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Sciences - Page 167

  • Energie : carburer aux algues, c'est possible !

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    Le jeudi 5 avril, Thomas Lasserre inaugurait les bassins d’expérimentation Salinalgue, à Gruissan. Salinalgue, c’est la production de micro-algues pour une valorisation en bioénergies et bioproduits. Photo DR

    Dans le Midi, le carburant d'algues fait ses premiers pas en France. Niché dans les salins au bord de la Méditerranée, l'endroit évoque une paillote dont les propriétaires mettraient un soin particulier à ne jamais laver l'eau de la piscine... Ce  n'est pas l'endroit rêvé pour se baigner, mais c'est peut-être un futur paradis où vivre, peinard, un bout de la transition énergétique...

    Nouvel "or vert"

    A Gruissan (Aude) près de Narbonne, dans de grands bassins en bâche plastique, on cultive ce que beaucoup considèrent comme le carburant de demain: les micro-algues, le nouvel "or vert". "L'objectif, c'est de produire chaque année l'équivalent de 10 tonnes de pétrole par hectare de bassin", a expliqué à l'AFP Thomas Lasserre, responsable du pôle bioénergies de La Compagnie du Vent et de Salinalgue, un projet du Pole mer PACA mené par la Compagnie du Vent (GDF Suez) et auquel participe aussi Air Liquide.

    micro algues bassin gruissan.jpgDes algues gloutonnes de CO2

    Les premiers bassins à ciel ouvert (d'une taille encore modeste de 1.000 mètres carrés) ont été inaugurés au printemps 2012, et la première campagne d'essais a eu lieu l'été qui a suivi. Cette année et en 2014, Salinalgue devrait multiplier sa taille par plus de 50 sur les terrains des Salins du Midi. Comme la "Dunaliella Salina" utilisée ici - une micro-algue locale adaptée à l'eau très salée et donc peu susceptible d'être envahie par d'autres organismes - les algues ont l'avantage de se nourrir en masse de CO2, le principal responsable du réchauffement climatique. Ce qui permet d'envisager de connecter les cultures à des industries polluantes situées à proximité : la perfection écologique de A jusqu'à Z.

    micro algues carburant.jpgL'huile des algues est transformée en gaz

    Transvasées dans des réservoirs de plus en plus grands, jusqu'au grand bassin final, les algues invisibles à l'oeil nu (8 microns de diamètre) font l'objet d'une récolte chaque mois. L'huile - qui sert de carburant liquide - est alors extraite, le reste de la masse végétale pouvant être transformé en gaz. Alors que les biocarburants de première génération sont dans le viseur de Bruxelles et des écologistes pour leur responsabilité supposée dans la déforestation et l'envol des prix des céréales et des huiles, la piste des micro-algues suscite beaucoup d'espoir : elles affichent en effet un rendement jusqu'à dix fois supérieur à celui des agro-carburants traditionnels et ont l'avantage d'être à la fois faciles à cultiver, de nécessiter moins d'espace au sol et d'avoir une croissance rapide. Les micro-algues n'empiète dont pas  les terres arables et peuvent s'installer sur des friches agro-industrielles en perte d'activité.

    Fermentalg, en Gironde

    En France, des PME dynamiques comme Fermentalg, en Gironde, Algosource Technologies, en Loire-Atlantique, ou la réunionnaise Bioalgostral ont investi le créneau. Mais ce sont les marchés de niche, comme l'aquaculture, les cosmétiques ou les colorants alimentaires qui devraient être les premiers à se développer. Pour le carburant issu des algues, on n'en est pas encore à 1€ du litre de carburant, c'est certain. On est plutôt autour de 5 à 10 €. Il y a aussi la question de l'énergie consommée pour récolter. Ce n'est pas encore demain qu'on roulera aux algues, mais pour les scientifiques, cela finira par arriver.

    Si les Etats-Unis ont pris de l'avance et que des milliards ont déjà été investis dans le monde, le concept des micro-algues en est encore à ses prémices. Et le modèle environnemental et économique reste encore à confirmer.Encore disparate, la filière cherche actuellement à s'organiser, avec un "institut d'excellence" baptisé GreenStars, près de Montpellier, pour chapeauter les différents projets et laboratoires de recherche à travers la France. Ce pôle de compétitivité public-privé est soutenu par les poids-lourds du secteur des énergie, comme Total, EADS, Suez Environnement, Veolia, Sofiprotéol ou encore PSA.

    Cathy Lafon

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    • Les micro-algues, carburant vert : comment ça marche ?

    Les micro-algues représentent une matière première renouvelable et abondante dont la croissance est rapide. Leur culture a besoin de lumière et de CO2 (produit par les industries). Leur récolte est valorisée dans des bio-raffineries d’où sont extraits les bioénergies : le biodiesel, le biométhane, et les bioproduits : des molécules à haute valeur ajoutée et des protéines pour l’alimentation aquacole.

  • C'est parti pour le Tour de France... de la biodiversité, avec le Muséum d'histoire naturelle !

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    Pour son centième anniversaire, le Tour de France se décline en mode "biodiversité" Photo DR

    Le Tour de France a 100 ans ! Pour célébrer cet anniversaire exceptionnel, le Muséum national d’Histoire naturelle a eu la bonne idée de s’associer à France Télévisions et au Tour de France pour promouvoir la biodiversité à chaque étape, du 29 juin au 21 juillet.

    cyclisme,tour de france,muséum d'histoire naturelle,audiovisuel,télévisionUn pays tout entier qui communie autour de ses plus beaux paysages

    On a tous quelque chose en nous du Tour de France : le Tour, c'est comme on l'aime et comme on veut. Certains prennent chaque année leurs vacances en fonction du trajet de la grande boucle, d'autres ne ratent jamais telle étape de montagne mythique, d'autres encore y ont rencontré l'homme (ou la femme) de leur vie ou collectionnent les objets souvenirs de la "caravane"...

    Le Tour : patrimoine national

    Si vous restez hermétiques à la souffrance des pelotons à l'assaut des cols, ou si vous rigolez des cyclistes en leur reprochant d'être "tous dopés", c'est que vous n'avez jamais posé les fesses sur une selle de vélo. Et si vous trouvez le Tour "ringard", c'est que vous n'avez vraiment rien compris à une épreuve sportive reine, qui occupe la première place dans le coeur des Français depuis 1903, bien avant l'arrivée de la télé dans nos foyers. Il faut s'y faire : comme son nom l'indique, le Tour de France, c'est avant tout un pays tout entier qui se retrouve chaque année dans une communion estivale et rituelle autour de ses plus beaux paysages...  Autrement dit, le Tour de France, c'est comme le fromage : il fait partie de notre "patrimoine national".

    flamant rose.jpg21 focus sur le patrimoine naturel de nos régions

    Voilà pourquoi le Muséum d'Histoire naturelle a trouvé tout "naturel" de proposer à France 2 et au Tour de France, une collaboration toute particulière pour une course cycliste qui reste l’un des programmes télévisés les plus appréciés par les téléspectateurs, tant pour son défi sportif que pour l’attachante mise en valeur des paysages traversés par les cycliste. Le résultat : pour chaque étape du Tour, un focus télévisé sur une des espèces animales ou végétales emblématiques de nos régions.

    De la tortue d'Hermann en Corse à l'algue des neiges de l'Alpes d'Huez

    A travers 21 spots d’une minute, beaux, courts et bien faits, c’est un programme ambitieux de sensibilisation et de protection des richesses naturelles de nos régions qui sera révélé au public à partir d'aujourd'hui.  Dès la prise d’antenne sur France 2 ou France 3, une espèce animale ou végétale caractéristique sera chaque jour ainsi mise à l’honneur : la tortue d’Hermann à Bastia, espèce vulnérable sur la liste rouge nationale ; le Flamant rose (photo ci-jointe) à Aix-en-Provence, espèce en danger sur la liste rouge nationale ; le Phoque Veau-Marin au Mont Saint-Michel, espèce quasi-menacée ; l’algue des neiges de l’Alpe d’Huez et bien d’autres encore...

    Dix engagements pour la biodiversité

    Enfin, toujours à l’occasion de ce Tour de France, le Muséum national d’Histoire naturelle lance une charte originale de dix engagements en faveur de la biodiversité. Sur le parcours et durant les décrochages sur France Télévisions, on retrouvera ces dix messages de sensibilisation sur le respect des espaces naturels, de sa faune, de sa flore et des bonnes pratiques vis-à-vis de son environnement. Merci le Tour ! Et aussi, bien sûr, le Muséum...

    A vos télés !

    Cathy Lafon

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    A SAVOIR

    • Cette année, c'est aussi l'anniversaire de l'Inventaire National du Patrimoine Naturel, qui fête ses 10 ans

    Depuis 2003, la volonté de valorisation du patrimoine naturel en France (y compris dans les territoires d’outre-mer) a permis à l’Inventaire National du Patrimoine Naturel d’assurer ses missions primordiales avec succès : mise en œuvre d’une banque nationale de référence sur la biodiversité, diffusion des données des grands programmes nationaux (espaces protégés, Natura 2000, Conservatoires Botaniques Nationaux…), mise à disposition de contenus validés (bases de données, iconographies), publication de synthèses sur l’évolution de la biodiversité et de la géodiversité…

  • Pesticides : trois viticulteurs girondins renoncent aux épandages aériens

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    Epandage aérien dans les vignes Photo archives DR

    Alors qu'une étude de l'Inserm a récemment confirmé la nocivité des pesticides sur la santé humaine et malgré l'interdiction en France des épandages aériens de produits phytosanitaires, la Préfecture de la Gironde venait d'accorder, lundi 27 juin, des dérogations à trois viticulteurs girondins. A titre exceptionnel, pour une période qui courait jusqu'au 28 juin. Ces derniers y ont renoncé : on ne peut que s'en féliciter.

    viticulture,pesticides,epandage aérien,loiLes pesticides responsables de cancers et de maladies neurologiques

    Les résultats d'un important rapport d'expertise collective de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), menée sur l'ensemble des connaissances internationales actuelles concernant les expositions professionnelles et les expositions précoces (fœtus et jeunes enfants) a conclu en effet, le 13 juin dernier, aux dangers pour la santé humaine des phytosanitaires. Parmi les premières victimes en France, les agriculteurs, au premier rang desquels les travailleurs de la vigne, tout particulièrement exposés et très concernés dans la région en Charente et dans le Bordelais. C'est ce qu'a montré l'étude APAChe : Analyse de Pesticides Agricoles dans les CHEveux, publiée en février dernier et menée en collaboration avec Marie-Lys Bibeyran, la soeur d'un salarié viticole en Médoc (photo ci-dessus) décédé d'un cancer en 2009 . La vigne à elle seule, utilise 20% des pesticides consommés en France !

    vigne grappe.jpgDes dérogations légales...

    Motif des dérogations pour ces épandages aériens : les conditions météo particulièrement défavorables, avec des pluies abondantes qui éprouvent la vigne et le risque de développement du mildiou et de l'oïdium. Les chateaux concernés : Grand Corbin d'Espagne, à Saint-Emilion, le château Ripeau sur la même commune et enfin, le domaine de Chevalier à Léognan. Pour aussi regrettables soient-elles d'un point de vue écologique et sanitaire, ces dérogations sont parfaitement légales, le législateur en interdisant l'épandage aérien les a en effet prévues, "dès lors que les circonstances et l'urgence le justifient".

    ... mais paradoxales

    On est cependant en droit de s'étonner du paradoxe d'une loi qui autorise en même temps qu'elle interdit. Car alors, pourquoi interdire ? Et de regretter que la santé de la vigne et des raisins puisse passer (même exceptionnellement) avant celle des hommes qui y travaillent et/ou qui boiront le vin ainsi produit. En remarquant aussi que, s'il s'agit de sauver une économie en péril, les producteurs de vins bio, issus d'une viticulture aux méthodes durables comme la biodynamie qui n'utilise aucun produit phytosanitaire, souffrent tout autant des mêmes conditions météo... et sont soumis au même péril économique. Auront-ils droit à une mesure de soutien "exceptionnelle" et "naturelle", et si oui, laquelle ?

    Les écolos vent-debout

    Les élus écologistes d'Aquitaine sont montés dès hier au créneau, rappelant dans un communiqué que, selon l’article 10 de l’Arrêté du 31 mai 2011 relatif aux conditions d'épandage des produits mentionnés à l'article L. 253-1 du code rural et de la pêche maritime par voie aérienne," le donneur d'ordre  doit porter au préalable à la connaissance du public la réalisation d'un épandage aérien au plus tard 48 heures avant le traitement, et notamment demander l'affichage en mairie de ces informations".  En soulignant qu'une mission commune d'information du Sénat sur les pesticides et leur impact sur la santé, impliquant des sénateurs représentant tous les groupes politiques avait  rendu un avis le 10 octobre dernier recommandant de "mettre fin aux dérogations à l'interdiction d'épandage aérien des pesticides".

    viticulture,pesticides,epandage aérien,loiLes trois châteaux ont annoncé avoir renoncé à ce traitement pour leurs vignes

    Ces trois châteaux autorisés de façon dérogatoire à faire de l'épandage par hélicoptère jusqu'au 28 juin inclus ont indiqué dès hier matin qu'ils n'utiliseraient finalement pas la voie aérienne pour traiter leurs vignes. Au domaine de Chevalier, on a indiqué que l’autorisation n'est pas encore officiellement parvenue et qu'elle entraîne une obligation d'affichage pendant quarante huit heures à la mairie avant de pouvoir effectuer ces épandages. Ce qui serait trop tard pour empêcher le développement des maladies. A Grand Corbin Despagne et à Ripeau c'est l'annonce d'une météo plus clémente qui a conduit à envisager d'autres solutions.  On les en remercie en espérant pour eux que les conditions climatiques deviennent plus favorables.

    Que des dérogations pour des épandages aériens soient accordées une dizaine de jours après la publication de l'Inserm dans une zone agricole et viticole aussi sensible que la Gironde, aurait été pour le moins choquant. Que les châteaux concernés aient renoncé à y recourir est une bonne chose pour la santé et la qualité de l'environnement. Cela ne résout cependant pas la question d'une loi qui se contredit elle-même.

    Cathy Lafon

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