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Energie - Page 96

  • Energie : profitez des bons conseils de l'Ademe, à la Foire internationale de Bordeaux

    Dernier jour ce dimanche pour la Foire internationale de Bordeaux. Un grand rendez-vous consumériste annuel qui n'est pas forcément du goût des écolos, plutôt adeptes du recyclage et d'une consommation sobre et économe qui protège la planète. Grâce à l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) Aquitaine, on peut pourtant y faire de belles et vertes rencontres, et repartir lesté d'informations utiles pour se préparer à la transition énergétique, améliorer ses bonnes pratiques et découvrir des projets écologiques, sociaux et solidaires innovants.

    Un éco-salon au coeur de la Foire

    foire internationale de bordeaux,ademe,salon de l'environnement et du  développement durableL'Ademe Aquitaine coorganise en effet encore cette année et depuis le 8 mai, dans le cadre de la Foire internationale de Bordeaux, le "Salon de l’environnement et du développement durable".  Un engagement exceptionnel qui traduit de la part du partenaire historique de la Foire, et des 23 autres exposants de cet éco-salon, une volonté de proximité et d’ancrage territorial pour accompagner les décideurs publics, les entreprises, mais aussi le grand public, dans les grands défis de la transition écologique et énergétique.

    Bienvenue au stand de l'Ademe !

    Ce dimanche encore, pour la dernière journée de la Foire, l'Ademe donne rendez-vous aux visiteurs dans le Hall 1, sur un vaste stand de 200 m2, organisé autour de deux pôles : un pôle animation, dédié à la valorisation d’actions exemplaires et à la recherche de bonnes idées,  et un pôle conseil dédié aux problématiques énergétiques. Dans un îlot vert et accueillant qui recrée un véritable jardin de détente, vous découvrirez notamment l’histoire et les caractéristiques des chaises longues "Garonne", issues d’un projet social et solidaire, en structure de fer à béton oxydé inaltérable et 100% recyclable.

    La "Foire aux aux Self’idées"

    En France, on n'a pas de pétrole, mais c'est bien connu, on a des idées. Un slogan à la mode lors du choc pétrolier des années 1970, parfaitement illustré par l'imagination que met l'Ademe au service de l'environnement et du développement durable. Grâce à une opération inédite et originale, la "Foire aux aux Self’idées", les visiteurs du stand deviennent tous des acteurs de la transition écologique. Il leur suffit de se prendre en photo, en mode "selfie", grâce à une tablette mise à disposition sur le stand, de réagir aux opérations exemplaires présentées dans les albums, puis de soumettre une idée concrète d’action pour réduire son impact environnemental. L’ensemble des contenus, photos et idées, est ensuite projeté sur grands écrans tout autour du stand, et relayé en direct sur la page Facebook de l'Ademe Aquitaine. Ce n'est pas encore la célébrité du Festival de Cannes, mais pas loin !

    20 actions exemplaires

    foire internationale de bordeaux,ademe,salon de l'environnement et du  développement durableSix coins salons permettent aussi aux visiteurs de découvrir des albums géants présentant 20 actions exemplaires réalisées en Aquitaine dans le domaine des transports, de l’énergie ou encore des déchets… Comme cette école au Pays-basque, devenue une école exemplaire basse consommation.  L'ancienne école de Bidart, vétuste et trop petite, a été remplacée par un nouveau bâtiment photo ci-contre) intégrant les dernières exigences environnementales et énergétiques : structure mixte béton et ossature bois,  isolation en laine de verre, toiture végétalisée, détecteurs de présence pour les lumières, récupération des eaux de pluie,  capteurs photovoltaïques... Résultat : l’école primaire Plaine Scolaire de Birdart  produit aujourd'hui plus d’énergie qu’elle n’en consomme.

    De bons conseils pour le porte-monnaie et la planète

    Enfin, dans le cadre de sa mission d’accompagnement et de conseil en économies d'énergie,  l’Ademe mobilise et met à la disposition du grand public les conseillers info énergie d'Aquitaine. Chaque jour, durant la Foire, ils apportent leur expertise et leur aide aux visiteurs en galère en matière d'économie d'énergie , de rénovation et de construction. L'Agence va jusqu'à aider les particuliers à trouver les professionnels qualifiés capables de mener à bien leurs projets et leur proposer un accompagnement personnalisé pour les orienter vers les dispositifs d’aide et de soutien les plus adaptés à leur situation :  l’éco-prêt à taux zéro, les aides des collectivités, le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE), les  primes…

    Vite, vite, courez vite sur le stand de l'Ademe, à la Foire internationale de Bordeaux, vous n'avez plus que ce dimanche pour en profiter !

    Cathy Lafon

  • Télévision. Ce soir, sur Arte, votez Jim Rogers à Fort McMurray !

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    "Fort McMurray", le film. Photo Arte

    Après le jeu documentaire "Fort McMoney", destiné à dénoncer le désastre écologique de l'exploitation des sables bitumineux du Canada, et le livre "BRUT, la ruée vers l'or", qu'il cosigne avec Melina Laboucan-Massimo, Naomi Klein, Rudy Wiebe et Nancy Huston, David Dufresne sonne une nouvelle fois l'alarme.  Le  journaliste, créateur et réalisateur français, retourne à Fort McMurray, au nord de l'Alberta, au travers d'un documentaire, "Fort McMoney - Votez Jim Rogers !" qui enfonce le clou, en entrant dans l'intimité de la ville.

    "Fort McMoney", Une première du genre sur le web

    Fort-McMurray_Alberta_oilsands.jpgAu départ, "Fort McMoney", outre l'histoire de Fort McMurray, c'est aussi une révolution sur internet dans le monde du web-doc, un objet numérique atypique, entre web-documentaire et jeu vidéo. Imaginé par David Dufresne, un Français installé à Montréal, le jeu-documentaire gratuit proposait en décembre 2013 aux internautes de s'impliquer dans les débats et de faire valoir leurs arguments sur une question précise: celle de l’exploitation pétrolière des sables bitumineux du Canada, plus précisément dans l'Alberta, à Fort McMurray, et de ses dramatiques conséquences environnementales et sociales. En menant une véritable enquête journalistique, avec ses errements, ses bugs et ses trouvailles, dans un jeu au long cours qui se déroule en trois parties, de quatre semaines chacune.

    Fort McMurray, acte II

    fort mcmurray.jpgCe soir, Arte nous propose de revenir un an et demi-plus tard sur les lieux du jeu documentaire. Le héros du film de Dufresne diffusé à 22h55, le truculent trappeur Jim Rogers, annonce l'issue catastrophique de ces exploitations d'hydrocarbures non conventionnelles. Le seul personnage natif de la ville pourrait bien avoir raison. Dans la période où le prix du baril était incroyablement haut, le pétrole de Fort McMurray, bien que difficile à extraire, restait rentable. La ville-champignon albertaine a connu un véritable boom. Des travailleurs migrants sont arrivés de partout dans le monde, pour y trouver un emploi. En quelques années, la population est passée de 10.000 à 100.000 habitants, sans compter les quelque 50.000 personnes (dont 83 % sont des hommes) qui s'entassaient dans des camps de travail. 

    De la ville-champignon à la ville-fantôme ?

    FORT-MCMURRAY-HOUSING-large.jpgEn sept mois à peine, le baril de pétrole a chuté de 60 dollars canadiens (environ 45 euros). Aujourd'hui, avec le marché et la chute des cours, le coût de production devient presque plus élevé que le prix de vente... Il y a désormais 20% de logements inoccupés, là où  il n'y en avait que 2%. Le camping que l'on voyait dans le jeu documentaire est vide. Au moins 20.000 emplois ont été supprimés depuis l'automne et les camps de travailleurs ont fermé. Restent la puanteur ambiante et la laideur des paysages ravagés par les installations pétrolières. Quant à Fort McMurray, la ville est en passe de se transformer en ville-fantôme, tout comme les participants au jeu Fort McMoney le pressentaient...

    L'eldorado canadien, c'est fini

    Version moderne de la ruée vers l'or, l'extraction coûteuse et ultra-polluante du pétrole des sables de l'Alberta, après avoir dévasté durablement l'environnement et les écosystèmes de la région, se transforme en désastre économique. Ceux qui y ont fait des fortunes rapides et gagné de 150.000 à 200.000 dollars canadiens par an, ont quitté les lieux, sans se préoccuper des conséquences à long terme de leur travail sur le site.

    Les optimistes, comme la maire de la ville, Melissa Blake, qui estime que les prix de l'or noir repartiront à la hausse, prévoient de diversifier l'économie de la ville. Pour les réalistes, dont David Dufresne et Jim Rogers, candidat malheureux aux élections municipales, l'âge d'or de l'eldorado pétrolier canadien est bel est bien fini. Enfin, pour les générations futures du pays qui a refusé de signer le Protocole de Kyoto, reste un héritage lourdement empoisonné. Est-il encore temps de voter Jim Rogers, à Fort McMurray ? Pas sûr...

    Cathy Lafon

    A VOIR

    • "Fort McMoney, votez Jim Rogers !", un documentaire de David Dufresne (France, 2014, 52 min) diffusion le 12 mai, à 22h50, sur Arte.

    POUR JOUER AU JEU DOCUMENTAIRE "Fort McMoney" :  cliquer ICI

    LIRE AUSSI

  • Bio-bitumes : demain, nous roulerons sur des routes à base de micro-algues

    microalgues bitume.jpg

     Bassin de culture de microalgues. Photo AFP

    On savait déjà que les micro-algues  permettent de fabriquer des biocarburants qui ont pour intérêt de ne pas concurrencer l'industrie alimentaire. La nouveauté, c'est que, pour la première fois, elles ont été utilisées pour faire... du bitume ! Dans une étude publiée ce mois-ci dans la revue "ACS Sustainable Chemistry & Engineering", des chercheurs du CNRS de Nantes, en collaboration avec l'entreprise AlgoSource Technologies, viennent en effet d'apporter la preuve que les caractéristiques du bio-bitume né des micro-algues, sont très proches de celles du « vrai » bitume de nos routes. Une bonne nouvelle pour l'écologie et la planète.

    Les infinis trésors des micro-algues

    micro algues carburant.jpgLes micro-algues seraient-elle une vraie réponse miracle aux besoins de l'humanité ? Elles sont connues depuis longtemps pour leurs applications comme colorants en cosmétique ou comme compléments alimentaires. Autre utilisation, les biocarburants. Leur raffinage pour produire des carburants verts une idée qui a émergé ces dernières années et qu'exploite notamment l'entreprise Fermentalg en Gironde, fait aujourd'hui des micro-algues l'une des alternatives les  plus prometteuses au pétrole.

    Algoroute

    Dans le cadre du programme Algoroute, financé par la région Pays de la Loire, des chercheurs de laboratoires nantais et orléanais ont produit du bio-bitume en valorisant des résidus de micro-algues, issus, par exemple, de l'extraction de protéines hydrosolubles des algues pour l'industrie cosmétique. Pour ce faire, ils ont utilisé un procédé de liquéfaction hydrothermale, de l'eau sous pression, qui transforme ces déchets de micro-algues en une phase visqueuse noire hydrophobe, le bio-bitume, dont l'aspect et les caractéristiques physiques sont très proche de ceux d'un bitume pétrolier.


    Retrouvez toutes les vidéos sur la WebTv de l'Université de Nantes

    Le faux jumeau du bitume

    innovation,cnrs,recherche,route,bitume,microalguesSi la composition chimique du bio-bitume est complétement différente de celle du bitume issu du pétrole, les deux matières ont en effet bien des points communs : leur couleur noire et, surtout, leurs propriétés de déformation et d'écoulement, sous l'effet d'une contrainte appliquée. Liquide au-dessus de 100°C, le bio-bitume peut enrober les agrégats minéraux. Viscoélastique de -20 °C à 60 °C, il assure la cohésion de la structure granulaire, supporte les charges et relaxe les contraintes mécaniques. Bref, des véhicules comme les automobiles, camions, autocars, motos et vélos peuvent rouler dessus. L'importance de l'innovation est de taille pour l'industrie routière, actuellement entièrement dépendante du pétrole, une matière première dont il faut impérativement économiser la ressource. Jusqu'à présent, la fabrication des bio-bitumes utilisait en effet des huiles végétales d'origine agricole qui ont pour inconvénient majeur d'entrer en compétition avec l'alimentation, ou bien issues de l'industrie papetière, mélangées à des résines pour améliorer leurs propriétés viscoélastiques.

    Solution durable

    La culture des micro-algues ne nécessite pas la mobilisation de terres arables. Les utiliser pour fabriquer le bitume de nos routes, est donc une solution durable pour l'avenir de la planète. Maintenant qu'on sait qu'on peut le faire, il faut évaluer la rentabilité du procédé dans la perspective d'une production à grande échelle et étudier la tenue dans le temps de ce nouveau matériau.  Ce à quoi s'attèlent dores et déjà les chercheurs, qui ne chôment pas.

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    • Pour lire l'étude : "Subcritical Hydrothermal Liquefaction of Microalgae Residues as a Green Route to Alternative Road Binders", Mariane Audo, Maria Paraschiv, Clémence Queffélec, Isabelle Louvet, Julie Hémez, Franck Fayon, Olivier Lépine, Jack Legrand, Mohand Tazerout, Emmanuel Chailleux, Bruno Bujoli, "ACS Sustainable Chemistry & Engineering", volume 3, issue 4, p. 583–590. cliquer ICI
    • Les micro-algues, carburant vert : comment ça marche ?

    Les micro-algues représentent une matière première renouvelable et abondante dont la croissance est rapide. Leur culture a besoin de lumière et de CO2 (produit par les industries). Leur récolte est valorisée dans des bio-raffineries d’où sont extraits les bioénergies : le biodiesel, le biométhane, et les bioproduits : des molécules à haute valeur ajoutée et des protéines pour l’alimentation aquacole.