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Industrie - Page 167

  • Portrait. Anne-Marie, patron-pêcheur à Saint-Jean-de-Luz, femme et écolo

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    À bord du « Nahikari », Anne-Marie Vergez, femme pêcheur, et Imanol.  Photo archives Sud Ouest / Jean-Daniel Chopin

    Une femme qui compte pour l'écologie

    Anne-Marie Vergez, pêcheur artisan et animatrice de l'association La Plate-forme artisanale française fait partie de ces femmes écolos qui comptent dans la région, pour l'intensité de leur engagement. Son combat quotidien : batailler pour démontrer que la petite pêche a un grand avenir économique en préservant les stocks de poissons. C'est aujourd'hui la Journée internationale des droits de la femme : on en profite pour lui tirer un grand coup de chapeau.

    La voix des sans-voix

    Anne-Marie, 53 ans, patron pêcheur du "Nahikari" ("Désir" en basque), est la seule femme à exercer ce métier à Saint-Jean-de-Luz. Oui, après vérification, on dit aussi “patron pêcheur” pour une femme…  Elle a choisi ce métier, il y a 20 ans. Aujourd’hui, elle veut faire entendre la voix des artisans pêcheurs, absents des grandes négociations internationales.

    Un patron pêcheur engagée aux côté de Greenpeace

    Dans un univers d'hommes, Anne-Marie est une femme. Dans un métier où la pêche industrielle est reine, elle a un petit bateau. Elle assume ses différences et en fait une force. Elle se bat pour un seul objectif : les décisions au niveau français et européen dans le cadre de la renégociation de la Politique commune de la pêche de l’Union européenne, doivent prendre en compte les petits métiers de la pêche, seuls capables de la pérenniser. C'est ainsi qu'elle s'est engagée auprès des militants de Greenpeace, dont Hélène Bourges, et de l'actrice Mélanie Laurent, pour porter haut et fort les couleurs de la pêche artisanale : une belle histoire de femmes, tout aussi belles...

    anne marie vergez.jpgVictoire européenne

    Avec une victoire historique à la clé à laquelle peu de monde croyait :  le Parlement européen a voté le 6 février dernier, à une écrasante majorité (502 voix contre 137), le projet de loi sur la réforme du règlement de base de la politique commune de la pêche (PCP), en faveur d'une pêche durable Alors que durant les trois dernières décennies, la politique commune de la pêche de l'Union européenne n'était pas parvenue à l'empêcher,  les députés européens, tous bords politiques confondus, ont mis fin à la surpêche, en fixant des objectifs ambitieux à court terme, pour la reconstitution des stocks de poissons. Les eurodéputés ont pris en compte la conclusion d'une étude du PNUE (Programme des Nations Unies pour l'environnement),  qui alertait en 2010 sur le risque de ne plus avoir de poissons dans les océans en 2050, si on ne changeait rien aux méthodes de pêche.

     "The end of the line : l'"océan en voie d''épuisement"

    Anne-Marie n'a pas cessé de pour autant de militer pour défendre la pêche artisanale. Elle était le 7 mars à Bordeaux, pour animer un débat organisé par Greenpeace au cinéma Utopia sur les ravages de la surpêche, autour du documentaire choc  "The end of the line, dont la belle Mélanie Laurent est la narratrice  française. Salle comble.

    Pour l'écologie comme pour le reste, quand les femmes s'en mêlent, rien ne peut les arrêter. Pas même un succès passager. C'est ce qui fait leur force.

     Cathy Lafon

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  • Fukushima : "Une catastrophe illimitée dans le temps". Deux ans après, ARTE revient sur l'accident nucléaire

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     Centrale de Fukushima, mars 2011 Photo archives AFP

    Japon, vendredi 11 mars 2011, 5 h 46 mn 23 s UTC, soit 14 h 46 mn 23 s heure locale. Un séisme de magnitude 9  provoque un tsunami monstrueux : une vague de 15 à 30 mètres de haut submerge la région de Fukushima, au nord-est de Tokyo. Parcourant jusqu'à 10 km à l'intérieur des terres, elle ravage près de 600 km de côtes et détruit partiellement ou totalement de nombreuses villes et zones portuaires : 18.000 personnes meurent ou disparaissent. Le tsunami provoque enfin l'accident de la centrale de Fukushima-Daïchi, classé comme la catastrophe de Tchernobyl en 1986, au niveau 7, le plus élevé de l'échelle internationale des "événements" nucléaires.

    fukushima 2 ans après.jpgDeux ans après, ARTE revient sur cette catastrophe hors norme avec deux documentaires exceptionnels, pour mieux comprendre le déroulé des événements et ses conséquences : "Le monde après Fukushima" diffusé mardi 5 mars et "Fukushima, chronique d'un désastre", à découvrir le 7 mars.

    "Le monde après Fukushima"

    À quoi ressemble la vie des gens deux ans après une catastrophe nucléaire ? Entre résistance et désespoir, le documentariste japonais Kenichi Wabanabe raconte ce soir sur ARTE le triste quotidien des gens dans la région de Fukushima : la non-vie, la vie le coeur arraché, la vie au jour le jour.

    Victimes mais "debout"

    Watanabe donne la parole aux victimes de l'accident. Bouleversant. Le réalisateur va partout. A 50 km de la centrale, où l'on voit des mères accompagnées leurs enfants irradiés chez le médecin pour leur contrôle obligatoire, jusqu'à 250 km de là, à Tokyo, la mégalopole de 30 millions d'habitants que les autorités ont envisagé évacuer, en mars 2011. En passant par une zone de pêche à 160 km au nord de la centrale, où l'on pêche toujours des poissons fortement contaminés, sans oublier Hiroshima, à 850 km de Fukushima. Fukushima :  "l'île de la Fortune", en japonais...  Tous victimes, tous profondément malheureux. Mais tous "debout".

    Vivre, est-ce juste "exister" ?

    Paroles de mères, paroles d'instutrices, paroles d'agriculturices et d'agriculteurs parole de pêcheurs... Les larmes sont étouffées, les mots dignes, courageux, émouvants mais précis pour évoquer la douleur qui accompagne depuis deux ans, au nord-est du Japon chaque petite chose de la vie quotidienne.  Avec les priorités et les obsessions qui sont désormais les leurs : se protéger, protéger les enfants, se nourrir, comprendre... Tous posent à leur manière la question fondamentale : vivre après la catastrophe nucléaire, est-ce vivre ?

    emission,télévision,fukushima,documentaireNettoyer l"innettoyable"

    Est-ce vivre que de devoir rejeter à la mer, dès que pêchés tous les poissons, trop contaminés pour être vendus et consommés,  moyennant une indemnisation de Tepco, la compagnie électrique de la centrale de Fukushima ? Quel avenir pour la  pêche dans cette région du Japon ? Est-ce vivre que de devoir se balader partout avec son dosimètre, afin d'évaluer le taux de radioactivité de l'endroit où l'on se trouve ? Enfants, adultes, chacun le sien chez les Ota. La famille d'agriculteurs revenue dans la zone doit déjouer les pièges de la "peau de léopard", ces taches de radioactivité qui contaminent la nature pourtant si belle. En fonction des vents, de la  pluie, l'ennemi omniprésent mais invisible et inodore, s'est répandu inégalement sur le sol, la végétation, les maisons. Alors, à Fukushima, on s'efforce aussi d'enlever la radioactivité des terres, des arbres, des maisons, des rues, des trottoirs... Mais que faire des déchets, eux-aussi contaminés ? Est-ce vivre que d'être condamné, chaque jour, à nettoyer avec les moyens du bord l'"innettoyable" ? Comme des prisonniers, condamnés à arracher chaque jour l'herbe invisible de la cour pavée d'un camp de travail.

    sato.jpg"L'argent ne remplace pas ce qu'on a perdu dans le coeur"

    Est-ce vivre, quand on est agricultrice comme Mikiko Sato, que de revenir dans une propriété abandonnée, dont la terre en apparence inchangée est désormais incultivable ? Madame Sato, âgée d'une soixantaine d'années, pleure : "Le nucléaire, c'est un désastre inventé par l'homme. La sécurité absolue, c'est un mythe". Elle esssuie des larmes, discrètes mais brûlantes : "On peut remplacer les choses matérielles avec de l'argent, mais pas ce qu'il y a dans le coeur et qu'on a perdu...[...] On a beau savoir que c'est dangereux, on a tellement de chagrin qu'on n'arrive pas à s'arracher du pays". Et encore : "Tepco est coupable, mais c'est surtout le gouvernement qui est coupable. Avec la course au profit qu'il a mené avec le nucléaire, il a vendu nos vies. Nous soufffrons. Et pour longtemps."

    dosimètres.png"Ne pas avoir d'enfants"

    Est-ce vivre, pour une mère, que de devoir demander à ses filles, âgées de 17 et 24 ans "de ne pas avoir d'enfants, et peut-être de ne pas se marier. Parce que certainement leur santé sera affecté plus tard..." ? Les dosimètres aux carrefours ou accrochés au cou des enfants renvoient sans cesse les habitants au"monstre invisible", comme ils disent, et aux particules tueuses qu'ils tentent de retenir en disposant de dérisoires bouteilles d’eau aux fenêtres, autour des parcs de jeux et des piscines... Est-ce vivre que de se demander tous les jours, quand on est institutrice :  " Il fait plus de 35 °C, peut-on laisser les enfants jouer dehors et se rafraîchir dans la pataugeoire ?" "On fait des contrôles réguliers, on apprend à vivre en décryptant les infomations des médecins et les analyses médicales", confie une jeune mère de famille, en chuchotant, au bord des larmes : "Jusqu'à quand ? On est épuisé, tellement fatigué..."

     "Toutes les victimes de cet accident ne sont même pas encore nées"

     Watanabe ponctue les témoignages de paroles de spécialistes et d'experts, afin, dit-il, "d'analyser la réalité scientifique et médicale sur la contamination". Le sociologue Ulrich Beck, auteur de "La société" du risque" (1986), livre en contrepoint son éclairage. Deux ans après, les débris des dégâts du tsunami ont été plus ou moins déblayés. La contamination due à la radioactivité échappée de la centrale, elle, est encore là, pour des centaines d'années... Alors, pour Ulrich Beck, il faut  parler de "catastrophe nucléaire", à propos de Fukushima, car "c'est le genre d'événements [...] qui ont une "fin ouverte", ce sont des catastrophes illimités dans le temps. [...] Nous avons du mal à appréhender le nombre de morts et de victimes que cela entraîne. [...] Plus de 25 ans après Tchernoby, toutes les victimes de cet accident ne sont même pas encore nées.", analyse-t-il. La particularité d'une catastrophe nucléaire, c'est qu'elle est en cours. On ne vit pas dans l'après, mais avec et pour des centaines d'années.

    manif tokyo.jpg"Après tout, ce n'est que de l'électricité !"

    A 250 km de Fukushima, à Tokyo, Watanabe filme les Japonais qui manifestent  régulièment en nombre contre le nucléaire depuis la catastrophe, et dénoncent le gouvernement qui, selon eux, "a abandonné les gens qui vivent dans les zones irradiées". Paroles de manifestants qui ne croient plus dans le nucléaire et critiquent la "nucléocratie" : de vieilles dames anonymes, comme cette grand-mère qui se dit "prête à mourir" pour que le monde sorte définitivement du nucléaire, des parents avec leurs enfants, des écrivains, comme Kenzaburo Oê, prix Nobel de littérature. Ou encore ce musicien, qui s'écrie: "Garder le silence après Fukushima est une autre forme de barbarie !". Et qui s'étonne de l'absurdité qui consiste à accepter que l'on puisse sacrifier de la sorte des vies humaines :" Après tout, ce n'est que de l'électricité ! Il y a d'autres moyens de produire de l'énergie. L'atome est une aberration." 

    ministre 70.jpg"L'unique sécurité est de ne pas avoir de centrale nucléaire du tout"

    D'autres paroles s'ajoutent encore. D'autres visages, filmés par Watanabe, ceux de "décideurs", comme Yoshihiko Noda, premier ministre japonais en exercice à l'époque de la catastrophe, dont les propos clôturent le film.  "A propos du nucléaire, j'ai changé d'avis à 180°. Je suis un grand-père, j'ai des petits-enfants. [...]. La sécurité absolue l'existe pas. L'unique sécurité, c'est de ne pas avoir de centrale nucléaire." avoue-t-il, en brandissant la photo de son petit-fils.

    "La demi-vie"

    Alors, oui, depuis Fukushima, une partie des Japonais vit, enfermée dans l'absurdité d'une situation incontrôlable qu'elle subit sans l'avoir choisie. Comme le dit Michaël Ferrier, l'écrivain français qui vit à Tokyo, dans "Fukushima, récit d'un désastre" : " On peut très bien vivre dans des zones contaminés : c'est ce que nous assurent les partisans du nucléaire. Pas tout-à-fait comme avant, certes. Mais quand même. La demi-vie. Une certaine fraction des élites dirigeantes est en train d'imposer  une entreprise de domestication comme on en a rarement vu depuis l'avènement de l'humanité".

    Deuxième volet de "Fukushima deux ans après" : rendez-vous le 7 mars, sur Ma Planète et sur ARTE pour "Fukushima, chronique d'un désastre".

    Cathy Lafon

    "Fukushima deux ans après" sur ARTE :

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  • Photovoltaïque : le soleil brille pour les petites centrales solaires

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    Delphine Batho visite le salon "Be+, Bâtiment énergie positive" à Eurexpo, près de Lyon, le 19 février 2013

    En plein débat sur la transition énergétique, l'Etat a annoncé en févier avoir retenu 231 projets de petites centrales solaires, pour un investissement d'environ 100 millions d'euros et une puissance totale d'environ 50 mégawatts.

    La ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, avait annoncé début janvier des mesures de soutien à la filière solaire en France, avec un important appel d'offres et des bonifications pour les panneaux européens, sous le sceau du "patriotisme écologique" : une embellie s'amorce pour les moyennes installations et devrait relancer la filière.

    "Une mesure attendue par la filière photovoltaïque française"

    "Pour le photovoltaïque, je vous annonce la publication des 231 projets qui étaient en attente dans le cadre des appels d'offres pour les moyennes installations, qui ont fait l'objet d'un avis de la Commission de Régulation de l'Energie (CRE) et qui seront publiés", a annoncé la ministre lors de l'inauguration du salon "Be+, Bâtiment énergie positive" à Eurexpo, près de Lyon, le 19 février dernier. "Cette mesure était attendue par la filière photovoltaïque française pour donner un peu de visibilité et améliorer le plan de charges de nos entreprises" a-t-elle précisé. 

    photovoltaique.jpg5 % d'un réacteur nucléaire moyen

    Ces 231 lauréats concernent des installations photovoltaïques pour des bâtiments d'une puissance comprise entre 100 et 240 kilowatts crêtes (soit environ 1000 à 2500 m2 de surface). Ils ont une capacité totale de 49,4 mégawatts (soit à pleine puissance 5% d'un réacteur nucléaire moyen), représentant un investissement de 100 millions d'euros et le coût de ces projets pour la collectivité s'élèvera à environ 9 millions d'euros par an, pour une durée de 20 ans à partir de leur mise en service. L'appel d'offres devrait être relancé prochainement avec des conditions améliorées prenant en compte, outre le prix de l'électricité produite, la performance des installations en termes d'émissions de dioxyde de carbone. 

    Le quart d'un gros réacteur nucléaire type EPR

    Dans un deuxième temps, le lancement d'un nouveau projet d'appel d'offres pour des grands parcs photovoltaïques d'un total de 400 mégawatts, soit environ un quart d'un gros réacteur nucléaire type EPR est attendu courant mars.

    En Gironde, Exosun revoit le soleil

    L'horizon s'éclaircit aussi pour la société girondine Exosun, spécialisée dans le photovoltaïque. Installée à Martillac, la société développe des trackers, systèmes qui permettent aux panneaux solaires de s'orienter selon la course de l'astre, ce qui augmente le rendement des installations. Les matériels d' Exosun équipent déjà, entre autres, une petite fraction de l'immense parc solaire landais du Gabardan. L'entreprise avait souffert du gel des projets photovoltaïques décidé en 2010 par le gouvernement Fillon. Or, la situation s'est un peu débloquée cet été avec un appel d'offres gouvernemental destiné aux panneaux orientables. Exosun est ainsi impliquée dans plusieurs projets aquitains (Naujac-sur-Mer, Sainte-Hélène et Garein) aux côtés des sociétés régionales Valorem et Solarezo. Des perspectives se sont ouvertes en Languedoc-Roussillon et en Midi-Pyrénées. Si bien qu' Exosun espère fournir des trackers pour une puissance cumulée de 120 Mw, ce qui correspond à une superficie de 300 hectares, environ.

    Cathy Lafon

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