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Il y a encore bien des progrès à faire pour éviter le gaspillage de l'eau potable. Photo archives Sud Ouest / Stéphane Lartigue
Chaque année, près de 700 milliards de litres d'eau potable, l'équivalent de plus de 270.000 piscines olympiques, se perdent quelque part en France au fil des 850.000 kilomètres de canalisations desservant nos foyers. Ce gaspillage mérite un beau carton rouge, quand on sait qu'il faut économiser et préserver la ressource eau, localement comme à l'échelle de la planète.
Quelles futures communautés de communes auront le plus à faire pour diminuer les fuites sur les réseaux d’eau ? FluksAqua, première communauté indépendante d’entraide mondiale en ligne, créée par et pour les professionnels de l’eau, s’est penchée sur la performance des réseaux d’acheminement de Nouvelle Aquitaine. Que peut-on raisonnablement économiser dans la région en matière de fuites d’eau, exprimées en litres par consommateur pour chaque future communauté de communes ? Réponse dans l’infographie dynamique ci-dessous.
Vue aérienne de San Diego, Californie, le 4 avril 2015. Photo AFP / Sandy Huffaker
Depuis plus d'un an, la Californie est en proie à une sécheresse d'une ampleur exceptionnelle, qualifiée par les autorités locales d'"historique". Jerry Brown, le gouverneur de l'Etat de l'ouest américain, a dû annoncer sur la chaine ABC, le 5 avril dernier, des mesures d’urgence d’économies d’eau, en soulignant que le changement climatique n'était "pas un canular" pour son Etat. Une pierre dans le jardin des climato-sceptiques. "Le temps que nous avons en Californie, ce temps sévira dans d’autres endroits du monde", a-t-il aussi averti.
Les mesures d'économie visent à réduire de 25% la consommation d’eau dans cet Etat où vivent 40 millions de personnes, et où le ministère californien des Ressources en eau a indiqué que, cette année, le 1er avril, il n'a pas trouvé de neige à 2.000 mètres d’altitude dans la Sierra Nevada. Une première en 75 ans. "C’est un signal d’alarme et il devrait concerner tout le monde, parce que ce décret est pris en vertu des pouvoirs d’urgence", a insisté Jerry Brown, rappelant que les contrevenants s’exposaient à des amendes de 500 dollars par jour, voire à la coupure du service d'eau.
L'agriculture épargnée
Interrogé sur le fait que l'agriculture était largement épargné par ces mesures, le gouverneur a reconnu que 80% de l’eau était consommée par ce secteur, qui ne représente que 2% de l’économie californienne. Mais les agriculteurs "n’arrosent pas leur pelouse ou ne prennent pas de longues douches. Ils produisent la majorité des fruits et des légumes fournis par l’Amérique à une partie importante du monde", a-t-il souligné. "Bien sûr, on pourrait tout couper. Si on ne veut pas produire d’aliments et les importer d’ailleurs, théoriquement c’est possible. Mais cela déplacerait des centaines de milliers de personnes", a argumenté Jerry Brown. Et l'impact écologique en terme d'émissions de gaz à effet de serre, serait désastreux.
Transition écologique à la californienne
Parmi les mesures annoncées, l'Etat va, par exemple, demander le remplacement de 4,6 millions de mètres carrés de pelouse par des plantes peu consommatrices d’eau. La Cité des Anges avait déjà instauré des mesures d’incitation, comme le programme "pelouse contre dollars", mais sur la base du volontariat. Les "normes des toilettes et robinets" vont également être revues pour limiter le débit d’eau, et la « police de l’eau » déjà existante pourrait devenir plus sévère. La batterie d'actions envisagées pour économiser l'eau en Californie implique un véritable changement de mode de vie. L'Etat le plus écolo de l'Amérique de Barack Obama a déjà bien engagé cette transition écologique en développant, notamment, les énergies renouvelables dont le photovoltaïque. Par ailleurs, la ville de San Francisco, qui a banni les sacs plastiques, s'est fixée pour objectif de parvenir, d'ici à 2020, àzéro déchet non recyclé ou composté, afin d'éviter les décharges et les incinérateurs, très polluants.
La sécheresse dans le sud-est de l'Angleterre : les réservoirs d'eau sont au plus bas. Photo AFP
"Un oranger sous le ciel irlandais, on ne le verra jamais... ".
En est-on si sûr ? Oubliée par la pluie depuis deux ans, l'Angleterre, proche voisine de l'Irlande, n'est pas encore l'Andalousie, mais elle vit un bien étrange hiver, avec une sécheresse historique à faire mentir les paroles de la jolie chanson d'amour de Bourvil, "La Ballade irlandaise".
Burberry : du trench au maillot de bain
Les top models qui présentaient à Londres, le 20 février dernier, la collection automne-hiver 2013 des célèbres imperméables Burberry, en ont été réduits à défiler, parapluie en main, sous une pluie artificielle, pendant qu'un sommet d’urgence réunissait les représentants des compagnies des eaux, de l’Agence de l’environnement et des ministères concernés. Du jamais vu en cette période de l'année. Il est vrai que 2011 a été pour l’Angleterre, la plus sèche de ces 90 dernières années et que la météo hivernale n’a pas permis de recharger les nappes phréatiques : les précipitations sont restées inférieures d’un tiers à la moyenne, pendant cette période. Le Kent, jardin de l'Angleterre, ne verdoie plus : l’un de ses principaux réservoirs d’eau n’est plein qu’à 41% et certaines rivières et niveaux d'eau sont désormais plus bas que durant la sécheresse de l'été 1976. D'où la décision du ministère de l’Agriculture et de l’Environnement britannique de déclarer officiellement l’état de sécheresse dans le sud-est de l’Angleterre et d'exhorter leurs compatriotes à économiser l'eau.
Un parfum d'oranger sur les roses anglaises
A la rubrique "économies d'eau", les idées ne manquent pas. Les services municipaux ont été amenés à limiter l'utilisation de l'eau pour plus de 15 millions de personnes et on voit surgir toutes sortes de recommandations, parfois insolites, humour anglais oblige. Le Journal de l'Environnement en dresse un hit parade : inviter un (ou une) ami(e) à partager son bain, éviter de faire trop souvent le ménage ou bien planter uniquement des espèces méditerranéennes dans son jardin... Et convertir les roseraies du Kent en oliveraies ou orangeraies, quitte à voir un jour la fleur d'oranger remplacer la rose du maillot des rugbymen du XV anglais ? Quant à Ken Livingstone, l’ancien maire de Londres, il propose de ne pas tirer la chasse d’eau chaque fois que l’on passe aux toilettes, pratique bien connue de tous les foyers écolos. Plus classique : couper l'eau pendant qu'on se lave les dents, faire la chasse aux fuites et limiter les douches. Une entreprise a d'ailleurs pris l'initiative d'envoyer à ses abonnés des sabliers étanches, afin que les douches ne durent pas plus de quatre minutes. Une minute en moins permet d'économiser 9 litres d'eau, alors qu'un Britannique consomme en moyenne 150 litres par jour. Il est en outre désormais interdit aux résidants d'utiliser des arroseurs ou des tuyaux d'arrosage à Londres, dans le Kent ainsi que dans les zones environnantes. On ne badine vraiment plus avec l'eau, ressource naturelle dont la protection est désormais classée par les Britanniques cause majeure pour les années à venir : les contrevenants sont menacés d'une amende qui pourrait atteindre les 1 745 $.
Londres 2012 : du pain sec et des jeux ?
Des opérateurs d'eau voudraient dores et déjà étendre ces restrictions aux autorités locales et aux entreprises, pour tout usage d'eau superflu. Tel n'est pas encore le cas, mais cela pourrait venir rapidement à l'ordre du jour : dans cinq mois, les Jeux olympiques d'été doivent s'ouvrir à Londres. Il n'est pas souhaitable que la sécheresse, invitée imprévue sur le sol anglais, puisse occasionner des coupures d’eau au cours de l’été et compromettre ainsi la pleine réussite de festivités sportives, où plusieurs millions de visiteurs vont considérablement accroître les besoins en eau.