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En France, la consommation bio se développe à vitesse grand V. Photo archives Sud-Ouest
La région Sud-Ouest commence à vraiment aimer le bio : 64,8% de ses habitants achètent des produits sans pesticides tous les mois. Une tendance qui s'inscrit dans la moyenne nationale: selon les résultats du sondage Toluna QuickSurveys réalisé en septembre pour le magazine LSA, spécialisé dans la consommation des ménages et les grandes surfaces, les Français qui mettent du bio dans leur assiette (et dans leur placards) sont désormais majoritaires dans l'Hexagone. 64,9% d'entre eux mangent bio chaque mois, et parmi eux, 43,2% chaque semaine. Seuls 12,9% des Français ne mangent jamais bio.
Dans un contexte de crise qui fait souffrir la consommation, le bio se porte très bien, merci ! C'est tant mieux, car, pour ceux qui en douteraient encore, manger bio, c'est meilleur pour la santé. La bonne nouvelle, c'est que les Français sont de plus en plus nombreux à en être convaincus.
La centrale nucléaire de Fessenheim en Alsace. Photo archives AFP
Trois ans et demi après la catastrophe de Fukushima, les Japonais se tâtent aujourd'hui pour relancer deux de leurs 48 réacteurs nucléaires. L'Etat et les autorités sont fin prêts, mais pas vraiment la population, plutôt réticente et méfiante.
Le premier enseignement des résultats du sondage, livrés le mardi 8 juillet, est à méditer : 2 Français sur 3 considèrent que le nucléaire est un sujet tabou. Pour Jean-Claude Delalonde, le président de l'ANCCLI (photo ci-contre), ce résultat est révélateur d’"un véritable manque d’information et de transparence vis-à-vis de la population concernant l’activité nucléaire". D’autant que cette perception est – de la part des personnes interrogées - identique, quelle que soit la proximité du lieu de résidence d’une centrale nucléaire.
Pour les Français, le nucléaire est synonyme d"électricité" et de "déchets"
Deuxième enseignement : interrogés sur les mots qu’ils associent en priorité au nucléaire, les Français citent d’abord le mot«électricité » à 48%, puis le mot «centrale» à 41% et en troisième position le mot « déchet » à 32%. La notion d’ «accident» n’est citée que par 15% des sondés, et celle de « progrès » par seulement 9% d'entre eux... Près d’un Français sur deux associe donc prioritairement le mot nucléaire au terme «électricité ». Un résultat peu surprenant, dans la mesure où les 3/4 de la production d’électricité en France sont d’origine nucléaire. Alors que la transition énergétique doit plancher pour s'efforcer de réduire cette part au profit des énergies renouvelables, ce paramètre, objet de fierté industrielle nationale, est en effet largement connu de nos concitoyens, d'autant qu'EDF a beaucoup communiqué sur le sujet. Mais un tiers des Français associent aussi le mot « déchet » au nucléaire, ce qui montre une prise de conscience de la question délicate de la gestion des déchets de l'industrie nucléaire, insoluble à ce jour. Les jeunes y sont plus sensibles (39% contre 32% pour l’ensemble des répondants) avec les Français qui résident à proximité d’une centrale nucléaire (41% de citations parmi ceux résidant à moins de 20 km). Logique.
330 km, la distance de sécurité nécessaire pour être protégé en cas d’accident nucléaire ?
Troisième enseignement: le nucléaire fait peur. A la question cruciale pour la sécurité nucléaire, « En cas d’accident nucléaire, quelle est, selon vous, la distance de sécurité à observer pour préserver la population de toute conséquence ? », les Français sont très partagés. Près d’un tiers des Français (32%) considère que le périmètre de sécurité autour d’une centrale en cas d’accident nucléaire s’étend de 100 à 249 kilomètres. Un tiers indique une distance inférieure à 100 km. Pour le dernier tiers, cette distance de sécurité est supérieure à 250 kilomètres. En moyenne, les Français situent cette distance de sécurité à 330 km. A noter que la proximité immédiate d’une centrale nucléaire impacte la perception de la distance de sécurité à observer en cas d’accident nucléaire. Plus on habite près, plus on la distance citée est élevée. Les Français résidant à moins de 20 km d’une centrale l’estiment, en moyenne, à 489 km ! En réalité, la distance de sécurité fixée aujourd'hui par l'Etat est de 10 km...
Pour un devoir d’information renforcé sur le nucléaire
Avec les 58 réacteurs qui quadrillent l'Hexagone, chaque Français habite à moins de 200 km d'un site nucléaire.Quand on habite à Bordeaux,on a pour voisins 4 sites nucléaires : le Blayais (photo ci-contre), Golfech, et un peu plus loin, Civaux. Une réalité parfaitement illustrée par un webdoc mis en ligne sur son site par Greenpeace. Or, Jean-Claude Delalonde note que l'analyse des réponses à la question sur la distance de sécurité concernant les sites nucléaires montre bien que les Français n’ont absolument pas conscience de cette réalité...
Et la culture du risque ?
Plus encore, pour le président de l'ANCCLI, les résultats du sondage démontrent, qu’en matière nucléaire comme dans bien d'autres domaines (érosion du littoral, submersion, inondations, pour ne citer que ceux-là), la culture du risque n’est pas clairement intégrée par la population française. Pourtant, l'information des citoyens sur les risques naturels et technologiques majeurs est un droit codifié. Maillon essentiel de la prévention des risques naturels et technologiques, elle doit permettre au citoyen de connaître les dangers auxquels il est exposé, les dommages prévisibles, les mesures préventives qu'il peut prendre pour réduire sa vulnérabilité ainsi que les moyens de protection et de secours mis en oeuvre par les pouvoirs publics. D'où, selon Jean-Claude Delalonde, l'importance et "la nécessité de la veille citoyenne en matière de nucléaire", même dans une démocratie comme la France où règne l'excellence technologique et industrielle. Telle est, selon lui, l'une des leçons majeures à tirer de l'expérience de la catastrophe de Fukushima.
Tabou, sensible et flou
Malgré les progrès notoires en matière d’information, de transparence et de communication effectués par les différents acteurs, des exploitants en passant par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), les experts et la société civile depuis plus de 25 ans (date de la catastrophe de Tchernobyl), force est de constater que le nucléaire reste un sujet à la fois sensible et flou, en particulier s’agissant de la sûreté. Et ce, en dépit de l'action de l'ANCCLIelle-même qui informe depuis 2000 le grand public et développe l’expertise citoyenne sur les activités nucléaires.
Jean-Claude Delalonde profite des résultats édifiants du sondage pour demander, au nom de l'ANCCLI, que le périmètre de sécurité prévu par le plan particulier d'intervention (PPI) en cas d'accident nucléaire et de rejet grave et durable, soit porté de 10 km à 40km autour des centrales. Au vu des missions qui lui sont confiées par l'Etat aujourd'hui et que le projet de loi sur la transition énergétiqueva renforcer, le président de l'Association nationale des Commissions locales d'information y est plus qu'autorisé.
Le sondage a été effectué par l’IFOP du 20 au 21 mai 2014 auprès d’un échantillon de 1200 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
Résultats du sondage téléchargeables : cliquer ICI
Résultats détaillés du sondage téléchargeables : cliquer ICI
Le projet de Loi sur la Transition Energétique renforce la mission de l’ANCCLI en prévoyant que les CLI organisent au moins une fois par an une réunion publique d’information. Ce projet de loi prévoit aussi que l’exploitant assure régulièrement une information (mesures de sécurité, conduites à tenir en cas d’accident) auprès des populations vivant à proximité d’une installation nucléaire.
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Le 25 janvier 2014, les gaves réunis débordent à Peyrehorade (Landes). Photo Sud Ouest / Isabelle Louvier
Une très large majorité de Français - 76 %- pensent que les tempêtes qui frappent le littoral atlantique et les inondations qui paralysent l’ouest de la France depuis la mi-décembre, sont la conséquence du réchauffement climatique. Tel est le résultat d'un sondage d’opinion IFOP/Avaaz réalisé entre le 14 février et le 17 février, auprès d'un échantillon représentatif de 990 personnes.
Le changement climatique préoccupe les Français
Commandé par l'ONG environnementale Avaaz et publié par Le Monde le 19 février, le sondage montre que 73 % des Français pensent que, si l’on ne fait rien, le réchauffement climatique représentera une menace pour leur mode de vie. Alors que dans un contexte économique difficile, le chômage et la perte de pouvoir d'achat sont les premières priorités des Français, le sondage révèle que le changement climatique constitue aussi une de leurs préoccupations majeures.
Le Sud-Ouest en tête
En France, le lien entre évènements extrêmes et réchauffement est d'autant plus affirmé que les sondés sont issus de régions vulnérables comme le Sud-Ouest (83 %). Ci-contre, l'érosion du littoral sur la plage Sud, à Lacanau (Gironde), photo Julien Lestage / Sud Ouest.
Les Français veulent des actions ambitieuses
Il ressort aussi du sondage que le grand public soutient fermement des actions ambitieuses pour lutter contre le réchauffement climatique. 80 % des sondés pensent qu’il est important de s'engager maintenant sur des objectifs ambitieux pour que d’autres pays suivent l’exemple de la France, et appellent François Hollande à réduire de moitié les émissions de carbone à l’échelle européenne d’ici à 2030. Enfin, 75 % estiment que le gouvernement français ne fait pas assez pour lutter contre le réchauffement.
L'objectif décevant de l'Europe
Le 22 janvier 2014, laCommission européenne a proposé une réduction de 40 %, juste en dessous des 50 % nécessaires selon les scientifiques pour éviter les dangers du réchauffement climatique. Les jeux ne sont pas faits, car l'objectif final fera l’objet de débats entre les chefs d’État et de gouvernement européens avant une réunion du Conseil en mars. Dans le monde, l’Europe est depuis longtemps perçue comme le chef de file de la politique climatique et sa décision influera certainement sur l’ambition des autres grands pollueurs tels que la Chine et l’Inde dans leur plan de réduction des émissions de carbone.
L'ultimatum de 2015
"La prochaine Conférence mondiale sur le climat, qui se tiendra à Paris, sera décisive pour savoir si nous parviendrons à atteindre l’accord nécessaire pour répondre à la crise environnementale", souligne Alex Wilks, directeur de campagne pour Avaaz. "Aujourd’hui, les sondages montrent que les Allemands veulent que leur gouvernement agisse et une réduction de 50 % est la barre dont nous avons besoin pour que d’autres pays se montrent prêts à parvenir à un accord mondial", précise-t-il. Comme les Français, donc.
Conclusion: Hollande et Merkel doivent monter au créneau et faire en sorte que les ambitions du sommet de Paris ne passent pas à la trappe avant même qu’il ne commence.