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200 artistes américains contre les gaz de schiste DR
"Casse pas ma mère, la Terre" : le combat du XXIème siècle
"Don't frack my mother", littéralement "ne fracture pas ma mère", est une chanson de Yoko Ono et de son fils, Sean Lennon, contre le processus d'extraction des gaz de schiste par la fracturation hydraulique (fracking en anglais) qui s'inscrit dans la lignée des grandes "protest songs" des années 60-70, chantées par Bob Dylan ou Joan Baez. "My mother", "ma mère", c'est bien sûr "ma mère, la Terre", notre planète, pour la protection de laquelle les artistes s'engagent aujourd'hui, après avoir lutté pour l'égalité des droits et pour la paix.
De "Gasland" à "La malédiction du gaz de schiste"
La fracturation hydraulique, autorisée aux Etats-Unis pour extraire les gaz des schistes où elle a occasionné de véritables ravages écologiques sans faire pour autant la preuve de sa rentabilité, est un procédé en débat dans un certain nombre de pays européens, dont la France où, pour l'instant, elle reste interdite. "Gasland", le premier film choc à dénoncer en 2010 les dégâts de l'extraction des gaz de schiste aux Etats-Unis, a été suivi en 2013 d'un nouveau documentaire, "La malédiction du gaz de schiste", où Lech Kowalski, documentariste, met à jour le fossé entre le discours des industriels et la réalité de cette exploitation énergétique , de la Pologne à la Pennsylvanie.
Plus de 200 artistes en luttecontre la fracturation hydraulique
Après le cinéma, le mouvement d'opposition américain à ce procédé jugé très dangereux pour l'environnement par les écologistes, a gagné la sphère artistique musicale qui s'oppose à son implantation dans l'Etat de New York. Mais "Casse pas ma mère, la Terre"n'est pas qu'une chanson adressée au gouverneur de New York, Andrew M. Cuomo. Il s'agit aussi d'un véritable mouvement américain de lutte environnementale dont Yoko Ono, la veuve de John Lennon l'ex-Beatles, est la porte-parole et qui a un site internet "Artists against fracking". Plus de 200 artistes américainssoutiennent ce combat écologico-artistique, de Lady Gaga à Tom Waits, en passant par Gwyneth Paltrow à Salman Rushdie, mais aussi Anne Hathaway, David Byrne, Darren Aronofsky.. : pas vraiment des personnages en quête de notoriété.
La chanson fait le buzz sur les réseaux sociaux américains. La voilà qui débarque en France...
Tout ce qui brille n'est pas d'or, on le sait bien. Souple et inoxydable, l'aluminium séduit par ses propriétés physiques mais fait peser des risques sur notre santé et l’environnement.
"Planète alu",le documentaire de Bet Ehgartner qui fait le point sur l’aluminium à travers une enquête implacable, a été diffusé sur Arte le 12 mars dernier, dans le cadre d'une soirée Théma, consacrée par la chaîne aux ravages insoupçonnés de la jolie feuille argentée, qu'on trouve dans toutes les cuisines occidentales et à laquelle on est accro. Rediffusé mercredi 20 mars, si on l'a encore raté, on peut le voir samedi 23 mars, à 11h 35. Ou le revoir, pourquoi pas ? Après le marché du week-end et avant d'emballer ses aliments dans du papier alu...
Un métal qui peut être dangereux pour la santé...
Avec "Planète alu", on plonge dans le cycle infernal de l’aluminium et des ravages causés par l’extraction de la bauxite aux résidus que les sels et dérivés de ce métal laissent dans notre corps. Ses propriétés (malléabilité, légèreté, inoxydabilité) en font un métal fascinant et précieux dans le secteur de l’architecture. Mais son utilisation dans les emballages, en chimie alimentaire, dans les produits de cosmétique et la pharmacopée pose problème. S'il n'y a pas consensus sur ce sujet au sein de la communauté scientifique, pas plus que sur les OGM ou les pesticides, des études ont prouvé que l’aluminium, ses composants, ses sels ou ses dérivés favorisaient l’apparition du cancer du sein, d’allergies, d’infections auto-immunes, voire de la maladie d’Alzheimer.
... et dont l'extraction provoque des dégâts environnementaux
Les meilleurs gisements de bauxite à partir duquel on fabrique l'aluminium se trouvent sous les tropiques, en Afrique de l’Ouest, en Australie, en Inde et en Jamaïque. Mais c’est à Porto Trombetas dans le nord du Brésil que se situe l’une des mines les plus rentables au monde, aux mains d’une multinationale. Pour l’exploiter, il faut abattre chaque année l’équivalent de 250 terrains de football de forêt humide primaire, essentielle à la biodiversité. Quant aux boues rouges liées à l’extraction, elles sont hautement toxiques, comme l’a montré la catastrophe écologique survenue en Hongrie en 2010.
Inquiétude au Wharf de la Salie, au sud du Bassin d'Arcachon (Gironde)
Dans la région, dans le Bassin d'Arcachon, le polychlorure d'aluminium, est utilisé comme floculant pour traiter les eaux usées des stations d'épuration de Biganos et de La Teste depuis 2007. Si la pollution n'est pas visible (photo ci-contre DR SIBA), les conséquences potentielles sur la santé humaine inquiètent les riverains duWharf de la Salie où se déversent les eaux usées traitées et les associations environnementales. René Capo, du Comité de Vigilance Biscarrosse-Collectif aquitain ,donne a contrario l'exemple de la station d'épuration réalisée en 2012 à Bordeaux, à Bacalan, pour traiter les eaux usées de 440.000 habitants, qui n'utilise pas le polychlorure d'aluminium comme floculant et pourra à terme, traiter 276.000 mètre cubes par jour d'eaux usées et d'eaux pluviales sans incidence nocive sur la Garonne.
Le toxicologue Chris Exley est professeur de chimie bioinorganique à l'Université de Keele au Royaume-Uni. Depuis 1984, il étudie les risques liés à l’aluminium.
"Quand l'aluminium nous empoisonne", de Virginie Belle, journaliste dans le domaine de la santé publique. Editions Max Milo, 2010. Page Facebook "Quand l'aluminium nous empoisonne"
A la veille du printemps, il ya une semaine, l'hiver faisait un retour en force dans le nord de la France Photo AFP
Il paraît que c'est aujourd'hui le printemps. Si cet hiver sans fin nous fait attendre avec encore plus d'impatience que les autres années ce rendez-vous avec Dame Nature, force est de reconnaitre qu'elle n'est pas vraiment souriante. Elle fait même carrément la gueule, Dame Nature : froid, pluie, vent... Malgré des éclaircies sur le front de l'Ouest, ce n'est pas encore aujourd'hui qu'on va boire le petit café en terrasse, en matant les filles en robes légères et les garçons en tee-shirt moulants. Non, Dame Nature n'a visiblement pas envie de chanter avec Claude François : "Viens à la maison, y a le printemps qui chante" ...
Et pourquoi Dame Nature boude-t-elle ? Avançons une hypothèse : et si elle supportait mal les désordres climatiques provoqués par le réchauffement de la Terre ? Avec pour conséquences l'accentuation des phénomènes métérologiques extrêmes et la multiplication des anomalies climatiques, y compris sous nos latitudes tempérées et plutôt clémentes ? C'est paradoxal, mais il peut faire aussi plus froid sur certains points du globe que la "normale saisonnière" parce que la planète se réchauffe.
Un réchauffement sans précédent depuis 11.000 ans
D'ici à la fin du siècle, les températures pulvériseront le maximum de l'époque géologique actuelle : et ça, Dame Nature, ça la dérange. Selon une étude publiée le 8 mars par la revue "Science" aux Etats-Unis, pour les prochaines décennies, la Terre est en passe de devenir plus chaude que lors des 11.300 dernières années. Y compris si l'on intègre les prévisions les plus optimistes de réduction d'émissions de dioxyde de carbone (CO2), responsables de l'élévation des températures. Et les dix dernières années que nous venons de vivre sont les plus chaudes depuis la fin de la dernière période glaciaire. C'est qu'on pu établir les scientifiques, en se fondant sur des analyses effectuées sur 73 sites autour du globe.
La Terre sera plus chaude en 2100 qu'à n'importe quel moment des 11.300 dernière années
Virtuellement, tous les modèles climatiques évalués par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) montrent que la Terre sera plus chaude d'ici la fin du siècle qu'à n'importe quel moment durant les 11.300 dernières années et ce, selon tous les scénarios plausibles d'émissions de gaz à effet de serre. "Nous savions déjà que la surface de la Terre est plus chaude aujourd'hui que pendant la plupart des deux mille dernières années; nous savons désormais que les températures sont aujourd'hui plus élevées que durant la plupart des 11.300 années passées... (période) qui correspond à l'essor de la civilisation humaine", relève dans "Science" Shaun Marcott, chercheur à l'Oregon State University (nord-ouest).
La température moyenne globale augmentera de 1,1 à 6,3 degrés Celsius d'ici 2100
L'histoire du climat montre qu'au cours des 5.000 dernières années la Terre s'est refroidie de 0,80 degré Celsius, jusqu'aux 100 dernières années qui ont vu la température moyenne monter de 0,80 degré, avec la plus forte hausse dans l'hémisphère nord où il y a plus d'étendues de terre et une plus grande concentration de populations. Selon les modèles climatiques, la température moyenne globale augmentera encore de 1,1 à 6,3 degrés Celsius d'ici 2100, en fonction de l'ampleur des émissions de CO2 provenant des activités humaines, indiquent ces chercheurs.
Un réchauffement qui va à l'encontre de la position de la Terre par rapport au soleil
La position de la Terre par rapport au Soleil, notamment son inclinaison, est le principal facteur naturel qui a affecté les températures au cours des 11.300 dernières années, expliquent les scientifiques. "Pendant la période la plus chaude du paléocène (les 11.000 dernières années), la Terre était dans une position qui rendait les étés plus chauds dans l'hémisphère nord", indique Shaun Marcott. "Avec le changement de cette orientation, les étés dans l'hémisphère nord se sont refroidis, et nous devrions encore être aujourd'hui dans cette longue période de refroidissement, ce qui n'est pas le cas", ajoute-t-il.
"Le vrai problème, c'est la vitesse du changement"
Pour ces scientifiques, le plus préoccupant, c'est que ce réchauffement sera nettement plus grand qu'à n'importe quelle période durant les 11.300 dernières années. Ce qui pose le défi de notre capacité d'adaptation et de de celles des espèces vivantes de notre écosystème, comme le souligne Michael Mann, climatologue américain, pour qui le véritable problème c'est la vitesse à laquelle s'effectue ce changement climatique.
Le défi de la réduction des émissions de CO2
Les décideurs politiques attendent impatiemment du Giec une aide pour prévoir les changements climatiques et s'y adapter. En France, le 13 mars dernier, le climatologue Jean Jouzel, membre du Giec et prix Nobel de la Pais 2007, (photo ci-contre) l'a rappelé devant la commission du développement durable de l'Assemblée nationale : on ne pourra pas tout prévoir. Et pour limiter la hausse du réchauffement du Globe à 2°C, seuil au-delà duquel le système climatique risque de s'emballer, il faut que les émissions de CO2 "commencent à décroitre d'ici à 2020" et qu'entre 2020 et 2050, "elles soient divisées par trois". "C'est un véritable défi sachant qu'elles augmentent actuellement à un rythme proche de 3% par an", et "nous sommes déjà dans une position telle que l'objectif 2020 risque fort de ne pas être atteint, avec un fossé de l'ordre de 15 à 20%", a-t-il dit.
En attendant le rapport du Giecen 2014
La première partie du rapport du Giec, qui confirmera l'étude américaine de "Science", sera officiellement approuvée et publiée en septembre 2013 à Stockholm. Les deux autres parties (sur l'adaptation au changement climatique et sur les solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre) seront adoptées au printemps 2014. La synthèse globale est attendue pour octobre 2014.
Il n'est pas sûr que cela suffise à redonner le sourire à Dame Nature. Et comme toutes les études scientifiques s'accordent à conclure que le réchauffement de ces 50 dernières années résulte bien des activités humaines et non de phénomènes naturels, pas sûr non plus qu'elle cesse de nous bouder...