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Sciences - Page 132

  • Le "7ème continent" de plastique existe bel et bien. Et il est en expansion

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    Patrick Deixonne, initiateur d’une expédition scientifique française vers le « continent de plastique » dans l’Atlantique Nord , photographié le 13 avril 2012 à Cayenne Archives AFP

    Après trois semaines d'expédition dans l'Atlantique Nord, les scientifiques français de l'expédition "7ème continent", de retour d'un voyage d'étude dans l'Atlantique Nord, ont présenté en juin dernier un premier bilan sur la pollution invisible des océans.

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    "Le 7ème continent"

    Des millions de tonnes de déchets venus des côtes et des fleuves flottent dans les cinq principaux gyres répartis dans tous les océans (carte ci-contre), la force centripète aspirant lentement les détritus vers le centre. Ces zones ressemblent davantage à une "soupe" qu’à une surface tangible, mais vu l'importance de leur taille, et afin de marquer les esprits du public en le sensibilisant à la question de la pollution des océans, on leur a donné le nom évocateur de "7ème continent". 

    L'expédition de Patrick Deixonne

    Patrick Deixonne, 49 ans,a lancé le projet de l'expédition "7ème continent" après avoir découvert l'ampleur de la pollution des océans par les ordures rejetés par les hommes, lors d'une course en solitaire en aviron en 2009. En 2013, dans le Pacifique, une première expédition avait mis à jour l'existence de ce fameux "7e continent". Cette année, le 5 mai 2014, les explorateurs des mers sont repartis pour une nouvelle expédition de trois semaines, toujours à l'assaut du  fameux "continent de plastique", mais cette fois-ci dans l’Atlantique Nord,  à bord d'un catamaran de 18 mètres, parti de la Martinique. Avec des objectifs scientifiques bien plus élaborés qu'en 2013: cette année, l'expédition bénéficiait du concours du centre français d’analyses et de prévisions océaniques Mercator Océan.

    Deux fois la France

    "On est tombé sur des zones à fortes concentrations de microparticules de plastique", a expliqué à l’AFP Patrick Deixonne, au retour de l’expédition. De tout petits morceaux désagrégés de plastique en quantité tellement importante "qu’on pouvait les ramasser à la main" et une superficie de pollution pouvant représenter "deux fois la France".

    pollution,océan,mer,plastique,7ème continentDeux sortes de déchets

    "Il y a deux sortes de déchets", a-t-il expliqué. D'abord les macro-déchets (bouteilles, bidons, etc…) qui flottent sur l’eau à l’approche du gyre, un gigantesque tourbillon formé d’un ensemble de courants marins. "Ce sont des déchets éparpillés, mais si on prenait le temps de les ramasser, on remplirait le bateau en une journée". Les matières plastiques y sont photodégradées en pièces et particules de plus en plus petites, et les molécules individuelles ne sont que très lentement métabolisées par les êtres vivants. Des éléments de cette "soupe" ont atterri sur nos plages cet hiver, suite aux tempêtes hors norme qui sont secoué sans discontinuer l'océan Atlantique du mois de décembre au mois de mars, comme sur la plage du Porge, en Gironde (photo ci-dessus). Ils atterrissent notamment dans l'estomac des animaux sans qu'ils s'en rendent compte et polluent durablement l'écosystème marin. C'est "la partie immergée de l’iceberg" de la pollution des océans par les plastiques, ces microparticules, dont la taille peut aller de celle d’un ongle à celle de nano-particules seulement visibles au microscope. Pour les mettre en évidence et les analyser, on les capture à l’aide d’un filet spécial pour en mesurer la concentration dans l’eau.

    Analyses en laboratoire

    Alexandra Ter Halle, chargée de recherche au CNRS, qui faisait partie de l’équipe de neuf personnes à bord du catamaran, a collecté des échantillons de plastique et d’eau de mer, ainsi que des algues, afin de les analyser. Chimiste, la scientifique va s’intéresser notamment à la capacité qu’ont les plastiques d’accumuler des composés comme des polluants organiques persistants ou des métaux lourds. L’objectif de ses analyses sera de déterminer "dans quelle mesure ils ont transporté et relargué ces polluants dans l’environnement marin". De leur côté, des biologistes analyseront les organismes microscopiques qui se développent aussi sur ces plastiques et "qui ne sont pas du tout naturels au milieu marin". L’analyse génétique de ces communautés microbiennes permettra d’évaluer leur impact sur le milieu marin. Des analyses pointues qui vont prendre du temps.

    Une zone particulièrement polluée

    "On a rencontré une zone particulièrement polluée, avec des concentrations importantes de ces particules de plastique, ça c’est le premier témoignage que je peux faire", a souligné la chimiste. Les scientifiques vont également s’efforcer, grâce à la collaboration des agences spatiales française (CNES) et européenne (ESA), d’évaluer précisément la superficie de cette pollution."On parle de deux fois la France, mais ce sont des chiffres informels. On espère aussi répondre à cette question", a indiqué Patrick Deixonne.

    L'équipe du "7ème continent" prévoit de repartir l'an prochain, en 2015, à la rencontre du gyre de l’Atlantique Sud. Alexandra Ter Halle compte bien être du voyage.

    Cathy Lafon

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  • Climat : mai 2014 bat un nouveau record planétaire de chaleur

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    Record de chaleur battu en mars 2014 à Paris. AFP

     Nouveau record battu par le thermomètre planétaire ! Le mois de mai 2014 a en effet été le plus chaud dans le monde depuis le début des relevés de températures en 1880, a révélé lundi l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA). Un signe de plus que le climat terrestre ne cesse de se réchauffer.

    +0,74°C

    Les données scientifiques indiquent que la température moyenne à la surface du sol et des océans a atteint 15,54°C en mai, soit 0,74°C au-dessus de la moyenne de 14,8°C du XXe siècle. Ce fut également le 39e mois de mai consécutif et le 351e mois d’affilée que la température de la planète a été au-dessus de la moyenne du XXe siècle, a précisé la NOAA qui a pointé de nombreuses anomalies climatiques.

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    Les indices météorologiques pointant vers un réchauffement de la planète s’accumulent depuis quelques années. Les données scientifiques à ce sujet sont de plus en plus nombreuses et de moins en moins contestables. L’Organisation météorologique mondiale (OMM) notait ce printemps que l’année 2013 « se classe au sixième rang, ex aequo avec 2007, des années les plus chaudes jamais enregistrées, confirmant la tendance au réchauffement observée sur le long terme ». La température moyenne à la surface du globe, terres émergées et océans confondus, a été de 14,5 °C en 2013, soit 0,50 °C de plus que la normale calculée pour la période 1961-1990 et 0,03 °C de plus que la moyenne de la décennie 2001-2010, selon l’OMM.

    Chaleur historique en France

    Même scénario dans l'Hexagone qui a connu un premier semestre 2014 "remarquablement chaud", le deuxième plus chaud depuis 1900, après 2007, a annoncé jeudi Météo-France. Lors de la première moitié de l'année, la température moyenne a été supérieure de 1,4 °C à la moyenne de référence 1981-2010, contre 1,8 °C en 2007, souligne l'organisme, qui précise toutefois que "ces températures remarquables en France ne présagent en rien celles du second semestre", à la différence de l'OMM et de la NOAA qui tablent sur la poursuite de la hausse des températures, une tendance de fond en raison notamment du réchauffement des océans.

    Pas de pause pour le réchauffement climatique

    Le XXIe siècle compte déjà 13 des 14 années les plus chaudes jamais observées et « chacune des trois dernières décennies s’est révélée plus chaude que la précédente, la décennie 2001-2010 battant tous les records », notait le rapport de l’organe de l’ONU. « Le réchauffement du climat ne marque aucune pause », avait alors insisté le secrétaire général de l’OMM, Michel Jarraud. Le réchauffement des océans, par exemple, « s’est accéléré et atteint de plus grandes profondeurs ».

    Le pire est à venir

    Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) est formel: les changements climatiques font déjà sentir leurs effets, mais le pire est à venir.  Selon les travaux du GIEC. l'aggravation des événements météorologiques extrêmes, avec le déclin de la survie des espèces animales et végétales, des rendements agricoles modifiés, l'évolution des maladies et les déplacements de population sont autant de conséquences à venir du changement climatique, de nature à déstabiliser la majorité des équilibres actuels et à venir perturber les conditions de la vie humaine et animale sur terre.

    Réduire les gaz à effet de serre

    Pour éviter la tragédie climatique que la science nous annonce, une seule solution: réduire radicalement les émissions de gaz à effet de serre, voire même viser leur quasi-élimination avant la fin du siècle, selon le GIEC. Un tel virage passe par une révolution dans notre façon de produire et de consommer l’énergie. Et celle-ci devra être lancée d’ici moins de 15 ans.  D'où l'importance de réussir la transition énergétique attendue en France, lancée notamment en Europe par l'Allemagne. L’objectif de la communauté internationale est de parvenir, lors de la Conférence des Nations unies sur le climat qui se tiendra en 2015 à Paris, à un accord mondial et contraignant permettant de contenir le réchauffement à 2°C d’ici 2100. Au-delà de ce seuil, les scientifiques estiment que des conséquences dramatiques seront inévitables. Un tel scénario déclencherait des « changements cataclysmiques », selon la Banque mondiale qui a déjà lancé un ultimatum en ce sens. 

    el nino 2010.jpg"Le monde doit se préparer à un nouvel épisode El Niño"

    El Niño qui pointe son nez en rajoute une couche. La probabilité que survienne pour la fin de l'année un nouvel épisode météo de ce phénomène qui rime avec sécheresses et inondations, a grimpé à 80%, selon  l'Organisation météorologique mondiale qui a lancé l'alerte le 26 juin. Ce grave phénomène, qui se manifeste par une hausse de la température de l'Océan Pacifique et des perturbations météo majeures, surgit "tous les 2 à 7 ans". Le dernier épisode en date remonte à 2009-2010 (ci-dessus, les désastres causés par El Niño en 2010 en Californie). La facture est à chaque fois plus lourde. Les victimes humaines se comptent en effet par milliers, les dégâts économiques en dizaine de milliards de dollars sans compter les pertes écologiques sur des territoires entiers. El Niño qui pourrait causer en fin d'année, à partir du mois d'octobre,  des catastrophes climatiques majeures.

    L'évolution climatique actuelle place la Terre sur un réchauffement de 4°C à 5°C au cours du présent siècle. De plus en plus de scientifiques estiment que l’objectif du 2°C est déjà hors d’atteinte.

    Cathy Lafon avec l'AFP

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  • C'est reparti pour le Tour de France de la biodiversité !

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    Le deuxième Tour de France de la biodiversité s'élance ce samedi en Grande-Bretagne. A vos télés ! DR

    tour de france,biodiversitéAprès le succès de la première édition du « tour de France de la Biodiversité », le Tour de France, France Télévisions et le Muséum national d’Histoire naturelle s’associent de nouveau en 2014 pour sensibiliser les téléspectateurs à la richesse de leur patrimoine naturel. Avec l'ancien champion cycliste  Bernard Hinault comme ambassadeur (photo ci-contre).

    Comment ça marche ?

    Côté télé, pas d'effort particulier à accomplir pour les amateurs du Tour. Tous les jours, à la prise d’antenne de chaque étape sur France 2 ou France 3, un spot ludique et informatif présentera une espèce animale ou végétale de la région traversée par les cyclistes. Une formule simple pour donner des clés au public pour mieux comprendre la nature afin de mieux la protéger.

    Un ambassadeur : Bernard Hinault, le « Blaireau » du peloton

    tour de france,biodiversitéSolidaire de cette initiative, Bernard Hinault, surnommé "le Blaireau", quintuple vainqueur du Tour de France signera aux côtés de Thomas Grenon, directeur général du Muséum, de Christian Prudhomme, directeur du Tour de France, et de Daniel Bilalian, directeur général adjoint de France Télévisions en charge des sports, une « charte de bonne conduite » qui sera proposée aux spectateurs du Tour (photo ci-contre). Il deviendra ainsi l’ambassadeur du tour de France de la Biodiversité en aidant le Muséum à rappeler les principes promus par la charte et à sensibiliser le public sur la fragilité d’un patrimoine naturel français unique.

     La charte : 10 actions citoyennes en faveur de la nature

    En parallèle des spots télévisés, le tour de France de la Biodiversité invite en effet aussi le public, présent sur les bords des routes, à participer à l’initiative en s’engageant à respecter 10 actions simples qui contribueront à minimiser la dégradation de leur environnement…. On imagine en effet les innombrables conséquences involontaires sur l’environnement de milliers de personnes qui piétinent les bas côtés des routes, en montagne comme en plaine.

    tour de france,biodiversité21 spots

    Un spot de 1’30 sera diffusé chaque jour d’étape sur France 2 ou France 3 au début de la retransmission de chaque étape. Ces films, à la fois instructifs et ludiques permettront aux téléspectateurs de découvrir avec quelques anecdotes étonnantes en prime, la diversité de ce patrimoine insoupçonné « en bas de chez eux ». En clin d’œil au surnom de Bernard Hinault, le Muséum consacre d’ailleurs son premier spot, diffusé le 5 juillet, au blaireau, animal considéré comme un véritable bâtisseur mais aussi, selon les pays, symbole de sagesse, de noblesse ou de courage.

    tour de france,biodiversitéOn découvrira aussi les « écureuilloducs », ces passerelles installées au-dessus des routes en Grande-Bretagne, destinées à protéger l’écureuil roux, menacé par l’urbanisation, lors de la deuxième étape du Tour, York-Sheffield, en Angleterre. Dans la région, lors de la 18ème étape,  Pau-Hautacam - on découvrira la Soldanelle des Alpes (Soldanella alpina), jolie fleur de montagne,lors de la 19ème, Maubourguet Pays Du Val D’Adour- Bergeracl'Orchis de mai (Dactylorhiza majalis), une plante de la famille des orchidées. Enfin, en Dordogne, 20ème étape du Tour, de Bergerac à Périgueux,  on fera connaissance avec le Campagnol des champs (Microtus arvalis)...

    Cathy Lafon

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