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Energie - Page 95

  • Climat : le mois de mars a battu un record de concentration de CO2 dans l'atmosphère

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    Manifestation de militants écologistes déguisés en molécules de CO2 devant la porte de Brandebourg, à Berlin, le 12 décembre 2009. Archives AFP

    Mauvaise nouvelle pour la planète. La concentration de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère a atteint un niveau record au mois de mars, un signe évident du réchauffement climatique, a annoncé le 6 mai dernier lAgence américaine océanique et atmosphérique (NOAA).

    Le seuil des 400 ppm dépassé

    réchauffement climatique,changement,co2,émissions,concentrationLes scientifiques s'y attendaient : pour la première fois, la concentration mondiale moyenne mensuelle de CO2 dans l’atmosphère a dépassé  le seuil des 400 parties par million (ppm).  « Ce n’était qu’une question de temps », a souligné Pieter Tans, le principal scientifique chargé de la surveillance des gaz à effets de serre à la NOAA, en précisant que les stations de mesure de l’agence avaient déjà mesuré des seuils supérieurs aux 400 ppm dans l’Arctique au printemps 2012, et à Hawaï en 2013.

    Les activités humaines en cause

    Jusqu’à la révolution industrielle et le recours massif aux énergies fossiles, ce taux n’avait pas dépassé les 300 ppm durant au moins 800.000 ans, selon des prélèvements effectués dans les carottes de glace polaire.  Cela montre que les activités humaines et notamment « la combustion du charbon et du pétrole a entraîné une augmentation de plus de 120 ppm des concentrations de CO2 depuis l’ère préindustrielle, dont la moitié depuis 1980 », a insisté le scientifique.

    Les émissions mondiales de CO2 stabilisées depuis 2013

    réchauffement climatique,changement,co2,émissions,concentration L’Agence internationale de l’énergie a annoncé le 13 mars que l’augmentation des émissions mondiales de C02 provenant de la combustion des énergies fossiles s’était arrêtée en 2014 pour se stabiliser au même niveau qu’en 2013.  C'est un gros progrès, mais stabiliser le taux des émissions des gaz à effet de serre n’est pas suffisant pour empêcher le changement climatique, souligne Pieter Tans.  Les données de la NOAA montrent, en effet, que le taux moyen d’augmentation des concentrations de CO2 dans l’atmosphère a été de 2,25 ppm par an de 2012 à 2014, soit le niveau le plus élevé jamais enregistré au cours de trois années consécutives.

    La concentration de CO2 continue d'augmenter

    Signe que la tendance est toujours à la hausse, l’observatoire hawaïen de la NOAA, à Mauna Loa, a continué à mesurer un taux supérieur aux 400 ppm en avril. Mauna Loa, la plus ancienne station de mesure du CO2 du monde, qui enregistre des données depuis 1958, a constaté un taux de 401,3 ppm, alors qu’en 2013, le cap des 400 ppm n’avait été franchi que durant deux jours.

    Les concentrations moyennes mensuelles sont calculées à partir de mesures continues. Il existe environ 130 stations de mesure du CO2 réparties sur la planète.

    Cathy Lafon avec l'AFP

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  • Innovation. En Allemagne, une start-up franco-allemande fait du pétrole avec des vieux pneus

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    Les derniers pneus du site lotois près de Souillac (il y en a encore plus de 3 millions) doivent être enlevés d’ici à la fin 2016. Photo Sud Ouest / Thierry David

    La France s'efforce actuellement d'évacuer la plus grande décharge de pneus du pays, haute de 12 mètres, dans le Lot, près de Souillac. Les vieux pneus, ça pollue, ça encombre et on peine à tous les recycler. Pourtant, recycler de vieux pneus en pétrole de qualité, semble possible. En Sarre, dans l'ouest de l’Allemagne, une jeune entreprise franco-allemande s’en déclare capable, grâce à un procédé par pyrolyse.

    Mais l'industrie du pneumatique et le leader mondial, Michelin, méfiants, mènent par ailleurs leurs propres recherches. On comprend Bibendum : parvenir à maîtriser le recyclage du pneu, pour l'un des leaders mondiaux du secteur, représente en effet un énorme business à la clé.

    Comment ça marche ?

    pyrum pyrolyse.jpgAprès trois ans de travaux et dix millions d’euros d’investissements, Pyrum Innovations, basée en Allemagne, à Dillingen, près de la frontière française, peaufine les derniers réglages de sa première unité industrielle, un silo en métal de 25 mètres de haut. Son principe: dans un milieu inertisé pour éviter leur combustion, des granulats de pneus usagers sont chauffés à près de 700°C dans un réacteur vertical, aux faux airs de capsule Soyouz, truffé de sondes de contrôle et contenant quelque 300 chicane.

    Le pétrole se forme dans la partie de condensation des molécules. Selon Pyrum, le pétrole obtenu peut être transformé à 60% en équivalent diesel, à 30% en équivalent essence et à 10% en solvants. Avec son unité de production conçue pour transformer 5.000 tonnes de pneus par an, la société franco-allemande affirme pouvoir dégager 50% de pétrole, 38% de coke et 12% de gaz, lequel sert à alimenter l’immense groupe électrogène du site, fonctionnant ainsi en autarcie énergétique.

    Grand prix du concours Lépine

    Pyrum, dont le procédé a remporté le Grand Prix, ou Prix du Sénat, au concours Lépine à Paris, qui présente des inventions originales, espère pouvoir commercialiser sa technologie dans les prochains mois. Sur le papier, le marché potentiel est colossal: 17 millions de tonnes de pneus usagers sont générées chaque année dans le monde, selon l’Agence de l’Environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).

    La seconde vie des pneus

    Pyrum-Innovations-750x300.jpgDepuis plus de 20 ans, des sociétés du monde entier développent des procédés de pyrolyse pour recycler, entre autres, des pneus. Les pneus en fin de vie servent généralement de combustible alternatif dans des cimenteries ou des centrales thermiques ou, dans une moindre mesure, sont réutilisés pour des fondations de route, du mobilier urbain ou des cloisons antibruit. Autant de valorisations classiques que les fabricants de pneumatiques cherchent, eux aussi, à dépasser pour à refaire des pneus avec des anciens.

    Pas convainquant ?

    Pour l’heure, le modèle industriel de Pyrum n'aurait pas toutefois pas convaincu les acteur de référence dans la valorisation des pneus usagés en France. "Leurs produits sont de moins bonne qualité et n’arrivent pas à passer en termes de prix" par rapport aux matières neuves, explique à l'AFP Jean-Philippe Faure, directeur de la recherche-développement d’Aliapur, la filière de valorisation des pneus usagers. Bien qu’étant "attentifs" aux progrès de la pyrolyse, les fabricants de pneumatiques "ne veulent pas courir le risque d’utiliser un produit recyclé sur lequel ils ont encore des doutes en termes de performance", précise-t-il. 

    La pyrolyse, au coeur de la recherche de Michelin sur le recyclage du pneu

    Pouvoir recycler des pneus à l’identique "n’est pas suffisant, car les matériaux de demain devront avoir des propriétés bien plus intéressantes que celles d’aujourd’hui", justifie de son côté Thierry Willer, directeur de la communication scientifique et technique chez Michelin. Le groupe français s’est lancé l’an dernier dans le projet Trec, un ambitieux programme de recherche sur le recyclage du pneu de 51 millions d’euros, avec le concours de l’Ademe, du CEA et de deux autres entreprises, Proteus et SDTech. D’une durée de 8 ans, Trec développe deux voies de recyclage: la première ambitionne de traiter des particules de pneus avec des micro-organismes qui devront "dévulcaniser" le caoutchouc en éliminant le soufre. La seconde prévoit de fabriquer du caoutchouc synthétique avec du butadiène biosourcé, à partir d’un alcool généré par la fermentation d’un gaz de synthèse, obtenu à partir de pneus usagés.

    Comment ? Par pyrolyse...

    Cathy Lafon avec l'AFP

    PLUS D'INFO sur le site de Pyrum: cliquer ICI

  • Innovation : Exoès, une start-up installée en Gironde, récompensée par la Fondation Hulot

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    Arnaud Desrentes, patron d'Exoès, Gradignan (33). Photo Sud Ouest/Stéphane Lartigue

    En mars dernier, la Fondation Nicolas Hulot lançait « My Positive Impact », campagne de mobilisation citoyenne pour mettre en lumière des solutions concrètes, efficaces et déjà opérationnelles permettant de lutter ou de s’adapter au changement climatique. Parmi les cinq solutions particulièrement innovantes qui ont été récompensées, l'une d'elle, girondine, a été développée par la société Exoès installée à Gradignan depuis 2009.

    "My Positive Impact"

    Durant un peu plus d’un mois, 50 premières initiatives variées et innovantes pour une énergie alternative et propre, pour des modèles de construction durable ou encore pour le développement de l’agroécologie et de la permaculture ont été proposées par des associations, des entreprises ou des collectivités ont été soumises au vote du public sur le site www.mypositiveimpact.org. Le 19 avril à minuit, la session de votes s’est clôturée avec plus de 600.000 votes comptabilisés. Avec la Girondine Exoès, les quatre autres grands gagnants des solutions concrètes plébiscitées par les citoyens pour lutter contre le dérèglement climatique sont Akuo Energy, Enercoopl’Association La Voûte Nubienne,  Microferme d’avenir.

    Récupérer la chaleur des pots d’échappement des véhicules pour réduire leur consommation de carburant

    exoes 2.jpg Un tiers de l’énergie contenue dans le carburant d’un moteur à explosion s’échappe inutilement sous forme de chaleur par le pot d’échappement. D’où l’intérêt du système 100% français développé par Exoès, leader mondial du secteur,  qui récupère et convertit cette chaleur en la réinjectant dans les moteurs à combustion interne. Ce faisant, la consommation en carburant diminue et les émissions de CO2 sont réduites de 5 à 10%.

    Une dotation pour se faire connaître et faire des émules

    La récompense : une dotation de près de 630.000 euros, offerte par une vingtaine de régies, est partagée depuis le 18 mai entre les cinq lauréats de cette première phase de campagne. Annonces presse, campagne web et campagne d’affichage seront déclinées gracieusement dans ce cadre par l’agence Havas Paris et diffusées par "Direct Matin", l’"Express", "Metronews", "Auféminin.com", "SocialMediaEvent"... De quoi permettre aux lauréats, souvent anonymes, de gagner en notoriété, de trouver des partenaires, des financeurs, de nouveaux clients… mais aussi d’inspirer et de créer l’émulation citoyenne, entrepreneuriale et, pourquoi pas, politique.

    "Davantage de poids pour réduire les émissions de CO2 du transport routier"

    Arnaud Desrentes, PDG de la start-up soutenue par la Région Aquitaine se réjouit de la récompense."Une plus grande visibilité en France va nous donner davantage de poids dans notre lutte pour réduire les émissions de CO2 liées au transport routier", observe-t-il. "Les poids lourds représentent 60 à 70% des émissions de GES liées au trafic routier or rien ou très peu de mesures sont prises pour lutter contre ce fléau ! Nous souhaitons profiter de cette campagne pour informer le législateur français, et surtout européen, que notre technologie pour réduire la consommation de carburant existe et qu’elle est fonctionnelle", conclut-il.

    La campagne "My Positive Impact" se poursuit et 50 nouveaux projets seront soumis au vote du public du 25 mai au 5 juillet prochains... A vos souris !

    Cathy Lafon

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