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  • Nucléaire : nouveau gros pépin pour Areva à l'EPR de Flamanville

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    Le chantier de l'EPR de Flamanville. Photo AFP 

    Pas de chance pour Areva : l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) française a annoncé ce mardi avoir été informée par le groupe français d'une anomalie de la composition de l'acier dans certaines zones du couvercle et du fond de la cuve du réacteur nucléaire de l'EPR de Flamanville (Manche).

    Une zone à localiser

    Cuve-EPR_large.jpgDans un communiqué, l'ASN précise que des tests réalisés fin 2014 par le groupe nucléaire ont démontré "la présence d'une zone présentant une concentration importante en carbone et conduisant à des valeurs de résilience mécanique plus faibles qu'attendues". Pas franchement rassurant : la cuve d'un réacteur nucléaire est un équipement particulièrement important pour la sûreté, puisqu'elle contient le combustible... Areva indique qu'elle prévoit de réaliser, à partir d'avril 2015, une nouvelle campagne d'essais afin de connaître précisément la localisation de la zone concernée ainsi que ses propriétés mécaniques, ont précisé les sages du nucléaire. Dans un communiqué commun, EDF et Areva s'engagent à apporter à l’ASN "toutes les informations permettant de démontrer la sûreté et la qualité des équipements concernés", ajoutant que les travaux du chantier de Flamanville se poursuivent.

    Ségolène Royal veut de la "transparence"

    epr,flamanville,asn,incident,anomalieDans un communiqué, Ségolène Royal, la ministre de l'Ecologie du Développement durable et de l'Energie, qui avait juré, en 2011, "Moi, j'arrête Flamanville", dans l'hypothèse où elle accèderait à l'Elysée, a déclaré "prendre acte du rapport de l'ASN sur cette anomalie" et a demandé à "AREVA d'y donner, sans délai, les suites qui s'imposent". En clair, un nouveau contrôle sur les équipements de l’EPR de Flamanville et de nouveaux essais. La ministre a dit "attendre les résultats de ces nouveaux essais qui se feront sous le contrôle de l'ASN, de l'IRSN et du groupe permanent d'experts dédiés aux équipements nucléaires" pour le mois d'octobre et a précisé qu'ils seront rendus "publics", pour "garantir la plus grande transparence sur le sujet".


    Cinq ans de retard et un budget qui dérape

    Le réacteur EPR de Flamanville, dont la construction a commencé en 2007, était initialement prévu pour être connecté au réseau d'électricité en 2012, mais il n'a cessé d'être retardé et d'accumuler les contretemps, ce qui fait dire à ses opposants qu'il constitue un "gigantesque ratage industriel". EDF, qui exploitera cette centrale, avait annoncé le 18 novembre dernier un nième nouveau retard dans sa construction, reportant encore sa mise en service d'un an, à 2017. Dans un communiqué, l'électricien avait alors attribué ce report aux "difficultés" rencontrées par Areva, notamment pour assurer la livraison de certaines pièces telles que le couvercle et les structures internes de la cuve du réacteur. Si le démarrage de l'EPR est constamment retardé, son coût, lui, s'envole littéralement : dernière estimation en date, en décembre 2012, le budget, initialement fixé à 3,3 milliards d'euros, avait grimpé à 8,5 milliards d'euros...  Un dérapage qui contribue par ailleurs à plomber lourdement Areva qui a annoncé le 5 mars dernier une perte abyssale de 4,9 milliards d'euros pour 2014. 

    100% d'énergies renouvelables en 2050 en France, selon les Verts, pour l'Ademe, c'est possible

    epr,flamanville,asn,incident,anomalieCette nouvelle anomalie apporte du vent aux pales des éoliennes d'Europe Ecologie-Les Verts qui réclame une nouvelle fois, dans un communiqué, l’arrêt du chantier de l’EPR. Pour les écologistes, plus que jamais,  "l’avenir est au développement des énergies renouvelables". S'il est déchiré sur sa stratégie à adopter vis-à-vis de son retour éventuel au gouvernement, le parti dirigé par Emmanuelle Cosse est unanime sur la question du nucléaire et enfonce le clou : "Alors que l’on a, dès à présent, produit énormément de déchets nucléaires au mépris de la santé des générations futures, le démantèlement des centrales obsolètes représente un gisement d’emplois considérable et une opportunité importante pour construire une nouvelle filière industrielle". Les écologistes disent attendre désormais "la publication de l’étude de l’Ademe montrant que la France a les moyens d’atteindre un objectif de 100% d’énergies renouvelables en 2050".

    Indépendamment de toute prise de position idéologique sur le nucléaire, on est en droit de se poser des questions sur la fiabilité et la maîtrise par ses constructeurs de l'EPR, présenté pourtant comme un bijou de la technologie nucléaire française. D'autant plus que le site Flamanville n'est pas le seul à accumuler les ennuis : un litige sur la construction sur son alter ego finlandais oppose actuellement Areva et son client Teollisuuden Voima (TVO). D'autres EPR étant actuellement en construction en Chine, l'ASN a déclaré avoir informé ses homologues étrangères concernées par la construction d'un réacteur EPR du dernier souci de leur frère jumeau français.

    Cathy Lafon

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  • Nucléaire: arrêt des deux réacteurs de la centrale de Fessenheim

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    La centrale nucléaire de Fessenheim. Photo archives AFP

    Selon l'AFP, la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) était à l'arrêt ce samedi 19 avril, depuis vendredi soir, après des incidents rendant in-opérationnels ses deux réacteurs.
     
    incident,fessenheim,sécurité,eelv,loi,transition énergétique,électricité,centrale nucléaire,arrêt,réacteur,edfPour EDF, rien à voir avec l'âge avancé de la doyenne des centrales de l'Hexagone
     
    Vers 22h40 vendredi, "un arrêt automatique du réacteur n°2 a été déclenché suite à la fermeture intempestive d'une soupape qui règle l'arrivée de la vapeur sur le groupe turbo-alternateur dans la partie non- de la centrale", a confirmé un porte-parole d' Fessenheim. Selon la formule consacrée d'EDF : "lln'y a aucune conséquence pour la sûreté des installations et pour l'environnement".  Pour l'électricien français, cet arrêt automatique, semblable à celui d'un "disjoncteur", n'est en aucun cas lié à l'âge avancé de cette centrale, la plus ancienne en service du parc nucléaire français. Des équipes ont été mobilisées pour déterminer les causes précises de cet arrêt, a ajouté EDF Fessenheim.
     
    Le réacteur n°1 déjà arrêté

    Cet incident sur son réacteur n°2 intervient alors que le n°1 se trouve lui-même à l'arrêt depuis le 9 avril, en raison d'une fuite détectée dans sa tuyauterie d'alimentation en eau (également dans la partie non-nucléaire de la centrale).

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    Les réactions des écologistes ne se sont pas faites attendre: "Il est temps d'arrêter cet acharnement sur ces vieilles chaudières atomiques à bout de souffle et de plus en plus dangereuses", ont réagi ce samedi les organisations anti-Fessenheim dans un communiqué, demandant que cet "énième arrêt simultané des réacteurs soit enfin transformé en arrêt définitif".
     
    Engager la transition énergétique
     
    Europe Europe Ecologie-Les Verts souligne dans un communiqué de presse que cet arrêt intervient un mois jour pour jour après l’intrusion par des militants de Greenpeace (le 18 mars dernier) pour dénoncer les problèmes de sûreté de la centrale et la dangerosité du nucléaire. Pour EELV, c'est inéluctable: "Nos centrales nucléaires les plus vieilles sont fragiles et il faut les fermer. Il est temps d’engager la nécessaire et inéluctable transition énergétique."
     
    La future loi sur la transition énergétique doit prévoir une réduction de la part du nucléaire dans la production électrique au profit des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Elle est attendue pour le mois de juin.
     
     
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  • Nucléaire: nouvel incident à Fukushima, où de la vapeur s'échappe du bâtiment du réacteur 3

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    Photo transmise par l'opérateur de Fukushima, Tepco, montrant le réacteur N°3 de la centrale nucléaire après l'accident, le 15 mars 2011 (Photo archives AFP)

    Pendant que la France se penche sur la meilleure méthode pour préparer sa transition énergétique en diminuant notamment la part du nucléaire dans sa prodution d'énergie, de l'autre côté de la Terre, nouvelle frayeur à Fukushima. Aujourd'hui, c'est de la vapeur qui s'échappe du bâtiment du réacteur numéro 3 de la centrale atomique, ravagée par le tsnunami du 11 mars 2011.

    "Mince filet de vapeur"

    "Un mince filet de vapeur", selon  Tepco, l'opérateur du site qui avouait toujours ignorer, près de douze heures plus tard, l'origine exacte de ce nouvel incident. Cette vapeur a initialement été aperçue à 8h20 locales (mercredi 23h20 GMT) apparemment en provenance d'une piscine de stockage de matériel au 5e et dernier niveau du bâtiment du réacteur numéro 3.  Elle a été repérée par la caméra du personnel d'une entreprise tierce. Cela explique peut-être qu'elle ait été révélée au public, car Tepco qui se veut rassurant, indique que ce type d'incident s'est déjà produit dans le passé sans avoir été communiqué. Ce qui est, en soi, une information plus inquiétante que rassurante...

    fukushima ouvrier injectent fuites eau.jpg"Pas d'urgence", selon Tepco

    Comme à chaque incident, Tepco cherche à relativiser, en expliquant qu'il a procédé à de multiples vérifications qui montreraient qu'"Il n'y a pas de changements des paramètres qui signalent une éventuelle réaction critique" et que "les instruments de mesure de radioactivité alentour n'ont pas montré de changement significatif". Masayuki Ono, le porte-parole de l'opérateur, lors d'une conférence de presse spéciale, écarte donc l'hypothèse d'un réchauffement soudain et dangereux dans le coeur du réacteur qui, selon lui, "est toujours normalement refroidi". Pour Tepco, il ne s'agit pas d'une situation d'urgence, mais plutôt d'une vapeur produite par de l'eau de pluie qui se serait réchauffée au contact de la cuve du réacteur. On peut s'interroger sur la responsabilité soudaine de la pluie dans cette histoire, surtout si le réacteur est toujours, selon Tepco, "normalement refroidi".

    fukushima,vapeur d'eau,incident,sécurité,tepcoLe réacteur 3 le plus endommagé à Fukushima

    Sur les six réacteurs de la centrale japonaise, trois d'entre eux ont été détruits par le séisme et le tsnunami dévastateurs du 11 mars 2011 et le combustible nucléaire y a fondu. Le réacteur 3 est le plus endommagé des trois, car il a aussi subi une explosion d'hydrogène qui a soufflé le toit du bâtiment mi-mars 2011, laissant une partie des installations à l'air et des monceaux de détritus au-dessus.  Il règne en outre à proximité de ce réacteur qui fonctionnait au MOX (mélange d'oxydes d'uranium et plutonium et combustible nucléaire français issu des déchets radioactifs, produit et vendu par Areva au Japon) un très haut niveau de radioactivité qui ne facilite pas les interventions.

    Une passoire nucléaire loin d'être encore totalement sous contrôle

    L'incident encore inexpliqué de ce jeudi 18 juillet, rappelle une fois de plus combien la situation reste instable dans la centrale dévastée. Le site de Fukushima est pourtant considéré par les autorités japonaises comme étant sous contrôle depuis décembre 2011, lorsqu'elles ont décrété les six réacteurs en état dit "d'arrêt à froid".  Depuis, quelque 3.000 travailleurs continuent chaque jour de préparer le démantèlement, un chantier d'au moins 40 ans, tout en se démenant face aux multiples avaries qui se déclenchent presque quotidiennement, tant est vulnérable et dangereux le site qui continue de dégager des éléments radioactifs sous plusieurs formes.

    fukushima-arrosage-nuclear-plant-japan.jpgLes fuites d'eau radioactives continuent

    Tepco et les entreprises qui travaillent à Fukushima, font notamment face à de très gros problèmes d'eau contaminée. Celle issue de l'arrosage continu qu'il faut stocker dans des citernes et décontaminer et qui fait l'objet de fuites à répétition, et celle qui s'est accumulée en sous-sol et qui est soupçonnée de s'écouler dans l'océan Pacifique voisin où la radioactitivé est toujours très élevée. Mercredi 10 juillet, une nouvelle augmentation phénoménale du niveau de césium radioactif était ainsi observée dans un puits de prélèvement situé entre les réacteurs et la mer.

    RAT.jpgMettre à l'abri des rats les équipements vitaux

    Depuis des mois, des experts demandent que soient prises des mesures pour fiabiliser les équipements vitaux qui ont été mis en place dans l'urgence dans les premiers mois de crise.  Des transformateurs et distributeurs électriques sont encore dans des camions à proximité des bâtiments, à la merci de nouveaux caprices de la nature ou de l'appétit des rats qui ont envahi le site.  Mi-mars, un de ces rongeurs avait causé un court-circuit et entraîné une panne qui avait paralysé durant près de 30 heures une partie des systèmes de refroidissement des piscines de désactivation du combustible usé, provoquant le plus grave incident recensé depuis fin 2011.

    Fukushima n'en finit pas d'écrire l'histoire d'une catastrophe "illimitée" pour l'humanité.

    Cathy Lafon avec l'AFP

    Illusrations : photos archives AFP, site de Fukushima depuis le 11 mars 2011

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