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Nucléaire - Page 48

  • Fukushima : bienvenue à la première éolienne flottante

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    Installée au large de Fukushima, au Japon, le 4 octobre, une éolienne flottante a été inaugurée le 11 novembre 2013. Photo AFP

    "Nucléaire, non merci" :  Fukushima passe aux énergies renouvelables. Traumatisée par la catastrophe nucléaire du 11 mars 2011, la préfecture a inauguré le 11 novembre, la première phase de la construction d’un important parc d’éoliennes flottantes au large de la côte nord-est du Japon.

    eolienne fukshima.jpgDu courant pour 100.000 foyers

    Un consortium nippon, constitué de la maison de commerce japonaise Marubeni et d'une dizaine d'autres entreprises japonaises avaient dévoilé, début mars 2012, leur intention d'installer cette ferme d'éoliennes flottantes au large de Fukushima  (image de synthèse ci-contre), afin de fournir du courant à 100.000 ménages. Un peu plus d'un an plus tard, le gouverneur de la préfecture et un représentant du ministère de l’Industrie viennent de mettre en route la première éolienne géante de ce futur parc. Haute de 106 mètres (par rapport au niveau de la mer), d'un diamètre de 80 mètres et dotée d’une puissance de 2.000 kilowatts (kW), elle doit permettre de valider les conditions de son fonctionnement, avant d'accueillir ses soeurs en ribambelle.

    Une première mondiale

    « Je voudrais que ce soit un grand succès pour symboliser la reconstruction (post-tsunami) et pour que la préfecture de Fukushima, blessée par l’accident nucléaire, soit à l’avant-garde de l’utilisation des énergies renouvelables », a déclaré Kazuyoshi Akaba,  vice-ministre de l’Industrie,  lors de l'inauguration de cette éolienne flottante, qui constitue une première technologique mondiale en matière d'éolien offshore.

    Le solaire aussi

    On le comprend aisément, Fukushima ne veut plus entendre parler d’énergie nucléaire mais être, au contraire, un fer de lance dans l’exploitation de ressources propres et durables, dont les énergies éolienne et solaire. La municipalité de Minamisoma située dans la zone sinistrée de Fukushima, à 30 km de la centrale, s'est déjà lancée dans la création d'un modèle de ville plus sûre, plus écologique et à fort rendement énergétique. Parmi les principaux chantiers, le conglomérat industriel Toshiba bâtit un vaste parc solaire qui doit alimenter quelque 30.000 foyers à Minamisoma en 2014.

    Quant à la ferme d'éoliennes flottantes de Fukushima, sa capacité de production électrique sera de l’ordre de 12.000 kilowatts, de quoi alimenter plusieurs dizaines de milliers de foyers, d'ici à 2016, et se passer définitivement localement du nucléaire. En cas de séisme ou de tsunami, l'éolien et le solaire, c'est quand un énorme souci en moins...

    Cathy Lafon

  • Eaux radioactives, déchets, espèces invasives : bons baisers de Fukushima

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    Le tsunami du 11 mars 2011 qui a frappé le nord-est du Japon, a donné naissance à un continent de déchets qui se déplace vers la côte Ouest des Etats-Unis. Photo archives  AFP 

    Selon certains scientifiques, les eaux contaminées de Fukushima devraient mettre encore quelques mois pour traverser le Pacifique et atteindre, en 2014, les côtes nord-américaines. Pour d’autres,  c’est un véritable continent de déchets issus du tsunami du 11 mars 2011 qui est attendu lui, dès la fin de l'année 2013, sur la côte ouest des Etats-Unis. Ce qu'il y a de sûr, c'est que la planète est loin d'en avoir fini avec les conséquences du tsunami et de la catastrophe nucléaire de Fukushima.

    débris,fukushima,radioactivité,océan,centrale nucléaire,tsnunamiUne carte interactive pour suivre les particules radioactives

    Les particules radioactives issues de la pollution provoquée par la catastrophe nucléaire de Fukushima, vont errer durant une dizaine d’années dans les océans du monde, selon les chercheurs du Centre of Excellence for Climate System Science (CECSS) qui ont publié sur internet une étude sur le sujet, en août dernier.  Les courants au large du Japon accélèrent la dilution des eaux radioactives, qui perdent donc en concentration radioactive et se dispersent, rapporte l'étude.  "Les observateurs de la côte ouest des USA pourront mesurer une augmentation des matières radioactives trois ans après  l’événement", estiment les scientifiques qui ont mis en place une carte interactive  permettant de visualiser l’évolution d’un produit, quel qu'il soit, porté par les courants marins. Les premières traces de la pollution radioactive de Fukushima présente dans les eaux de l'océan Pacifique devrait donc arriver en 2014 aux Etats-Unis. Que deviendront les innombrables fuites d'eau contaminées qui s'échappent du site dans l'océan depuis la catastrophe (le 22 juillet dernier, l'opérateur Tepco parlait de 390 tonnes par jour) ? L'étude du CECSS n'aborde pas la question.

    Y at-il un danger pour la population américaine ?

    Pas vraiment, d'après Erik van Sebille, co-auteur de l'étude, qui précise : "Cependant, les habitants de ces côtes ne seront pas affectés par les concentration de matériaux radioactifs car elles resteront en dessous des normes de l’OMS une fois qu’elles quitteront les eaux japonaises". Un élément qui reste cependant à vérifier... 

    debris fukushima.jpgLes déchets du tsunami japonais : le 51ème Etat américain

    Selon un article publié par le site "Terra Eco" le 7 novembre, la NOAA (administration américaine de protection des océans) s'attend, elle, à voir un véritable continent de déchets venu du Japon aborder la côte ouest américaine, à la fin de l'année 2013. Une plaque de détritus de la taille du Texas se situe actuellement au nord est des îles d'Hawaï. Déjà surnommé le 51e État des Etats-Unis, l'énorme masse flottante qui ressemble à un amas de rouille, est constituée d’une quantité phénoménale de débris dus au tsunami (carte NOAA ci contre): véhicules, maisons, pontons, quais entiers... Avec, cadeau, des espèces animales invasives. Trois d'entre elles inquiètent plus particulièrement les chercheurs américains : la moule bleue, l’algue brune connue sous le nom de wakamé, et l’étoile de mer, "Asterias amurensis".  Les deux dernières figurent sur la liste des cent espèces exotiques envahissantes parmi les plus néfastes au monde, établie en 2000 par l’Union internationale pour la conservation de la nature. 


    La NOAA 
    minimise le risque de la radioactivité éventuellement présente dans les débris en provenance du Japon.  Elle a néanmoins lancé un appel à la population américaine afin que les promeneurs préviennent les autorités dès qu’ils trouvent un objet rejeté par les flots. Certes, s'il est radioactif, mieux vaut ne pas le prendre, même avec des pincettes. A moins d'être armé d'un compteur Geiger, pour faire ses propres relevés. Sympa, la balade sur la plage...

     Cathy Lafon

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  • Nucléaire : Fukushima, sous la menace permanente des typhons

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     Des soldats recherchent des survivants après un glissement de terrain provoqué par le passage du typhon Wipha sur l'île d'Oshima, le 16 octobre 2013, à 120 km au sud de Tokyo Photo AFP

    Nouvelle sueurs froides au Japon hier, avec le typhon Wipha  qui prenait la direction de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Le pire a finalement été évité. Mais des niveaux de 1 400 à 2 300 becquerels par litre de rayonnements bêta ont été décelés cette nuit dans l'eau d'un fossé menant à la mer. C'est le plus haut niveau de radioactivité mesuré à cet endroit jusqu'à présent.

    thypon,fukushima,centrale nucléaire,sécurité13 morts et une cinquantaine de disparus

    Wipha emportait avec lui des vents atteignant 180 km/h.  Le 26e typhon de la saison en Asie a fait au moins 17 morts, dont 16 sur la petite île japonaise d'Oshima au sud de Tokyo, mais il n'a fait que frôler la capitale japonaise. Plus de trente maisons ont été emportées dans des glissements de terrain sur l'île d'Oshima, à 120 km au sud de la capitale, a rapporté la télévision publique NHK. Une cinquantaine de personne seraient portées disparues. En dehors de cette île, trois autres personnes étaient portées disparues dans la région de Tokyo: deux jeunes garçons sur une plage et un quinquagénaire dont la maison était dans une zone où s'est produit un glissement de terrain, ont précisé les autorités locales. 

    thypon,fukushima,centrale nucléaire,sécuritéLa centrale Fukushima Daiichi, violemment touchée

    A 220 km au nord-est de Tokyo, la centrale dévastée de Fukushima a été violemment arrosée par Wipha dès mardi. Ce qui faisait craindre, au mieux, de nouveaux incidents, notamment à cause de l'eau radioactive qui engorgeait déjà le site avant même le passage de Wipha. Et au pire, l'accident irréparable que constituerait la chute la piscine du réacteur 4, en équilibre instable.

    "5.000 fois la bombe nucléaire d'Hiroshima"

    "Désastre planétaire en puissance", "incendie radiologique catastrophique","radioactivité équivalente à 5 000 fois la bombe nucléaire d'Hiroshima" : telles étaient les craintes relayées par les médias, il y a un an de cela, en cas d'effondrement de la piscine du réacteur 4, dans laquelle sont entreposées 1 535 barres de combustibles, soit 264 tonnes de matières fissiles hautement radioactives. Depuis le 11 mars 2011, ce cube en béton de onze mètres de profondeur repose en effet à trente mètres du sol, sur une structure gravement endommagée et fragilisée par une explosion d'hydrogène survenue quatre jours après le séisme et le tsunami qui ont ravagé le site. Sous sept mètres d'eau, les barres de combustibles, déchargées du cœur du réacteur à la fin 2010 pour maintenance, doivent être constamment refroidies afin d'éviter leur fusion et donc la libération d'immenses quantités d'éléments radioactifs.

    Fukushima : "Titanic "atomique

    On le sait, la situation du site nucléaire, rafistolé et brinquebalant, est loin d'être stabilisée. Les incidents et les fuites d'eau radioactives, dans l'océan et dans le sol, s'y poursuivent. Le mercredi 9 octobre, un accident a blessé 6 des 3.000 ouvriers qui oeuvrent jour et nuit dans des conditions précaires à la décontamination du site, notamment auprès du bâtiment du réacteur 1, où le coeur du réacteur 1 a entièrement fondu. A Fukushima Daiichi, l'exposition à la radioactivité atteint parfois jusqu'à 1 millisievert (mSv) la journée, soit le vingtième de la limite annuelle fixée pour les travailleurs du nucléaire...

    Les précautions de Tepco

    Très controversé pour sa mauvaise gestion de la crise depuis le tsunami et le séisme du 11 mars 2011 qui ont dévasté la centrale nucléaire de Fukushima, le gestionnaire a donc pris les devants en renforçant les fixations d'équipements et la surveillance des zones qui pouvaient être inondées par le typhon. Tokyo Electric Power (Tepco) a ainsi relâché des litres d'eau de pluie accumulée sur le site, en assurant toutefois que la radioactivité de ce liquide était inférieure à la limite légale.

    thypon,fukushima,centrale nucléaire,sécuritéFukushima échappe au pire...

    Mercredi, le coeur de Wipha qui n'a pas touché la terre ferme s'éloignait peu à peu des côtes et de Fukushima, et se trouvait au-dessus de l'océan Pacifique à 120 km à l'est de la préfecture d'Ibaraki en se déplaçant vers le nord-nord-est à la vitesse de 70 km/h. A Fukushima, c'est le soulagement, même si l'on ne connaît pas encore exactement la nature des dégâts causés par les pluies torrentielles.

    Le typhon a entraîné les eaux radioactives encore plus près de l'océan 

    Dans la nuit de mercredi à jeudi,  l'opérateur Tepco a déjà annoncé avoir détecté un niveau de 1 400 becquerels/litre à 150 mètres environ de la mer, et des teneurs supérieures de 2 000 et 2 300 becquerels/litre en deux autres endroits situés plus en amont de ce fossé qui relie une zone du côté montagne, où sont installés des réservoirs d'eau radioactive, à l'océan Pacifique. A suivre...

    Le Japon est traversé chaque année entre le printemps et l'automne par de nombreux typhons dont certains , comme Wipha, d'une rare violence : d'autres sources d'angoisse en perspective pour la centrale de Fukushima, au Japon et dans les pays voisins.

    Cathy Lafon

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