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Nucléaire - Page 47

  • "Déchets radioactifs : cent mille ans sous nos pieds ?" Ce soir, le débat est sur Public Sénat

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    Dans le sous-sol de Bure (Meuse), 80 000 m3 de déchets radioactifs doivent être stockés dans 15 km2 de galeries. Photo AFP

    ledocu logo.jpgCreusé dans la glaise meusienne, le laboratoire de recherches de l’ANDRA est le prélude du futur site de stockage de déchets radioactifs à vie longue (cent mille ans) qui accueillera sans doute ses premiers "colis" radioactifs en 2025.

     

    hennequin.jpegSon installation à Bure, village de 90 habitants entre Meuse et Haute-Marne, anime depuis près de vingt ans une guerre entre les opposants et l’ANDRA, promoteur du site.  "Déchets radioactifs : cent mille ans sous nos pieds ?", un documentaire de Dominique Hennequin, produit par Nomades TV, redonne les éléments du débat sur la chaîne Public Sénat, ce soir, à 22h30.

    La manne nucléaire fait débat

    Pour accueillir le centre industriel de stockage géologique des déchets radioactifs (Cigéo) de Bure,  deux départements bénéficient chacun de 30 millions d'euros d’aides annuelles, qui financent les routes du département mais aussi les salles des fêtes, la rénovation des églises et… les entreprises privées du département. Développement économique pour les uns, achat des consciences pour les autres au vu des dangers potentiels d'un tel site :  la manne nucléaire fait débat.

    Quelle fiabilité pour le stockage des déchets radioactif à vie longue ?

    Le projet de stockage de déchets radioactifs à haute activité et vie longue est-il fiable ? Oui pour les ingénieurs de l’ANDRA, qui s’emploient à le démontrer. Non pour des scientifiques indépendants et les écologistes qui pointent les lacunes et les dangers de ce projet unique au monde. L'exemple des fuites de saumures radioactives du site d'enfouissement de déchets nucléaires de Asse (Allemagne) ou le scandale du site de déchets toxiques de Stocamine de Wittelsheim (France) doivent-ils nous faire craindre le pire? Et comment assurer la sécurité de ces sites pendant cent mille ans ? Au contraire, l’enfouissement est-elle la meilleure des solutions pour ces déchets dont, à vrai dire, on ne sait que faire ?

    Du "débat public" à une "conférence de citoyens"

    Le "débat public"  sur le projet d'enfouissement de Bure  a officiellement été lancé cette année. Pas vraiment démocratique, selon les opposants, il a tourné court. Le Réseau Sortir du nucléaire a même appelé au boycott du débat. Pour redonner un semblant de démocratie participative à une consultation qui a tourné court et a été remplacée par de simples séances de questions-réponses sur Internet, une vingtaine de représentants de la société civile vont prendre part, de mi-décembre à mi-février 2014, à une "conférence de citoyens". La tenue de cette conférence a été décidée en juillet, par la Commission nationale du débat public (CNDP).

    Pour le site de stockage, la décision finale est prévue après le vote d’une loi en 2015.

    Cathy Lafon

    • "Déchets radioactifs : cent mille ans sous nos pieds ?" Sur Public Sénat, lundi 16 décembre à 22h30. Durée : 52 minutes. Suivi d’un débat animé par Benoît Duquesne. Rediffusion :  samedi 21/12/2013 à 22h00,  dimanche 22/12/2013 à 18h00, lundi 23/12/2013 à 17h15. 

    A ECOUTER

  • Pêche en eaux profondes : l'Ifremer jette un pavé dans l'océan

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    Un marin-pêcheur sur bateau de pêche français Photo archives AFP

    Le Parlement européen doit se prononcer le 10 décembre sur un nouveau règlement relatif à la pêche en eaux profondes, contre lequel s'élèvent la France et l'Espagne  : début novembre, en commission Pêche, les parlementaires n'ont pas suivi la Commission qui souhaitait interdire la technique de chalutage profond. Et, pour la première fois, les scientifiques de l'Ifremer se désolidarisent des partisans de la pêche en eaux profondes.

    Les données sont insuffisantes pour conclure à la durabilité de la pêche profonde

    En juillet 2012, l'Ifremer écrivait que "l'exploitation des stocks de poissons profonds a été amenée à un niveau soutenable, après la surexploitation au début des années 2000". Cette  année, l'Ifremer se veut plus prudent.  C'est une première : lors d'une table ronde organisée le mardi 26 novembre à l'Assemblée nationale, à deux semaines d'un vote sur le sujet au Parlement européen, le directeur général délégué de l'Ifremer, Patrick Vincent, a estimé que les données étaient insuffisantes pour conclure à la durabilité de la pêche profonde.  En s'expliquant sur un texte "que tout le monde cite". "Dans ce papier, on lit que trois espèces sont au rendement maximum durable : doit-on conclure qu'il y a durabilité ?", a-t-il interrogé.   Non, selon lui. "En résumé, sur certains stocks, il y a durabilité, sur d'autres stocks, la connaissance est insuffisante". Ce texte "avait une intention pédagogique (...) avec des raccourcis, et probablement trop de raccourcis" et il n'était pas "scientifiquement suffisamment précis", a-t-il fait valoir.

    "La fin d'une imposture scientifique française"

    L'ONG Bloom, qui milite pour une plus stricte encadrement de la pêche profonde, a salué la mise au point du directeur général délégué de l'Ifremer qui, selon l'association, a "mis fin à une imposture scientifique française (...)" en réfutant l'imaginaire durabilité des pêches profondes au chalut : l'Ifremer "retire la maigre caution scientifique aux lobbies de la pêche profonde".

    L'énorme succès de la pétition de Bloom

    La pétition mise en ligne par l'association de défense des océans Bloom, exhortant François Hollande à soutenir la proposition européenne d'interdire le chalutage en eaux profondes, recueillait plus de 714.000 signatures lorsqu'elle a été remise au président de la République, lundi dernier. Une méthode de pêche qualifiée d'activité "résiduelle, déficitaire et subventionnée", selon la pétition, qui précise qu'elle ne concerne que neuf navires en France, mais que son "impact environnemental est disproportionné". "D'immenses filets lestés ratissent les milieux océaniques les plus vulnérables et capturent plus de 100 espèces, ensuite rejetées, dont certaines menacées d'extinction", affirme Bloom, qui s'appuie sur de multiples travaux scientifiques.

    europe,pêche,surpêche,ifremer"Il faut se secouer les fesses ": le buzz de la BD de Pénélope 

    Lancée en juin dernier,  la pétition a littéralement explosé avec la médiatisation d'une BD drôle et pédago de l'illustratrice et dessinatrice Pénélope Bagieu, publiée sur son blog,  le 18 novembre dernier. Dénonçant la pêche en eaux profondes, la BD reprend les informations et chiffres de l'association Bloom et rappelle notamment que ,"malgré les millions d'euros d'aides publiques qu'ils perçoivent, les navires industriels sont tous déficitaires". Une BD jugée "simpliste" par le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM), qui regrette dans un communiqué "le brouillage de la réalité socio-économique de la pêche française pour susciter une levée des bonnes consciences", et qui a cependant, en deux jours,  été tweetée et retweetée plus de 3.000 fois, et "likée" 356.000 fois sur Facebook...

    En attendant, l'idée de la nécessité de protéger les stocks halieutiques du chalutage profond fait son chemin dans l'opinion: à partir du 1er janvier, le groupe Casino, les hypermarchés et supermarchés de l'enseigne, ne commercialiseront plus aucune des cinq espèces de poissons de grands fonds extrêmement vulnérables que sont le sabre, le grenadier, l'empereur, la lingue bleue et le brosme.

    Cathy Lafon

    LA PETITION

    • La pétition de l'association Bloom totalise désormais plus de 714.000 signature. On la trouve  sur le site de l'association :ICI
    • La BD de Pénélope Jolicoeur : cliquer ICI

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma Planète sur la pêche : cliquer ICI
  • Nucléaire "post-Fukushima" : l'Autorité de sûreté nucléaire consulte les Français

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    Le site de la centrale nucléaire du Blayais (Gironde) Photo archives Sud Ouest/Laurent Theillet

    Depuis le 18 novembre et jusqu'au 9 décembre 2013, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) invite le public à consulter "ses projets de décisions relatives aux prescriptions complémentaires applicables à EDF pour le "noyau dur"  des centrales nucléaires", en cas de catastrophe majeure. Et à faire part de ses observations sur leur contenu. Il vous reste cinq jours pour y participer.

    Cette consultation, peu ordinaire pour un sujet aussi complexe, s'inscrit dans la démarche de l'ASN de développement de la transparence et de l'information des citoyens concernant les installations nucléaires. Explications.

    asn,sécurité,prévention,centrales nucléaires,accident,fukushimaA l'origine de la consultation en cours : la catastrophe de Fukushima

    Suite à l'accident nucléaire de Fukushima survenu le 11 mars 2011, le gendarme du nucléaire a demandé à EDF (décision de l'ASN n°2011-DC-0213 du 5 mai 2011), de procéder à des évaluations complémentaires de sûreté (ECS) de ses centrales nucléaires, afin de prendre en compte le retour d’expérience de la catastrophe japonaise.  Avec, notamment pour objectif de déterminer les marges de sûreté dont disposent les centrales nucléaires française vis-à-vis des risques extrêmes de séisme et d’inondation.

    asn,sécurité,prévention,centrales nucléaires,accident,fukushimaLe rapport de l'ASN

    Les évaluations des centrales nucléaires faites par EDF ont été transmises à l'ASN, qui les a analysées avec l’appui de l’Institut de radioprotection et de sureté nucléaire (IRSN) et du Groupe permanent d’experts chargés des réacteurs (GPR). Le 3 janvier 2012, André-Claude Lacoste (photo ci-contre), l'ex-président de l’ASN, remettait son rapport au Premier ministre : les installations examinées présentent un niveau de sûreté suffisant pour qu’elle "ne demande l’arrêt immédiat d’aucune d’entre elles", mais, dans le même temps, l’ASN considère que la"poursuite de leur exploitation nécessite d’augmenter dans les meilleurs délais, au-delà des marges de sûreté dont elles disposent déjà, leur robustesse face à des situations extrêmes". En clair, le gendarme du nucléaire exige des exploitants des centrales nucléaire françaises un investissement massif de plusieurs milliards d'euros, sur plusieurs années de travaux et d'investissements.


    Rapport de l'ASN sur les ECS : Interviews du... par ASN_Publications

    Le plan d'action de l'ASN

    A la demande de l’ASN, le « noyau dur » proposé en réponse par EDF a également fait l'objet d'une analyse de l’IRSN dont les conclusions ont à leur tour été présentées au GPR , les 13 et 20 décembre 2012. A partir des recommandations formulées par le GPR, l’ASN a élaboré un plan d'action qui établit des prescriptions complémentaires précisant certaines exigences relatives au "noyau dur"  proposé par EDF pour ses centrales nucléaires. Celui-ci devra comprendre des dispositions pour prévenir un accident grave ainsi que des dispositions propres à limiter les conséquences d’un tel accident, pour le cas où il n’aurait pu être évité. Les exigences élaborées par l’ASN précisent également les règles de conception à retenir pour les matériels du « noyau dur », notamment les risques extrêmes auxquels ces matériels doivent résister.

    Jusqu'au 9 décembre

    Ce sont les projets de ces décisions, qui devront s'appliquer à l’ensemble des centrales nucléaires en fonctionnement, ainsi qu’au réacteur EPR de Flamanville 3 en cours de construction, que l'ASN soumet à la consultation du public jusqu'au 9 décembre. Pour y participer : cliquer ICI

    asn,sécurité,prévention,centrales nucléaires,accident,fukushimaPendant ce temps là, à Fukushima

    C'est l'occasion rêvée pour prendre des nouvelles de la centrale japonaise accidentée. L'opérateur Fukushima Daiichi a annoncé avoir débuté les opérations pour effectuer un deuxième retrait d'assemblages de combustible nucléaire de la piscine du réacteur 4. La compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) a précisé qu'elle allait retirer du combustible usé, ce qui rend la tâche encore plus délicate car il est plus radioactif que celui, neuf, extrait la première fois. Tepco avait effectué du 18 au 22 novembre une première extraction de 22 assemblages de combustible neuf, sur les 1.533 (dont 202 neufs) à transférer de la piscine 4 à une bassin dit commun, bien plus sûr (photo ci-dessus, fournie par Tepco à l'AFP).

    Un nouveau chapitre s'ouvre dans le démantèlement de Fukushima, qui doit durer 40 ans

    "Nous allons agir de la même façon que la première fois, mais avec une extrême précaution car le combustible usé est plus sensible", a expliqué Tepco à la presse. Le 26 novembre, la compagnie a plongé dans la piscine 4 un conteneur cylindrique de 5,5 mètres de haut et 2,1 de diamètre avant de commencer à y transférer un à un 22 assemblages de combustible usé, le tout grâce à une grue et des équipements télécommandés qui permettent de réaliser ces manipulations difficiles en laissant les assemblages en permanence immergés. C'est la première fois qu'une telle opération, courante dans l'industrie nucléaire, est réalisée dans un environnement accidenté où les techniciens doivent œuvrer en combinaisons de protection et porter des masques intégraux pour se protéger de la radioactivité. Il s'agit en outre de la plus délicate opération depuis la stabilisation du site en décembre 2011, six mois après le tsunami qui l'avait ravagé.

    "Ce retrait ouvre un nouveau chapitre important dans notre tâche de démantèlement", qui doit durer 40 ans, a commenté le PDG de Tepco, Naomi Hirose.

    Cathy Lafon 

    PLUS D'INFO

    • La consultation de l'ASN en cours.Retour d'expérience de l'accident de Fukushima : Projets de décisions de l'ASN relatives aux prescriptions complémentaires applicables à EDF pour le "noyau dur" des centrales nucléaires : cliquer ICI
    • Tout sur les évaluations complémentaires de sûreté : cliquer ICI

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