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Industrie - Page 165

  • Climat. C'est le printemps ! Il fait froid, et pourtant, c'est chaud devant pour la Terre

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    A la veille du printemps, il ya une semaine, l'hiver faisait un retour en force dans le nord de la  France Photo AFP

    Il paraît que c'est aujourd'hui le printemps. Si cet hiver sans fin nous fait attendre avec encore plus d'impatience que les autres années ce rendez-vous avec Dame Nature, force est de reconnaitre qu'elle n'est pas vraiment souriante. Elle fait même carrément la gueule, Dame Nature : froid, pluie, vent... Malgré des éclaircies sur le front de l'Ouest, ce n'est pas encore aujourd'hui qu'on va boire le petit café en terrasse, en matant les filles en robes légères et les garçons en tee-shirt moulants. Non, Dame Nature n'a visiblement pas envie de chanter avec Claude François : "Viens à la maison, y a le printemps qui chante" ...

    Et pourquoi Dame Nature boude-t-elle ? Avançons une hypothèse : et si elle supportait mal les désordres climatiques provoqués par le réchauffement de la Terre ? Avec pour conséquences l'accentuation des phénomènes métérologiques extrêmes et la multiplication des anomalies climatiques, y compris sous nos latitudes tempérées et plutôt clémentes ? C'est paradoxal, mais il peut faire aussi plus froid sur certains points du globe que la "normale saisonnière" parce que la planète se réchauffe.

    Un réchauffement sans précédent depuis 11.000 ans

    D'ici à la fin du siècle, les températures pulvériseront le maximum de l'époque géologique actuelle : et ça, Dame Nature, ça la dérange. Selon une étude publiée le 8 mars par la revue "Science" aux Etats-Unis, pour les prochaines décennies, la Terre est en passe de devenir plus chaude que lors des 11.300 dernières années. Y compris si l'on intègre les prévisions les plus optimistes de réduction d'émissions de dioxyde de carbone (CO2), responsables de l'élévation des températures. Et les dix dernières années que nous venons de vivre sont les plus chaudes depuis la fin de la dernière période glaciaire.  C'est qu'on pu établir les scientifiques, en se fondant sur des analyses effectuées sur 73 sites autour du globe.

    réchauffement climatique,émissions de gaz à effet de serre,co2La Terre sera plus chaude en 2100 qu'à n'importe quel moment des 11.300 dernière années

    Virtuellement, tous les modèles climatiques évalués par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) montrent que la Terre sera plus chaude d'ici la fin du siècle qu'à n'importe quel moment durant les 11.300 dernières années et ce, selon tous les scénarios plausibles d'émissions de gaz à effet de serre.  "Nous savions déjà que la surface de la Terre est plus chaude aujourd'hui que pendant la plupart des deux mille dernières années; nous savons désormais que les températures sont aujourd'hui plus élevées que durant la plupart des 11.300 années passées... (période) qui correspond à l'essor de la civilisation humaine", relève dans "Science" Shaun Marcott, chercheur à l'Oregon State University (nord-ouest).

    La température moyenne globale augmentera de 1,1 à 6,3 degrés Celsius d'ici 2100

    L'histoire du climat montre qu'au cours des 5.000 dernières années la Terre s'est refroidie de 0,80 degré Celsius, jusqu'aux 100 dernières années qui ont vu la température moyenne monter de 0,80 degré, avec la plus forte hausse dans l'hémisphère nord où il y a plus d'étendues de terre et une plus grande concentration de populations. Selon les modèles climatiques, la température moyenne globale augmentera encore de 1,1 à 6,3 degrés Celsius d'ici 2100, en fonction de l'ampleur des émissions de CO2 provenant des activités humaines, indiquent ces chercheurs.

    Un réchauffement qui va à l'encontre de la position de la Terre par rapport au soleil

    La position de la Terre par rapport au Soleil, notamment son inclinaison, est le principal facteur naturel qui a affecté les températures au cours des 11.300 dernières années, expliquent les scientifiques. "Pendant la période la plus chaude du paléocène (les 11.000 dernières années), la Terre était dans une position qui rendait les étés plus chauds dans l'hémisphère nord", indique Shaun Marcott. "Avec le changement de cette orientation, les étés dans l'hémisphère nord se sont refroidis, et nous devrions encore être aujourd'hui dans cette longue période de refroidissement, ce qui n'est pas le cas", ajoute-t-il.

    "Le vrai problème, c'est la vitesse du changement"

    Pour ces scientifiques, le plus préoccupant, c'est que ce réchauffement sera nettement plus grand qu'à n'importe quelle période durant les 11.300 dernières années. Ce qui pose le défi de notre capacité d'adaptation et de de celles des espèces vivantes de notre écosystème, comme le souligne Michael Mann, climatologue américain, pour qui le véritable problème c'est la vitesse à laquelle s'effectue ce changement climatique.

    réchauffement climatique,émissions de gaz à effet de serre,co2Le défi de la réduction des émissions de CO2

    Les décideurs politiques attendent impatiemment du Giec une aide pour prévoir les changements climatiques et s'y adapter. En France, le 13 mars dernier, le climatologue Jean Jouzel, membre du Giec et prix Nobel de la Pais 2007,  (photo ci-contre) l'a rappelé devant la commission du développement durable de l'Assemblée nationale : on ne pourra pas tout prévoir. Et pour limiter la hausse du réchauffement du Globe à 2°C, seuil au-delà duquel le système climatique risque de s'emballer, il faut que les émissions de CO2 "commencent à décroitre d'ici à 2020" et qu'entre 2020 et 2050, "elles soient divisées par trois". "C'est un véritable défi sachant qu'elles augmentent actuellement à un rythme proche de 3% par an", et "nous sommes déjà dans une position telle que l'objectif 2020 risque fort de ne pas être atteint, avec un fossé de l'ordre de 15 à 20%", a-t-il dit.

    En attendant le rapport du Giec en 2014

    La première partie du rapport du Giec, qui confirmera l'étude américaine de "Science", sera officiellement approuvée et publiée en septembre 2013 à Stockholm. Les deux autres parties (sur l'adaptation au changement climatique et sur les solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre) seront adoptées au printemps 2014. La synthèse globale est attendue pour octobre 2014.

    Il n'est pas sûr que cela suffise à redonner le sourire à Dame Nature. Et comme toutes les études scientifiques s'accordent à conclure que le réchauffement de ces 50 dernières années résulte bien des activités humaines et non de phénomènes naturels, pas sûr non plus qu'elle cesse de nous bouder...

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

  • Fukushima : les piscines des réacteurs 3 et 4 ne sont plus refroidies

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    Vue aérienne de la centrale de Fukushima Photo DR

    Une panne de courant survenue lundi 18 mars peu avant 19h00 heure locale (10h00 heure française), a contraint Tepco, l'opérateur de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima ravagée par le tsunami de 2011, à suspendre le refroidissement de trois piscines de stockage de combustible usagé, a rapporté mardi 19 mars l'agence Kyodo.

    Le système de refroidissement partiellement rétabli

    Dans la nuit de lundi à mardi, à 1h45 heure locale (lundi 16h45, en France), l'opérateur de la centrale, Tokyo Electric Power Co.(TEPCO), n'était pas parvenu à relancer l'alimentation électrique des systèmes de refroidissement, a ajouté Kyodo. Tepco a annoncé  que le système de refroidissement avait été partiellement rétabli mardi à 14 h 20 (6 h 20 en France). Selon l’opérateur, le fonctionnement normal des systèmes de refroidissement des piscines des réacteurs 3 et 4 devait reprendre à partir de midi, heure française. Ce n'est toujours pas le cas à 14 h 30.

    La température augmente de 0,3 à 0,4°  par heure

    Pour l'heure, la piscine du réacteur 4 qui contient le plus de barres de combustibles (1.330 barres de combustible usagé, et 200 barres de combustible non utilisé) n'est toujours pas refroidie. Depuis l’arrêt du refroidissement, la température augmente de 0,3 à 0,4 degré par heure. La limité de sûreté étant de 65 degrés, Tepco dit avoir environ 9 jours pour rétablir le courant.

    Pas de système de secours de refroidissement

    Selon le blog de Fukushima, à l’été 2012, "une panne s’était déjà produite sur le système de refroidissement de la piscine n°4. Cette fois-ci, c’est une panne plus grave puisque, selon l'agence Kyodo se référant à Tepco, 3 piscines du site nucléaire ne sont plus alimentées en électricité". Le blog rappelle avoir déjà dénoncé en juillet 2012  qu'il n’existe toujours pas de système de secours de refroidissement à Fukushima Daiichi, 2 ans après le début de la catastrophe. Selon Thierry Charles, directeur de la sûreté à l'IRSN,  "compte tenu de l’ampleur de l’accident, il n’est pas choquant qu’il y ait des anomalies. Les événements comme la panne survenue lundi, ou les effluves d’hydrogène il y a quelques semaines, sont destinés à se reproduire."  Pour la CRIIRAD, au contraire,  "si la situation n’est pas restaurée assez rapidement, la montée en température de l’eau des piscines sous l’effet de la chaleur dégagée par les barreaux de combustible usé pourrait conduire à une nouvelle catastrophe".

     La radioactivité de Fukushima continue de polluer l'océan

    Pendant ce temps-là, les fuites radioactives de la centrale semblent poursuivre en contaminant les oeaux de l'océan. Tepco  a récemment annoncé avoir pêché dans le Pacifique un poisson avec un taux de radioactivité de 740 000 becquerels de césium par kilogramme (bq/kg). Soit 7 400 fois plus que la norme fixée par les autorités japonaises pour interdire tout aliment à la consommation. Le poisson de fond, une morue longue, a été attrapé le 21 février dernier dans un filet installé aux abords des réacteurs ravagés.

    « Aucun changement important des niveaux de radioactivité n’a été détecté par nos instruments de mesure à proximité » a déclaré Masayuli Ono, responsable exécutif des installations nucléaires chez Tepco. Des propos qui se veulent rassurants, mais peineront à aider les Japonais qui vivent sur place à garder la tête froide. L'inquiétude des habitants du nord-est du Japon est grande, d'autant plus que Tepco a tardé à communiquer sur l'incident :  l'opérateur a mis 3 heures pour informer la Commission japonaise pour le contrôle de l'énergie atomique (NRA) de la panne d'électricité.

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    La Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité (CRIIRAD) est une association loi de 1901 agréée dans le cadre de la protection de l'environnement et qui conduit des études et des analyses dans le domaine de la radioactivité. Basée à Valence (Drôme), la CRIIRAD a été créée en mai 1986 par Michèle Rivasi à la suite de l'accident deTchernobyl.

    Le décret n° 2002-254 du 22 février 2002 modifié, relatif à l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, confie à celui-ci des missions en matière de radioprotection, de sûreté et de sécurité nucléaires, organisées en 7 grands domaines. En savoir plus : cliquer ICI
     


  • Abeilles et pesticides : l'Europe veut un vote sur son moratoire

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    La surmortalité des abeilles inquiète l'Europe, qui veut interdire certains pesticides incriminés dans les causes de leur disparition. Photo extraite du film "Des abeilles et des hommes"

    La Commission veut soumettre au vote ce vendredi sa proposition d'interdire pendant deux ans certains pesticides mortels pour les abeilles afin de mettre les Etats de l'UE "face à leurs responsabilités".

    Un vote à l'issue incertaine

    Les représentants des Etats se sont réunis jeudi matin au sein d'un comité d'experts à Bruxelles et le tour de table va permettre de connaitre les positions des uns et des autres. L'issue de ce vote est très incertaine, comme en témoignent les  tweets inquiets échangés hier sur la toile et les multiples communiqués de presse des écologistes, comme celui de l'eurodéputée Sandrine Bélier, pour qui "Les Etats membres doivent impérativement adopter le moratoire proposé. Mais, selon l'AFP, la Commission veut aller au vote vendredi, même si le résultat est négatif, pour "mettre les Etats face à leurs responsabilités". 

    L'Allemagne contre...

    Une demi-douzaine de pays - Royaume Uni, Espagne, Hongrie, Autriche, République Tchèque, Lituanie - s'opposent ouvertement aux propositions de la Commission. L'incertitude demeure sur la position de l'Allemagne, qui pèse 29 voix en cas de vote et sera déterminante pour constituer une minorité de blocage. Selon les dernières informations obtenues par l'AFP jeudi, son représentant devrait voter contre la proposition actuelle de la Commission. 

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    La France en revanche soutient une interdiction ciblée, a assuré le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll. La France est à l'origine des mesures proposées par Bruxelles. Elle compte elle aussi pour 29 voix. Le Danemark et la Slovénie sont sur la même ligne, mais la balance penchait jeudi en faveur des adversaires de la proposition et la Commission va devoir "chercher une solution qui convienne à une majorité d'Etats", ont expliqué à l'AFP plusieurs sources proche du dossier. 

    Suspendre trois néonicotinoïdes présents dans des pesticides

    La Commission européenne propose de suspendre pendant deux ans l'utilisation de trois néonicotinoïdes présents dans des pesticides pour quatre types de cultures: le maïs, le colza, le tournesol et le coton. La Commission s'est fondée sur un avis très négatif rendu par l'Autorité européenne pour la sécurité des aliments (EFSA). Les trois néonicotinoïdes incriminés - clothianidine, imidaclopride et thiaméthoxame - sont présents dans des pesticides produits par les groupes allemand Bayer et suisse Syngenta, notamment le Cruiser OSR. 

    L'avis de l'EFSA

    Le Cruiser OSR déjà interdit en France

    La France a retiré l'autorisation de mise sur le marché (AMM) du Cruiser OSR utilisé en traitement de semence pour le colza. Reste son utilisation pour le maïs qui, bien que contestée, n'a pas été à ce stade définitivement bannie. L'Italie et l'Allemagne interdisent l'usage des pesticides incriminés seulement pour le maïs, les Pays-Bas pour traiter les plantes qui attirent les abeilles et la Slovénie pour toutes les plantes. 

    L'Europe doit choisir

    Le moratoire proposé par la Commission vise à instituer une position européenne. Les apiculteurs le soutiennent. Plusieurs d'entre eux sont venus jeudi participer à un rassemblement organisé par l'ONG Avaaz devant les locaux du Parlement européen. Réunis sous une abeille géante, ils ont déployé une banderole pour dire "halte aux intoxications massives de nos abeilles". En revanche, les industriels, dont Bayer et Syngenta contestent les conclusions de l'EFSA et dénoncent une "évaluation hâtive et insuffisante" prise "sous pression politique".  L'Europe doit choisir.

    Cathy Lafon avec l'AFP

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