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MaPlaneteA - Page 596

  • Climat : selon une étude du CNRS, l'érosion pourrait provoquer des séismes

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    Le village de Hsiao-lin à Taïwan, avant et après un glissement de terrain dû au typhon Marikot. Photo Université de Rennes

    Le réchauffement climatique et l'augmentation des séismes pourraient bien avoir un lien indirect de cause à effet. Selon les résultats d'une étude récente du CNRS, l'érosion et la sédimentation pourraient déclencher des séismes superficiels -inférieurs à cinq kilomètres de profondeur- et favoriser la propagation de grands séismes profonds jusqu'à la surface. Or, selon le Giec, le changement clmatique accroit l'amplitude des phénomènes météorologiques extrêmes, tels les cyclones et les typhons.

    erosion,thyphon,géologie,réchauffement climatique,changement,séisme,étude,taiwan,cnrsLa tectonique des plaques n'est pas la seule responsable des séismes

    Alors que la tectonique des plaques était généralement considérée comme le seul mécanisme capable d'influencer durablement l'activité des failles, les processus de surface augmenteraient aussi les contraintes que subissent les failles actives, comme celles situées à Taïwan, une des zones les plus sismiques au monde. C'est ce que viennent de démontrer des chercheurs des laboratoires de Géosciences Rennes (CNRS/Université de Rennes 1,  deGéosciences Montpellier (CNRS/Université de Montpellier 2) et de l'Institut de physique du globe de Paris (CNRS/IPGP/Université Paris Diderot) en collaboration avec un scientifique taiwanais. Les travaux ont été publiés dans "Nature Communications",  le 21 novembre 2014.

    Comme les séismes, les événements climatiques extrêmes perturbent rapidement et fortement la surface de la terre

    Au cours des dernières décennies, de nombreux travaux se sont intéressés à l'évolution des paysages des chaînes de montagne aux échelles de temps géologiques (1 à 100 millions d'années). Objectif : mieux comprendre la dynamique et les relations entre les processus d'érosion, de sédimentation ou de déformation tectonique. Des travaux récents ont démontré que la surface de la Terre pouvait changer très fortement en seulement quelques jours, mois ou années, par exemple lors de typhons ou de séismes de fortes magnitudes. Ces événements génèrent de nombreux glissements de terrain et un transport sédimentaire accru dans les rivières, comme ce fut le cas en 2009 lors du passage à Taïwan du typhon Morakot qui a entrainé une érosion brutale des paysages.

    L'érosion peut déclencher des séismes

    Ces changements rapides de la forme de la surface de la Terre modifient à leur tour l'équilibre des forces en profondeur à l'emplacement des failles actives. Ainsi, à Taïwan, où les taux d'érosion et de déformation sont parmi les plus élevés au monde, les chercheurs ont mis en évidence que les taux d'érosion de l'ordre de 0,1 à 20 millimètres annuels peuvent induire une augmentation, de l'ordre de 0,1 à 10 bar, des contraintes subies par les failles situées à proximité. Ces forces sont probablement suffisantes pour déclencher des séismes superficiels (jusqu'à cinq kilomètres de profondeur) ou pour favoriser la propagation des séismes profonds.

    Obtenue grâce à une analyse des relations entre processus de surface et déformation active de la Terre en temps quasi-réel, cette étude offre de nouvelles perspectives pour la compréhension des mécanismes déclencheurs des séismes. Et celle des conséquences du changement climatique.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Pour lire l'étude "Erosion influences the seismicity of active thrust faults", Steer, P., Simoes, M., Cattin, R. et Shyu, J. B. H., Nature Communications, 21 novembre 2014, cliquer ICI 

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  • Le changement climatique anéantit la reproduction d'une colonie de manchots

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    Une colonie de manchots Adélie. DR

    Les perturbations environnementales peuvent être lourdes de conséquences pour les espèces animale. Des travaux publiés le 17 octobre 2014 dans la revue "Ecography" sur le suivi d’une colonie de manchots Adélie, dans l'Antarctique, l’illustrent de manière saisissante.

    A météo sans précédent, mortalité sans précédent

    Menée en 2013 par une équipe de l’Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien de Strasbourg (IPHC) et du Centre d'études biologiques de Chizé (CEBC) de La Rochelle, pendant la dernière saison de reproduction de l’espèce, l’étude révèle qu’aucun poussin élevé par les 34.000 couples d’oiseaux de la colonie n’a survécu. A l’origine de cette catastrophe sans précédent pour la biodiversité, des conditions météorologiques très inhabituelles.

    Des glaces encore jamais observées

    manchots,antarctique,adélie,mortalité,réchauffement,changement climatiqueLe manchot Adélie, espèce endémique de l’Antarctique, est parfaitement adapté aux rudes conditions climatiques qui règnent sur ce continent. Il suffit toutefois que ce climat prenne un caractère inattendu pour que la vie de ces oiseaux marins s’en trouve totalement bouleversée. C’est la situation à laquelle ont dû faire face les manchots Adélie de l’île des Pétrels en pleine saison de reproduction. Fin 2013, alors que les poussins de la colonie viennent d’éclore, l’île qui abrite également la base scientifique française Dumont d’Urville est entourée d’une superficie de glace de mer encore jamais observée à cette époque de l’année. « Celle-ci était si étendue que d'une année sur l'autre nous avons constaté, via les suivis par GPS des déplacements en mer de ces oiseaux, que le temps qu’ils consacraient à rechercher de la nourriture pour leur progéniture avait doublé », précise Yan Ropert-Coudert, biologiste au CNRS à l’Institut pluridisciplinaire Hubert Curien de Strasbourg. Insuffisamment nourris, les poussins vont alors s’affaiblir très rapidement.

    Des pluies inédites et mortelles

    Mais ce qui n’aurait pu être qu’une année noire en termes de reproduction prend un tournant catastrophique lorsque des pluies intenses s’abattent sur ce territoire qui jouit habituellement d'un climat sec lui valant le surnom de "désert froid". Adaptés aux grands froids, les manchots Adélie ne le sont pas à la pluie. Aux alentours du jour de l'an, trois jours de pluies consécutives provoquent la mort de 30% des poussins de la colonie, le plumage de ces oisillons ne les protégeant pas du fort taux d'humidité ambiant. Affamés, les rares poussins survivants n’ont pas résisté longtemps à l’absence prolongée des parents et à l'assaut des prédateurs. Début février 2014, les scientifiques ne peuvent que constater l’ampleur du phénomène : aucun des poussins élevés par les 34.000 couples de manchots de la colonie n’a survécu.

    Les manchots Adélie sauront-ils s'adapter à l'évolution rapide de leur environnement ?

    Un échec total de reproduction qui n'avait encore jamais eu lieu depuis que le recensement des populations a débuté dans cette région, il y plus de cinquante ans. Les chercheurs veulent maintenant savoir comment les manchots Adélie réagiront à la dégradation de ces conditions environnementales si, comme ils le redoutent, elles devaient se répéter. « En couplant le suivi de cette population à des études mécanistiques visant par exemple à vérifier si les manchots deviennent de plus en plus stressés avec l'accumulation des mauvaises saisons, nous parviendrons à identifier les réponses comportementales ou physiologiques de ces oiseaux à la transformation rapide de leur milieu», conclut Yan Ropert-Coudert.

    La question devrait aussi se poser pour l'ensemble des espèces animales, confrontées à un changement climatique d'une rapidité sans précédent.

    PLUS D'INFO

    • L'étude "A complete breeding failure in an Adélie penguin colony correlates with unusual and extreme environmental events" , par Yan Ropert-Coudert, Akiko Kato, Xavier Meyer, Marie Pellé, Andrew J. J. MacIntosh, Frédéric Angelier, Olivier Chastel, Michel Widmann, Ben Arthur, Ben Raymond and Thierry Raclot publié dans "Ecography" le 17 octobre 2014 : cliquer ICI

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  • Transport : pourquoi le Danemark est le roi du vélo

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    A Copenhague, les cyclistes en file indienne, reposent leur pied sur la rambarde prévue à cet effet, en attendant que le feu passe au vert. Photo Mobilité Durable

    Au Danemark, le vélo est en pointe. Copenhague, capitale européenne du deux-roues, en est l’illustration la plus aboutie, comme le révèle le site Mobilité durable.org. Les cyclistes français bavent d'envie devant les commodités offertes à leurs homologues danois. Elles expliquent aussi pourquoi, au pays de la petite sirène, la petite reine peut vraiment résoudre les défis de la mobilité urbaine du 21e siècle.

    deux roue,vélo,transport doux,alernatif à la voiture,danemark,cophenhagueDes infrastructures pensées pour les cyclistes

    Contrairement à la plupart des villes de l'Hexagone qui se contentent de saupoudrer leurs rues et avenues de bouts de bandes cyclables, Copenhague a été totalement organisée de façon à faciliter la vie des cyclistes. En France, les feux de circulation sont coordonnées pour la commodité des voitures. A Copenhague, ils sont coordonnés afin de permettre un flux continu de cyclistes pendant les horaires de pointe. Sur certaines artères, des LED intégrées à l’asphalte indiquent aux usagers le temps restant avant le passage au rouge. Aucun détail n’est oublié : aux intersections, les cyclistes peuvent se reposer en attendant le passage au vert sans poser le pied à terre, grâce à des rambardes. Même les poubelles sont inclinées pour recevoir les déchets des usagers ! N'en jetez plus, la coupe est pleine. On la boira pourtant jusqu'à la lie : sachez que l’équivalent de « Vélib » à Copenhague inclut un système GPS et un moteur électrique pour un prix de 4€ /h. 

    Un maillage extensif de pistes cyclables

    Cyclistes français, rappelez-vous que  la jalousie est un péché mortel: dans la région de Copenhague, 28 pistes cyclables peintes en bleu s’étendent sur 497 km de long. Comme elles sont souvent aussi larges que les routes carrossables, les familles nombreuses ont remplacé les mini-vans à quatre roues pour de déplacer sur des vélos-cargo. Cerise sur le gâteau, deux autoroutes cyclables, munies d’abris contre la pluie et de pompes à vélos relient désormais Copenhague des municipalités avoisinantes...

    La moitié des habitants de Copenhague vont travailler à vélo

    Dans ces conditions, rien d'étonnant à ce que plus de la moitié des habitants de Copenhague utilisent le vélo pour se rendre au travail. 60% des trajets de moins de 5 min sont faits à vélo. Le challenge danois est maintenant de le populariser sur les longues distances, grâce à l’ouverture des deux autoroutes cyclables. Un sondage de 2008 a d’ailleurs démontré que 1/3 des Danois qui conduisent actuellement pour aller au travail seraient prêt à changer pour le vélo, si des infrastructures de qualités sont mises en place sur leur trajet. Un jour, peut-être, tout Copenhague se déplacera à deux-roues...

    En France, seule Strasbourg peut oser rivaliser avec Copenhague. Bordeaux, bonne élève du vélo, s'est vue récompenser du Guidon d'or 2014 décerné par la Fédération française des Usagers de la Bicyclette, pour son initiative sur le tourne-à-droite et les rues à contresens ouvertes aux cyclistes. Cela ne doit pas masquer que 59% des habitants prennent encore leur voiture pour se déplacer, que la part modale du vélo n'est que de 3 à 4% pour le Grand Bordeaux... Et Paris ? Et Toulouse? Et Marseille ? Et Lyon ? Et Nantes ? Il y a fort à parier que si les conditions dont bénéficient les habitants de Copenhague  étaient réunies en France, les cyclistes, plus en sécurité et encouragés, seraient bien plus nombreux, l'air moins pollué et la circulation plus apaisée...

    Cathy Lafon

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