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  • La tranquillité des manchots africains menacée par le ravitaillement en mer des bateaux

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    Des manchots soignés par la fondation sud-africaine SANCCOB de protection de l'environnement, près du Cap, le 16 mars 2011. Photo archives AFP

    À mi-chemin sur la route maritime entre l’Europe et l’Asie, la baie d’Algoa en Afrique du Sud, qui baigne dans des eaux profondes, était un choix évident pour la première opération de soutage en mer en Afrique du Sud. Depuis 2016, ce sont principalement des cargos qui y font halte pour un ravitaillement offshore. Cette manœuvre permet de transporter plus de marchandises et d’éviter les frais dans les ports, tout en gagnant du temps. Le gros problème, c'est qu'elle se situe à deux pas de la plus grande colonie mondiale de manchots africains.

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  • Climat : même les manchots peuvent mourir de froid...

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     Le manchot Empereur est le plus grand et le plus lourd de tous les manchots. Photos AFP

    Les manchots Empereur, oiseaux qui vivent dans l'Antarctique depuis plusieurs milliers d'années, ont étonnamment souffert du froid lors de la dernière ère glaciaire où leur population a connu un fort déclin. Une découverte surprenante pour les scientifiques, publiée ce mois-ci dans la revue "Global Change Biology". Les chercheurs qui travaillent sur l'impact du changement climatique sur les manchots au cours des trente derniers millénaires, estiment que seulement trois groupes de populations de ces oiseaux ont survécu à la dernière période glaciaire et ce, malgré leur très grande résistance naturelle au froid.

    Trop froid pour eux

    Les conditions météorologiques étaient si rudes lors de la dernière glaciation, que le nombre des manchots Empereur, les plus grands et les plus lourds de tous leurs congénères, était "sept fois inférieur sur le continent glacé à ce qu'il est aujourd'hui et concentré dans un petit nombre de sites", explique Jane Younger, chercheure à l'université de Tasmanie. "Nous n'avions pas vraiment pensé que par le passé, il ait pu faire trop froid pour eux" a indiqué à l'AFP la scientifique qui a dirigé ces travaux menés en collaboration avec les universités de Southampton et d'Oxford en Grande-Bretagne et la Division Antarctique Australienne.

    Des températures plus clémentes ont permis aux manchots de se multiplier

    étude,science,manchots,antarctique,changement climatiqueC'est en examinant la diversité génétique des populations anciennes et modernes des manchots que les scientifiques ont pu déterminer les variations de populations à travers le temps. Le nombre de manchots a commencé à augmenter au cours des 12.000 dernières années lorsque les températures ont gagné environ 15 degrés et que la surface de la banquise autour de l'Antarctique s'est progressivement réduite. Jane Younger a précisé que les températures plus chaudes donnaient plus de chances aux oisillons de survivre à l'hiver, lorsque le mercure atteint... moins 45 degrés. Non pas parce que le ressenti du froid, c'est relatif, mais parce que la contraction de la banquise leur permet d'avoir plus facilement accès à la mer pour aller s'y nourrir

    La fin d'une idée reçue

    "Cela nous a vraiment surpris. Nous pensions que la période glaciaire, parce que la banquise dont ils ont besoin pour se reproduire est vaste, et parce qu'ils sont si bien adaptés au froid, leur était au contraire tout à fait favorable", a-t-elle déclaré. Toujours selon cette étude, une population de manchots n'a pu survivre à cette période dans la région de la mer de Ross, que parce qu'une zone a constamment été épargnée par la banquise, grâce à des vents et des courants favorables.

    N'allez toutefois pas imaginer que le réchauffement climatique en cours permettra aux manchots de prospérer: les différents travaux de la communauté scientifique estiment que les conséquences de la hausse exceptionnellement rapide des températures à la surface de la planète sont globalement désastreux pour l'ensemble de la biodiversité. Difficile pour les animaux et les végétaux de s'adapter aussi vite, sur les pôles, dans l'océan et partout sur la Terre...

    Cathy Lafon avec l'AFP

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  • Le changement climatique anéantit la reproduction d'une colonie de manchots

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    Une colonie de manchots Adélie. DR

    Les perturbations environnementales peuvent être lourdes de conséquences pour les espèces animale. Des travaux publiés le 17 octobre 2014 dans la revue "Ecography" sur le suivi d’une colonie de manchots Adélie, dans l'Antarctique, l’illustrent de manière saisissante.

    A météo sans précédent, mortalité sans précédent

    Menée en 2013 par une équipe de l’Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien de Strasbourg (IPHC) et du Centre d'études biologiques de Chizé (CEBC) de La Rochelle, pendant la dernière saison de reproduction de l’espèce, l’étude révèle qu’aucun poussin élevé par les 34.000 couples d’oiseaux de la colonie n’a survécu. A l’origine de cette catastrophe sans précédent pour la biodiversité, des conditions météorologiques très inhabituelles.

    Des glaces encore jamais observées

    manchots,antarctique,adélie,mortalité,réchauffement,changement climatiqueLe manchot Adélie, espèce endémique de l’Antarctique, est parfaitement adapté aux rudes conditions climatiques qui règnent sur ce continent. Il suffit toutefois que ce climat prenne un caractère inattendu pour que la vie de ces oiseaux marins s’en trouve totalement bouleversée. C’est la situation à laquelle ont dû faire face les manchots Adélie de l’île des Pétrels en pleine saison de reproduction. Fin 2013, alors que les poussins de la colonie viennent d’éclore, l’île qui abrite également la base scientifique française Dumont d’Urville est entourée d’une superficie de glace de mer encore jamais observée à cette époque de l’année. « Celle-ci était si étendue que d'une année sur l'autre nous avons constaté, via les suivis par GPS des déplacements en mer de ces oiseaux, que le temps qu’ils consacraient à rechercher de la nourriture pour leur progéniture avait doublé », précise Yan Ropert-Coudert, biologiste au CNRS à l’Institut pluridisciplinaire Hubert Curien de Strasbourg. Insuffisamment nourris, les poussins vont alors s’affaiblir très rapidement.

    Des pluies inédites et mortelles

    Mais ce qui n’aurait pu être qu’une année noire en termes de reproduction prend un tournant catastrophique lorsque des pluies intenses s’abattent sur ce territoire qui jouit habituellement d'un climat sec lui valant le surnom de "désert froid". Adaptés aux grands froids, les manchots Adélie ne le sont pas à la pluie. Aux alentours du jour de l'an, trois jours de pluies consécutives provoquent la mort de 30% des poussins de la colonie, le plumage de ces oisillons ne les protégeant pas du fort taux d'humidité ambiant. Affamés, les rares poussins survivants n’ont pas résisté longtemps à l’absence prolongée des parents et à l'assaut des prédateurs. Début février 2014, les scientifiques ne peuvent que constater l’ampleur du phénomène : aucun des poussins élevés par les 34.000 couples de manchots de la colonie n’a survécu.

    Les manchots Adélie sauront-ils s'adapter à l'évolution rapide de leur environnement ?

    Un échec total de reproduction qui n'avait encore jamais eu lieu depuis que le recensement des populations a débuté dans cette région, il y plus de cinquante ans. Les chercheurs veulent maintenant savoir comment les manchots Adélie réagiront à la dégradation de ces conditions environnementales si, comme ils le redoutent, elles devaient se répéter. « En couplant le suivi de cette population à des études mécanistiques visant par exemple à vérifier si les manchots deviennent de plus en plus stressés avec l'accumulation des mauvaises saisons, nous parviendrons à identifier les réponses comportementales ou physiologiques de ces oiseaux à la transformation rapide de leur milieu», conclut Yan Ropert-Coudert.

    La question devrait aussi se poser pour l'ensemble des espèces animales, confrontées à un changement climatique d'une rapidité sans précédent.

    PLUS D'INFO

    • L'étude "A complete breeding failure in an Adélie penguin colony correlates with unusual and extreme environmental events" , par Yan Ropert-Coudert, Akiko Kato, Xavier Meyer, Marie Pellé, Andrew J. J. MacIntosh, Frédéric Angelier, Olivier Chastel, Michel Widmann, Ben Arthur, Ben Raymond and Thierry Raclot publié dans "Ecography" le 17 octobre 2014 : cliquer ICI

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