Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Sciences - Page 136

  • Brésil : des moustiques OGM contre la dengue

    ogm,démoustication,lutte,maladie,virus,dengue,chikungunya

    Le moustique Aedes aegypti, vecteur de la maladie de la dengue. DR

    Top départ ce jeudi 12 juin pour la 20ème Coupe du monde de football,accueillie par le Brésil. Au pays du football roi, le ciel est loin d'être serein. Outre le mécontentement social et les manifestations incessantes contre les dépenses somptuaires consenties par l'Etat pour l'organisation du Mondial, le vrombissement des moustiques inquiète les Brésiliens.

    La pandémie de la dengue

    Victime d'une grave épidémie de dengue, maladie véhiculée par le moustique Aedes aegypti - le cousin du  fameux "moustique tigre" (Aedes albopictus) qui a une fâcheuse tendance à envahir nos contrées occidentales - le Brésil a décidé d'autoriser la dissémination d’un moustique transgénique stérile, capable, selon les scientifiques, de lutter contre le fléau de la maladie et d'éviter par la même occasion qu'il ne se propage en Europe. De nombreux touristes amateurs de football risquent en effet rapporter de leur voyage au Brésil un cadeau souvenir indésirable : un moustique vecteur de la dengue.


    Aedes Aegypti, le moustique en action par Gentside

    Pour contrer la dengue, une seule solution: éliminer le moustique qui la propage

    La dengue, une maladie qui peut s'avérer mortelle, infecte plus de 50 millions de personnes chaque année dans le monde et le Brésil est concerné au premier chef, avec plus de 1,4 million de cas confirmés et 545 morts l'an dernier contre 120.000 cas en 2008, selon les chiffres de l'Organisation panaméricaine de la santé. En plein Mondial de football, une telle pandémie inquiète naturellement les autorités, car aucun traitement spécifique n'existe pour lutter contre la dengue qui n'a pas non plus de vaccin. Le seul moyen de s’en protéger est d'éliminer celui qui propage la maladie, son vecteur, le moustique Aedes aegypti. D'où les préventions environnementales, telles l'élimination des eaux stagnantes et la pulvérisation de pesticides insecticides, comme la France en expérimente désormais pour contrer l'invasion du moustique-tigre.  Avec les risques pour la santé humaine qu'ils peuvent présenter et les phénomènes de résistance que développent les moustiques. Que faire alors ?

    ogm,démoustication,lutte,maladie,virus,dengue,chikungunyaUn moustique OGM  contre la dengue, comment ça marche ?

    Dans la famille des moustiques, celui qui pique, c'est, devinez qui, la femelle. Pour la bonne cause : elle prend ainsi ses repas protéinés de sang qui lui permettent d’assurer le développement de ses oeufs avant chaque ponte, qui a lieu tous les trois à quatre jours.  C'est donc elle qui transmet les maladies. Aussi, pour limiter le risque de transmission du virus, l’entreprise britannique Oxitec a-t-elle eu l'idée d'agir sur le génome de moustiques mâles afin de modifier leur métabolisme. Les mâles OGM ont ainsi reçu un gène les rendant dépendant à un antibiotique, la tétracycline. Le nom de code de cette lignée de moustiques génétiquement modifiées est OX513A.En l'absence de cette substance, les moustiques sont incapables de survivre. Si on relâche ces insectes dans la nature pour qu'ils s'accouplent avec des femelles, ils donneront naissance à des larves qui n'atteindront pas l'âge adulte et ne pourront donc jamais piquer l'homme. On pourra ainsi réduire les populations des moustiques.

    Pas d'étude indépendante

    Si Oxitec était en attente, début mai, d'un feu vert pour commercialiser son moustique anti-dengue, des essais ont déjà eu lieu en Malaisie, dans les îles Caïman et dans plusieurs villes du Brésil depuis 2011, notamment à Juazeiro dans l’État de Bahia (nord-est du pays). 17 millions de moustiques mâles y ont été relâchés en deux ans, selon un reportage vidéo de "France 24".  Le ministère de la Santé brésilien, comme les sociétés Oxitec et Moscamed, qui produit le moustique OGM sont unanimes: les lâchers de moustiques mâles génétiquement modifiés réduisent drastiquement – de 79% à 90% – la population de moustiques sauvages au bout de six mois. Le hic, c'est qu'aucune étude indépendante n'a été effectuée, comme le rappelle l’association Inf’OGM.

    night pearl.jpgInnocuité pour l'homme ? Ou pas ?

    Lâcher dans la nature par millions les premiers êtres vivants OGM, ne peut que suscite la vive inquiétude et l'opposition des ONG écolos. Inf'OGM rappelle que d’autres animaux génétiquement modifiés ont déjà été autorisés commercialement, mais en milieu confiné : des poissons transgéniques fluo, nommés Glofish et Night Pearl (photo ci-contre) destinés à un usage décoratif en aquarium. Les insectes sont la base de la chaîne alimentaire du monde vivant. Quelles conséquences alors sur la biodiversité et à terme, la santé humaine ? Aucune, répond Oxitec. Comme ce sont les mâles transgéniques qui sont lâchés dans la nature et qu'ils ne piquent pas, la société argue que les moustiques OGM n'ont pas de contact direct avec les êtres humains. L'innocuité pour l'homme des moustiques transgéniques? C'est un point sur lequel les écologistes ne sont pas du tout d'accord. "Il n'existe aucun test de toxicité public qui prouve qu'être piqué ou avaler un moustique génétiquement modifié est sans danger pour les humains, les animaux domestiques ou sauvages", relève l'ONG anglaise GeneWatch. Pour les écolos, un autre risque serait qu'une éventuelle extinction de l'espèce d'Aedes aegypti favorise la prolifération du moustique-tigre (Aedes Albopictus) également responsable de la propagation du chikungunya. Le remède serait pire que le mal.

    ogm,démoustication,lutte,maladie,virus,dengue,chikungunyaLa Commission brésilienne en charge des OGM a autorisé le 10 avril dernier la dissémination des moustiques OGM dans l’environnement. Toutefois, Ma Planète n'a pu vérifier si l’Agence nationale de surveillance sanitaire  du Brésil qui devait encore donner début mai son accord définitif, a finalement donné le feu vert à leur commercialisation.

    Seule certitude à ce  jour : Franck Ribéry, le joueur phare des Bleus, ne risque pas d'être piqué par les moustiques brésiliens. Le  joueur français a finalement dû déclarer forfait.

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI

  • Biodiversité : cette année, je participe à l'inventaire de la forêt !

    grand mars changeant.png

    En juin, on peut observer le papillon Grand mars changeant. Photo MNHN / Nicole Grau

    Après les oiseaux, les écureuils et les frelons asiatiques, le Muséum national d'Histoire naturelle vous  invite à participer à un nouvel inventaire participatif : celui de la biodiversité forestière, dans le cadre de l’ «Observatoire de la Biodiversité des Forêts» de Noé.

    22 inventaires participatifs

    Pas de répit pour les chercheurs des sciences participatives ! A vos chaussures de marche,  smartphones et/ou appareils photos, pour partir arpenter les forêts tout au long de l'année. Qu'il pleuve, qu'il neige, qu'il vente ou qu'il fasse un beau soleil, vous pouvez tous participer aux 22 inventaires participatifs de l’Observatoire de la Biodiversité des Forêts qui vont contribuer à nourrir l’Inventaire National du Patrimoine Naturel. Et il y a du boulot en perspective !

    foret landes.jpgLa forêt, c'est plus du tiers de la biodiversité de l'Hexagone

    L'Amazonie n'a pas l'apanage de la richesse de la biodiversité forestière. Aujourd’hui, on estime que les forêts françaises abritent plus du tiers de la biodiversité nationale. Le milieu forestier en France métropolitaine représente 30% de la superficie du territoire et plus du tiers du nombre total d’espèces présentes dans l’Hexagone. Cela correspond à plusieurs dizaines de milliers d’espèces, animales, végétales ou encore fongiques, de la canopée à l’humus du sol ! Ces espèces évoluent, migrent, disparaissent, prolifèrent… Inventorier toute cette biodiversité pour mieux la connaître et mettre à jour les données concernant les espèces forestières (présence, répartition, disparition, etc.) est un projet scientifique d'autant plus important qu'il est primordial pour leur préservation et leur conservation.

    salamandre tachetée.jpgPlans de conservation d'espèces menacées

    D'où le rôle non moins indispensable des inventaires participatifs qui, vous l'avez compris, vont constituer la base nationale de référence sur la biodiversité française. Pas besoin d'être soi-même scientifique : les observations du grand public sont validées par les scientifiques du Service du Patrimoine Naturel (MNHN), partenaire du programme.  A terme, les données recueillies permettront d’orienter et de mettre en place des plans de conservation en faveur des espèces menacées.

    Comment ça marche ?

    Tout le monde peut participer, de 7 à 77 ans (et au-delà). Il suffit d'avoir un appareil photo ou un smartphone. Sur le site internet CardObs du Muséum, on choisit, mois après mois, la ou les missions d'inventaire auxquelles on veut participer, afin de remplir des fiches d'observation sur les espèces concernées.


    Observatoire de la Biodiversité des Forêts... par Noe_Conservation

    damier-du-frecc82ne.pngEn mai, l’Observatoire de la Biodiversité des Forêts a démarré sur les chapeaux de roues avec pas moins de 10 missions d’inventaires. Les observateurs avaient le choix entre 14 espèces : le Morio, le Damier du frêne (photo ci-contre), le Mélibée et l’Aurore pour les papillons, le Polypore du bouleau et Amadouvier pour les champignons, l’Orvet fragile et la Salamandre tachetée pour les reptiles et amphibiens, le Grand et Petit capricorne, l’Aromie musquée et le Lepture tacheté pour les longicornes et enfin le Carabe à reflets cuivrés et le Carabe doré. Dès le 1er juin prochain, les papillons seront à l'honneur, avec 6 nouvelles missions qui vont être lancées: la Bacchante, le Damier du chèvrefeuille (classé "Vulnérable" par l’UICN France), le Robert-le-Diable, le Tabac d’Espagne, le petit et le Grand Mars changeant.

    "Se reconnecter à la nature"

    greth.jpgPour Arnaud Greth, Président de Noé, « ce programme a aussi un objectif pédagogique fort, celui de (re)connecter l’Homme à la Nature en faisant de lui l’acteur d’un programme scientifique sur la biodiversité ». Avec ou sans connaissances préalables, seul, en famille, entre amis, en classe, du printemps à l’automne, chacun peut inventorier la nature et compléter ainsi le puzzle de notre patrimoine naturel... C'est chouette, non ?

    Cathy Lafon

    LA FORET EN CHIFFRES

    • La France est le 3e pays européen pour sa surface forestière après la Suède et la Finlande. La forêt française représente :  13% de la surface boisée de l’Union européenne. 15,3 millions d’hectares en métropole (28,3% du territoire) dont 10,6 millions d’hectares de forêts privées et 4,7 millions d’hectares de forêts publiques. 7,7 millions d’hectares de forêts tropicales dans les 4 départements d’outre-mer, dont98 % dans la seule Guyane. Le département des Landes est le plus boisé en métropole : 65 %.

    PLUS D'INFO

  • Innovation. Ancilia : l'étui de smartphone qui protège des ondes électromagnétiques

    smarphone fille.jpg

    Bientôt, grâce à Ancilia, les victimes de la mode pourront équiper leur smartphone d'une coque ultra tendance et ultra protectrice, de la couleur de leur choix... Archives AFP

    Bonne nouvelle pour les personnes sensibles aux ondes électromagnétiques et les accros au portable convaincus des risques sanitaires que leur utilisation comporte : ils vont pouvoir bientôt équiper leur smartphone d'une coque protectrice.

    ancilia-1_m.jpg98% de protection contre les ondes magnétiques

    La société franco-britannique Dephasium a collaboré avec les chercheurs du CNRS et  l’Institut d'électronique et de télécommunications de Rennes pour développer la technologie Ancilia® et proposer sur le marché des accessoires pour terminaux mobiles, un produit totalement innovant : des étuis pour smartphones exclusifs et brevetés contre les ondes électromagnétiques, offrant jusqu’à 98% de protection. Son nom de code : Ancilia.

    Une gamme complète et attrayante

    Pour les créateurs de la coque Ancilia, si la dangerosité des ondes n'est pas clairement prouvée, leur innocuité ne l'est pas davantage. Dans le doute, ils ont misé sur le principe de précaution en cherchant à protéger la santé des utilisateurs de smartphones des ondes lorsqu'ils téléphonent. Résultat : un produit qui protège des rayonnements électromagnétiques des terminaux mobiles, sans dégradation de leur fonctionnement en termes de qualité de communication, tout en offrant un haut niveau de protection des smartphones contre les chocs, la poussière et les rayures ainsi qu'un large choix de finitions définissant des gammes de produits étendues. Se protéger des ondes, oui, mais en beauté et en couleur !

    Comment ça marche ?

    C'est simple : il suffit d'installer Ancilia sur son smartphone, comme une autre coque protectrice. La différence, c'est que la housse Ancilia protège aussi des ondes. Elle recouvre entièrement l’appareil. Seuls de petits orifices pour le haut-parleur et pour le micro laissent passer le son. Sur ce point, les créateurs de Ancilia affirment que leur coque évite aussi les surchauffes de l’oreille… Un bon point supplémentaire.

    Combien ça coûte ?

    Le prix n'est pas donné. La coque antiradiation coûte entre 59 et 200 euros selon que vous la choisissez en cuir ou en crocodile. Mais la santé, ça n'a pas de prix. Et puis, c'est une bonne idée de cadeau en perspective...

    D'ici un mois,  le lancement commercial

    Concevoir un tel produit n'est pas une mince affaire. La phase de conception industrielle des housses repose sur un réseau international d’expertise avec des designers, des bureaux d’étude (France, Italie, Turquie), des sous-traitants (France, Italie, Turquie, Chine, Inde) et des sociétés spécialisées dans l’industrialisation d’accessoires à valeur ajoutée. Les services partenaires de lInstitut d'électronique et de télécommunications de Rennes valident régulièrement les performances de chaque modèle en matière de protection contre les radiations, notamment en phase de production. Moyennant quoi, différentes gammes de housses devraient être  proposées aux consommateurs d'ici un mois.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Le site d'Ancilia : cliquer ICI
    • Institut d'électronique et de télécommunications de Rennes (CNRS/Université Rennes 1/INSA Rennes/Supelec/Université de Nantes)  : cliquer ICI
    • Le programme de recherche et développement piloté par Dephasium pour la technologie Ancilia® a été lancé puis dirigé par le professeur Joseph Saillard, professeur à l’Ecole Polytechnique de l’université de Nantes.
    • Contacts : Marc Brunet de l'Institut d'électronique et de télécommunications de Rennes : Tél: + 33 02 40 68 32 10 - e-mail:  marc.brunet@univ-nantes.fr

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma Planète sur les ondes électromagnétiques: cliquer ICI