Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

bordeaux - Page 44

  • Bordeaux : et ce BatCub ? 2. "Faire du bateau-bus bordelais un vrai transport en commun !"

    bateau bus,déplacement doux,transport fluvial,bordeaux,témoignage,bilan,keolis

    Suite à une panne du système de propulsion, le BatCub s'est échoué contre le pont de pierre, le 7 juillet dernier Photo archives Sud Ouest / Quentin Salinier

    Les bateaux-bus bordelais sont entrés en service il y a deux mois et demi,  le 2 mai 2013. Le point sur ce nouveau mode de transport.  Après un premier bilan mitigé publié hier, "Ma Planète" donne aujourd'hui la parole à l'un des " très satisfaits" du BatCub et à Keolis. L'opérateur du réseau de transports en commun bordelais (TBC) annonce des progrès pour la rentrée de septembre, mais doit aussi faire face à une grave panne survenue le 7 juillet sur l'un des deux bateaux, qui s'est encastré dans une des piles du pont de pierre. Tout ça avec un seul objectif : faire du bateau-bus bordelais un vrai transport en commun.

    700 passagers par jour, c'est plus que l'objectif initial

    Avec une moyenne de 700 à 800 passagers par jour, jusqu'au 7 juillet dernier, le BatCub dépassait déjà son objectif initial annuel de 200.000 voyageurs. Et répondait bien aux besoins des usagers pour les traversées courtes, en liaisons directes.

    bateau bus,déplacement doux,transport fluvial,bordeaux,témoignage,bilan,keolisLe bonheur !

    Avec Marie-Dominique, Olivier et Frédéric, on a vu hier pourquoi le BatCub ne faisait pas le plein en semaine aux heures de pointe, de 7 heures à 10 heures et de 16 heures à 19 heures : quand on vient de loin et qu'on a des correspondances avec le tram ou le bus, ce n'est pas si simple... En revanche, pour ceux qui prennent le BatCub pour une traversée en liaison directe, de quai à quai, c'est bien le bonheur. quand ça marche.

    "Quatre minutes après, je suis sur mon lieu de travail !"

    Notre quatrième usager, Albert (son prénom a été changé) est cadre dans une grande entreprise située à la Bastide, rive droite, à Bordeaux.  Il habite en centre-ville non loin des quais, pile-poil en face de son lieu de travail : juste la Garonne à traverser ! Habitué du tram, il lui a fallu le temps de découvrir comment marchaient les horaires du BatCub, qu'il a adopté depuis seulement un mois et demi. Il n'a pas connu de pannes, ni de retards. Il l'utilise quotidiennement en liaison rapide, pour faire la traversée de Quinconces à Parlier et il note que la fréquentation du BatCub augmente : "Pour moi, c'est génial ! Le matin, je prends le bateau de 8h49, ou celui de 9h07. 4 minutes après, je suis rive-droite, à deux pas du boulot ! Pour les bobos comme moi, c'est parfait !". Bobo ? "Ben oui, j'ai le bateau presque en face de chez moi." Oui, mais un pont et le tram, c'est aussi bobo : si on va par là, pourquoi ne pas traverser à la nage ? Là où Albert est quand même très privilégié, c'est que le soir, depuis son bureau qui a vue sur la Garonne, il surveille le fleuve. Dès que la navette fluviale quitte le quai à Quinconces, hop, il part et arrive juste à temps pour embarquer à Parlier... Un homme heureux.

    bateau bus,déplacement doux,transport fluvial,bordeaux,témoignage,bilan,keolisUn Batcub s'échoue le 7 juillet

    Mais ça, c'était avant l'accident du Batcub  qui s'est encastré le 7 juillet dernier dans une pile du pont de pierre, suite à une panne plus sévère que les précédentes, avec 38 passagers à bord (ce qui montre bien qu'il est fréquenté). Ces derniers, évacués, en ont été quittes pour une belle frayeur et le bateau n'est pas trop abîmé. En revanche, depuis, la situation s'est à nouveau dégradée pour les  usagers. "La Gondole" accidentée est bien remplacée, mais par un bateau de secours, "La Mouette", qui ne tient pas les promesses du Batcub : il n'accueille ni les vélos, ni les fauteuils roulants. Les horaires sont devenus aléatoires, que ce soit pour la liaison depuis Lormont, ou pour les traversées rapides: le petit bonheur d'Albert n'aura pas duré bien longtemps...

    "En faire un vrai transport en commun"

    Le BatCub a un succès évident comme bateau promenade : c'est bien. Surtout dans une ville comme Bordeaux, au tourisme en plein essor et à l'image écolo. Si le témoignage d'Albert montre que son concept est parfaitement adapté aux liaisons directes quand il est ponctuel, il reste encore à en faire un vrai transport en commun en semaine. Alors, selon les usagers qui ont des correspondances et viennent de plus loin qu'Albert pour prendre le BatCub, il faudrait : des abris et des bancs pour attendre, des horaires systématiquement respectés, un réaménagement de certaines plages horaires, un bateau de secours approprié en cas de panne, une troisième navette, un arrêt supplémentaire à Bacalan, remettre en question l'arrêt aux Hangars, une meilleure intermodalité avec le tram,  un système d'annonce en cas de retard ou de panne, comme pour les trams.

    bateau bus,déplacement doux,transport fluvial,bordeaux,témoignage,bilan,keolisUne nouvelle offre à la rentrée de septembre

    De son côté, Keolis fait bien sûr son retour d'expérience et bosse dur pour supprimer les couacs. Selon France Uranga, directrice de la communication de Keolis, l'opérateur peaufine une nouvelle offre pour la rentrée, en coordination avec la Communauté urbaine de Bordeaux qui a investi lourdement dans les deux bateaux et lancé le système. "Dans le réseau de transport en commun bordelais, à chaque innovation, des aléas sont inévitables: on observe, on écoute et on tâche d'être réactif au maximum. Les BatCub sont aussi des prototypes dotés d'un système de propulsion respectueux de l'environnement unique au monde", rappelle-t-elle. Elle précise également qu'"ils ont souffert d'une météo épouvantable pour leurs débuts, mais que, en dépit de tout, ils ont "assuré" pendant la Fête du fleuve, ce qui était capital pour leur crédibilité". Alors : un bateau ou des rotations en plus ? Des bancs pour attendre ? Des horaires différents ? France ne peut rien dire pour l'instant. Mais promis juré : tout sera fait pour améliorer le fonctionnement des navettes fluviales dans les contraintes budgétaires. Et France Uranga lira attentivement toutes les remarques des usagers...

    Trouver l'origine des pannes

    Concernant le Batcub accidenté le 7 juillet, c'est un autre imprévu à gérer dont Keolis se serait bien passé. Le bateau devra rester immobilisé au moins quatre semaines, le temps de faire les expertises adéquates pour déterminer l'origine de la panne. Les navettes fluviales bordelaises sont des bateaux complexes, avec leur moteur hybride diesel-électrique : les deux BatCub seront vérifiés par les Chantiers Dubourdieu qui les ont conçus et qui devront trouver l'explication des pannes, afin d'y remédier.

    "Est-ce bien sérieux, tout ça ?"

    Pour la petite histoire, Frédéric, un des trois usagers qui témoignent dans le premier volet sur le bilan du BatCub publié le 16 juillet, était justement sur une des deux navettes fluviales, le 6 juillet, veille de l'accident. Le BatCub à bord duquel il se trouvait, a été obligé de se porter au secours du second, en panne en plein milieu de la Garonne, et l'a remorqué jusqu'à Parlier. " C'était à l'heure de l'étal et je me suis fait la réflexion que si ça se produisait en marée descendante ou montante, on se serait pris le Pont de Pierre ou la Berge.  Bref, tout ça pour dire que rien que cette panne aurait dû entraîner un arrêt de l'exploitation ... C'est pas très sérieux tout ça !", conclut Frédéric, un brin désabusé.

    Selon France Urangan, il paraît que les Chinois, susceptibles de laisser tomber le Petit Livre rouge pour un Petit Livre vert, sont très intéressés par nos BatCub qui sont de vrais bateaux "éco-révolutionnaires". C'est une bonne nouvelle. Mais parfois, on aimerait bien être moins avant-gardiste et juste avoir des bateaux qui naviguent. Tout simplement.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Le site de Keolis : cliquer ICI
    • Tout sur le BatCub, horaires, tarifs, trajets... cliquer ICI
    • Les chiffres du Batcub : 
      • 45 places assises, 2 emplacements fauteuils roulants, 6 vélos. 
      • 4 minutes de traversées d'une rive à l'autre.
      • 1,4€ par voyage et inclus dans les abonnements, tarification Tbc.
      • 1 liaison cabotage : Lormont-Hangars-Quinconces-Stalingrad, du lundi au vendredi de 10 h à 16 h, avec 1 départ toutes les 45 minutes. Week-end et jours fériés : de 8 h 30 à 19 h.
      • 2 liaisons directes : Stalingrad-Quinconces du lundi au vendredi de 7 h à 10 h et de 16 h à 19 h, avec 1 départ toutes les 15 minutes. Quinconces - Lormont bas, du lundi au vendredi de 7 h à 10 h et de 16 h à 19 h, avec 1 départ toutes les 45 minutes.

    LIRE AUSSI

  • Bordeaux : l'arrivée d'Autolib' se précise. Où en est AutoCool, le site d'autopartage bordelais?

    guenro2.jpg

    Nicolas Guenro, directeur d'AutoCool, à Bordeaux Photo Sud Ouest

    AutoCool, c'est le système pionnier d'autopartage de l'agglomération bordelaise, intégré au réseau de transport en commun, TBC.  D’ici à la fin de l’année, la Communauté urbaine de Bordeaux verra se déployer l'Autolib' Bluecar, déjà mis en place à Paris et Lyon par le groupe Bolloré. Il s’agit de voitures électriques mises en libre service selon un modèle de fonctionnement similaire à celui du VCub. Comment se prépare AutoCool à cette arrivée concurrentielle? Le point en sept questions avec Nicolas Guenro, son directeur.

    Autocool: comment ça marche en vidéo

    Ma Planète : "Autopartager", oui mais pourquoi ?

    autopartage,véhicule en libre service,autolib,autocool,bordeaux,véhicules électriques- Nicolas Guenro: L'autopartage est un système de location de voitures en milieu urbain, qui permet d’utiliser les véhicules en libre-service et de façon ponctuelle. Il y en a désormais une vingtaine en France. L'idée directrice d'AutoCool, c'est de réduire le volume de la circulation automobile partout où c'est possible en montrant le double coût réel de la voiture individuelle, environnemental et financier. Même si l'offre de l'autopartage se veut sociale, réduire la part de la voiture passe d'abord par un changement des comportements. AutoCool est un système qui fonctionne en boucle

    MP : Les véhicules estampillés du logo "Autocool" font désormais partie du paysage urbain familier des Bordelais, qui en voient de plus en plus. Ca marche bien ?

    - NG : Oui, ça marche bien. Le nombre d'abonnés est en progression et nous avons plein de projets de développement. L'intégration en 2011 d'AutoCool au réseau de transports en commun bordelais, grâce à Keolis et à la Cub, a été la vraie bonne idée plébiscitée par tous les usagers. En 2011, AutoCool a enregistré 50 à 60 % de nouveaux adhérents. Nous avons aujourd'hui, en 2013, 1.400 conducteurs.

    MP : Quelle est votre offre sur le territoire ?

    -NG : Nos abonnés disposent désormais de 27 stations AutoCool sur la CUB et de 51 véhicules.

    MP : Quels sont vos projets de développement ?

    - NG : Ils sont nombreux et concernent les véhicules électriques, mais pas seulement. Côté électrique: nous intègrerons une dizaine de MIA électriques à la flotte en mars 2014, dans un usage mixte : voiture de service pour les professionnels, voiture travail-domicile-travail pour les salariés  et autopartage classique le week end. 

    Nous allons renouveler nos véhicules diesel par des Yaris Hybride : électrique en ville, essence en dehors, ce qui permettra de disposer de voitures polyvalentes et d'éviter l'émission des particules fines produites par le gazoil.

    MP : Pourquoi pas du 100 % électrique ?

    - NG : Nous ne souhaitons pas aller vers une transition tout électrique : les véhicules 100% électriques ne sont pas adaptés à la polyvalence d'usage recherchée par les autopartageurs, qui veulent utiliser des voitures pour 1h,  un week-end, mais aussi pour partir quinze jours en vacances. 

    autopartage,véhicule en libre service,autolib,autocool,bordeaux,véhicules électriquesMP : Comment vous préparez-vous à l'arrivée d'Autolib?

    -NG: C'est la deuxième raison pour laquelle nous ne voulons pas passer au tout électrique. Avec l'arrivée de Bolloré dans l'agglomération bordelaise en 100% électrique, nous préférons conserver notre spécificité basée sur un impact fort sur les politiques publiques en matière de transport.

    "Changer les comportements"

    L'objectif premier de l'autopartage et d'AutoCool, c'est de parvenir à 9 voitures en moins sur la chaussée par véhicule autopartagé, à 41% de baisse de km effectués en voiture et à un report modal sur les transports en commun et les modes de déplacement doux (vélo, marche à pied...). Réduire la part de la voiture passe d'abord par un changement des comportements. AutoCool est un système qui fonctionne en boucle : le véhicule est rendu dans la station de départ, à la différence d'Autolib (photo AFP ci-dessus, site de Vaucresson, près de Paris), qui fonctionne en trace directe, le véhicule peut être rendu dans une autre station que la station de départ (comme un VCub).

    MP : Mais votre objectif n'est-il pas le même que celui d'Autolib?

    - NG : Pour nous, non. Les trois impacts forts que je viens d'évoquer ne sont pas mesurés chez Autolib, qui semble être surtout une alternative au métro à Paris et en Ile-de-France. Et donc au tramway à Bordeaux. Mais qui ne vise pas une diminution du nombre de véhicules sur la chaussée ni un report modal sur les transports en commun, puisqu'il en est une alternative concurrentielle. 

     Ma Planète, poil à gratter de l'écologie, s'interroge. Deux systèmes de voitures en autopartage peuvent-ils coexister dans l'agglomération bordelaise ?

    autopartage,véhicule en libre service,autolib,autocool,bordeaux,véhicules électriquesLe premier impact d'Autolib' sera l'arrivée d'une flotte de 90 nouveaux véhicules dans la Cub et sur 40 stations réparties dans sept communes (Bègles, Bordeaux, Cenon, Le Bouscat, Mérignac, Pessac, Talence) pour lesquels il faudra créer 40 mini-parcs de stationnement et installer des bornes de recharge électrique  (180 dans une première étape) : c'est autant d'espace public dédié à la voiture, même s'il est pris à la voiture privé, et même si les Autolib' sont électriques et moins polluantes. D'ici 18 à 24 mois, la Cub compte passer à 200 véhicules. (Illustration : Vincent Bolloré présente un site d'Autolib' à Vaucresson près de Paris. Photo AFP).

    Bolloré prêt à partager l'autopartage à Bordeaux

    Pour Clément Rossignol (EELV), vice-président de la CUB en charge des déplacements alternatifs,  l’équipe de Bolloré est prête à accepter l’ensemble des conditions posées par la Ville et la CUB : "Le système devra porter un autre nom qu’Autolib’ et nous voudrions choisir l’emplacement des stations, afin que le réseau soit compatible avec les transports en commun et Autocool",  qui existe depuis 2008. Les élus souhaitent un abonnement unique, valable pour tous les modes de transport, tramway, bus, navettes fluviales,  VCubAutoCool et les futures Bluecars bordelaise, les BlueCub, qui seront un nouveau maillon de la chaine locale de la mobilité.

    Des moyens disproportionnés : 20 millions d'euros pour Bolloré, 500.000 pour AutoCool

    Argument de poids pour les décideurs locaux, Bolloré prendra à sa charge l’ensemble des frais d’installation du système, soit 20 millions d'euros. Les bornes seront installées suivant une simple autorisation d’occupation temporaire du domaine public. L’investissement serait rentabilisé "dans 4 ou 5 ans", a affirmé l’industriel, qui devrait aussi créer une quarantaine d'emplois pour faire fonctionner le dispositif. La CUB espère ainsi gagner sur tous les tableaux et entend bien préserver AutoCool qui a toutes les raisons de craindre l'arrivée d'un concurrent aussi puissant que Bolloré et son Autolib. La société coopérative bordelaise fait vivre quatre salariés, tourne avec un budget de 500.000 euros et ne touche plus qu'une subvention annuelle de 20.000 euros de la Cub, après avoir été aidé dans sa mise en place par l'agglo et la ville de Bordeaux.

    Autocool + Autolib' : une vraie bonne idée ou une vraie fausse bonne idée ?

    autopartage,véhicule en libre service,autolib,autocool,bordeaux,véhicules électriquesL'agglomération bordelaise sera la première de France à offrir simultanément sur son territoire deux systèmes de voitures en libre-service. On a bien compris qu'AutoCool et Autolib' veulent mettre leurs différences au service d'un objectif commun : permettre aux habitants de la Cub de ne plus utiliser la voiture individuelle. On peut néanmoins se demander si les deux systèmes malgré tout concurrentiels pour les usages ponctuels, pourront coexister alors que l'autopartage en est encore à ses débuts dans les usages. Et ce, dans un territoire urbain contraint où la réduction du nombre de véhicules en circulation ou garés reste l'un des objectifs premiers de la fluidification de la circulation en ville et de l'indispensable amélioration de la qualité de vie et de la qualité de l'air. N'y a t-il pas là, au fond, une contradiction écologique?  A suivre.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    - 76 % de personnes qui se déplacent quotidiennement en voiture
    - 11 %
    de personnes qui se déplacent quotidiennement à deux-roues motorisé (moto, scooter...)
    + 13 %
    de personnes qui se déplacent quotidiennement en transports en commun
    + 21 %
    de personnes qui se déplacent quotidiennement à vélo
    + 6 %
    de personnes qui se déplacent quotidiennement à pied

    Selon une étude réalisée en 2012 par 6T-Bureau de recherche, en partenariat avec France Autopartage et avec le soutien de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’Énergie (ADEME), dans le cadre du Programme interministériel de Recherche et d’Innovation dans les Transports Terrestres (PREDIT.).

    • Bolloré en chiffres. Chiffre d'affaires 10 milliards d'euros et 669 millions de bénéfices. La division "Bluecar" est loin d'être rentable : elle présente un chiffre d'affaires de 215 millions d'euros et  350 millions de pertes.
  • Intempéries. Courage cyclistes: si l'été a du retard, le Popins est là!

    POPINS MOI.jpg

    Le Popins à vélo à Bordeaux en février, en mars, en avril, en mai, en juin... Photo archives Sud Ouest

    Amis cyclistes, halte à la sinistrose ! Oui, on peut continuer à faire du vélo sous la pluie ! Grâce au parapluie pour vélo : le Popins.

    ll pleut, il pleut, il pleut. Et il mouille, sacrément. Toutes les vannes possibles et imaginables sur le mauvais temps, dans le genre bobo cool et zen, ont circulé sur twitter et sur Facebook. Du riz qu'on va enfin pouvoir planter, grâce à la mousson, en passant par Bordeaux qui pourrait bien devenir la plus grande piscine à ciel ouverte de France, jusqu'aux soldes qui démarrent bientôt, oui, mais au fait, ça c'est les soldes d'hiver, c'était quand les soldes d'été ?

    Pour les agriculteurs, on craint la cata. Pour la saison touristique estivale qui s'ouvre officiellement aujourd'hui, le 21 juin, on s'interroge.  Et pour les fans de la petite reine, c'est  carrément le désastre : le moral est dans les chaussettes qu'on n'a pas encore eu l'occasion de poser. Mouillées à tordre, comme il se doit.

    popins rue st james-item-4.jpgLe Popins : l'invention bordelaise du siècle

    Heureusement, il y a le Popins, indéfectible allié des cyclistes, par tous les temps. Ma Planète vous a  présenté en février dernier cette invention miracle qu'il convient plus que jamais de sacrer "objet de l'année 2013 " :  le porte-parapluie fixé au guidon du vélo et le parapluie qui va avec. Le Popins donc, comme l'ont baptisé ses inventeurs Thomas Cellier et Frédéric Neudin, deux copains quadras, "vélorutionnaires" et bordelais depuis dix ans. Février...  Ma Planète espérait bien alors pouvoir vous vanter, dès l'arrivée des beaux jours, tous les avantages du Popins version "parasol". Hélas, vous connaissez la suite : changement climatique ou pas, les beaux jours ont raté leur rendez-vous avec nous... Alors, histoire de redonner le moral à tout le monde, on en remet une couche sur une petite invention qui peut vraiment changer la vie par temps de pluie.

    vélo,deux roues,popins,parapluie,bordeaux,sud ouestA vélo, sous la pluie...

    Pour chanter sous la pluie à vélo cette année à Bordeaux, ce n'est pas l'occasion qui manque. C'est l'envie. On part au boulot et au moment de donner le premier coup de pédale, on déclenche un des ces abats d'eau qui font regretter de s'être levé. On sort faire les courses à vélo, chouette une éclaircie, et on revient en poussant son deux-roues, chargée comme une mule, le parapluie ouvert à la main, en luttant contre les bourrasques de vent.  Et le poncho ? Le capuchon s'envole, on l'a perdu dix fois et de toute façon, on ne le supporte pas : question d'esthétique, de gouttes de pluie dans les yeux qu'on a fragiles parce qu'on porte des lentilles, et en outre maquillés. Avec les lunettes, c'est pire. Bref, à tort ou a raison, le poncho, on n'en veut pas.

    Ca s'appelle un Popins

    Alors, on peste. Comme on se refuse, en bon écolo, à circuler en voiture en ville et qu'on n'a ni tram ni bus sur son chemin, on est condamnée à prendre une nième saucée ou à abandonner le vélo pour terminer la route à pied, sous son parapluie. Et puis, un jour, on remarque des nuées de cyclistes sillonnant la ville en tous sens, équipés de parapluies aux couleurs pimpantes. Rouler avec un parapluie ouvert ? Quelle folie ! On regarde mieux : ce sont des parapluies clipsés sur des porte-parapluies, eux-mêmes fixés aux vélos ! Leur petit nom: "Popins". Il faut essayer ça.

    Quiche ou sèche ?

    Cadeau durable de mon chéri pour la Saint-Valentin, mon Popins a déjà passé le test de la neige, en février dernier. Angoisse. Allais-je passer pour une parfaite quiche avec ce parapluie ? Allait-il se retourner ou s'envoler? Le porte-parapluie était-il bien fixé dans le bon sens au cadre du vélo ? Allais-je arriver au boulot trempée, sous les huées des collègues ? Mes craintes se sont envolées au premier feu rouge. Acclamée par les éboueurs du quartier (ça fait plaisir), bien à l'abri sous mon pépin, j'étais la reine du vélo, tandis que mes congénères pédalaient en se mouillant, la tête rentrée dans les épaules... Mieux, mon Popins a ensuite franchi allègrement l'épreuve du pont de pierre (définitive à Bordeaux), balayé comme souvent par des rafales de vent (c'est ça, le vrai test !) et je suis arrivée aux portes du journal, pile à l'heure. Fraîche mais sèche. Ou presque : les avants-bras et le devant de mon manteau étaient humides.

    popins 'été.jpgUn coin de paradis accroché au vélo

    Depuis, pas mal de pluie est tombée du ciel et le Popins a carrément sauvé ma carrière de cycliste, fortement remise en question cette année par la météo. Son porte-parapluie se fixe aisément au guidon du vélo et il ne gêne pas pour la conduite. Le  parapluie qui va avec est imperméable, solide et "anti-vent" : ses baleines en fibre de verre résistent à des vents de 30 km/heure. Par beau temps, on le range dans le fourreau fixé à la fourche de la bicyclette, fourni à cet effet avec le Popins. Pratique, élégant et poétique, il permet de traverser la ville sous la pluie, sous la neige ou sous le soleil. En chantant comme Gene Kelly, si on est un garçon, ou Mary Popins, si on est une fille. Enfin, le parapluie Popins existe en plusieurs couleurs. Le paradis, vous dis-je. Juste un conseil : vu le calibre des trombes d'eau qui tombent, on peut joindre la cape de pluie au parapluie et si on va au boulot, on n'oublie pas d'emporter un pantalon et des chaussures de rechange...
     
    Bon, pour la pluie et le Popins, tout est dit. Y a plus qu'à le tester comme parasol sous le soleil... Allo, l'été? Non mais allo, quoi ! Parce qu'un été sans soleil...
     
     
    Photos DR Popins et Sud Ouest

    TOUT SAVOIR SUR LE POPINS
    • Le site internet de Popins : cliquer ICI
    • Le porte-parapluie Popins est une nouveauté "vélorutionnaire" (son petit nom à l'INPI est le 12/1334) qui s'adapte sur tout type de cycle et accepte pratiquement tous les parapluies. On peut aussi l'utiliser sur tout objet roulant (fauteuil roulant, poussette, chariot de facteur, caddie...), avec des vents allant jusqu'à 30 km/h.
    • Les supers parapluies anti-vent Popins sont allemands et se déclinent en 6 couleurs : noir, blanc, orange, bleu, rouge et gris. Mais le porte-parapluie fonctionne avec n'importe quel type de parapluie exceptés les petits rétractables (trop courts).
    • Plus de 3.000 Popins ont déjà été vendus depuis 2012.
    • Son prix : le porte-parapluie coûte 29,50 € et le parapluie 22 €.
    • Où l'acheter ? Chez "Popins", 23, rue St James 33 000 Bordeaux,  tél. 09 52 93 42 25 -  Mail: info@popins.fr. On le trouve aussi chez plusieurs revendeurs, à Bordeaux et ailleurs : 60 en France et une dizaine en Europe (Berlin, Vienne, Helsinki, Anvers, Copenhague, Vevey, Lausanne...). Pour les découvrir :  cliquer ICI
    • On peut aussi commander son Popins sur internet et le payer en ligne  : cliquer ICI
    • Deux bémols. Pour des raisons de coût, le Popins est actuellement fabriqué en Chine. Ses deux concepteurs, écolos cela va de soi, travaillent à rapatrier sa fabrication en Europe, sinon en France. Le Popins ne permet pas non plus aux vélos de s'élever dans les airs pour franchir les obstacles. Dommage. Peut-être un jour ?