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Infrastructure - Page 70

  • Réchauffement climatique: la statue de la Liberté menacée par la montée des eaux

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    La statue de la Liberté risque-t-elle de disparaitre sous les flots ? Photo AFP

    Le réchauffement climatique, la monte des eaux et les risques d'incendie qui l'accompagnent auront des répercussions dans toutes les régions du globe. Avec des conséquences auxquelles on ne pense pas toujours... Ainsi, selon un rapport publié par  l’Union of Concerned Scientists (UCS), un organisme privé,  la montée des eaux  et les incendies risque tout simplement de rayer de la carte les traces de l'héritage et de l'histoire des Etats-Unis. 

    La statue de la Liberté

    Le rapport pointe trente trésors nationaux américains menacés par les eaux, dont la très emblématique statue de la Liberté à New York, mais aussi pour certains, par des incendies dans l’Ouest des Etats-Unis, où les sinistres sont de plus en plus plus fréquents en raison des sécheresses que des climatologues lient au réchauffement du climat.

    réchauffement climatique,montée des eaux,etats-unis,new yorkLe niveau de l'océan devrait monter de près d'un mètre, d'ici à 2100

    Outre la statue de la Liberté, le document cite Jamestown, en Virginie, lieu de la première colonie britannique sur le continent américain (reproduction ci-contre), et qui « sera probablement submergée par la montée de l’océan d’ici à la fin du siècle », prédit l’UCS. Tout comme le Fort Monroe en Virginie, qui a joué un rôle crucial pendant la guerre de Sécession et qui sera une île d’ici à 70 ans, ajoute encore le rapport, qui souligne aussi que le Castillo de San Marcos à Saint Augustine en Floride est très vulnérable. Il s’agit du plus ancien fort construit aux Etats-Unis. Ce dernier fait face à des risques accrus d’inondation et sans d’importants travaux, il sera complètement entouré d’eau car selon les projections de l’Agence nationale océanique et atmosphérique (NOAA), le niveau de l’océan Atlantique devrait monter de 91 centimètres d’ici 2100.

    réchauffement climatique,montée des eaux,etats-unis,new yorkPlusieurs sites de la Nasa déjà menacés

    La Nasa quant à elle évalue comment le changement climatique doit affecter le Centre Spatial Kennedy d'où ont décollé les premiers hommes à marcher sur la Lune en 1969, ainsi que plusieurs autres de ses sites également menacés et élabore des plans pour les protéger. Cinq des sept principaux centres de l’agence spatiale sont situés le long d’une côté, une proximité de l’eau qui est nécessaire pour lancer des engins spatiaux en dehors des zones habitées. Nombre de ces centres ont déjà subi des dommages importants avec la montée des eaux océaniques, l’érosion côtière et les ouragans, souligne le rapport qui indique que "selon le bureau de gestion des bâtiments et des domaines de la Nasa, la montée du niveau des océans est la plus grande menace à la poursuite des activités du Centre spatial Kennedy". 

    Pour freiner le changement climatique et donner plus de temps pour mieux préserver tous les sites menacés, il est indispensable de réduire les émissions de dioxyde de carbone (CO2), principal gaz à effet de serre provenant des activités humaines, insistent les auteurs.

    Selon le dernier rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (Giec) limiter le réchauffement climatique à 2°C par rapport à l’ère pré-industrielle est encore possible mais implique d’agir vite pour réduire les émissions de CO2 de 40 à 70% d’ici à 2050.

    Cathy Lafon

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  • Et si Paris se mettait au vert, ça donnerait quoi ? Réponse ce soir sur Arte

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    Jardins flottants sur les quais de la Seine à Paris. Photo Arte

    Sous les pavés, la biodiversité ! Comment les mégalopoles tentent de se réconcilier avec la nature ? C'est la question que pose "Naturopolis" sur Arte, une série documentaire en quatre volets, qui propose une vaste réflexion sur les défis environnementaux qui nous attendent et nous plongent au coeur des villes de demain. Après Rio de Janeiro et ses corridors verts, New York, la ville inventive qui se veut à la fois urbaine et naturelle, et avant Tokyo, la plus radicale, voici Paris, l'une des villes les moins vertes parmi les grandes mégapoles...

    nature,ville,mégalopole,documentaire,arte,paris5 mètres carrés d'espace vert par habitant

    Avec deux millions d'habitants, la capitale de la France est l'une des villes de la planète qui a le moins de nature et le plus d'espaces minéraux. Paris n'offre que 5 mètres carrés d'espaces verts par habitant, alors pour 45 mètres carrés à Londres et 25 mètres carrés à Berlin...  La présence des bois de Vincennes et de Boulogne ne suffit pas donner aux parisiens toute la verdure dont ils ont besoin. Et pourtant, ici comme ailleurs, la nature résiste et elle tente de se frayer un espace, dans tous les interstices que le béton lui laisse. Oiseaux, insectes, escargots, fleurs, plantes : l'inventaire est en cours et la capitale compte une soixantaine d'espèces animales et un millier de plantes sauvages. Des chiffres très en-dessous de richesses de la biodiversité de villes comme Berlin ou encore Vienne, en Autriche...

    nature,ville,mégalopole,documentaire,arte,parisDu jardin à la française aux coulées vertes de Haussmann

    La relation à la nature d'une ville est historique. L'absence de nature dans Paris est le fruit d'une politique urbaine française bien spécifique. En France, les jardins sont taillés et alignés et la nature, domptée, réservée au plaisir des classes aisées, jusqu'à la la révolution de 1789. Le grand urbaniste Haussmann, au XIXème siècle, veut mettre un jardin dans chaque quartier, à la portée de chaque habitant. Missionné par Napoléon III, Le baron visionnaire créera un réseau de promenades, 400 squares et préservera deux bois, le bois de Boulogne et celui de Vincennes. Le baron visionnaire vient d'inventer les coulées vertes du XXème siècle.

    L'avenir de Paris passera par la biodiversité urbaine et la renaissance de la nature

    Malgré Haussmann, la ville ne cesse de construire dans un espace toujours plus restreint. Aujourd'hui, hyper-dense, elle étouffe et la biodiversité peine à y survivre. Mais Paris multiplie désormais les initiatives de re-végétalisation, citoyennes ou organisées par les collectivités locales. Penseurs, scientifiques, bâtisseurs, politiques et habitants, tous prennent conscience d'un élément fondamental : la survie de Paris passera par la survie de la biodiversité et le retour de la nature.

    nature,ville,mégalopole,documentaire,arte,parisRedonner sa place à une nature de proximité

    Jardins publics sur l'eau installés sur des barges sur la Seine, petites villes artificielles nées en 2013 ;  reconquête des friches, comme celle de la petite ceinture (photo ci-contre), une voie ferrée désaffectée longue de 32 km et riche de  50 ha de terrain, où les habitants ont créé 93 jardins partagés ; plantations au pied des arbres dans les rues et les avenues entreprises par les habitants ; abandon des pesticides dans les espaces verts municipaux ; réalisations et projets de toitures végétalisés et de jardins suspendus ; retour de l'agriculture urbaine... Sans être aussi révolutionnaires et futuristes qu'à New York, ni aussi ambitieuses qu'à Tokyo, qui aspire à recréer une ville-jardin, à Paris, nombreuses sont les initiatives pour redonner sa place dans le béton à une nature de proximité.

    nature,ville,mégalopole,documentaire,arte,parisApaiser les relations sociales et le climat

    Paris réalise que la nature est aussi un vecteur de lien social, garant d'une vraie qualité de vie, qui préserve la santé et assure le bien-être de ses habitants. La nature en ville, c'est autant d'économisé pour la Sécurité sociale..  Mais aussi que la présence des arbres en ville, est la meilleure méthode pour prévenir les catastrophes climatiques à venir : une rue plantée d'arbres, c'est -3°C en cas de canicule et de l'ombre pour les riverains. Basique, non ? Lors de la canicule de 2003, les gens les plus touchés l'ont été dans les quartiers dépourvus d'arbres...

    Alors, Paris, future ville verte ? Hélas, pas tout à fait. Si les poissons reviennent dans la Seine et les abeilles sur les toits et sur les plantes, les scientifiques estiment que les pouvoirs publics sont encore trop timides et que le projet du Grand Paris ne laisse pas assez de place au vert. Mais un mouvement est en marche : Paris sait que son avenir, comme celui des grandes mégapoles, passe par la biodiversité.

    Cathy Lafon

    A VOIR

  • Fiscalité verte : au revoir à l'écotaxe, bonjour à l'éco-redevance

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    Les portiques écotaxe deviendront-ils des portiques "éco-redevance" ? Photo Sud Ouest/Xavier Léoty

    Publié le mercredi 14 mai, le rapport de la mission parlementaire sur l'écotaxe estime inenvisageable son abandon, mais propose treize pistes pour réaménager l'impôt vert. L'ex-premier ministre Jean-Marc Ayrault avait demandé aux députés de plancher sur l'avenir de ce dispositif suspendu à l'automne dernier, après avoir suscité une violente opposition et déclenché la fronde bretonne des "bonnets rouges".

    écotaxe,impôt,fiscalité,transport routier,rapport,mission parlementaireL'écotaxe est morte, mais pas son principe

    Si « L’écotaxe est morte », comme l'a indiqué à l'AFP le député (PS) Jean-Paul Chanteguet, président-rapporteur de la mission (photo ci-contre), cela ne signifie nullement pour les parlementaires la mort du principe de cette taxe écologique qui doit financer les infrastructures de transport alternatif à la route. Au contraire: le député plaide pour qu’elle soit renommée « éco-redevance poids lourds ». C'est une affaire de sémantique, mais qui, selon lui, peut « re-légitimer » le dispositif, avec une « dénomination conforme à ses fondements. A condition, bien sûr, que les 13 mesures destinées à aménager un système « indispensable au développement des infrastructures de transport », et dans lequel « l’État est massivement engagé », le nourrissent.

    écotaxe,impôt,fiscalité,transport routier,rapport,mission parlementaireUn abandon trop coûteux

    Pas envisageable sur le fond, l'abandon de l'écotaxe ne l'est pas non plus au vu des coûts qu'il impliquerait pour l'Etat. La société Ecomouv' prestataire pour les équipements embarqués pour les camions, les équipements de contrôle et le système informatique central a investi 650 millions d'euros. Elle perçoit par ailleurs un paiement annuel de 210 millions d'euros de l'Etat français destiné à lui permettre de couvrir ses investissements initiaux, ses frais opérationnels et la rémunération des sociétés de télépéages de l'écotaxe. Le manque à gagner des recettes de l'écotaxe est de 800 millions d'euros en 2014. Pour l'avenir, c'est environ 1,2 milliards d'euros qui manquerait à l'Hexagone pour financer ses projets d'infrastructures : près de 200 d'entre eux sont gelés aujourd'hui sur le territoire, dont cinq dans la région.

    Deux pistes phares et une proposition surprise

    Pour faire digérer le nouvel impôt, deux pistes sur les treize sont notamment évoquées par le président de la commission du développement durable de l'Assemblée  L'instauration d'une franchise kilométrique mensuelle qui permettrait de rouler gratuitement sur le réseau routier taxable pendant 281 à 844 kilomètres (selon le poids du véhicule et ses qualités environnementales), accompagnée  d'une « marche à blanc » du dispositif dans toute la France, quatre mois durant, pour tous les poids lourds. Objectif: «détecter les secteurs d'activité ou les filières qui seraient confrontés à des difficultés». Enfin, Jean-Paul Chanteguet a émis l'idée de faire racheter par l'Etat les concessions d'autoroutes pour mettre fin à la privatisation de la rente autoroutière, afin de favoriser la modération des tarifs des péages et de dégager des moyens pour financer l'entretien ou la construction des infrastructures. De plus, l'Etat récupérerait les bénéfices du surplus de trafic sur les autoroutes généré par la mise en place de l'écotaxe sur les routes.

    écotaxe,impôt,fiscalité,transport routier,rapport,mission parlementaireSégolène Royal taclée

    Plusieurs solutions ont en revanche été écartées par la mission parlementaire. Dont la fameuse contribution des sociétés autoroutières, suggérée par la ministre de l’Écologie Ségolène Royal, qui avait également évoqué la possibilité de taxer les camions étrangers traversant le territoire français. Cette dernière proposition avaient été rejetée comme incongrue par Bruxelles. Hélène Kearns, commissaire européen chargée des Transports, y voit en effet "Un système discriminatoire entre Français et étranger".  Interrogé sur ce point, par l'AFP, « Le sentiment que j’ai eu c’est que Madame la Ministre ne connaissait pas ce dossier et ignorait la règlementation européenne », a réagi Jean-Paul Chanteguet.

    Cathy Lafon

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