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Météo - Page 30

  • Tempêtes: hécatombes d'oiseaux marins sur la côte atlantique et en Gironde

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    Cadavre de macareux moine échoué sur la plage du Grand Crohot, Gironde, le 2 février 2014. Photo Alain Noël

    Depuis une dizaine de jours, le littoral atlantique offre un triste spectacle, du Finistère au sud de l'Aquitaine: d'impressionnants échouages d'oiseaux marins de la famille des alcidés et, notamment en Aquitaine, de macareux moines, jonchent les plages. Quelle est la raison de cette hécatombe, certes moins spectaculaire que les échouages de baleines ou de dauphins, mais tout aussi inquiétante pour la biodiversité?

    guil1.jpgAlerte en Gironde

    Alain Noël, 60 ans, photographe-ornithologue amateur, a alerté Ma Planète la semaine dernière. Le dimanche 2 février, le Girondin qui travaille régulièrement pour le parc ornithologique du Teich, a découvert dix cadavres de macareux moines sur la plage du Grand Crohot en Gironde, qu'il a méticuleusement photographiés et numérotés pour les signaler à la LPO, ainsi que celui d'un dauphin commun tout frais qui saignait encore. Il a également repéré un cadavre de guillemot de Troil (photo ci-dessus) et un de fulmar boréal. Plus au nord, selon la Ligue de protection des oiseaux (LPO), ce sont au moins 40 guillemots et près de 20 macareux qui ont été retrouvés épuisés ou morts sur les plages de Charente-Maritime, depuis le 25 janvier. Une vingtaine de macareux ont également été récupérés à La Baule (Bretagne) et des dizaines d'oiseaux sont actuellement en soins dans les différents centres spécialisés de la côte Manche Atlantique.

    La faute à quoi ? Tempêtes, pollution, dégazages  ?

    Selon Alain Noël, en Gironde, la raison de cette hécatombe ne semble pas être la pollution, mais la houle persistante au large depuis début janvier, qui empêche les oiseaux de se nourrir. Les plus faibles sont rejetés sur la plage, morts, ou très affaiblis, car, relève l'ancien prof de math, copropriétaire du château de vin bio "Les Dauphins" à Saint-Loubès, "il y a quelques rescapés". "On ne voit pas de traces suspectes de pollution sur ces oiseaux, qui, en revanche, ont l'air très maigres", précise-t-il.

    mac3b.jpgLes tempêtes et la houle, mais aussi le mazout

    Quotidiennement alertée ces derniers temps par des personnes découvrant des oiseaux échoués, morts ou vivants, sur le littoral atlantique, la LPO confirme l'hypothèse des mauvaises conditions météorologiques sur son site internet.  "Les tempêtes successives semblent avoir fortement affecté les populations hivernantes d'alcidés (Guillemot de Troïl, Pingouin torda et Macareux moine (photo ci-dessus)", indique l'association écologiste, qui précise toutefois que certains cadavres d'oiseaux portent aussi des traces de mazout. Dégazages en mer, accidents de navigation dus à la tempête ? "Des échouages de mazout (boulettes et quelques plaques) ont également été signalés par la LPO Morbihan entre la presqu'ile de Quiberon et Erdeven", note aussi l'association de protection des oiseaux.

    Au Porge aussi

    tempête,houle,oiseaux,échouages,lpoEn Aquitaine, la LPO n'a pas souvenir d'avoir vu un tel afflux d'alcidés sur le littoral et qualifie le phénomène de rare, voire "rarissime".  Ce week-end, Ma Planète a pu constater que les échouages continuaient: sur la plage du Porge en Gironde, des dizaines de boules de plumes gisaient sur le sable, au milieu d'amoncellement de déchets rapportés par les vagues. Cadavres ou oiseaux affamés et à bout de souffle, il s'agissait surtout de macareux.

    Cathy Lafon

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    PLUS D'INFO

    • Que faire en cas de découverte d'oiseaux vivants ou morts sur les plages?  Voici les conseils de la LPO.

    Les bons gestes à avoir. Ne jamais prendre de risques inconsidérés afin d'atteindre l'animal, même s'il est vivant. Avant tout, ne pas se mettre en danger et  lorsque les conditions météorologiques ne sont pas bonnes, respecter les consignes de sécurité transmises par les préfectures. Si l'on peut ramasser l'oiseau, il faut se munir de gants et de sacs plastiques, et le transférer au centre de sauvegarde le plus proche où il sera identifié, comptabilisé et enregistré.

    Qui contacter ? Si un oiseau, victime de pollution marine (ou suite à une tempête), est découvert vivant ou mort il faut contacter d'urgence le Centre de Sauvegarde de la Faune Sauvage le plus proche :

    Charente-Maritime : Centre de Sauvegarde du Marais aux Oiseaux, Responsable : Christian Bavoux,
    Le Marais aux oiseaux, 17550 DOLUS D'OLERON, Tél. : 05 46 75 37 54.

    Gironde : LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux), Responsable : Marie Lagarde, Centre de Sauvegarde, Domaine de Certes, 33980 AUDENGES, Tél. : 05.56.26.20.52

    Landes : Fédération Départementale des Chasseurs des Landes - Centre de Sauvegarde Alca Torda, 149 chemin de faisans, 40120 POUYESSEAUX, Tél. : 05.58.93.92.33

    Pyrénées-Atlantiques : Centre de Sauvegarde Helgalaldia, Responsable : Stéphan Maury
    Route de Saint-pée, Quartier Arrauntz, 64480 USTARITZ, Tél. : 05.59.49.16.78

  • Tempête sur le littoral: la houle de la décennie ce week-end ?

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    A Montalivet (Gironde), les vagues ont fini par avoir raison de la dalle de béton qui donne accès à la plage centrale. Photo "Sud Ouest" Julien Lestage

    Cet hiver, les dépressions s'enchainent sans nous laisser le temps de souffler. Après la tempête Dirk, dernière quinzaine de décembre, Hercules et sa houle monstre expédiée début janvier sur nos côtes atlantiques par le vortex polaire qui paralysait le nord de l'Amérique, il y a eu Petra début février, puis Qumeira, cette fin de semaine. Et ce n'est pas fini : le littoral atlantique se prépare à recevoir, ce week-end, Ruth, ou "Srike Four", la plus grosse dépression depuis 35 ans.

    tempête,houle,surf,ventAlerte "noire" à la houle

    Selon Surf Report, le site spécialisé référence des surfeurs, si Ruth est moins vaste que Hercules, la hauteur des vagues devraient dépasser tout ce que nous avons vu au cours des dernières tempêtes. Les plus gros spots européens de surf sont donc en alerte "noire"…

    Un monstre absolu

    D’après les météorologues, "Strike Four" serait un monstre de tempête absolu, qui risque de faire un carnage en Europe. Pour vous donner une idée, Hercules a entraîné une houle de plus de 8 mètres à 21 secondes d’intervalle. Enorme, comme les dégâts qu'elle a occasionné sur le littoral. Selon les prévisions des météorologues, la houle de ce samedi pourrait culminer entre 15 et 20 mètres à 19 secondes d’intervalle avec des vents violents... Des vagues tellement géantes que les surfeurs feront mieux d'oublier leur planche.

    Gare au "swell"...

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    Carte Surf Report prévision dimanche 9 février 2014

    Les côtes de l'Irlande, de l'Angleterre, de la Manche et de la Bretagne connaîtront donc un épisode venteux de près de 36 heures avec des vagues qui vont monter en puissance et, une fois de plus, de forts risques de submersions marines pour le week-end.  Les départements du Finistère et du Morbihan ont été placés en vigilance rouge "crue", l'Ile-et-Vilaine et la Loire Atlantique en vigilance orange, sur fond de perturbation active venant par l'ouest, a-t-on appris auprès de Météo-France. De quoi faire venir les "big wave riders", anticipe Surf Report, qui s'attend à voir les vidéos des sites de Mullaghmore, Belharra au Pays  Basque et Nazaré au Portugal faire une nouvelle fois la Une d'internet. 

    Le 29 janvier 2014, le surfeur Hawaïen Garrett McNamara à Praia do Norte, la "plage du nord" du village de Nazaré, tente de battre son propre record de la plus grande vague jamais surfée au monde.

    Le site spécialisé prévient toutefois : n'est pas "big wave rider" qui veut. Les surfeurs confirmés qui veulent défier les vagues feront mieux de chercher un spot de repli, quant aux autres, pas question de se mettre à l'eau. La prudence est de mise. Pour voir un tel phénomène, il faut remonter aux années 1990, conclut Surf Report, qui souligne aussi qu'il ne s'agit que de prévisions.

    Cathy Lafon

    LE SITE DE SURF REPORT  : cliquer ICI

    PLUS D'INFO

    • Rappel des houles de cet hiver, selon Surf Report :

    Hercules (6 Janvier): 8m50 - 21 secondes
    Take Two (1er Février): 8m50 - 19 secondes
    Brigid (5 Février): 9m10 - 18 secondes
    Strike Four (8 Février): 10m70 - 19 secondes

  • Jeux olympiques 2014 : pourquoi Sotchi ne rime pas avec écologie

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    Le président russe Vladimir Poutine pose avec deux enfants à la station de ski de Sotchi, Krasnaïa Poliana, sur les bords de la mer Noire, le 5  janvier 2007. Photo AFP

    Environnement, forêt, biodiversité, eau, transports : de nombreuses associations russes mettent en cause la construction des infrastructures dédiées aux Jeux olympiques d'hiver 2014, qui ont causé, selon elles, de nombreux dégâts écologiques à Sotchi. Tour d'horizon des principaux griefs des écolos.

    La neige à prix d'or

    Tout d'abord, organiser les Jeux olympiques d'hiver dans une station balnéaire, à l'heure du réchauffement climatique, il fallait oser. Poutine a relevé le défi en proposant Sotchi. Située sur les bords de la mer Noire, avec les montagnes du Caucase en arrière-plan, Sotchi, un lieu de villégiature estival où poussent les palmiers, ne disposait que d'une petite station de ski, Krasnaïa Poliana. Température moyenne sur le site en février 2013: 8°C... D'où la nécessité de constituer d'énormes réserves de neige, pour permettre aux skieurs de skier, juste au cas où... Près de 700.000 m3 de neige, naturelle et artificielle, ont ainsi été stockés en 2013, et entassés en quatorze "collines", à plus de 1.100 mètres d'altitude.  Les sept premières "collines de neige" auraient coûté l'équivalent de près de 5,5 millions d'euros.

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    Vue aérienne du parc olympique de Sotchi 2014 Photo AFP

    Des travaux pharaoniques dans une région au riche patrimoine naturel

    Le coût des Jeux de Sotchi est estimé à environ 50 milliards de dollars. En 6 ans, ce sont près de 36 milliards d'euros qui ont été investis dans la ville et dans la station de Rosa Khutor, où doivent se dérouler les épreuves de ski alpin, de bobsleigh, de ski de fond et de saut à ski. Si certains bâtiments de la vieille ville étaient déjà en place, c'est une ville olympique qui est pratiquement sortie de terre, avec son aéroport, deux gares ferroviaires, 200 km de voies ferrés, 400 km de routes et 77 ponts. Mais aussi 12 tunnels, des stations de ski, trois villages olympiques, cinq patinoires géantes et de nombreux immeubles... Impossible d'imaginer que tout cela puisse se faire sans aucun impact sur l'environnement. En Russie comme ailleurs, pour les écologistes, la question n'est pas d'interdire par principe les projets d'infrastructure, mais de les mener à bien sans qu'ils s'avèrent désastreux pour l'équilibre écologique des territoires concernés et la vie de leurs habitants. Dans le cas de Sotchi, les travaux menés tambour battant ont fait fi de toutes les problématiques environnementales.

    Première victime : la forêt

    Pour construire "Sotchi JO 2014",  il a fallu abattre entre 2.000 à 4.000 hectares de forêts :  un sacré choc pour la biodiversité animale et végétale locale. Selon la WWF, l'organisation mondiale de protection de la nature, les organisateurs se sont "à peine occupés" de l'impact sur les espèces animales.

    akhchtyr-un-village-sacrifie-a-la-cause-olympique.jpgLe cas d'Akhchtyr, le village sacrifié

    De même qu'un pan entier de la ville de Sotchi a dû être rasé et de nombreux habitants déplacés, un petit village situé sur les hauteurs de la station balnéaire, au bord de la rivière Mzymta, a été lourdement affecté par le chantier dantesque. Depuis 2008, les travaux pour relier le site olympique à Krasnaïa Polïana ont  ainsi privé le village Akhchtyr d’eau et de route (photo AFP ci-dessus), en laissant l’impression aux habitants d’avoir été sacrifiés.

    Histoire d'eau

    Située sur les premières hauteurs du Caucase, Akhchtyr a d’abord vu sa vie bouleversée avec la construction de la ligne ferroviaire de 48 km et de la voie rapide entre le centre olympique de Sotchi, au bord de la Mer Noire et les pistes de ski. « Les constructions olympiques ont laissé le village sans approvisionnement en eau depuis plus de cinq ans et privé les habitants des transports publics et d’autres services », rapporte l’ONG Human Rights Watch (HRW). Pour les habitants, le début des travaux a coïncidé avec le début de leurs problèmes avec l'eau. Akhchtyr n'avait pas l'eau courante, mais des puits. Les travaux ont détruit les sources souterraines et les quantités d'eau apportée désormais par camions citerne est insuffisante pour couvrir les besoins élémentaires et pour arroser les potagers, sources de nourriture et de revenus pour habitants.

    Expropriations sans indemnisations

    A Akhchtyr, seules deux des huit familles expropriées ont été indemnisées. Quant aux bénéfices de la nouvelle route, la population locale peut faire une croix dessus : la voie rapide ne dessert pas Akhchtyr, comme initialement prévu. Pire, elle coupe l’ancienne route et prive les 52 foyers de transports publics. Un tunnel permet bien aux habitants de passer sous la voie ferrée, mais rien n’a été prévu pour traverser la grande route. Si l'on a une voiture, il faut maintenant une heure pour atteindre Sotchi, en passant par la montagne... Un vrai progrès.

    evgueni.jpgLa "légère insolence" des écolos

    Les dégâts causés à l'environnement par les Jeux de Sotchi, c'est justement ce que dénonce dans un rapport Evgueni Vitichko (photo ci-dessus). Or, en Russie, si l'on peut badiner avec l'écologie, pas question d'agir de même avec les Jeux. Par un étrange hasard, le lundi 3 février, le militant écolo a été condamné à quinze jours de détention à Touapsé sa ville natale, un petit port à une centaine de kilomètres au nord de Sotchi. Pour quel délit ? Selon la presse russe, l'écolo s'est rendu coupable d'une « légère insolence » (délit prévu à l'article 20.1 du code pénal russe) qui lui a valu le maximum prévu par la loi. En attendant l'autobus, Evgueni Vitichko aurait lâché une bordée de jurons, ce qui aurait choqué l'un de ses concitoyens au point de l'inciter à porter plainte. Archaïsme exotique ou règlement de compte destiné à faire taire les écolos ? Si l'on en croit l'explication donnée au journal Le Monde par Evguenia Tchirikova, la pasionaria de l'écologie russe, la deuxième option serait la bonne: "Il s'agit d'une affaire totalement fabriquée... Cette histoire en dit long sur la détermination des autorités à faire taire les écolos. Ces Jeux ne sont pas une fête populaire, plutôt une malédiction ", conclut-elle.

    jeux olympiques,infrastructures,ski,sports d'hiver,poutine,forêtLes écolos dans le collimateur de Poutine

    Quoiqu'il en soit, pour le géologue et membre de l’association régionale de défense de l’environnement du Caucase du Nord, cette condamnation n'est pas la première. Evgeni Vitichko a déjà été condamné le vendredi 20 décembre dernier à trois ans de camp pour "atteinte aux biens". Selon Amnesty international, "ses défenseurs estiment que les charges pesant sur cet homme n’ont aucun fondement et sont motivées par des considérations politiques". On lui a en effet reproché, avec un groupe de militants écologistes, d'avoir causé des dommages à une clôture en tôle ondulée dressée dans une zone forestière protégée, en l'ouvrant en partie et en y écrivant des slogans comme : « La forêt est pour tout le monde ».  Un vrai scandale... 

    Vladimir Poutine a voulu faire des olympiades d'hiver 2014 une véritable tribune politique pour redorer son image et celle de la Russie. Ce qu'il y a de sûr, c'est qu'il n'aura pas la médaille d'or du développement durable.

    Cathy Lafon

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