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Industrie - Page 164

  • Nucléaire : la centrale de Blaye (Gironde) sur la liste noire de Greenpeace

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    La fermeture de la centrale nucléaire du Blayais (Gironde) jugée prioritaire par Greenpeace Photo DR

    Une étude de Greenpeace, publiée le 28 mars, estime que quatre centrales françaises sont au moins aussi dangereuses que  Fessenheim, la doyenne des centrales du pays, promise à la fermeture d'ici à la fin 2016 par François Hollande.

    En plein débat national sur la transition énergétique lancé par le gouvernement en novembre 2012,  dont elle boycotte le processus officiel, et à la veille de l'ouverture des premières Journées nationales de l'énergie, l'ONG en rajoute une couche pour inciter la France à sortir du nucléaire. Dans son rapport intitulé : "50 % de nucléaire : 5 centrales nucléaires à fermer en priorité", sur les dix-neuf sites français, Greenpeace inscrit sur sa liste noire quatre autres  sites à "fermer en priorité" : le Blayais (Gironde),  Bugey (Ain), Gravelines (Nord) et le Tricastin (Drôme), en évaluant leur vulnérabilité et les conséquences économiques potentielles d'un accident.

    risque nucléaire,liste noire,greenpeace,sécurité,rapport,fermeture,centrale nucléaire,blayais,fessenheim,tricastin,bugey,gravelines"Pourquoi seulement moi ?"

    Jeudi matin, à l'aube, une dizaine de militants de Greenpeace ont déjoué la surveillance pour projeter, pendant une dizaine de minutes sur la centrale de Fessenheim (photo ci-contre) le texte : "Pourquoi seulement moi ?". "Pour tenir sa promesse François Hollande doit acter la fermeture d'au moins vingt réacteurs à horizon 2020", souligne Sophia Majnoni, chargée de campagne nucléaire pour Greenpeace, en référence à l'engagement du président de la République de baisser la part du nucléaire de 75 à 50 % d'ici à 2025 dans la production d'électricité. "Fermer uniquement Fessenheim est une manœuvre politique. Cela ne nous permet pas d'atteindre l'objectif présidentiel mais surtout d'autres centrales sont aussi dangereuses", ajoute-t-elle.

    "Trois séries de critères"

    Pour définir les quatre autres centrales à fermer en priorité, Greenpeace a examiné "trois séries de critères" : le niveau de sûreté des centrales (âge, puissance, nature du combustible, dont le MOX...), les risques d'"agressions externes naturelles ou non naturelles" (inondation, séisme, risque industriel, incendie...) et les conséquences sanitaires et économiques d'un accident (proximité d'une frontière ou d'une grande métropole, activités économiques proches...). L'étude de l'ONG insiste notamment sur les conséquences sanitaires et économiques d'un éventuel accident grave qu'elle a mesurées en fonction de la densité de population et des activités dans la région :"Comme à Tchernobyl ou à Fukushima, toute zone d'exclusion deviendrait zone morte pour au moins des décennies" souligne Greenpeace. 

    Le cas de la centrale du Blayais

    Dans la région, c'est le site du Blayais qui est pointé par l'ONG qui relève, entre autres, les possibles impacts d'un accident sur l'activité viticole. Construite de 1981 à 1983, la centrale a 30 ans. Situé à 45 km de Bordeaux et à 50 km de Royan, elle est refroidie par l'estuaire de la Gironde. Selon Greenpeace, son principal risque est sismique et des documents confidentiels échangés entre l'IRSN et EDF en 2003 montreraient que la structure de la centrale aurait été sous-dimensionnée par rapport aux risques réels de tremblements de terre. Le risque d'inondation, depuis la tempête de 1999, inquiète également l'ONG, malgré les travaux effectués sur le site pour renforcer sa sécurité sur ce point. Après Fukushima, l'argument interpelle, même si le risque sismique de la zone de la centrale du Blayais est très faible, ce qui n'est pas le cas de l'archipel japonais. Environ 1,5 millions de personnes vivent à moins de 70 km du site, dont l’agglomération Bordelaise avec son million d’habitants.

    Des défaillances déjà pointées par l'Europe

    Les défaillances relevées par Greenpeace pour les cinq sites listés confortent les conclusions de la Commission européenne qui, en octobre dernier, les avaient pointées dans son rapport post-Fukuhsima sur la sécurité du parc électronucléaire français. Ces carences avaient auparavant été relevées cinq mois auparavant par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) française, dans son propre rapport.  De son côté, EDF met en avant les 10 milliards d'euros d'investissement programmés après Fukushima afin de mettre les sites nucléaires aux normes de sécurité exigées.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Pour consulter le rapport de Greenpeace sur les 5 centrales nucléaires à fermer en priorité en France : cliquer ICI
    • Le site de la centrale du Blayais : cliquer ICI

    LIRE AUSSI

  • Chanson culte. "Casse pas la Terre" en lutte contre l'extraction des gaz de schiste

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    200 artistes américains contre les gaz de schiste DR

    "Casse pas ma mère, la Terre" : le combat du XXIème siècle

    "Don't frack my mother", littéralement "ne fracture pas ma mère", est une chanson de Yoko Ono  et de son fils, Sean Lennon, contre le processus d'extraction des gaz de schiste par la fracturation hydraulique (fracking en anglais) qui s'inscrit dans la lignée des grandes "protest songs"  des années 60-70, chantées par Bob Dylan ou Joan Baez.  "My mother", "ma mère", c'est bien sûr "ma mère, la Terre", notre planète, pour la protection de laquelle les artistes s'engagent aujourd'hui, après avoir lutté pour l'égalité des droits et pour la paix.

    De "Gasland" à "La malédiction du gaz de schiste"

    La fracturation hydraulique, autorisée aux Etats-Unis pour extraire les gaz des schistes où elle a occasionné de véritables ravages écologiques sans faire pour autant la preuve de sa rentabilité, est un procédé en débat dans un certain nombre de pays européens, dont la France où, pour l'instant, elle reste interdite. "Gasland", le premier film choc à dénoncer en 2010 les dégâts de l'extraction des gaz de schiste aux Etats-Unis, a été suivi en 2013 d'un nouveau documentaire,  "La malédiction du gaz de schiste", où Lech Kowalski, documentariste, met à jour le fossé entre le discours des industriels et la réalité de cette exploitation énergétique , de la Pologne à la Pennsylvanie.

    Plus de 200 artistes en lutte contre la fracturation hydraulique

    Après le cinéma, le mouvement d'opposition américain à ce procédé jugé très dangereux pour l'environnement par les écologistes, a gagné la sphère artistique musicale qui s'oppose à son implantation dans l'Etat de New York.  Mais "Casse pas ma mère, la Terre" n'est pas qu'une chanson adressée au gouverneur de New York, Andrew M. Cuomo. Il s'agit aussi d'un véritable mouvement américain de lutte environnementale dont Yoko Ono, la veuve de John Lennon l'ex-Beatles, est la porte-parole et qui a un site internet "Artists against fracking". Plus de 200 artistes américains soutiennent ce combat écologico-artistique, de Lady Gaga  à Tom Waits, en passant par Gwyneth Paltrow à Salman Rushdie, mais aussi Anne Hathaway, David Byrne, Darren Aronofsky.. : pas vraiment des personnages en quête de notoriété.

    La chanson fait le buzz sur les réseaux sociaux américains. La voilà qui débarque en France...

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    • Le site internet de "Artists against Fracking" : cliquer ICI
    • La liste des artistes membre du mouvement de protestation: cliquer ICI

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  • Planète vidéo. Aluminium : attention danger !

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    "Planète alu", un documentaire à voir sur Arte DR

    Tout ce qui brille n'est pas d'or, on le sait bien. Souple et inoxydable, l'aluminium séduit par ses propriétés physiques mais fait peser des risques sur notre santé et l’environnement. 

    "Planète alu", le documentaire de Bet Ehgartner qui fait le point sur l’aluminium à travers une enquête implacable, a été diffusé sur Arte le 12 mars dernier, dans le cadre d'une soirée Théma, consacrée par la chaîne aux ravages insoupçonnés de la jolie feuille argentée, qu'on trouve dans toutes les cuisines occidentales et à laquelle on est accro. Rediffusé mercredi 20 mars, si on l'a encore raté, on peut le voir samedi 23 mars, à 11h 35. Ou le revoir, pourquoi pas ? Après le marché du week-end et avant d'emballer ses aliments dans du papier alu...

    Un métal qui peut être dangereux pour la santé...

    Avec "Planète alu", on plonge dans le cycle infernal de l’aluminium et des ravages causés par l’extraction de la bauxite aux résidus que les sels et dérivés de ce métal laissent dans notre corps. Ses propriétés (malléabilité, légèreté, inoxydabilité) en font un métal fascinant et précieux dans le secteur de l’architecture. Mais son utilisation dans les emballages, en chimie alimentaire, dans les produits de cosmétique et la pharmacopée pose problème. S'il n'y a pas consensus sur ce sujet au sein de la communauté scientifique, pas plus que sur les OGM ou les pesticides, des études ont prouvé que l’aluminium, ses composants, ses sels ou ses dérivés favorisaient l’apparition du cancer du sein, d’allergies, d’infections auto-immunes, voire de la maladie d’Alzheimer.

    ... et dont l'extraction provoque des dégâts environnementaux

    Les meilleurs gisements de bauxite à partir duquel on fabrique l'aluminium se trouvent sous les tropiques, en Afrique de l’Ouest, en Australie, en Inde et en Jamaïque. Mais c’est à Porto Trombetas dans le nord du Brésil que se situe l’une des mines les plus rentables au monde, aux mains d’une multinationale. Pour l’exploiter, il faut abattre chaque année l’équivalent de 250 terrains de football de forêt humide primaire, essentielle à la biodiversité. Quant aux boues rouges liées à l’extraction, elles sont hautement toxiques, comme l’a montré la catastrophe écologique survenue en Hongrie en 2010.

    Wharf de La Salie 2008 - Photo SIBA.jpgInquiétude au Wharf de la Salie, au sud du Bassin d'Arcachon (Gironde)

    Dans la région, dans le Bassin d'Arcachon, le polychlorure d'aluminium, est utilisé comme floculant  pour traiter les eaux usées des stations d'épuration de Biganos et de La Teste depuis 2007. Si la pollution n'est pas visible (photo ci-contre DR SIBA), les conséquences potentielles sur la santé humaine inquiètent les riverains du Wharf de la Salie où se déversent les eaux usées traitées et les associations environnementales. René Capo, du Comité de Vigilance Biscarrosse-Collectif aquitain ,donne a contrario l'exemple de la station d'épuration réalisée en 2012 à Bordeaux, à Bacalan, pour traiter les eaux usées de 440.000 habitants, qui n'utilise pas le polychlorure d'aluminium comme floculant et pourra à terme, traiter 276.000 mètre cubes par jour d'eaux usées et d'eaux pluviales sans incidence nocive sur la Garonne.

    Cathy Lafon

    A VOIR

    • PLANÈTE ALU,  documentaire de Bert Ehgartner.  Allemagne/Autriche, 2013, 1h29mn. Rediffusion : ARTE, samedi 23 mars 2013 à 11h35.

    UN SITE A CONSULTER

    • L'ASEF (Association santé environnement France) : cliquer ICI

    LIRE AUSSI

    chris alu.jpg

    Le toxicologue Chris Exley est professeur de chimie bioinorganique à l'Université de Keele au Royaume-Uni. Depuis 1984, il étudie les risques liés à l’aluminium.

    "Quand l'aluminium nous empoisonne", de Virginie Belle, journaliste dans le domaine de la santé publique. Editions Max Milo, 2010.  Page Facebook "Quand l'aluminium nous empoisonne"