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Sciences - Page 171

  • Insolite : les escargots géants attaquent la Floride

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    L'écrivain britannique H. G. Wells avait tout faux. Si la guerre des mondes a bien lieu aujourd'hui comme son livre de science-fiction publié en 1898 l'imaginait, ce ne sont pas les Martiens qui attaquent la Terre, mais une espèce animale des plus inoffensives sous nos latitudes qui envahit la Floride : les escargots. Confronté depuis un an et demi à l' invasion d'un escargot géant venu d'Afrique de l'Est, l'"lissachatina fulica", l'Etat américain vient de déclarer la guerre à ce mollusque particulièrement vorace qui peut atteindre la taille d'un rat et fait partie des espèces animales les plus destructrices au monde.

     

    Des gastéropodes TGV qui dévorent tout sur leur passage

    Ce printemps, le Sud-Ouest est plus que jamais la proie du frelon asiatique venu de Chine, grand prédateur des abeilles et dangereux pour l'homme en cas de piqûre. Aux Etats-Unis, ce sont les escargots géants qui envahissent Miami depuis plusieurs mois, sans qu'on ait pu expliquer le phénomène. Les gastéropodes sèment la terreur sur leur passage car ils sortent de la ville et dévastent les cultures de Floride. Comme ils mesurent environ 8 cm de long mais peuvent dépasser les 20 cm et peser jusqu'à 1,5 kg, ils ont aussi un énorme appétit et ne se contentent pas de feuilles de salade : ils peuvent dévorer quelque 500 variétés de plantes, de la cacahuète au melon. En gros "tout ce qui est vert et se trouve sur leur passage", précise Denise Feiber, porte-parole du département de l'Agriculture et des services aux consommateurs de Floride. Même l'enduit des murs ne leur résiste pas: les escargots géants apprécient en effet  tout particulièrement le stuc des maisons dans lequel ils puisent le calcium dont ils ont besoin pour leur coquille. Enfin, comme ils peuvent pondre jusqu'à 1.200 oeufs par an, ils se reproduisent à toute allure.

    escargot geant main.jpegLa bave de l'animal est dangereuse pour l'homme 

    Si l'on médit du mollusque à coquille, ce n'est pas pour baver gratuitement sur son compte. Car ce n'est pas tout : la bave du l'escargot géant africain peut en outre contenir un vers susceptible de transmettre à l'homme diverses maladies, dont une forme de méningite, même si aucun cas n'a pour l'instant été signalé aux Etats-Unis. La menace de péril sanitaire est réelle.

    Comment s'en débarrasser ?

    Les inspecteurs sanitaires de l'Etat qui les pourchassent, en retrouvent parfois plusieurs centaines agglutinés dans un même jardin. Pour s'en débarrasser, trois solutions: on commence par traiter les jardins avec des granulés de phosphate de fer qui coupent l'appétit des escargots qui arrêtent de s'alimenter. Mais votre jardin court le risque de se transformer en récupérateur de ferrailles en tout genre. Une fois attrapés : les immerger dans l'alcool ou leur offrir un séjour prolongé au congélateur. Pour peu que vous disposiez d'un congélateur taille XXL et de réserves d'alcool suffisantes, le tour est jouable. L'hypothèse de les accommoder pour en faire des menus gastronomiques ne semble pas de mise au pays de l'Oncle Sam, où l'on déguste pourtant les huîtres chaudes, en conserve ou en soupe. Un millier d'escargots sont ramassés chaque semaine dans le comté de Miami-Dade et près de 117.000 l'ont été depuis la découverte du premier escargot de ce type en septembre 2011.

    experts.jpgLes "Experts de Miami" à la chasse à la cagouille géante? 

    On ne sait pas si la bande des "Experts" de David Caruso est déjà sur la piste de l'escargot géant, mais en tout cas, c'est l'alerte maximale pour les autorités de Floride, déjà confrontées par le passé à toutes sortes d'invasions animales, dont celle du python géant birman qui a colonisé les marais des Everglades. Pour l'escargot géant, il est impératif d'agir avant la saison des pluies qui doit débuter dans un mois. Hiver oblige, les escargots entrent en hibernation et se cachent sous terre, ne laissant qu'apparaître leur coquille marron. Les équipes sanitaires veulent donc réduire au maximum la population avant le retour des pluies tropicales au printemps. Car l'escargot, dès qu'il pleut, montre ses cornes... 

    Cathy Lafon

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  • Climat : ça chauffe aussi en Antarctique !

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    La fonte des glaces de l'Antarctique fondent bien plus vite que prévu Photo DR

    Les jours de la banquise de l'Antarctique seraient désormais comptés. Le pôle sud rejoint définitivement le pôle nord et le Groënland dans le club des territoires où les réserves en glace de la planète sont mises en péril par le réchauffement climatique.

    L'Antarctique fond dix fois plus vite qu'il y a 600 ans

    françoise vimeux.jpgEn mars 2012, une étude publiée  dans la revue scientifique Nature Climate Change, montrait que la calotte glaciaire du Groenland, dont la fonte contribue à la montée du niveau de la mer, était plus sensible au réchauffement climatique que ce qui était admis jusqu'ici.  Le scénario est identique pour les glaces de l'Antarctique : la perte de banquise, dont le couvert glacé fond dix fois plus vite pendant l'été qu'il y a 600 ans, a été la plus rapide au cours des 50 dernières années. C'est ce que révèle une étude internationale publiée le 14 avril dans la revue Nature Geoscience, à laquelle ont participé deux chercheurs français, Jack Triest, du Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l'Environnement du CNRS de Grenoble et Françoise Vimeux, climatologue, de l'Institut de Recherche pour le Développement, Laboratoire HydroSciences Montpellier.

    antarctique james ross.jpgLa fonte s'intensifie depuis la moitié du 20ème siècle

    Les températures ont régulièrement augmenté depuis des centaines d'années mais la fonte ne s'est intensifiée que vers la moitié du 20ème siècle, affirme l'étude, basée sur les travaux de  chercheurs qui ont foré à 364 mètres de profondeur sur l'île de James Ross dans le nord de la calotte antarctique, afin de mesurer les températures il y a plusieurs centaines d'années. Les couches successives dans les échantillons carottés révèlent le mouvement de fonte et de regel des glaces.

    Une hausse des températures de 1,6° Celsius depuis les 600 dernières années

    "Nous avons établi que les conditions les plus froides sur la péninsule antarctique et la plus petite quantité de glace fondue ont prévalu il y a 600 ans", explique Nerilie Abram, de la British Antarctic Survey de Cambridge (Grande-Bretagne).

    "A cette époque, les températures se situaient autour de 1,6° Celsius au-dessous des températures enregistrées à la fin du 20ème siècle et la quantité de neige tombée chaque année ayant fondu puis regelé était de 0,5%. Aujourd'hui, la quantité de neige tombée fondant chaque année est dix fois plus importante", précise-t-elle.

    L'impact de la fonte de l'Antarctique sur la hausse du niveau des océans

    Ces travaux récents confortent les résultats d'une autre étude scientifique, publiée en octobre 2012 dans la revue Nature. Les chercheurs, qui utilisaient des satellites pour mesurer le poids de l’Antarctique, avaient conclu à la fonte de près de 190 millions de tonnes de glace par jour sur le continent, avec une perte sèche de glace d’environ 69 milliards de tonnes par an. L'hypothèse d'une fonte totale de l’Antarctique pourrait entrainer une augmentation du niveau des mers de près de 59 mètres. L'étude montrait que, pour l'instant,  la fonte du continent ne contribuait qu’à une augmentation annuelle de 1 millimètre. Toutefois, Matt King, de l’université de Tasmanie, auteur de l'étude, prévenait : " La fonte s'est accélérée entre 2006 et 2010 dans plusieurs zones sensibles, il est ainsi possible que la montée des eaux s'accélère rapidement ".

    Pour les auteurs de l'étude publiée ces jours-ci : le réchauffement dans l'Antarctique a atteint un tel niveau que même de légères augmentations de température peuvent causer une forte accélération de la fonte.

    C'est un nouveau signal inquiétant pour la planète, car les banquises y jouent le rôle de thermostat du climat.

    Cathy Lafon

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  • Fukushima : mesures truquées de la radioactivité au Japon ?

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    Un jardin d'enfants le 3 août 2011 à Fukushima, à 60 km de la centrale nucléaire Photo archives AFP

    Au Japon, il n'y a pas que les fuites d'eau radioactives des piscines de la centrale de  Fukushima qui alimentent les polémiques. Le 8 mars dernier, le journal japonais "Friday", hebdomadaire d'information généraliste édité par Kodansha, publiait une enquête du journaliste Kirishima Shun, qui fait état d’un scandale qui agite la société japonaise et peu médiatisé jusqu'à présent : celui des mesures officielles de la radioactivité au Japon, qui seraient trafiquées.

    "Fushima, les mesures officielles de la radiation étaient divisées par deux"

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    L'enquête de "Friday"  (titre ci-contre), révèle que les bornes gouvernementales destinées à informer en continu la population de la radioactivité ambiante sont fausses. 

    "Le pays a toujours soutenu qu’à l’écart de la centrale, les taux de radiation de la région sont bas et leur influence sur le corps humain est faible. Ce qui lui permet de maintenir cette affirmation, c’est, entre autre, la présence des  « monitoring posts », appareils de mesure de radiation à écran installés par le ministère de la recherche juste après l’accident dans chaque zone de la région, affirme le journaliste. Les chiffres annoncés sur ces postes sont une sorte de certificat de vérité pour le pays."

    "Des mesures mensongères"

    compteur fukuhsima-e1365174307387.jpgPourtant, assure la revue, si l'on en croit un groupe de chercheurs et de médecins qui a effectué ses propres mesures à proximité de 117 postes sur les 570 placés dans la préfecture de Fukushima, "ces mesures se révèlent mensongères".  Le "Colloque sur le Problème de l’Irradiation Interne des Citadins et Scientifiques", a ainsi indiqué une faiblesse anormale des données numériques officielles. Un membre du colloque,  Yagasaki Katsuma, professeur émérite à l’Université des Ryukyu, explique dans "Friday" : "Entre août et octobre de l’année dernière, quand on tendait un de ces compteurs portables de haute précision utilisés par l’administration, entre autres, vers un poste, les mesures affichées par le compteur étaient très hautes, près du double de celles affichées publiquement. Une différence de 51% quand les alentours avaient été décontaminés, et de 56% quand ils ne l’avaient pas été. Avec une telle différence, impossible de prétendre qu’on était dans le domaine de la simple erreur. "

    Des radiations du double de celles indiquées par les postes officiels

    L'hebdomadaire"Friday" a effectué de son côté des mesures sur 23 emplacements et a constaté que les radiations étaient pour la plupart le double de celles indiquées par les postes, avec une différence de 56% en moyenne. Le journaliste a photographié les relevés (photos ci-dessus).

    Une succession d'anomalies thyroïdiennes

    Pour "Friday", cela expliquerait la succession d'anomalies thyroïdiennes à Fukushima et particulièrement chez  les enfants :  "sur 38.114 examens de la thyroïde chez les enfants dans la préfecture de Fukushima en 2011, 3 cancers déclarés, 7 cancers possibles", indiquait une autre revue, Gendai, le 4 avril dernier. Yoshida Kunihiro, président de l’association à but non lucratif Anshin-Anzen Project [Projet Confiance et Sécurité], qui s’occupe de collecter des informations sur les dégâts provoqués par l’accident de la centrale Daiichi, participait le 2 février dernier à une inspection thyroïdienne à Fukushima-ville. Interviewé par "Friday", il pointe du doigt ces anomalies infantiles : "Sur 80 personnes examinées, un adulte est en observation pour un possible cancer de la thyroïde, et des kystes ont été décelés chez 60% des autres personnes, enfants et adultes. Plus particulièrement chez les enfants qui font du sport dehors, et des garçons qui pratiquent le base-ball quotidiennement en avaient même plusieurs". 

    blog fukushima photo.jpegPour le Blog de Fukushima, qui a publié le 10 avril l'enquête de "Friday", ce problème de désinformation serait récurrent au Japon depuis la catastrophe de 2011 et semblerait être devenu la norme. Le blog avait déjà rapporté cette pratique sur le site nucléaire même de Fukushima Daiichi où les balises auraitent été entourées de murs pour faire baisser les taux.

    Y a-t-il eu manipulation des mesures, ou pas, à dessein, ou pas ? Quoiqu'il en soit, les chercheurs et médecins japonais tirent l'alarme concernant les cancers de la thyroïde, qui s'étendent au-delà de la préfecture de Fukushima. Selon le journal Gendai, les problèmes de thyroïde répertoriés dans différentes régions du Japon, en hausse importante depuis 2011, attesteraient qu’une grande partie du pays aurait été contaminée.

    Cathy Lafon

    LIRE L'ARTICLE DE "FRIDAY" EN ENTIER : cliquer ICI

    LE BLOG DE FUKUSHIMA : cliquer ICI