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Nucléaire - Page 46

  • Noël 2013: quatre livres bien verts à découvrir au pied du sapin

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    "Le dernier homme de Fukushima",  le livre de Antonio Pagnota, raconte l'histoire de Naoto Matsumura, le paysan qui a refusé de quitter la zone de la centrale nucléaire dévastée, en signe de résistance et au péril de sa vie. Photo DR

    Cadeau_VERT.pngDemain, c'est Noël. Cette fois, ça y est, vous en êtes sûr, vous êtes fin prêt : cadeaux, menu du réveillon, tenue, déco... Et là, paf ! Comme chaque année, dans votre liste de cadeaux, vous vous rendez compte que vous avez oublié un oncle, une nièce, une grand-mère, un beau-frère... Pas de panique. Ma Planète vous propose une sélection de livres à rajouter au dernier moment dans la hotte du père Noël. Tous quatre disponibles dans toutes les bonnes librairies.  

    camille.jpgLe plus petit : "Le  petit livre noir des grands projets inutiles"

    C'est aussi le plus militant. Et le moins cher : 7€. Edité au Passager clandestin, "Le petit livre noir des  grands projets inutiles" a pour auteur Camille, un nom de code collectif pour une kyrielle d'associatifs, qui entendent dénoncer les errements écologiques et les paradoxes économiques d'équipements pharaoniques, surdimensionnés selon eux et, en tout cas, peu conformes à l'esprit du développement durable. Aéroports (Notre-Dame-des-Landes tient la vedette), autoroutes, LGV, stades de foot, incinérateurs, centrales nucléaires... Camille passe tout ça au crible, avec efficacité et non sans humour.

    just écolo.gifLe  plus pédago : "Just écolo !"

    Edité chez Milan, "Just écolo !" de Lorena Lambroso et Simona Pareschi, prodiguent 101 conseils pour sauver la planète et vivre mieux. Le livre décortique chacun de nos gestes quotidiens qui ont une grande influence sur la préservation de la planète. De l'air que nous respirons à l'eau que nous buvons, ce guide pratique nous aide à faire des choix afin de préserver notre environnement pour les générations futures. Au prix de 9,95€ : quand on y réfléchit, ce n'est pas cher payé le conseil. D'autant qu'ils sont tous plus judicieux et précis les uns que les autres, les conseils. Il est vrai que derrière le livre, on retrouve Greenpeace à la manoeuvre, l'ONG big boss du développement durable et de l'environnement, titulaire d'un diplôme de "super-sauveteur" de la planète. C'est vitaminé, bien illustré et drôle : car l'écologie, ce n'est pas aussi barbant que beaucoup voudraient le faire croire...

    coeur.jpgLes plus émouvants : "Le cycliste de Tchernobyl" et "Le dernier homme de Fukushima"

    Ce sont les deux livres "Coups de coeur" 2013 de Ma Planète. Tous les deux ont trait au nucléaire, comme leur titre l'indique.

    cycliste tchernobyl.jpgEdité chez Métaillé, "Le cycliste de Tchernobyl"  de l'Espagnol Javier Sebastian, est un livre singulier. Roman magistral, il est nourri de faits réels. Inspiré librement de la vie de Vassili Nesterenko, physicien russe spécialiste du nucléaire, l'un des quatre liquidateurs à être intervenus sur le site de la catastrophe pour larguer par hélicoptère - directement dans le réacteur en fusion - des containers d'azote liquide afin de le refroidir. Vassili, devenu l'homme à abattre du KGB pour avoir tenté de contrer la désinformation systématique autour de Tchernobyl, après la catastrophe nucléaire qui a ravagé le site ukrainien, en 1986.

    vassili.jpgLe livre se lit d'une traite. On est bouleversé et souvent au bord des larmes devant le courage de Vassili (photo ci-contre) en lutte contre l'absurdité et l'inhumanité d'un système qui a condamné tant d'hommes, femmes, enfants et vieillards à une mort atroce, tout en leur déniant le droit à la reconnaissance de "victimes". On reste confondu devant tant de cynisme. Mais le plus douloureux à admettre, est qu'on ne cesse finalement de se demander : mais que peut-on faire d'autre, quand on est confronté à une catastrophe nucléaire d'une telle ampleur ? Au coeur d'une apocalypse permanente, Vassili, le cycliste, pédale pour sauver sa peau, mais aussi et surtout l'essence-même de l'humanité. Il y parvient : grâce à lui, une communauté humaine s'extrait de la sauvagerie et revit à Tchernobyl. Voilà pour l'espoir véhiculé par le livre. Mais les larmes ne sont pas loin: cette famille humaine recréée n'est, en réalité, peuplée que de fantômes... Dont Vassili lui-même, mort en 2008 des suites de l'irradiation. Le prix :  18€.

    dernier homme fukushima.jpg"Le dernier homme de Fukushima", du journaliste italien Antonio Pagnotta, paru aux éditions Don Quichotte, est le récit d'une histoire vraie. Celle de Naoto Matsumura, un paysan de Fukushima qui, tel "un samouraï sans maître", a refusé en mars 2011 d'évacuer la zone interdite autour de la centrale japonaise explosée par le séisme et le tsunami. Malgré la radioactivité ambiante, le fermier a choisi de défier l'apocalypse nucléaire et Tepco, l'opérateur de la centrale en restant sur la terre de ses ancêtres et en prenant soin des animaux encore vivants, que les paysans ont été contraints d'abandonner, à leur coeur défendant. Un acte de résistance majeur contre la bureaucratie et le lobby nucléaire. Aristocrate de la terre, Matsumura est aussi un aristocrate de l'écologie, car son combat se nourrit du lien qu'il maintient entre l'homme et la nature, un lien qui tient sa source dans le Japon de la religion et des philosophes ancestrales. Un livre puissant, émouvant, et combattif. Le prix: 17,90€.

    Cathy Lafon

  • Insolite : Kill-starter, une plateforme participative "écolo" d'un nouveau genre !

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    Ca commence par un e-mail, qu'on reçoit un beau matin dans sa boîte de messagerie, de la part d'une certain Sonia, Community Manager chez Revolvr "Je t’envoie ce mail pour t’informer du lancement d’une plateforme participative d’un nouveau genre : KILLSTARTER -  #KILLSTARTER !"

    Chouette ! Voyons un peu.

    KILLSTARTER s'annonce comme  une plateforme de financement participatif qui "connecte les esprits visionnaires, porteurs de projets innovants, aux particuliers désireux de construire l'avenir, pour financer les révolutions qui redessinent la planète". Ca les écolos, ils aiment bien.  Encourageant la prise de risque et faisant fi du principe de précaution, "ils se définissent comme un carrefour où mécènes et génies s'allient pour modeler nos lendemains". De mieux en mieux, l'écolo que je suis commence à sortir sa carte de crédit. "Voici d’ailleurs quelques projets déments que je t’invite à découvrir... ". Parfait. Sauf que là, ça se gâte. Car pour être déments, les projets sont vraiment déments. En voici un échantillon:

      greenpeace_Nucleaire.jpg 1. La fonte de toutes les banquises inutiles

       2. Le 1er poulet à 6 pattes

       3. Une centrale nucléaire en pleine savane

       4. Un filet géant pour ramasser un maximum de poissons

       5. L’évacuation de déchets toxiques dans le Nil

       6. La 1ère arme de déforestation massive

    Sûre de m'avoir appâtée par ces projets fabuleux, Sonia me donne "rendez-vous tout de suite sur la plateforme #KILLSTARTER", car dit-elle,  "ils ont besoin de tes dons ou découvre qui se cache derrière ces projets plutôt culottés !". Pour être culottés, ils sont culottés. Du coup, me voilà sur les nerfs et je m'agace.  Et si c'était un site anti-écolo qui fait la propagande de l'écolo-scepticisme ? Les climato-sceptiques et autres défenseurs des OGM sont-ils dans le coup ? 

    Mais qui se cache derrière Kill Starter ?

    Comme pour l'instant je n'ai toujours rien payé, je pousse un peu plus loin... Cliquons un peu pour voir. Quel est le génie tordu qui a pondu ces projets délirants ? La réponse ne tarde pas et arrive sur le site de Kill-Starter comme un hacking plutôt bienvenu : Greenpeace ! Bon sang, mais c'est bien sûr !  Evidemment tous les projets sont bidons mais issus de problématiques bien réelles, tournées en dérision par l'ONG. Les financements aussi. Mais Greenpeace en profite pour faire un appel au don pour ses propres combats écologiques : lutter contre la déforestation, la surpêche, les OGM, le nucléaire, le réchauffement climatique...

    Avec ce site internet drôle et efficace, accompagné d'un e-mailing très "pro",  Greenpeace invente le web-hacking-parodique. Mais où vont-ils chercher tout ça ?

    Au fait, mon projet préféré, c'est quand même l'installation d'un fondeur de banquise. Non, sérieux, vous y auriez pensé, vous ?

    Cathy Lafon

  • Réchauffement climatique: la voiture électrique, ce n'est pas la panacée

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    Une voiture  électrique présentée au Mondial de l’auto à Paris, le 28 septembre 2012. Photo archives AFP 

    bluecub.jpgBordeaux attend pour janvier 2014 ses voitures électriques en libre service, les BlueCub. Citiz, le site d'autopartage bordelais, veut en mettre dix en circulation en mai 2014. Sur le web écolo, la polémique enfle: oui ou non, un véhicule électrique est-il réellement plus vertueux pour le climat qu’une voiture à moteur thermique ?

    Réponse : oui, et non, selon une étude de l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (Ademe), publiée en novembre 2013. Au bout de quelques milliers de kilomètres, elle peut le devenir. Ou pas. Tout dépend l’origine de l’électricité qu’elle utilise.

    10 tonnes de CO2 contre 22 pour une voiture diesel, et 27 pour une voiture à essence

    La question clé du réchauffement climatique, ce sont les émissions de CO2, principal gaz à effet de serre, qu'il faut absolument parvenir à réduire. En France, par rapport aux moteurs diesel ou thermiques, une voiture électrique présente un avantage indéniable contre le réchauffement climatique, à partir de 50.000 kilomètres au compteur, selon l'étude pilotée par l’Ademe. Certes, sa fabrication, comme celle de toutes les voitures, est une première source de pollution. Mais la voiture électrique qui sort de l’usine a déjà émis plus de CO2 qu'une automobile classique, du fait principalement de l’extraction des métaux qui composent la batterie. Elle rattrape cependant assez vite son retard, en carburant à l'électricité, qui est en France en grande partie d'origine nucléaire, peu ou pas émettrice de gaz à effet de serre. Pour un cycle de vie moyen estimé à 150.000 kilomètres, aux performances techniques actuelles, une voiture électrique émettra au total environ 10 tonnes de CO2, contre 22 pour une voiture diesel et environ 27 pour une voiture à essence, selon le scénario de référence de l’étude.

    nucleaire edf.jpgLe bémol : le nucléaire a quand même pour inconvénient majeur de générer des déchets radioactifs dont on ne sait pas vraiment quoi faire. Il représente en outre un énorme danger potentiel pour l'environnement et la santé humaine, comme nous l'enseignent les catastrophes de Fukushima, au Japon, et de Tchernobyl, en Ukraine. L'idée, en France, c'est de réduire de 50% la part de l'atome dans la production électrique française, d'ici à 2025...

    eolienne allemagne.jpgLes énergies renouvelables et le cas allemand

    « Le bouquet électrique de la phase d’usage a un impact majeur sur le potentiel de changement climatique », observe l'Ademe. En Allemagne, où l’électricité provenait en 2009 à 44% du charbon, très émetteur de CO2, les conclusions sont très différentes. Rechargée outre-Rhin, les émissions de CO2 de la voiture électrique seront plus importantes que celles d'une voiture conventionnelle jusqu’à 100.000 km, équivalente au-delà du 100.000 km et légèrement inférieures (environ 21 tonnes) en fin de vie, à 150.000 kilomètres, selon l'Ademe. La production d'électricité en Allemagne, dépendait encore, en 2009, à 44% du charbon (à 66% d'origine nationale), 2% du pétrole, 13% du gaz naturel (86% importé), 23% du nucléaire (uranium totalement importé) et 18% des énergies renouvelables. Mais d'ici à 2050 , le pays prévoit que les énergies renouvelables aujourd'hui en plein essor, couvriront 80% de la consommation d'électricité et 50% des besoins d'énergies. La donne aura alors considérablement changé.

    voiture électrique la rochelle.jpgLimiter la pollution locale dans les villes

    Pour l'Ademe, la voiture électrique, sans émissions polluantes, « reste indéniablement une bonne arme pour limiter la pollution locale », des villes notamment (photo ci-contre, La Rochelle), souligne Maxime Pasquier, un des responsables de l’étude. De même pour réduire le risque d’épuisement des ressources fossiles. L’expert souligne aussi « l’importance de la phase de fabrication pour le véhicule électrique, qui est liée essentiellement à l’extraction de métaux de fabrication de la batterie ». Certains types de batteries permettent de réduire cet impact « de 20 à 40% », souligne-t-il. L’étude de l'Ademe conclut que l’essor de la voiture électrique ne constitue pas une menace en 2020 pour les métaux et terres rares utilisés dans les batteries, avec des réserves néanmoins pour le cobalt. Reste toutefois un vrai point noir: le risque d’acidification, qui peut contribuer aux pluies acides, lié à l’exploitation du nickel ou du cobalt entrant dans les batteries.

    Et les renouvelables ?

    C'est drôle, l'Ademe ne met pas clairement en exergue le paramètre de l'électricité quand elle a pour origine les énergies renouvelables. De même, n'est pas évoquée une autre alternative à l'électricité, celle des générateurs HHO qui peuvent produire un gaz qui résulte de l'électrolyse de l'eau, économiseur ou décupleur d'énergie, qui permet de faire rouler les voitures et aussi de se chauffer.

    Quant les voitures rouleront au vent...

    Quand les voitures rouleront au vent, au soleil ou à l'eau, leur impact sera enfin définitivement moins nocifs pour le climat. D'ici là, réduire ses déplacements en voiture particulière, renoncer au diesel ultra-polluant et adopter le plus possible les transports en commun ou les déplacements doux (à vélo ou à pied), c'est encore la meilleure façon de de lutter contre le réchauffement climatique.

    Cathy Lafon

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