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  • Sentinelle de Ma Planète. Sybilline, l'ONG franco-espagnole qui sauve les baleines

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    Sauvetage d'une baleine échouée, lors d'un échouage massif en Nouvelle-Zélande, le 13 février 2015. DR/Department of conservation

    Vous vous rappelez, cet échouage de plus de 200 baleines en Nouvelle-Zélande le 13 février dernier ? Pour aider à les sauver, l'ONG Sybilline Océans était à la manoeuvre et a contacté votre blog préféré pour le lui raconter. L'occasion d'agrandir le club très sélect des Sentinelles de Ma Planète et d'en savoir un peu plus sur cette association environnementale. Voici le témoignage de Sybilline Océans.

    "On ne s'improvise pas sauveur de baleine"

    sauvetage,baleines,cétacés,échouage,sybilline,océansSur la totalité des animaux échoués, 60 ont été renfloués, se sont ré-échoués et ont une fois de plus été renfloués, à la faveur de la marée haute. Aux dernières nouvelles, ils seraient saufs. Ce sont 300 volontaires qui se sont investis, malheureusement peu d’entre eux étaient formés. L’association Sibylline, de par son  réseau à l’étranger, a grandement contribué à cette mobilisation grâce à un appel via son blog anglais, relayé sur les réseaux sociaux.Bien que les volontaires n’eussent jamais, auparavant, eu affaire à une telle situation, deux ONG spécialisées dans les échouages et possédant le matériel adéquat, les ont guidés. En effet, on ne s’improvise pas «sauveur de baleines », pour des raisons de sécurité, d’autant plus quand il s’agit d’un échouage en masse aussi important. Au départ, le Departement of conservation avait refusé une quelconque intervention humaine pour aider les animaux. Sous la pression citoyenne, il a changé d’avis. Aux dernières nouvelles, les animaux sauvés ne présentaient pas de signes de trauma. La macroscopie peut aider à le vérifier, mais l'absence de lésions externes ne préjuge en rien de l'absence de lésions internes.

    "Un échouage n'a rien de mystérieux"

    Concernant les raisons de l’échouage, la configuration des lieux agit effectivement comme un piège si les animaux sont désorientés. Cependant, dans le même temps de l’échouage, des prospections sismiques avaient lieu dans les environs. Nous ne le dirons jamais assez : un échouage n’a rien de mystérieux, il faut en étudier la cause de manière rigoureuse, raison de l’importance capitale des autopsies conduites par des anatomo-pathologistes, surtout sur des carcasses fraîches. L'hypothèse de l'individu malade qui entrainerait avec lui ses congénères a été remise en cause par une publication du scientifique Marc Oremus il y a quelque temps, même s'il faut préciser que la stratégie d'échantillonnage du chercheur na pas été acceptée par tous ses collègues.

    Si l’on ne cherche pas, l’on ne trouve pas et cela n’a comme conséquence que celle de protéger les pollueurs et éventuellement le business." Sybilline Océans.

    EN SAVOIR PLUS

    Sibylline Océans, fondée par des vétérinaires français et espagnols, s’est organisée en association pendant la marée noire du Prestige, en 2003. A l’étranger, elle intervient régulièrement sur la faune marine en difficulté. En France, elle a pour ambition la création d’un centre de médecinerecherche (clinique et fondamentale) et pédagogie pour les animaux en danger ou qui s’échouent sur nos plages (oiseaux, cétacés : baleines et dauphins, tortues, requins…). L'ONG compte 125 adhérents et quelque 3.200 sympathisants un peu partout dans le monde. Pour accéder à son site internet, c'est ICI.

    Cathy Lafon

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  • Agriculture : bio ou pas, les petits agriculteurs en ont gros sur la patate

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    L'élevage bio de vaches salers de Rémi  Bogros, dans l'Allier. Copyright R. Bogros

    L'organisation en France de la réforme de la Politique agricole commune (PAC) fait jaser dans nos campagnes. Les agriculteurs bio craignent que sa déclinaison dans le pays ne condamne l'agriculture sans pesticides à végéter et, pour sa part, la filière des producteurs de lait s'alarme de la fin des quotas laitiers qui risque faire disparaître un grand nombre d'exploitants. Bio ou pas.

    "La bio condamnée à végéter"

    europe,elevage,laitier,quota,josé bové,confédération paysanneRémi Bogros (photo ci-contre), éleveur de bovins en bio, installé à Saint-Martinien dans l'Allier, tire la sonnette d'alarme. Il reproche au ministre de l'agriculture français, Stéphane Le Foll, de vouloir faire sortir la bio du "1er pilier" de la PAC, qui porte sur le soutien des marchés et des prix agricoles, pour la mettre dans le "2ème pilier",  consacré au développement rural. Centré sur l’amélioration de la compétitivité de l’agriculture et de sa multifonctionnalité, le "2ème pilier" concerne la promotion de la protection de l’environnement en agriculture et la participation au développement des territoires ruraux

    "Un vrai retour en arrière"

    "Si la bio passe dansvaches salers.jpg le "2ème pilier" de la PAC, l'aide financière sera mise en oeuvre par les régions, et son enveloppe, trop petite, supprimera l'aide au maintien en bio", explique-t-il. Selon lui, cela équivaudra à un vrai retour en arrière, à la situation d'avant le Grenelle de l'environnement (2007), où "les gens faisaient 5 ans en bio et puis retournaient en conventionnel". A 57 ans, ce fils de moutonnier a pas mal roulé sa bosse, avant de revenir à l'agriculture. Il exploite aujourd'hui 35 ha et, depuis 2007, élève 15 vaches salers, "en plein air et sans céréales".

    La France veut faire payer les agriculteurs à l'installation

    "Non seulement les producteurs en bio vont toucher moins d'aides mais en plus, ils paieront pour leur certification", s'indigne encore l'agriculteur. L'État veut en effet instaurer un critère de capacité professionnelle alors que, sur ce chapitre, l'Europe ne demande rien. "Sur les 13.000 agriculteurs qui s'installent chaque année, 2.000 risquent de ne plus pouvoir le faire demain. Ils sont en effet concernés par les nouvelles barrières à l'installation que le ministère de l'Agriculture veut mettre en place", dénonçait pour sa part la Confédération paysanne de l'Aude, le 26 janvier dernier, devant la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), à Carcassonne.  Le dispositif sur les nouveaux installés dans le cadre de la réforme de la PAC, tel qu'il est mis en place par Paris, risque une fois de plus "favoriser les gros agriculteurs, ceux qui polluent le plus, ne créent pas d'emploi et vivent de subventions" dénonce Rémi Bogros. 

    "La PAC oublie la bio"

    bové.jpgPour José Bové, le député européen écologiste et ancien syndicaliste agricole, la nouvelle PAC oublie tout simplement le bio et la petite agriculture familiale. Les 55 milliards d’euros distribués par l'Europe bénéficient, selon lui, essentiellement à 15 % des agriculteurs. Les parlementaires écologistes, minoritaires, n’ont pas réussi à obtenir une modification substantielle du système "qui ne fait qu’entériner le maintien des avantages acquis", regrette le vice-président de la Commission agricole.

    La fin des quotas laitiers

    europe,elevage,laitier,quota,josé bové,confédération paysanneAutre gros sujet d'inquiétude, sur le front de l'élevage et du lait.  Institués en 1984 par l'Europe, les quotas laitiers plafonnaient depuis 1986 la production laitière européenne : ils seront supprimés le 1er avril prochain, ce qui place les éleveurs dans une situation "inquiétante", pour la Confédération paysanne. Le syndicat redoute que, face à la hausse attendue de la production et à la baisse des prix qui devrait s'ensuivre, les petits producteurs ne paient les pots cassés. Dans un scénario idéal, la Chine est censée sauver le marché, mais la forte demande chinoise pour le lait a ralenti ces derniers mois en raison des stocks importants constitués par Pékin. Les prix ont donc déjà baissé, un mouvement amplifié par une offre mondiale abondante et par l'embargo russe, qui crée une situation de surproduction. Pour y remédier, la Confédération paysanne demande des mesures européennes de gestion des volumes.

    "On risque voir disparaître la moitié des producteurs d'ici 15 à 20 ans"

    mega-elevage-laitier.jpgSous la pression conjuguée des producteurs de lait et d’un nombre grandissant de pays de l’Union européenne, l'Europe a annoncé la création d’un fonds laitier pour venir en aide aux exploitants ayant les problèmes les plus urgents. Le mardi 20 octobre, José Bové a toutefois qualifié d’"aumône" le fonds de 280 millions d’euros promis par la Commission européenne pour aider le secteur laitier en crise, soulignant qu’en France, cela représentait "45 euros par mois par éleveur". A la veille de l'ouverture du Salon de l'Agriculture, le 20 février, l'eurodéputé prédisait un "effondrement du prix du lait ravageur pour les exploitations agricoles", en accusant les grands industriels du lait d'avoir "poussé au fait d'arrêter les quotas pour avoir de la matière première la moins chère possible". Huit fermes industrielles de plus de 250 vaches existent déjà en France dont la très controversée ferme dite "des 1.000 vaches" en Picardie et, pour José Bové, la fin des quotas favorisera le développement de ces fermes géantes au détriment de l'emploi agricole. "On risque voir disparaître la moitié des producteurs d'ici 15 à 20 ans", prévient l'ancien porte-parole de la Confédération paysanne.

    europe,elevage,laitier,quotaPour sa part, Rémi Bogros, estime qu'il va perdre "jusqu'à 30% de ses aides en 2015" et s'inquiète de ne pas pas pouvoir continuer son activité. Pas plus en bio qu'en conventionnel. Une situation plus que paradoxale, au moment où la France cultive désormais 10% des surfaces bio en Europe. Avec un marché national du bio de 5 milliards d'euros en 2014, et 1,1 million d'hectares cultivés, l'Hexagone a même doublé l'exemplaire et verte Allemagne, en se hissant au troisième rang européen derrière l'Italie, numéro 1, et l'Espagne deuxième...

    Condamner la bio à végéter en France obligerait les consommateurs à acheter d'avantage de produits bio importés. Une éventualité désastreuse tant sur le plan économique qu' écologique.

    Cathy Lafon

    EN CHIFFRES

    • Le marché du bio en France. 5 milliards d'euros en 2014, soit 10% de plus qu'en 2013. Près de 9 français sur 10 ont consommé du bio en 2014, dont 6 sur 10 régulièrement (au moins une fois par mois). Le marché alimentaire bio, c'est plus de 20% pour les oeufs et plus de 10% pour le lait. Le nombre d'agriculteurs convertis a augmenté de 4% pour s'établir à 5,5% en 2014.
    • Le bio dans la région. En Aquitaine, l'organisme interprofessionnel Arbio Aquitaine regroupe 110 structures et 2.300 producteurs bio. La Gironde, avec ses 645 exploitations bio sur plus de 14.036 ha, vient d'être récompensé par le premier label Territoire Bio Engagé. 6,1% des surfaces agricoles du département sont cultivées en bio, et ses restaurants collectifs sont approvisionnés à plus de 20% en bio.

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  • Cinéma : "Le dernier loup" de Jean-Jacques Annaud, un hymne à la nature, à l'amour et à l'amitié

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     "Le Dernier loup", un film franco-chinois réalisé par Jean-Jacques Annaud.

    Après l'"Ours" et "Deux frères", le cinéaste Jean-Jacques Annaud retrouve animaux et grands espaces dans "Le dernier loup", qui sort dans les salles ce mercredi. Adaptation d'un best-seller chinois, le dernier film du célèbre réalisateur raconte une histoire pleine de tendresse entre un jeune étudiant chinois et un loup.

    Equilibre nécessaire de l'homme et de la nature

    jean-jacques-annaud-image-17.jpgPour le cinéaste, cette grande fresque épique est centrée sur la relation de l’homme à la nature et sur la préservation de l’environnement, une de ses préoccupations majeures. Coproduction franco-chinoise, le film est l'adaptation d'un best-seller publié en 2004 et vendu à plusieurs millions d'exemplaires en Chine, "Le totem du loup" de Jang Rong. Le plus grand succès en librairie dans l'Empire du milieu depuis le "Petit livre rouge" de Mao raconte la relation d'un jeune étudiant avec un loup des steppes et, à travers elle, de l'équilibre nécessaire de l'homme et de la nature. En 1969, durant la Révolution culturelle, Chen Zhen, interprété par le très beau Feng Shaofeng,est envoyé en Mongolie-intérieure en rééducation, pour y étudier une tribu de bergers nomades et l'alphabétiser. Il capture un louveteau pour l’apprivoiser, mais, alors que l'animal et lui se prennent d'affection, un officier du gouvernement décide d'éradiquer les loups de la région...

    Tourné en Mongolie avec 35 loups

    critique,sortie de film,loup,jean-jacques annaudPour préparer le tournage, Jean-Jacques Annaud est parti vivre trois semaines dans une yourte avec Jiang Rong et son ami, un grand peintre de la Mongolie. "Le film a été tourné à 100% en Mongolie et à 98,5 %, ce sont des vrais loups", assurait Jean-Jacques Annaud sur France 2, le 20 février dernier. Trente-cinq loups figurent dans le film. "Il nous a fallu trois générations. La meute la plus âgée - les adultes, féroces-, des ados et des petits. Tous les loups naissent en mars ou avril. Les loups se sont préparés pendant trois ans, comme les acteurs. Mais on ne dompte pas un loup, c'est un animal inquiet et complexe", précisait le réalisateur.

    dernier loup afiche film.jpgPreuve que les choses bougent en Chine, ce sont les autorités du pays qui ont invité le metteur en scène, longtemps indésirable pour son film "Sept ans au Tibet" (1997), à réaliser cette adaptation d'un roman également longtemps décrié par le gouvernement. En Chine où il est déjà sorti le 19 février, le jour du Nouvel an chinois, le film cartonne : il réalise près d'un million d'entrées par jour.

    Cathy Lafon