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Sciences - Page 129

  • Quoi de neuf à la rentrée ? Pesticides: une étude anglaise souligne les atouts du bio

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    Pour la santé, le bio c'est bon. Archives "Sud Ouest" Emilie Drouinaud

    Vous avez raté ça pendant les vacances ? Ma Planète vous remet au parfum de l'actualité verte et réjouissante de l'été. Selon une étude publiée en juillet dernier dans la revue British Journal of Nutrition et révélée par le site du Figaro, les céréales, les fruits et les légumes issus de l'agriculture biologique sont au top, par rapport à leurs cousins cultivés avec les phytosanitaires. Les principaux atouts des produits cultivés en bio sont qu'ils contiennent beaucoup plus d'antioxydants et de polyphénols, beaucoup moins de résidus de pesticides et quasiment pas de métaux toxiques et d'azote...

    En finir avec les études contradictoires sur le bio

    étude,agriculture bio,pesticides,phytosanitairesLes données de cette étude menée par une équipe internationale de chercheurs et pilotée par le Pr Carlo Leifert, professeur d'agriculture écologique à l'université de Newcastle (photo ci-contre), apportent "aux consommateurs de nouvelles informations importantes par rapport à celles disponibles jusqu'à présent qui étaient contradictoires dans de nombreux cas et ont souvent été sources de confusion", selon ce dernier.

    L'étude de la FSA publiée en 2009

    L'une d'entre elles, effectuée à la demande de la FSA (Food and Safety Authority du Royaume-Uni) et publiée en 2009, affirmait en effet que l'agriculture biologique ne présentait pas d'avantages particuliers. Ce qui était censé être un gros pavé jeté dans le jardin des partisans du bio n'avait d'ailleurs pas convaincu grand monde de sa pertinence, tant le résultat semblait iconoclaste et peu sérieux. Les écolos avaient aussitôt dénoncé une étude tronquée et partisane : en 2014, les scientifiques leur ont donné raison. En effet, Philippe Nicot, chercheur en pathologie végétale à l'Inra et l'un des co-auteurs des travaux publiés par le  British Journal of Nutrition, explique que l'étude de la FSA était "un travail qui analysait seulement 46 études dont certaines étaient consacrées à la viande et aux produits laitiers alors que nous en avons analysé 343, publiées dans des revues à comité de lecture et toutes consacrées à des productions végétales comparant leur composition entre les cultures issues de l'agriculture biologique et conventionnelles. En outre, la moitié des travaux sur lesquels nous avons travaillé ont été rendus publics après 2006, ils n'ont pas été pris en compte par l'analyse publiée en 2009 ".

    pommes.jpg4  à 7 fois moins de pesticides dans les produits de l'agriculture bio

    Premier avantage du bio qui n'étonnera personne, si les produits cultivés en bio ne sont hélas pas dépourvus à 100% de pesticides, ils en contiennent en infime quantité par rapport aux fruits et légumes produits en agriculture conventionnelle. Les pesticides peuvent en effet également provenir d'épandages voisins qui viennent contaminer les cultures bio, comme c'est aussi le cas dans la viticulture.  Reste que  "la fréquence de présence de pesticides détectables est quatre fois plus élevée dans les cultures conventionnelles que dans les autres", souligne encore l'étude. Et surtout pour les fruits, qui en contiennent 7 fois plus que ceux issus de l'agriculture bio.

    Zéro cadmium ou presque

    Autre résultat remarquable : la concentration en métaux toxiques détectée dans les produits bio est plus faible que dans l'agriculture conventionnelle, en moyenne de 48%.  Ainsi, les produits bios sont quasi vierges de toute trace de cadmium, l'un des trois métaux très toxiques avec le plomb et le mercure qui font l'objet de recommandations européennes quant aux niveaux à ne pas dépasser. Un résultat bon à savoir, mais également peu surprenant quand on y réfléchit : les agriculteurs bio excluent les engrais minéraux tels que le phosphate qui peut contenir du cadmium.

    étude,agriculture bio,pesticides,phytosanitairesAntioxydants en pagaille

    Enfin un dernier atout plus surprenant : selon les résultats des recherches publiées dans le British Journal of Nutrition, le bio présente un gain moyen pour les antioxydants allant de 18 % à 69 %. On connaît l'importance du bénéfice de ces composés pour la santé, notamment pour la protection contre certaines maladies chroniques telles que les maladies cardiovasculaires et neurodégénératives et les cancers, mais aussi, en dermatologie, pour la préservation de la peau du vieillissement. Des résultats qui coulent moins de source que les deux premiers, et font spéculer les scientifiques. Selon les auteurs de l'étude, l'une des hypothèses intuitives serait que les plantes bio étant beaucoup plus stressées que les cultures conventionnelles qui bénéficient de l'aide des produits phytosanitaires, elles produiraient plus d'antioxydants pour se défendre. Comme quoi, on ne le dira jamais assez, la nature est quand même bien faite...

    Quoiqu'il en soit, les scientifiques devront continuer à travailler sur le sujet des antioxydants pour en savoir plus. Mais pour eux,  il y  a désormais urgence, sur les bases de leurs résultats, à réaliser de nouvelles études pour identifier et quantifier les impacts sur la santé d'une transition à une alimentation biologique. Conclusion : pour ceux qui en douteraient encore, pour la santé, le bio c'est vraiment bon. C'est la science qui le dit.

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI

    • L'étude pilotée par le Pr Carlo Leifert et publiée dans le "British Journal of Nutrition": cliquer ICI
    • Les articles de Ma Planète sur le bio: cliquer ICI
  • Ces bonnes nouvelles de 2014. A Bordeaux, des chercheurs aident à anticiper l'érosion du littoral

    GEOTRANSFERT ESPAGNE-1200.jpg

    Les scientifiques bordelais de GEO-Transfert en mission sur la plage basque de Mundaka (Espagne). Photo GEO-Transfert

    C'est l'été... "Ma Planète part" en vacances, bien vertes et bien méritées vous en conviendrez ! Mais l'écolo-blog de "Sud Ouest" ne vous abandonne pas pour autant et vous a préparé une série spéciale "Retour sur les bonnes nouvelles vertes de 2014" pour vous accompagner quotidiennement (ou presque) jusqu'à la rentrée de septembre.

    Halte à la sinistrose ! L'actualité  écolo ne se résume pas qu'à des catastrophes... Pour vous en convaincre et vous aider à reprendre le boulot en septembre le moral gonflé à bloc,  "Ma Planète" vous propose de revisiter ces infos ultra positives qui ont fait le bonheur des écolos cette année. Aujourd'hui : ces chercheurs bordelais qui surveillent l'érosion de notre littoral.

    Erosion du littoral. Depuis Bordeaux, des chercheurs veillent au grain... de sable

    10 janvier 2014. Grâce aux images fournies par les satellites, GEO-Transfert, une structure scientifique bordelaise, produit depuis 2002 des cartes des rivages et des fonds marins, pour une meilleure gestion du littoral atlantique.

    Mais où est donc passé tout le sable ?

    Réchauffement climatique, hausse du niveau des mers... Les scientifiques s'agitent beaucoup sur un sujet qui inquiète décideurs politiques et économiques du littoral atlantique, notamment dans la région, en Aquitaine et en Charente-Maritime : le recul du trait de côte. Avec à la clé, une économie locale et des zones d'habitat menacées par l'effondrement de terres littorales ou les inondations. Et une question lancinante : comment gérer les zones côtières ?

    La solution GEO-Transfert

    Pas de panique. A Bordeaux, GEO-Transfert, une Cellule de Transfert de Technologie de l'ADERA, créée en 2002 par Eric Maneux, docteur en géochimie, tient le littoral à l'oeil, images satellites à l'appui, afin d'aider les collectivités locales à mieux comprendre le phénomène naturel pour l'anticiper et s'y préparer. Financée par la Région Aquitaine, elle participe à la valorisation des recherches menées par  le laboratoire OASU-UMR EPOC 5805 de l'Université Bordeaux 1, qui se consacre avec ses réseaux de surveillance, à la recherche et au développement d'études environnementales. En clair, GEO-Transfert, c'est la petite cellule qui bosse sur le terrain pour la tête chercheuse EPOC, en proposant des services et une expertise scientifique et technique dans les domaines de la gestion des zones côtières. Vaste sujet. Comment ne pas s'y noyer ?

    Virginie.pngLe point avec Virginie Lafon, 42 ans, titulaire d'un doctorat en océanographie et responsable au sein de GEO-Transfert des méthodes de surveillance du littoral basées sur l’exploitation d’images satellites.

    Géochimie, hydrodynamique, télédétection

    Pour parvenir à ses fins, indique la scientifique bordelaise, GEO-Transfert, dispose de trois armes fatales, issues de la large palette des sciences liées à l'océanographie et de leurs applications : la géochimie, l'hydrodynamique (ou morphodynamique), et la télédétection. Soit. Mais encore ?

    geo-transfert,recherche,télédection,satellite,bordeaux,virginie lafonClair comme de l'eau de roche

    Quand Virginie Lafon explique, tout devient limpide. "La géochimie, étudie "la répartition et le comportement des éléments chimiques dans la nature. Par exemple, les flux de sédiments et les métaux lourds transportés par les eaux alluviales jusqu'à l'océan depuis les bassins versants." Quant à l'hydrodynamique, "elle s'intéresse aux courants et à la dynamique côtière. Autrement dit, l'impact des vagues  sur la morphologie des plages." Là, on est en plein dans le sujet qui préoccupe les élus du littoral atlantique, comme en Vendée, ravagée par la tempête Xynthia (ci-dessus), à Biscarrosse, dans les Landes, ou encore à Lacanau et Soulac, en Gironde, où les plages sont victimes de l'érosion.

    Championne de la télédétection

    Et la télédétection ? Vous n'êtes pas dans un épisode de votre série préférée "The Mentalist" et il ne s'agit pas d'une science occulte, mais, selon la définition de Virginie Lafon, de "l'observation de l'environnement des écosystèmes du trait de côte où de la turbidité (qualité) de l'eau, via l'exploitation d'images satellites, qui permettent de dresser des indicateurs écologiques, géochimique ou sédimentaires de la côte". Ouf, c'est dit. Le nerf de la guerre de l'observation du littoral, en quelque sorte, sans lequel rien ne s'étudie, rien ne s'observe et rien ne se décide. Et pour l'Aquitaine, ça tombe bien: en télédétection satellitaire appliquée à la science de la mesure des profondeurs de l'océan, la bathymétrie,  GEO-transfert est championne toutes catégories.

    geo transfert mimizan-1200.jpgUn projet nommé "Balist"

    Pour transformer ses approches très scientifiques en véritable service opérationnel, GEO-Transfert a conçu en 2012 un projet de bathymétrie par satellite, afin de cartographier les petits fonds du littoral, entre 0 et 30 m, à 2 ou 3 km de la côte. Son nom : Balist. Financé à 50% par la Région Aquitaine, où la chargée de mission Marlène Kiersnowski le suit de près, et à 50% par la petite cellule bordelaise sur fonds propres, il concerne un ensemble de régions françaises, Aquitaine, Vendée et Languedoc-Roussillon en Méditerranée, mais aussi portugaises et espagnoles. Son objectif : établir des cartes saisonnières régulières (printemps, été, automne, hiver) pour pouvoir en produire rapidement en cas d'urgence météorologique et de catastrophe naturelle.

    geo-transfert,recherche,télédection,satellite,bordeaux,virginie lafon"Donner les clés aux décideurs"

    Quels enjeux pour les décideurs, quelles stratégies adopter face à l'érosion du trait de côte ? Les cartes fournies par Balist leur permettent d'évaluer les stocks sableux à disposition, en prévision des tempêtes hivernales, afin de faciliter la gestion du littoral et de ses plages et de protéger le milieu dunaire. Et surtout, précise Virginie Lafon, de "donner les clés pour anticiper sur le recul du trait de côte, qui est inéluctable". Comme à Soulac, victime d'une érosion majeure, où l'immeuble Le  Signal (ci-dessus) est directement menacé d'effondrement et où se pose la question du camping situé au bord de l'eau : faut-il le déplacer et/ ou le protéger ? "GEO-Transfert apporte son expertise pour y répondre mais ne préconise pas", précise Virginie Lafon. "Nous faisons des études pour montrer les aléas, les enjeux, les risques. En Aquitaine, les collectivités locales sont en cours d'analyse de solutions: parfois repli, parfois repli moyen terme avec défense court terme ... C'est toujours très, très compliqué", conclut la scientifique.

    geo-transfert,recherche,télédection,satellite,bordeaux,virginie lafonLe prix européen "Astrium Radar Challenge"

    Quant à Balist , son intérêt a été reconnu au plus haut niveau : en 2012, l'application a remporté le titre de vainqueur de l'"Astrium Radar Challenge", dans le cadre du deuxième concours d'idées du programme satellitaire européen (l'European Space Agency), les GMES Masters (Global Monitoring for Environment and Security Masters). Le prix obtenu ne fait pas vraiment fantasmer le citoyen lambda, mais il met carrément en transe les chercheurs. Virginie Lafon et ses collègues ont rapporté de Munich (Allemagne) un chèque de 25.000 €,à dépenser uniquement en achat d'images en provenance du satellite TerraSAR-X, fournies par Astrium.  Pas vraiment des bons d'achat à la Redoute, mais la possibilité pour les chercheurs bordelais de travailler mieux et davantage. Avec ces images et celles subventionnées par le Centre National d’Etudes Spatiales (CNES) - les images SPOT et Pléiades- de multiples cartes ont été produites et comparées. Elles sont consultables en ligne sur le portail régional PIGMA (Plateforme d'information mutualisée en Aquitaine).

    Un fort potentiel commercial dans un secteur en manque de donnée

    Pourquoi une telle reconnaissance ? "En distinguant Balist parmi douze projets européens concurrents, analyse Virginie Lafon, l'Europe a voulu récompenser le potentiel commercial à venir dans un secteur qui manque furieusement de données, ainsi qu'une structure bien implantée localement". En Aquitaine, GEO-Transfert a désormais de nombreux partenariats et clients locaux, comme l’Observatoire de la Côte Aquitaine, le Département de la Gironde, le Siba d'Arcachon, la mairie de Biscarrosse, Camping Contrôle. La structure bordelaise  commence également à s’implanter en Méditerranée, "où l’érosion et la submersion sont aussi très préoccupantes", souligne Virginie Lafon.

    geo-transfert,recherche,télédection,satellite,bordeaux,virginie lafonAu secours, Hercules a rétréci la plage !

    Depuis sa création, Balist ne chôme pas. Dernier épisode en date: le déferlement des vagues monstrueuses qui viennent de frapper tout le littoral début janvier, résultat du "vortex polaire" hors norme Hercules qui congèle le Canada et les Etats-Unis de l'autre côté de l'Atlantique. Dans la région, en Charente-Maritime où les travaux de réparation vont s'élever à 4 millions d'euros, le trait de côte a reculé jusqu’à 10 mètres dans certains endroits de l’Ile d’Oléron. En Gironde, les plages de Lacanau (ci-dessus), de Soulac-sur-Mer et de Montalivet ont été littéralement passées à tabac. A Soulac, la plus touchée, la côte a reculé de près de 7 mètres sur la plage sud. A Lacanau, les ouvrages anti-érosion ont été laminés par les vagues. Au Pays-Basque, à Biarritz, où le maire Didier Borotra estime les dégâts de la houle à 500 000 euros, une déferlante a atteint un parking souterrain situé à 200 mètres du rivage. Du jamais vu et beaucoup de pain sur la planche pour GEO-Transfert qui s'apprête à analyser les dégâts d'Hercules sur le trait de côte grâce aux images satellitaires d'Astrium.

    Le business du réchauffement climatique

    On s'en doute, le réchauffement climatique ne réjouit pas GEO-Transfert. Mais il faut reconnaître qu'il lui procure du boulot à l'infini, car il aggrave le phénomène d’érosion naturelle qui menace le littoral en accélérant l’élévation du niveau de la mer, au rythme actuel de 3,2 mm par an. Le dernier rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) publié à l’automne 2013, estime que le niveau des océans pourrait s’élever de près d’un mètre d’ici à la fin du siècle… Le rapport piloté par le scientifique Hervé Le Treut, "Prévoir pour agir, la région Aquitaine anticipe le changement climatique" (2013) l'a confirmé : le littoral aquitain est directement menacé.

    Du sable à la pelle

    Dans ce contexte d'érosion galopante, GEO-Transfert a du sable à surveiller à la pelle. Aussi la cellule bordelaise a-t-elle accueilli avec intérêt l'arrivée en Aquitaine, en octobre dernier, du centre de Surveillance de l’Environnement EarthLab de Telespazio, à l'Aérocampus de Latresne (Gironde). Ses satellites et ses drones vont permettre aux chercheurs qui travaillent sur la forêt, mais aussi sur l'érosion de la côte aquitaine, d'avoir des données plus précises que jamais. Grâce à la présence de l'EarthLab, Virginie Lafon espère "une belle opportunité de démonstration de services vers les collectivités" pour la gestion du littoral.

    Cathy Lafon

    Crédit photos : Sud Ouest (Xynthia, Soulac, Lacanau) et GEO-Transfert.

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    • Les articles de Ma Planète sur les bonnes nouvelles et les initiatives vertes: cliquer ICI 

    PLUS D'INFO

    • Le site de GEO-Transfert : cliquer ICI. La structure emploie 7 personnes, dont 4 ingénieurs, 2 assistants-ingénieurs et 1 technicien et a réalisé un chiffre d'affaire de 350 000 € en 2012.
    • Le site du concours "Astrium Radar Challenge", remporté par Balist : cliquer ICI

    CONTACTS

    •  Virginie Lafon. Titulaire d'une thèse en Océanographie (1999, Bordeaux), spécialiste du traitement et analyse d’images visibles et radars en domaine littoral,  elle est,  depuis 2006, chargée de mission télédétection à Géo-Transfert. Contact : tél 05-40-00-83-28. E-mail  v.lafon@epoc.u-bordeaux1.fr GEO-Transfert : UMR 5805 EPOC, Université Bordeaux 1, Av. des facultés, 33405 Talence, France.
    • Marlène Kiersnowski. A la Région Aquitaine, pour GEO-Transfert,  c'est "Madame Cocooning". Chargée de mission Europe et International, elle promeut très activement les activités de GEO-Transfert. Contact : +33 (0)5 56 56 38 34. E-mail :  marlene.kiersnowski@aquitaine.fr - Conseil régional d'Aquitaine : 14, rue François de Sourdis, 33077 Bordeaux Cedex.
  • Ces bonnes nouvelles de 2014. Aujourd'hui: l'escargot, l'arme fatale écolo contre le mildiou de la vigne

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    Feuille de vigne marquée par le mildiou. Photo archives Sud Ouest/Emilie Drouinaud

    C'est l'été... "Ma Planète part" en vacances, bien vertes et bien méritées, vous en conviendrez ! Mais l'écolo-blog de "Sud Ouest" ne vous abandonne pas pour autant et vous a préparé une série spéciale "Retour sur les bonnes nouvelles vertes de 2014" pour vous accompagner quotidiennement (ou presque) jusqu'à la rentrée de septembre.

    Halte à la sinistrose ! L'actualité  écolo ne se résume pas qu'à des catastrophes... Pour vous en convaincre et vous aider à reprendre le boulot en septembre le moral gonflé à bloc,  "Ma Planète" vous propose de revisiter ces infos ultra positives qui ont fait le bonheur des écolos cette année. Aujourd'hui  : les oeufs de l'escargot Biomphalaria glabrata, qui vit dans les eaux douces des tropiques, alternative aux pesticides.

    Viticulture : l'escargot, l'arme fatale écolo contre le mildiou

    3 mars 3014. Les alternatives aux pesticides existent. Un remède miracle et écologique contre le mildiou vient d'être découvert par des scientifiques du CNRS : une protéine présente dans les oeufs de l'escargot Biomphalaria glabrata, qui vit dans les eaux douces des tropiques.

    Le mildiou, fléau de l'agriculture

    vigne pluie.jpgPlaie du viticulteur, de l'agriculteur et du jardinier, le mildiou est une maladie répandue dans le monde entier,  causée par des micro-organismes de la famille des oomycètes, qui ravage notamment la vigne. Le mildiou de la vigne, originaire d'Amérique du Nord, fut signalé pour la première fois dans le Bordelais en 1879. Il se développe sur tous les organes herbacés de la vigne et affectionne particulièrement ceux qui sont en voie de croissance et riches en eau. Pour le contrer, les viticulteurs conventionnels utilisent des pesticides,  produits chimiques polluants et toxiques pour la santé humaine. Les bio peuvent recourir à la bouillie bordelaise, mélange de cuivre et de soufre, qui fait partie des produits autorisés en agriculture biologique mais dans certaines limites. Plus naturelle, la bouillie bordelaise n'est pas "propre" à 100%.

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    Cet escargot particulier qu'est le Biomphalaria glabrata (photo INRA ci-contre) est étudié par les chercheurs, car il est un vecteur d'une maladie parasitaire des zones tropicales (la bilharziose). Une protéine secrétée par le mollusque, qui constitue 60% des protéines du gel protecteur de ses oeufs et qui a des propriétés antibactériennes bien connue des scientifiques. D'où l'idée formulée par une équipe de scientifiques del’Institut Sophia Agrobiotech : et si on la testait in vitro sur des oomycètes responsables du mildiou qui ravage notamment la vigne ? C'était bien vu : ils n'y résistent pas.

    Solution écologique

    La protéine d’escargot pourrait donc représenter une alternative écologique aux pesticides. D’autant plus qu'elle est biodégradable, ce qui constitue un avantage environnemental supplémentaire.  L'enjeu économique de la découverte est, on s'en doute, énorme. Aussi, l'Inra a déposé un brevet  qui couvre l’utilisation de protéines de la même famille que celle produite par les escargots d’eau douce pour lutter contre les maladies à oomycètes.

    Pas question toutefois de trouver pour l'instant le produit miracle tout prêt à utiliser pour soigner la vigne. Il faut encore trouver la formulation qui permettra de tester l'efficacité de la protéine dans des conditions réelles. A suivre.

    Cathy Lafon

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