique, les écologistes restent donc sur leur faim. "Aucun élément de la feuille de route ne permet de répondre efficacement à la défiance existante des citoyens face aux grands projets d'aménagement", et rien ne contribue à "mettre en place une véritable fiscalité écologique, clé de voûte de la transition vers une économie durable",  pointe sévèrement dans un communiqué l'eurodéputée écologiste Michèle Rivasi.

    Cathy Lafon

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    • Les articles de Ma planète sur la transition écologique  : cliquer ICI
  • Les amoureux de la nature ont leur "bible" : l'"Atlas des oiseaux nicheurs en Aquitaine"

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    Le pipit spioncelle aperçu dans le marais de Braud (Gironde) par Alain Noël, photographe ornithologue amateur qui a contribué à l'Atlas de la LPO, est l'une des 209 espèces d'oiseaux qui nichent en Aquitaine. Photo Alain Noël

    Ca valait le coup d'attendre. Un quart de siècle après la dernière édition publiée en 1987, les ornithologues, scientifiques ou amateurs, et le grand public amoureux de la nature et curieux de la biodiversité, disposent enfin d'un nouvel "Atlas des oiseaux nicheurs d’Aquitaine".  Ouvrage de référence mis à jour, il répond  à toutes leurs questions sur les oiseaux qui peuplent la région. Coordonné par la Ligue pour la protection des Oiseaux (LPO) en partenariat avec le Collectif faune-aquitaine.org, cette "bible", richement illustrée, fait le point sur l'évolution et l’état de conservation d'un patrimoine naturel remarquable : les populations d’oiseaux de cinq départements, Dordogne, Gironde, Landes, Lot-et-Garonne et Pyrénées-Atlantiques.

    Couv Atlas des oiseaux nicheurs d'Aquitaine.jpgLe fruit de la science collaborative et participative

    L'"Atlas" qui  fait 511 pages, s'appuie sur sur les résultats de cinq ans d'une enquête de grande ampleur, menée sur cinq saisons migratoires. Il a nécessité le concours de plus de 1.000 bénévoles qui ont passé au crible un territoire de 41.284 km2 (7,6% du territoire national) maillé en 493 carrés - dont 139 en Gironde - de 10km sur 10km. Résultats: 300.000 données pour mieux connaître l'exceptionnelle richesse de l'avifaune régionale, d’un point de vue qualitatif et quantitatif, mais aussi, ce qui est plus original, prospectif.

    Un jeu de données sans précédent 

    Dans une première partie, classique et monographique, on fait connaissance avec les oiseaux qui nichent en Aquitaine, dans les plaines, les montagnes, les forêts ou les jardins des villes. Du cygne tuberculé à l’étourneau unicolore, en passant par les moineaux, les canards, les aigles ou encore  les goélands..., l'Atlas nous donne la carte d'identité et l'habitat précis de 209 espèces. Avec, pour chacune d'elle, un texte informatif, un statut réglementaire de protection, un statut biologique, une carte graphique permettant de les géolocaliser, un indice de présence national et régional, le tout accompagné de magnifiques photographies de l'espèce et de son cadre naturel de vie, et d'un résumé en anglais, afin de rendre l'information accessible aux ornithologues du monde entier.

    Une expertise régionale inédite

    Quand les oiseaux se reproduisent-ils et où ? Quelle espèce est protégée ? Par quel dispositif, national ou international ? Quelle espèce peut-on chasser ? Quels sont les oiseaux menacés de disparition et par quoi, ou au contraire, lesquels sont en expansion ? Pour la première fois, le lecteur dispose d'un jeu de données croisées sans précédent qui lui permet de comprendre l'état des lieux de l'avifaune régionale. Mais la grande originalité cet Atlas est de compléter cette première partie descriptive – commune à tous les atlas ornithologiques - d'une approche plus atypique, quantitative et qualitative, traitée sous forme de questions simples, qui s’appuie sur des analyses statistiques approfondies afin de comprendre également l'évolution écologique prospective des oiseaux qui peuplent la région.

    Les menaces qui pèsent sur la biodiversité de l'avifaune en Aquitaine

    edition,litterature,atlas,oiseaux,lpo,aquitaine,gironde,dordogne,landes,lot-et-garonne,pyrénées-atlantiquesComment les populations d'oiseaux se portent-elles aujourd'hui dans la région ? Quelles espèces déclinent ? Quelles espèces progressent? Pour la santé de l'avifaune, la chasse est bien sûr un facteur risque, mais, avec le réchauffement climatique, le risque majeur de perte de biodiversité est la modification des écosystèmes et de l'habitat des oiseaux, résultats des activités humaines. Ces 50 dernières années, les pratiques agricoles et industrielles de la région ont subi de profondes modifications. L'urbanisation galopante, avec l'artificialisation des sols, l'assèchement des zones humides, la pollution de l'eau, l'inflation de l'usage des  pesticides dans les champs, l'exploitation humaine du littoral et de la montagne pour les loisirs et le tourisme, avec l'industrie du ski, sont autant de facteurs qui pèsent sur la biodiversité. Le grèbe castagneux qui vit dans les marais (photo ci-dessus), est sensible à la raréfaction des milieux humides qui constituent son habitat naturel. Le principal facteur de mortalité des cigognes, c'est l'électrocution par les lignes électriques. Les facteurs risques peuvent aussi s'additionner, jusqu'à peser lourdement sur la survie de l'espèce. Dans les Pyrénées, la principale menace qui pèse sur le lagopède alpin, espèce chassable, c'est le changement climatique, comme pour le grand tetras dont l'habitat est également détruit par le tourisme de montagne.

    Lutter contre le déclin des oiseaux

    Au global, en France, l'ensemble des espèces d'oiseaux connaît un déclin inquiétant, comme ailleurs dans le monde. Plus précisément, en Aquitaine, entre 2003 et 2012, pour 60 espèces communes, selon les résultats des données de l'Atlas, 31 sont stables, 11 sont en augmentation, comme la tourterelle turque, la pie bavarde et le pigeon ramier, et 18 en diminution, comme le moineau domestique, la fauvette grisette, le martinet noir, le rouge-gorge et le chardonneret élégant. La bonne nouvelle, c'est que certaines espèces parviennent à s'adapter face au changement climatique et que d'autres, menacées de disparition retrouvent une pleine expansion, après avoir bénéficié d'une protection. C'est le cas, dans les Pyrénées, du milan noir ou du gypaète barbu.

    Une bonne raison, s'il en fallait une, pour continuer à prendre soin de de nos beaux amis à plumes...

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • "L'Atlas des oiseaux nicheurs d'Aquitaine", livre coordonné par la LPO Aquitaine, éditions Delachaux et Niestlé, 512 pages, 45 €.
    • La LPO compte aujourd'hui environ 2.500 membres. Elle a 4 principales missions : la connaissance, la préservation, la valorisation de la biodiversité régionale, ainsi que l'engagement pédagogique à destination de tous les publics. Le site de la LPO : cliquer ICI
    • L'ouvrage a eu le soutien de l'Etat, de la Région Aquitaine, des conseils généraux de la Gironde, de la Dordogne, du Lot-et-Garonne et des Pyrénées-Atlantiques.  Fruit du bénévolat et de la science citoyenne, il s'est appuyé sur trois comités techniques, pour la relecture et les photos, avant d'être validé par un comité d'une trentaine de membres. Un millier de naturalistes passionnés aquitains ont saisi leurs observations dans la base de données collaborative Faune-Aquitaine, déclinaison régionale du projet national Visio-Nature, durant cinq années de prospection.