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  • Télévision. Quand "L'ogre Océan" dévore le littoral atlantique...

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    L'immeuble le Signal, à Soulac-sur-Mer, exemple emblématique de l'avancée galopante de l'océan.

    Photo archives Sud Ouest/ Laurent Theillet

    recul du trait de côte,érosion,atlantique,aquitaine,france 3,télévision,émission,documentaire,tempête,soulac,lacanau,gironde,landes,bassin d'arcachonEn compagnie de climatologues, géologues, ingénieurs océanographes et habitants, "L'Ogre Océan", un documentaire réalisé par Eric Moreau et diffusé par France 3 Aquitaine ce samedi après-midi, fait du pédagogique tout en remontant aux origines du phénomène d’érosion côtière.

    Tourné l'an passé de l'Ile de Ré au Pays basque durant la succession hors norme des tempêtes qui ont sauvagement entaillé le littoral, le film fait ainsi un nième bilan de la monstrueuse érosion qui a dévoré jusqu'à 40 mètres du littoral atlantique. Tout en posant la question, désormais prégnante, de l'urgente adaptation des hommes aux modifications imposées par la nature à leur habitat et à leur cadre de vie.

    S'adapter, reculer et relocaliser

    recul du trait de côte,érosion,atlantique,aquitaine,france 3,télévision,émission,documentaire,tempête,soulac,lacanau,gironde,landes,bassin d'arcachonComme tous les littoraux, l’ensemble de la côte aquitaine est confronté au phénomène d’érosion qui affecte les activités humaines et vient parfois aussi remettre en question un mode vie socio-économique qui trouve aujourd’hui ses limites. C'est le cas à Soulac, avec l'exemple du Signal, cet immeuble absurdement érigé en bord de mer en dépit des leçons qui auraient dû être tirées du passé. Là, pour les habitants, c'est toute une vie qui s'en va, alors que Jacqueline Gandoin se souvient des conseils des anciens : «Il ne fallait pas construire là... ». Trop tard. A Lacanau aussi (photo ci-dessus), où le front de mer bétonné a fait les belles heures d'une station balnéaire qui tire sa richesse du tourisme estival, désormais, on fait plus que s'interroger. Et la nécessaire relocalisation devient une ardente obligation. Entre le Cap Ferret et la dune du Pyla, le bassin d’Arcachon est lui aussi menacé par l’érosion. La dune du Pyla, quant à elle, recule dans les terres de 3 à 4 mètres par an, engloutissant la forêt et les infrastructures humaines environnantes, comme en témoignent Franck Couderc, le directeur du camping de la Dune ainsi que Jacques Storelli, le président de l’association de Défense de Pyla-sur-Mer.

    Le réchauffement climatique à la manoeuvre

    recul du trait de côte,érosion,atlantique,aquitaine,france 3,télévision,émission,documentaire,tempête,soulac,lacanau,gironde,landes,bassin d'arcachonPlus au sud de la côte sableuse, dans les Landes, dans certaine communes, les infrastructures situées sur le front de mer se sont effondrées. A Capbreton, on remet en question l’efficacité des dispositifs coûteux de ré-ensablement existants pour réfléchir - enfin- à des solutions de long-terme. Enfin, encore plus au sud, au Pays basque, les vagues ont fait exploser la promenade d'Anglet (photo ci-contre). Là où le littoral est rocheux, l'appétit féroce de l'océan ne diminue pas. Pas plus que le réchauffement climatique qui, avec la montée des eaux, accentue le phénomène.

    Reculer, oui, mais comment ?

    Tous les scientifiques et les experts de terrain, comme l'Office national des forets (ONF) ou le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM)  s'accordent sur ce point : l'océan va continuer à avancer et le littoral à reculer. Ce sont en gros les seules certitudes qui s'imposent aujourd'hui aux hommes, désemparés et noyés au milieu d'un océan de questions : oui, il va falloir reculer là où il est trop onéreux et absurde de résister. Mais comment, avec quels moyens financiers et quelle aide de la puissance publique ? 

    A n'en pas douter, compte tenu de la multiplicité des défis imposés à l'humanité par le changement climatique les réponses devront également être européennes pour ne pas dire mondiales.

    Cathy Lafon

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  • L'agriculture biologique sans pesticides, rentable et productive, peut nourrir l'humanité

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    Pour Claire Kremen, professeur de sciences de l'environnement et codirectrice du Berkeley Food Institute  de l'Université de Californie, "augmenter la part de l'agriculture faisant appel à des pratiques durables n'est pas un choix, mais une nécessité". Photo

    Alors que la France ne parvient pas à réduire l'utilisation des produits  phytosanitaires en dépit du plan écophyto issu du Grenelle de l'environnement de 2007, ce vendredi Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture, présente son plan anti-pesticides. Objectif : encourager l'utilisation de produits bio et d'agro-équipements, comme les "pulvérisations de précisions". Au lieu d'épiloguer sur un nième plan qui n'aura pas plus de succès que le précédent sans réelle volonté de changement, c'est l'occasion de faire le point sur les avancées de l'agriculture biologique et de tordre le cou à deux très mauvaises idées reçues.

    100% bio, 100% rentable

    agricutlure biologique,études,inra,rentabilité,productivité,nourriture,faim dans le monde,gaspillage,conventionnelleL'agriculture bio, c'est bien mais pour les agriculteurs, ce n'est pas rentable. Première idée fausse, comme en témoigne les résultats d'une étude de l'Inra conduite sur 10 ans, à Mirecourt (Vosges) sur deux systèmes de polyculture-élevage bovins laitiers conduits dans une logique d’autonomie en agriculture biologique. Les résultats de cette expérimentation ont été dévoilés les 18, 19 et 20 novembre 2014 par les scientifiques, lors de journées portes ouvertes événement rassemblant des acteurs du monde agricole. Et pour les chercheurs de l'Inra, pas de doute : il est possible de conduire des systèmes agricoles autonomes ayant très peu recours aux intrants et préservant la biodiversité, tout en maintenant une rentabilité économique élevée. Mieux encore : la rentabilité économique des systèmes est plus élevée que lors des années où le domaine était en agriculture conventionnelle ! Le produit brut a augmenté de +25% sur 10 ans, et les charges opérationnelles ont été divisées par deux, notamment grâce à la réduction des achats d’intrants. Alors, pas rentable le bio ?

    L'agriculture bio peut nourrir la planète

    agricutlure biologique,études,inra,rentabilité,productivité,nourriture,faim dans le monde,gaspillage,conventionnelleSans intrants chimiques, engrais, pesticides et autres produits phytosanitaires, l'agriculture biologique, c'est bien pour le respect de l'environnement et la préservation de la biodiversité, mais elle ne pourra jamais nourrir la planète. Deuxième idée fausse à combattre. Les détracteurs du bio lui reprochent des rendements qui seraient très inférieurs à ceux de l'agriculture conventionnelle. Les résultats d'une "méta-étude" américaine dirigée par Claire Kremen, professeur de sciences de l'environnement et codirectrice du Berkeley Food Institute de l'Université de Californie, publiée le 9 décembre dernier, vient battre en brèche cet argument.

    agricutlure biologique,études,inra,rentabilité,productivité,nourriture,faim dans le monde,gaspillage,conventionnelleSelon les chercheurs qui ont dépouillé 115 études de 38 pays, portant sur 52 espèces végétales et couvrant trente-cinq années, il y a bien un déficit de productivité des méthodes biologiques  par rapport à l'agriculture intensive, ou industrielle. Mais il est moins important que ne l'affirmaient de précédents travaux. Et, surtout,  les résultats montrent que la recherche agronomique et la diversification des cultures biologiques peut améliorer les rendements pour réduire cet écart, voir parvenir à l'éliminer pour certaines cultures ou régions. Les auteurs de l'étude rappellent au passage que, pour nourrir l'humanité à sa faim, il ne suffit pas simplement d'accroître la production. Il faut également améliorer l'accès des populations à la nourriture, et mettre fin au gaspillage alimentaire qui représente près du tiers de la production mondiale de nourriture.

    L'agriculture durable n'est pas un choix mais une nécessité

    Pour ceux qui doutent encore des performances de l'agriculture bio, réservons le mot de la fin à Claire Kremen :  "augmenter la part de l'agriculture faisant appel à des pratiques durables n'est pas un choix, mais une nécessité : nous ne pouvons tout simplement pas continuer à produire de la nourriture sans prendre soin des sols, de l'eau et de la biodiversité." Telle est la conclusion sans équivoque donnée par la chercheuse à la présentation des résultats de l'étude.

    Cathy Lafon

    EN CHIFFRES 

    • Fin 2011, l'agriculture bio n'occupait que 37,2 millions d'hectares dans le monde, soit seulement 0,9 % de la surface agricole totale, même si, entre 2000 et 2010, son emprise territoriale a été multipliée par 2,4.   Chaque année, 1,3 milliard de tonnes de nourriture sont gaspillées.

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    • Les cultures biologiques peuvent-elles concurrencer l’agriculture industrielle ? Résumé de l'étude de l'Université de Californie, Berkeley (9 décembre 2014) : cliquer ICI
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  • Le bruit des éoliennes, nuisible pour la santé : info ou intox ?

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    Un champ d'éoliennes en campagne. Photo AFP

    La Semaine du son qui se déroule jusqu'au 8 février, permet d'évoquer les dangers potentiels du bruit. C'est l'occasion rêvée pour Ma planète de se pencher sur l'un des arguments récurrents des opposants à l'énergie éolienne. Les éoliennes sont accusées de bien des maux. Certains sont fort recevables, comme dénaturer le paysage - bien que l'on se demande par quel miracle esthétique les centrales à gaz, à biomasse, à charbon ou nucléaire, ou encore les lignes de haute tension le rendraient, elles, plus beau. D'autres sont carrément farfelus : freiner la rotation de la Terre ou encore provoquer des hécatombes chez les oiseaux et les chauves-souris. Mais qu'en est-il de l'argument massue, selon lequel les éoliennes seraient responsables de nuisances sonores si importantes pour les riverains qu'ils souffriraient d'une large palette de  symptômes, baptisés "syndrome de l'éolienne" ?Info ou intox ?

    Les éoliennes font-elles du bruit ? VRAI

    Les éoliennes font du bruit, qui se situe dans les basses fréquences. La rotation de leurs engrenages et le frottement du vent sur les pales, produisent des infrasons.

    Ce bruit est-il nuisible pour la santé ? FAUX

    Selon les spécialistes, les fréquences des infrasons sont inaudibles par l'oreille humaine et ne sauraient être responsables des maux de têtes, insomnies, fatigues, acouphènes et autres palpitations cardiaques qui caractérisent le "syndrome de l'éolienne". Pour être nuisibles, les bruits de basse fréquence doivent être portés à une forte intensité. Ce qui n'est pas le cas des éoliennes. Les réglementations européennes et françaises exigent une distance d'éloignement de plusieurs centaines de mètres, jusqu'à 2 km en Finlande. L'exposition des riverains est ainsi limitée à un bruit maximum de 35-40 dBA, soit un niveau sonore similaire, voire inférieur à celui du trafic routier ou aérien. En France, notamment,  l'autorisation préfectorale d'exploitation des parcs éoliens est soumise depuis 2010 à la législation des installations classées pour la protection de l'environnement, aux exigences très strictes en termes d'émissions sonores.

    energie eolienne,bruit,son,ansesPas de lien direct entre le bruit des éoliennes et d'éventuels troubles sanitaires

    Selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), il n'y a donc pas de lien direct entre la présence des éoliennes et les troubles fonctionnels allégués. "Les émissions sonores des éoliennes ne génèrent pas de conséquences sanitaires directes, tant au niveau de l'appareil auditif que des effets liés à l'exposition aux basses fréquences et aux infrasons.", explique l'Agence, dans un avis rendu en 2013. Si gêne des riverains il y a, lors d'exposition extérieure aux éoliennes, elle est souvent "liée à une perception négative des éoliennes" précise l'Anses, qui relève qu'à l'intérieur des logements, fenêtres fermées, on ne recense pas de nuisances. Un avis conforté par de nombreuses études épidémiologiques conduites dans le monde entier.

    Autrement dit, les manifestations cliniques évoquées par les riverains d'éoliennes, si elles sont bien réelles, seraient plutôt le fait de manifestations psychosomatiques d'inquiétude vis-à-vis d'une technologie dont ils craignent qu'elle gêne leur panorama, et non de causes physiques avérés. L'argument sanitaire anti-éolien relève donc sans nul doute de l'intox.

    Cathy Lafon

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    • Impact sanitaire du bruit généré par les éoliennes, enquête de l'AFSSET : cliquer ICI