Alerte sur l'agriculture bio : l'Etat diminue de - 25% ses aides pour la filière

Les produit
-25 % pour les aides aux agriculteurs bio : c'est le coup de massue que vient d'assener l'Etat à l’agriculture biologique dans l'Hexagone. Pour les producteurs français bio, c'est l'incompréhension et la colère, d'autant que les grands exploitants conventionnels et industriels, eux, vont continuer à concentrer le plus gros des aides européennes. Pour les consommateurs, ce sont des coûts qui risquent d'augmenter pour les produits issus de l'agriculture bio tricolore. Enfin, pour l'économie du pays, au moment où la France cultive désormais 10% des surfaces bio en Europe, c'est une absurdité. Avec un marché national du bio de 5 milliards d'euros en 2014, et 1,1 million d'hectares cultivés, l'Hexagone a même doublé l'exemplaire et verte Allemagne, en se hissant au troisième rang européen derrière l'Italie, numéro 1, et l'Espagne deuxième...
La filière bio est vent debout
Depuis l'annonce par l'arrêté publié le 7 mars 2015, d'une coupe franche de 25 % sur les aides au maintien pour la récolte 2014, Synabio, la Commission bio des chambres d'agriculture, la Commission bio de Coop de France, et la Fédération nationale d'agriculture biologique (FNAB) qui compte parmi ses membres Bio d'Aquitaine, la Fédération des agriculteurs bio de la région, ne décolèrent pas. Et on les comprend. Le coup est d'autant plus rude et inacceptable, que la filière travaillait depuis deux ans avec le gouvernement pour doubler les surfaces en bio, et que les aides, en plus, seront versées avec trois mois de retard. "Ce signal politique est incohérent pour une agriculture qui concilie production alimentaire de qualité et respect de l’environnement et qui est au cœur de l'agro-écologie pourtant si chère à notre ministre", réagit avec amertume, Stéphanie Pageot, présidente de la FNAB (photo ci-dessus).
Trahison
Depuis le mois de décembre, les agriculteurs en bio attendaient un paiement. Le ministère avait annoncé un règlement en date du 5 mars qui prévoyait bien le versement des aides, sans restriction. "De nombreux agriculteurs ont bien reçu un courrier à cette date précisant le montant de leurs aides mais sans paiement", explique Stéphanie Pageot. "Deux jours plus tard et sans aucune information, ils apprenaient que 25 % des aides bio à l’agriculture biologique étaient supprimées", poursuit-elle. Devant de telles contradictions et un tel recul, les agriculteurs biologiques ne comprennent pas et se sentent trahis. Alors, la colère monte, d'autant que les acteurs de la filière avaient alerté le ministère de l'agriculture à plusieurs reprises (en 2010 puis en 2012) sur les risques d’insuffisance budgétaire en fin de période. En dépit des simulations, le ministère avait maintenu un chiffrage déjà insuffisant, avec un budget en 2014 de 103 millions d'euros d'aide pour 117 millions d’euros de demandes. Et voilà que, cerise sur le gâteau, le gouvernement en rajoute une couche avec une diminution inédite des aides de 25%. Autrement dit, "Vous voulez rester en bio en 2015 ? On fera ce qu’on pourra !", s'indigne la FNAB.
Une menace supplémentaire venue d'Europe
Dans ce contexte, l'organisation en France de la nouvelle Politique agricole commune (PAC) fait monter la pression sur la filière bio. LA PAC prévoit en effet que les dispositifs d'aides à la bio passent sur le second pilier de la PAC. Elles seront alors financés à 75% par l’Europe et 25% par l’Etat et les régions. Or en France, de nombreuses régions n’ont pas attribué les moyens suffisants pour les aides au maintien, voire les aides à la conversion. "Les producteurs bio seront encore dépendants d’arbitrages budgétaires, avec la seule garantie de l’incertitude !", explique la FNAB. Alors que les pratiques des agriculteurs bio et leur maintien sont les leviers incontournables de la réussite de la transition agro-écologique voulue sur le papier par Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, on peut se demander quels moyens leur permettront d'assurer, à partir de 2015, le développement d'une agriculture biologique qui réponde aux besoins des consommateurs et de l'environnement.
Ubuesque et stupide
Si l'on considère que la bio est l'une des rares réussites de développement tricolores dans un contexte économique sinistré, que le gouvernement a lancé un plan "Ambition bio 2017" qui prévoit de doubler les surfaces cultivées en bio d'ici à 2017, en même temps qu'un nouveau plan Eco-phyto pour diminuer l'usage des pesticides et, enfin, que les enquêtes scientifiques mettent en évidence, les unes après les autres, le danger pour la santé des phytosanitaires, réduire brutalement d'un quart les aides à l'agriculture bio est ubuesque et stupide. On marche sur la tête : condamner la bio à végéter en France pourrait obliger les consommateurs à acheter d'avantage de produits agroalimentaires bio importés. Un comble et une éventualité désastreuse tant sur le plan économique qu'écologique. Pour les agriculteurs et la filière bio, la balle est dans le camp du ministre de l’Agriculture qui "doit maintenant trouver une solution urgente pour mettre en cohérence ses paroles et ses actes". Sacré défi...
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- Le site de la FNAB : cliquer ICI
- Le site de Bio d'Aquitaine : cliquer ICI. Bio d'Aquitaine, la Fédération des agriculteurs bio de la région Aquitaine, regroupe 5 associations départementales de développement du bio : AgroBio Périgord pour la Dordogne, Agrobio47 pour le Lot et Garonne, Agrobio Gironde, le Civam Bio des Landes et l’association B.L.E. pour le Pays Basque.

Quel rapport peut-il donc y avoir entre le foot, l'écologie, la démocratie et le Brésil ? Vous aurez la réponse ce soir sur Arte, avec
Le pétulant
Vous n'allez pas le croire, mais "un autre football", engagé et citoyen, résistant au paternalisme des présidents de club et de la dictature militaire, était alors possible. Vous n'allez pas non plus le croire, mais à São Paulo, le club des Corinthians prônait l'autogestion, le vestiaire décidait tout par vote, du salaire des joueurs jusqu'à la couleur des maillots en passant par la préparation d'avant-match ! Quant au charismatique Sócrates, attaquant virtuose du club et dribbleur de génie de la Seleção, il incarnait cette expérience unique de démocratie autogestionnaire dans le football et allait devenir l'ami de Dany Cohn-Bendit (photo ci-dessus).
A l'heure du foot-business, que reste-t-il du foot-démocratique et de l'expérience magnifique des Corinthians ? Le foot n'est-il vraiment plus aujourd'hui que le sport de l'argent roi, plombé par des combines de matchs truqués et les dérives violentes, voire racistes, de certains supporteurs ? C'est pour le savoir que l'ex-eurodéputé franco-allemand a pris la route l'été dernier, de Rio à Brasilia en passant par São Paulo et Salvador. Et, comme toujours avec Dany, ça déménage. Au fil d'un périple de 7.000 km, rythmé par les matches médiocres du Brésil du Mondial 2014 jusqu'à la honte nationale face à l'Allemagne (7-1), Dany le Vert restitue la figure de Sócrates, devenu médecin et décédé fin 2011, à 57 ans, mais aussi les tensions de la société brésilienne qui a dénoncé les concessions faites par le pays à la FIFA et l'argent qui a coulé à flot pour accueillir la Coupe du monde. Le road-movie est peuplé de rencontres aussi exceptionnelles que son auteur: Wladimir, un ex-joueur des Corinthians, Raï (photo ci-dessus), l'ancien joueur du PSG et petit frère de Sócrates, revenu au pays pour s'occuper des pauvres, Gilberto Gil, le musicien et ex-ministre de la Culture ... autant de personnages légendaires qui montent tour à tour à bord du combi-car Volkswagen de Dany pour raconter le Brésil d'aujourd'hui.
Et pourtant, il y a 24,5 millions d'années, un important changement climatique provoquait la disparition en Europe de l'intégralité de la faune européenne des ruminants. Mais alors, d'où viennent les bovins que nous admirons dans les allées du plus grand rendez-vous agricole de France ? Autre surprise : en grande partie d'Asie. C'est, en effet, grâce à une migration des ruminants venue d'Orient que nous pouvons boire du lait et manger du steack aujourd'hui et que nos présidents successifs peaufinent leurs relations avec le monde agricole. Sans cette immigration-là : pas de yaourt et pas de cheese-burgers. Tels sont les résultats d'une étude scientifique publiée le 18 février dernier dans la