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Environnement - Page 869

  • Londres 2012 : des Jeux olympiques au régime sec

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    La sécheresse dans le sud-est de l'Angleterre : les réservoirs d'eau sont au plus bas. Photo AFP

    "Un oranger sous le ciel irlandais, on ne le verra jamais... ".

    En est-on si sûr ? Oubliée par la pluie depuis deux ans, l'Angleterre, proche voisine de l'Irlande, n'est pas encore l'Andalousie, mais elle vit un bien étrange hiver, avec une sécheresse historique à faire mentir les paroles de la jolie chanson d'amour de Bourvil, "La Ballade irlandaise".

    Burberry : du trench au maillot de bain

    Les top models qui présentaient à Londres, le 20 février dernier, la collection automne-hiver 2013 des célèbres imperméables Burberry, en ont été réduits à défiler, parapluie en main, sous une pluie artificielle, pendant qu'un sommet d’urgence réunissait les représentants des compagnies des eaux, de l’Agence de l’environnement et des ministères concernés. Du jamais vu en cette période de l'année. Il est vrai que 2011 a été pour l’Angleterre, la plus sèche de ces 90 dernières années et que la météo hivernale n’a pas permis de recharger les nappes phréatiques : les précipitations sont restées inférieures d’un tiers à la moyenne, pendant cette période. Le Kent, jardin de l'Angleterre, ne verdoie plus : l’un de ses principaux réservoirs d’eau n’est plein qu’à 41% et certaines rivières et niveaux d'eau sont désormais plus bas que durant la sécheresse de l'été 1976. D'où la décision du ministère de l’Agriculture et de l’Environnement britannique de déclarer officiellement l’état de sécheresse dans le sud-est de l’Angleterre et d'exhorter leurs compatriotes à économiser l'eau.

    Un parfum d'oranger sur les roses anglaises

    A la rubrique "économies d'eau", les idées ne manquent pas. Les services municipaux ont été amenés à limiter l'utilisation de l'eau pour plus de 15 millions de personnes et on voit surgir toutes sortes de recommandations, parfois insolites, humour anglais oblige.  Le Journal de l'Environnement en dresse un hit parade : inviter un (ou une) ami(e) à partager son bain, éviter de faire trop souvent le ménage ou bien planter uniquement des espèces méditerranéennes dans son jardin... Et convertir les roseraies du Kent en oliveraies ou orangeraies, quitte à voir un jour la fleur d'oranger remplacer la rose du maillot des rugbymen du XV anglais ? Quant à Ken Livingstone, l’ancien maire de Londres, il propose de ne pas tirer la chasse d’eau chaque fois que l’on passe aux toilettes, pratique bien connue de tous les foyers écolos. Plus classique : couper l'eau pendant qu'on se lave les dents, faire la chasse aux fuites et limiter les douches. Une entreprise a d'ailleurs pris l'initiative d'envoyer à ses abonnés des sabliers étanches, afin que les douches ne durent pas plus de quatre minutes. Une minute en moins permet d'économiser 9 litres d'eau, alors qu'un Britannique consomme en moyenne 150 litres par jour. Il est en outre désormais interdit aux résidants d'utiliser des arroseurs ou des tuyaux d'arrosage à Londres, dans le Kent ainsi que dans les zones environnantes. On ne badine vraiment plus avec l'eau, ressource naturelle dont la protection est désormais classée par les Britanniques cause majeure pour les années à venir : les contrevenants sont menacés d'une amende qui pourrait atteindre les 1 745 $.

    Londres 2012 :  du pain sec et des jeux ?

    sécheresse,prévention,économie d'eauDes opérateurs d'eau voudraient dores et déjà étendre ces restrictions aux autorités locales et aux entreprises, pour tout usage d'eau superflu. Tel n'est pas encore le cas, mais cela pourrait venir rapidement à l'ordre du jour : dans cinq mois, les Jeux olympiques d'été doivent s'ouvrir à Londres. Il n'est pas souhaitable que la sécheresse, invitée imprévue sur le sol anglais, puisse occasionner des coupures d’eau au cours de l’été et compromettre ainsi la pleine réussite de festivités sportives, où plusieurs millions de visiteurs vont considérablement accroître les besoins en eau.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFOS :

    Visionner la vidéo de l'AFP : La sécheresse gagne l'est de l'Angleterre.

    L'Angleterre touchée par la sécheresse en plein automne : cliquer ICI.

    Le site de l'Agence de l'environnement britannique : cliquer ICI.

  • Le procès de la marée noire dans le Golfe du Mexique : BP à la barre

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    Le sauvetage d'un oiseau pris au piège de la marée noire du Golfe du Mexique en avril 2010. Archives/AFP

    Etats-Unis. Aujourd'hui s'ouvre à la Nouvelle-Orléans (Louisiane) le procès de BP et de ses sous-traitants, pour la marée noire dans le Golfe du Mexique, suite à l'explosion de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon le 20 avril 2010. Considérée comme la plus importante marée noire de l'histoire des Etats-Unis, la catastrophe pétrolière a fait onze morts et a provoqué de gigantesques dégats écologiques : l’accident de la plate-forme pétrolière a provoqué le déversement de près de cinq millions de barils de pétrole dans les eaux du Golfe du Mexique.  Un an après le début de la marée noire, en avril 2011, le pétrole avait apparemment disparu. Mais le nettoyage du Golfe du Mexique n’était pas encore tout à fait terminé : 2 000 personnes travaillaient toujours pour assainir les zones marécageuses où plus de 6 000 oiseaux sont morts. Aujourd'hui, 500 000 personnes réclament toujours des dédommagements.

    Des dizaines de milliards de dollars sont en jeu au procès qui doit déterminer si  BP et/ou ses sous-traitants ont commis une "faute lourde" et fixer les dommages et intérêts : des kilomètres de plages de cinq Etats américains ont été ravagés, avec des conséquences pour les industries du tourisme et de la pêche. BP, qui continue d'engranger des bénéfices colossaux (23,9 milliards de dollars en 2011), se prépare à négocier.

    proces,accident plate-forme pétrolière,pétroleMais le 27 avril, à La Nouvelle Orléans, qui parlera pour la planète, la faune et la flore et la flore à ce procès ? Personne. On peut le déplorer avec Michel Serres,  le philosophe agenais, qui faisait un  constat similaire lors du sommet de Copenhague sur le climat, en 2009 : " Mais personne ne représente la terre; il n’y a pas de représentant des océans, de la banquise, des espèces menacées. Et nos gouvernants n’ont pas la culture nécessaire pour parler au nom de la planète." La Terre, elle, personne ne l’a invitée au procès ...

    La question de la représentation de la Terre ? Un bon sujet écologico-philosophico-éthique à creuser, beaucoup moins anecdotique qu'on pourrait le croire... Pas plus pour la nature que pour les hommes, l'argent ne peut tout réparer.

    Cathy Lafon

    EN IMAGES -  Un après, le pétrole déversé par la plus grande marée noire de l'histoire des États-Unis continue de polluer l'océan et de mettre en péril la faune. Sans parler de l'avenir incertain des pêcheurs. Visualiser le portfolio réalisé par le Figaro.fr : cliquer ICI  

    LIRE AUSSI 

     

  • L'initiative."Savez-vous planter chez nous ?" : le site qui partage le jardinage

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    Prêter son jardin, partager ses récoltes, un rêve rendu possible grâce à Chantal Perdigau, habitante de Balma près de Toulouse. Comment mettre à disposition un site internet pour jardiner, gratuit, qui fonctionne comme un site de petites annonces ? Voici la réponse : "Savez-vous planter chez nous.com ?".  Une question qui est une vraie réponse, basée sur un concept simple et solidaire. Encore fallait-il y penser.

    L'idée, Chantal Perdigau l'a eue il y a un an, en mettant en relation un membre de sa famille qui avait un jardin, mais pas le temps de s'en occuper, et des amis à elle qui vivaient en appartement et n'avaient pas de jardin. Louer un terrain coûte cher, et en ville il n'y a pas assez de jardins ouvriers ou partagés : pourquoi pas prêter son jardin à quelqu'un qui n'a pas de terrain, et partager les récoltes ? Si on est un fin jardinier, on peut aussi faire profiter autrui de son savoir faire, dans le bio par exemple, ou au contraire se faire aider quand on n'a aucune notion de jardinage. Economiquement intéressant, l'échange est solidaire et crée du lien humain.

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    "Savez-vous planter chez nous ?" DR

    Deux cents annonces en ligne

    Et ça fonctionne ! Au bout de six mois, deux cents annonces sont en ligne, pour des partages de jardins, dans 58 départements. Dépasser les frontières de sa ville, ça c'est le miracle d'internet. Habitant à Bordeaux, vite, vite, je clique sur la Gironde, où cinq offres de prêts de jardins sont aujourd'hui mises en ligne. Comme celle de Jacqueline, à Gujan-Mestras (Gironde), qui veut prêter son potager, avec sa petite annonce : "mon potager mesure 10 m x 10 m. Il est situé derrière ma maison et prés de la gare de La Hume. Les outils nécessaires à son entretien sont rangés dans un abri de jardin en dur. Il y a bien sûr un point d'eau et même un arrosage automatique intégré. J'y récolte des tomates, des haricots, des pommes de terre, des courgettes, des citrouilles, des carottes, etc.. Il est en partie clôturé. Je suis trop âgée pour le cultiver. Il est libre depuis maintenant."

    Après tout ce froid, le redoux fin février fait démanger les doigts et donne envie de gratter la terre... Et l'idée de préparer dès à présent de futures récoltes de beaux légumes bien frais et bien croquants dans le jardin de Jaqueline, me réjouit les papilles. Pas vous ?

    "Savez-vous planter chez nous ?" est un site vitaminé, aéré, très bien conçu. Il ne regarde pas non plus au partage, quand il s'agit d'échanger conseils futés, et autres trucs de bon jardiniers... Enfin, il doit rester gratuit, même si sa créatrice va chercher à le monétiser par des partenariats avec des professionnels du jardinage. Ecolo et solidaire, donc.

    Cathy Lafon

    Pour se connecter à "Savez-vous planter chez nous ? " : cliquer ICI.