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Sciences - Page 135

  • PlantNet : le "shazam" des plantes

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    Avec PlantNet, on "shazame" les plantes. DR

    Comment reconnaître les plantes quand on se balade dans la forêt, en bord de mer, à la campagne, à la ville et dans le jardin du voisin ? Avec le retour des beaux jours, rien de plus agaçant que de sécher devant de jolies feuilles ou de ravissantes pétales inconnues, ou connues mais oubliées.

    "Shazamer" les plantes

    Difficile de se promener avec son encyclopédie botanique dans la poche ou le sac à main... La technologie vient une fois de plus au secours des écolo-geeks. Avec un smartphone, c'est désormais possible : grâce à l'appli PlantNet (ou Pl@ntNet) on peut "shazamer " des fleurs et des plantes de toutes sortes, comme on le fait pour les chansons et les musiques dont on a oublié, quelle poisse, le nom.

    Oui mais, les plantes ne chantent pas !

    Ca, ce n'est pas tout-à-fait vrai. Mais c'est une autre histoire. Concernant l'identification des plantes, PlantNet, l'application disponible pour les téléphones Android et les IPhone est un outil d'aide à l'identification qui fonctionne en effet à partir de l'image, et non du son.

    plantes,application,smartphones,shazam,images,numériquePlus de 800 plantes

    Présentée au Salon de l'Agriculture de 2013, cette application est la version smartphone du célèbre Pl@nt-Net-Identify, site internet regroupant plusieurs milliers de photos d'espèces florales de France métropolitaine et d'outre-mer. L'outi PlantNet est une application de collecte, d’annotation et de recherche d’images pour l’identification de plus de 800 espèces de plantes sauvages, de la flore française métropolitaine. Elle intègre un système d’identification automatique à partir de photos, en les comparant aux images d’une base de données botaniques. Un clic pour la photo, et hop !  Les résultats permettent de trouver facilement le nom botanique de la plante, si celle-ci est suffisamment illustrée dans la base de référence.

    L'appli PlantNet a été développée par les scientifiques d’un consortium impliquant le Ciradl’INRAl’Inrial’IRD, et le réseau Tela Botanica. Et elle est gratuite.

     Cathy Lafon

  • Insolite: au Pérou, les panneaux publicitaires produisent de l'eau potable

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    A Lima (Pérou), les panneaux publicitaire pourraient devenir vraiment utiles, en produisant de l'eau potable. DR

    Les panneaux publicitaires, pollueurs visuels, font partie des cauchemars des écolos. Et s'ils devenaient le support d'un projet environnemental innovant, comme à Lima, au Pérou ?

    Capter l'humidité de l'air pour la transformer en eau potable

    Le climat désertique de Lima, avec moins de 13 millimètres de pluie par an, la capitale du Pérou fait de l’accès à l’eau de la mégalopole une préoccupation majeure pour beaucoup de ses citoyens. Située sur le littoral océaniquel, elle bénéficie en revanche d'une atmosphère humide (98%).  D'où l'idée de génie de  l'Université d'ingénierie et de technologie (UTEC) de Lima et l'agence de publicité FCB Mayoditigal qui se sont associées pour créer un panneau publicitaire qui capte l'humidité de l'air et la transforme en eau potable. 

    Comment ça marche ?

    Avec ses cinq générateurs qui absorbent l’air, le passent par un filtre à charbon et par condensation obtiennent de l’eau potable, stockée dans le bas du panneau, le panneau peut capturer l'humidité, et selon Techcrunch,  produire 96 litres d'eau par jour. Un bémol : le panneau n’est pas encore auto-suffisant et nécessite de l’électricité pour fonctionner.  Mais, s'il était équipé en conséquence, cette dernière pourrait être produite par le soleil et le système deviendrait alors 100% durable.

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    Parallèlement, le gouvernement péruvien a pris des mesures importantes pour améliorer l’accès à l’eau, en investissant plus de 3 milliards de dollars pour moderniser les infrastructures de l’eau à Lima. Près de la moitié des projets vont augmenter l’accès à l’eau potable et à l’assainissement pour ceux qui n’en ont pas.

    Reste à trouver un modèle économique pour cette invention. Etendue, l'installation pourrait aider à pallier la pénurie en eau potable dont souffre la ville de Lima. Et, pourquoi pas, être exportée à d'autres régions du monde confrontées au même problème.

    Cathy Lafon

    REPERES

    • La consommation d’eau potable en France est en moyenne de 150 à 160 litres par jour et par habitant. Soit 4.500 litres d’eau par personne et par mois.
    • A Lima, environ 1,3 million sur les 8,4 millions d’habitants de la capitale péruvienne n’ont pas accès à l’eau potable, ou doivent utiliser une citerne d’eau.
  • OGM : l'Europe laisse-t-elle la liberté de choix aux Etats membres, ou leur impose-t-elle un marché de dupes ?

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    Pour José Bové, le règlement européen est en réalité une victoire en trompe l'oeil pour les écologistes. Photo DR 

    Les gouvernements européens ont donné leur accord politique, ce jeudi, à un compromis laissant le choix aux Etats membres d'autoriser ou d'interdire la culture des OGM sur leur territoire. Le texte doit maintenant obtenir le soutien du Parlement européen. Apparemment favorable aux anti-OGM, la subsidiarité pourrait en réalité servir la cause des multinationales qui fabriquent les semences transgéniques. Explications.

    mais transgénique opposants.jpgNeuf pays opposés aux OGM, dont la France, cinq favorables

    Sept OGM sont en attente d'une autorisation de culture dans l'UE, dont le maïs MON810 de Monsanto et le maïs TC1507 du groupe Pioneer. Tous ont obtenu le feu vert de l'Autorité européenne pour la sécurité des aliments (EFSA), mais le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a préféré les retenir pour éviter l'affrontement avec les gouvernements qui n'en veulent pas. Aujourd'hui, dans l'Union européenne, le Portugal, l'Espagne, la République Tchèque, la Roumanie et la Slovaquie ont dit oui aux OGM et produisent le maïs MON 810. La France, l'Italie, l'Allemagne, le Luxembourg,  l'Autriche, la Hongrie, la Bulgarie,  la Grèce et la Pologne n'en veulent pas et ont pris des clauses de sauvegarde pour des motifs environnementaux et sanitaires, des procédures juridiques très fragiles. Le compromis approuvé jeudi à Luxembourg par les ministres de l'Environnement de 26 des 28 Etats membres lèverait le blocage actuel et donnerait la possibilité juridique aux différents Etats d'autoriser ou d'interdire la culture sur "tout ou partie de leur territoire".

    ségolène royal.jpgLa liberté de choisir ?

    Pour les uns, c'est un bon texte. Ainsi, Tonio Borg, le commissaire européen à la santé, chargé du dossier, souligne que si le nouveau Parlement l'avalise, "cela fera sauter un verrou qui paralyse le processus d'autorisation des OGM depuis 4 ans". "Le nouveau système garantit aux Etats la possibilité de choix, s'ils souhaitent cultiver ou non", a expliqué la ministre française de l'Environnement Ségolène Royal, qui s'est félicitée avec le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, de cette nouvelle réglementation sur les OGM, comme la ministre néerlandaise Wilma Mansveld, qui vante un nouveau système qui  "permet du sur mesure".

    Un marché de dupes ?

    Pour les autres, c'est une très mauvaise nouvelle. Certes, chacun pourrait interdire chez soi la culture des OGM et l'autorisation d'une culture transgénique resterait décidée au niveau européen, comme c'est le cas aujourd'hui. Mais, plutôt que garantir aux Etats membres la possibilité d'interdire sur leur sols les OGM, l'Europe laisse en réalité le champ libre aux producteurs de semences OGM chez ceux qui sont disposés à les cultiver, en proposant une nouvelle législation très attendue par les multinationales américaines. Ce qui met la puce à l'oreille des écologistes et n'augure rien de bon pour la planète.

    bové.jpgJosé Bové vent debout

    Pour l'eurodéputé écologiste français, cet accord qui cherche à lever les blocages sur les OGM au niveau de l'Union européenne, est une vraie fausse bonne solution.  José Bové craint au contraire  "une accélération de l'introduction d'OGM en Europe". D'abord, parce que "le temps d'expertise sera raccourci quand les industriels voudront imposer un OGM en Europe".  Ensuite, parce que, "une fois l'expertise faite et l'OGM accepté, les industriels rencontrent les gouvernements de chaque pays, ce qui n'était jamais arrivé jusqu'à présent (...) Si le gouvernement dit oui, très bien, il y aura des OGM et personne n'en discute au Parlement. S'il dit non, le gouvernement doit ensuite envoyer un courrier à Bruxelles", poursuit-il.  José Bové souligne encore que ce sont les pays qui refusent les OGM qui vont se retrouver confrontés individuellement à des procès devant l'Organisation mondiale du Commerce, et non plus l'Europe  : "donc on ne tiendra plus collectivement contre les OGM".

    corinne lepage.jpgUn "cadeau empoisonné" selon les ONG

    Le compromis auquel sont parvenus les Etats européens, laissant à chaque pays le choix d'autoriser ou pas la culture d'OGM, est "un cadeau empoisonné", a réagi jeudi l'ONG Les Amis de la Terre qui rejoint la position du député écolo. "La nouvelle loi censée en théorie donner aux Etats membres le droit d'interdire les OGM", écrit l'ONG dans un communiqué, est en fait "ouvrira les champs européens aux plantes génétiquement modifiées". L'ancienne député européenne française Corine Lepage a pour sa part dénoncé "un accord au rabais" qui "ne comporte aucune base juridique solide pour réellement interdire les OGM et confère un pouvoir exorbitant aux compagnies dans le processus de décision".

    Les citoyens européens ne sont pas entendus

    "Depuis plus de 15 ans, les citoyens européens refusent les OGM et ont réussi à pousser leurs gouvernements à agir dans ce sens", pointe Christian Berdot, des Amis de la terre France. Mais poursuit-il, avec cette loi, "si un Etat maintient son interdiction malgré le refus d'une entreprise de biotechnologie, sa situation juridique sera très fragile".

    "Le Parlement européen peut encore voter contre le texte", veut croire José Bové, qui rappelle que les députés européens ont rejeté en janvier dernier contre la demande d'autorisation du maïs transgénique Pioneer TC1507. Oui mais ça, c'était avant les élections européennes de mai dernier.

    Cathy Lafon

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