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Energie - Page 129

  • Climat: le Giec sonne l'alarme et somme les gouvernements d'agir

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    Selon le deuxième volet du cinquième rapport du Giec, il est impératif de limiter à 2°C la hausse du mercure sur la planète d'ici à 2100. Photo AFP

    Le réchauffement climatique va réduire la production céréalière mondiale jusqu'à 2% tous les dix ans et pourrait représenter un coût de 1.050 milliards d'euros pour l'économie mondiale  à la fin du siècle. Deux très mauvaises nouvelles parmi d'autres, contenues dans le deuxième volume du cinquième rapport du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) consacré aux impacts déjà réels du réchauffement, publié ce lundi au Japon.

    giec,réchauffement climatique,faim dans le monde,changement,hausse niveau mer,océan,littoral,rapport,#soslittoralPour le Giec, il y a le feu au lac

    Le Giec publie depuis 2013 une série de volumes intermédiaires qui remettent à jour les connaissances sur le changement climatique en cours, issues de la littérature scientifique du monde entier. Le premier d'entre eux, rendu public en septembre dernier, était déjà très inquiétant. Notamment pour la région du Sud-Ouest, très concerné par le réchauffement, avec, par exemple, l'impact de la hausse du niveau de la mer sur le littoral, accrue notamment par la fonte des glaces polaires. Le second ne l'est pas moins, avec des constats qui poussent le Giec à assombrir encore un peu plus ses perspectives sur les conséquences du réchauffement« La probabilité d'impacts graves, étendus et irréversibles s'accroît avec l'intensification du réchauffement climatique »avertissent les experts mondiaux du climat. Les risques sont qualifiés par le Giec d'« élevés à très élevés » en cas de hausse moyenne des températures de 4° C par rapport à la période préindustrielle (« extinction substantielle d'espèces », « risques importants pour la sécurité alimentaire »), mais de « considérables » dès un réchauffement de 1 à 2 °C. 

    giec,réchauffement climatique,changement,hausse niveau mer,océan,littoral,rapportBaisse de la production agricole mondiale, hausse de la faim dans le monde

    Réuni durant cinq jours à Yokohama, dans la banlieue de Tokyo, le Giec estime ainsi que la production mondiale agricole globale diminuerait de 0,2 à 2% si la température devait augmenter de 2,5 degrés. Avec les conséquences sur la faim dans le monde que l'on devine. D'où l'interpellation des gouvernements et acteurs internationaux par Action contre la faim. «Des mesures doivent être prises de toute urgence pour s'attaquer aux causes et aux conséquences des changements climatiques sur la faim et la sous nutrition pour les plus pauvres», insiste l'ONG, dans un communiqué qui rappelle que ce sont toujours les plus démunis qui souffrent le plus des impacts du changement climatique dont ils ne sont pas responsables, y compris pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle«842 millions de personnes dans le monde souffrent encore de la faim aujourd’hui et 180 millions d’enfants sont victimes de malnutrition», précise Action contre la faim, qui s'inquiète : «Les projections les plus optimistes (+2°C  à la surface du globe) prévoient que le taux de sous-alimentation en Afrique augmentera de 25% à 90% d’ici à 2050.»

    Réfugiés climatiques, biodiversité menacée, infrastructures dégradées...

    Le nouveau rapport intermédiaire du Giec recense également d'autres effets du réchauffement climatique, comme l'accentuation de l'érosion et le risque de la submersion de de terres avec une élévation du niveau de la mer et des centaines de millions de réfugiés climatiques, les régions les plus vulnérables se trouvant en Asie.  Notons que d'autres données doivent être prises en compte, comme l'impact du réchauffement climatique sur la biodiversité, avec la menace sur les ressources halieutique et la pêche, ou encore la dégradation des infrastructures victimes de catastrophes naturelles à répétition. Bref, on n'a pas fini de sortir la calculette pour additionner les innombrables coûts du réchauffement.

    giec,réchauffement climatique,changement,hausse niveau mer,océan,littoral,rapportEn France, un hiver marqué par les conséquences du changement climatique

    La publication du Giec fait écho en France au bilan d'un hiver marqué par les tempêtes à répétition qui ont frappé violemment le littoral atlantique, accompagnées d'un fort risque de submersion et d'inondation. Mais aussi au bilan de Météo France, qui a relevé que la température moyenne de cet hiver dépassait de 1,8°C la normale saisonnière et qu'il devrait rester dans les annales comme l'un des trois hivers les plus chauds en France depuis le début du XXème siècle. Les températures du début de l'année 2014 confirmant cette douceur exceptionnelle.

    Accord sur le climat : objectif 2015

    La communauté internationale s'est donnée pour objectif de conclure fin 2015, lors de la conférence climat de l'ONU à Paris, un accord global et contraignant de réduction d'émissions de gaz à effet de serre (GES) pour limiter le réchauffement à 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle.  De leur côté, les grands Etats semblent avoir pris conscience des risques climatiques. Ainsi, le 28 février, un satellite nippo-américain était lancé du Japon, afin de surveiller en 3D la formation des phénomènes climatiques extrêmes, comme les précipitations et les inondations, et de mieux comprendre le changement climatique. Tel est l'objectif du Global Precipitation Measurement (GPM), fruit d'une collaboration entre l'Agence spatiale américaine (NASA), et l'Agence japonaise d'exploration spatiale (JAXA). D'autres agences, notamment européenne et indienne, participent à ce projet d'un coût de 678 millions d'euros.

    Les effets du réchauffement se font déjà sentir partout sur la planète

    Depuis la publication de son premier rapport, en 1990, le Giec ne cesse de sonner l'alarme climatique. Pour les scientifiques, les effets du réchauffement «se font déjà sentir sur tous les continents et dans les océans».  Ils ont toutefois rappelé lundi que rien n'est encore perdu : « Les risques liés au changement climatique peuvent être réduits en limitant sa vitesse et son ampleur », en prenant des mesures« d'adaptation » au réchauffement attendu. A condition toutefois de conclure un accord mondial contraignant pour bloquer la hausse du mercure à 2 degrés à l’horizon 2100. Seront-ils enfin entendus par la communauté internationale ? A suivre...

    Cathy Lafon

    #soslittoral

    PLUS D'INFO

    • Consultez la carte des impacts du réchauffement climatique publiée par "Le Monde" : cliquer ICI.
    • Le 5e Rapport d'évaluation du GIEC se composera au final de trois volumes et d'un rapport de synthèse, dont la publication s'étendra jusqu'au mois d'octobre 2014. Il constituera un nouveau bilan mondial des connaissances scientifiques sur le changement climatique concernant : Changements climatiques 2013 : les éléments scientifiques, Volume 1 (publié en septembre 2013);  Les impacts, les vulnérabilités et l'adaptation, Volume 2  publié en (mars 2014);  L'atténuation du changement climatique, Volume 3 (publication à venir, mi-avril 2014).

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique : cliquer ICI
  • Le boom de l'énergie solaire à New York : bon pour l'emploi local et le climat de la planète

    solaire NYC.jpg

    4.760 panneaux solaires installés sur un toit du Bronx, à New York Photo AFP

    En France, l'énergie solaire bat de l'aile, tout comme l'éolien. A New York, elle rayonne. Un développement qui a de quoi faire pâlir de jalousie les industriels tricolores du secteur.

    4.760 panneaux solaires sur un immeuble du Bronx

    Sur un toit du Bronx, avec au loin les gratte-ciel de Manhattan, 4.760 panneaux solaires captent les rayons du soleil. C'est Ross Solar group qui a réalisé l’installation de 1,6 mégawatts, la plus importante de l’histoire de New York, sur le toit du grossiste en alimentation Jetro Cash and Carry. Ce dernier vise l'autonomie énergétique. Achevée en décembre, elle devrait lui permettre d'économiser chaque année 40% de sa facture d’électricité soit quelque 250.000 dollars.

    Création d'emplois et réduction des gaz à effet de serre

    Vu de l'Hexagone, où les énergies renouvelables, l'éolien comme le solaire, sont toujours en panne, cette installation a valeur de symbole. Celui du boom du solaire à New York, permis par un fort soutien politique local. Le gouverneur de l’Etat de New York, Andrew Cuomo, qui pousse à coup de subventions le développement de cette énergie dans son Etat, a lancé, en 2012, le programme NY-Sun Initiative, avec 800 millions de dollars d’investissement jusqu’en 2015. Près de 300 mégawatts de capacité solaire ont depuis été installés dans l’Etat, plus que durant les dix années précédentes. Andrew Cuomo cherche désormais à étendre le programme jusqu’en 2023, avec un financement additionnel de près d’un milliard de dollars et un objectif de 3.000 mégawatts. De quoi créer 13.000 emplois et réduire les gaz à effet de serre de 2,3 millions de tonnes par an, selon certains analystes.

    solaire NYC 2.jpgUne Pomme en or pour les industriels du solaire

    Malgré ces performances, New York est encore très loin de la Californie, ou même du New Jersey voisin et du Massachusetts, qui avec l’Arizona concentrent plus de 80% de toutes les installations solaires aux Etats-Unis. Mais selon les spécialistes américains, la Grosse Pomme est aujourd'hui l’un des marchés les plus prometteurs, tant dans le secteur résidentiel que commercial. Une aubaine pour les 411 entreprises spécialisées qui se partagent localement ce marché en pleine expansion.

    3.300 emplois déjà créés

    Dans le Bronx, l’une d’elles, OnForce Solar, a vu ainsi ses revenus tripler l’an dernier, et espère les doubler encore cette année, avec des effectifs qui suivent le même rythme. L'entreprise a reçu plusieurs millions en subventions publiques. L'Association des entreprises du solaire de New York (NYSEIA), se réjouit également des crédits d’impôts qui aident au développement du solaire et parle de 3.300 emplois créés localement. Avec la baisse des prix des panneaux photovoltaïques, le solaire est d’autant plus prometteur que l’électricité coûte plus cher dans l’Etat de New York que dans la plupart des autres Etats américains.

    jardins toits NYC.jpgNew York, ville "verte"

    A Manhattan, de telles installations peuvent être compliquées par des régulations strictes, mais partout ailleurs, New York,  regorge de grands toits où poussent déjà des jardins, et de sites propices au solaire. L’ancien maire de New York, Michael Bloomberg, très en pointe sur le développement durable, a initié la révolution verte de la mégalopole. Il avait notamment annoncé, peu avant son départ, que quelque 35.000 panneaux solaires seraient installés en 2015 sur 9 hectares à Fresh Kills, ancienne décharge de Staten Island. En cours de transformation, le site est en passe de devenir un gigantesque parc public, alimenté aux énergies renouvelables et riche d'une biodiversité renaissante. L'usine solaire qu'il accueillera, capable de produire 10 mégawatts d’électricité, sera la plus importante à New York.

    Les Etats-Unis, nouveau leader mondial du solaire ?

    Si le solaire ne représente encore aux Etats-Unis que 1% de la production d’énergie renouvelable, qui elle même ne représente que 12% de la production totale d’électricité (source Agence américaine d’informations sur l’énergie), ce marché  y a crû de près de 30% entre 2012 et 2013. Loin de faire figure d'exception, les projets new-yorkais interviennent donc dans un climat général de poussée du solaire aux Etats-Unis qui pourraient même, pour la première fois en 15 ans, dépasser cette année l’Allemagne, leader mondial, en terme de nouvelles installations.
     
    De son côté, la France vise un objectif de 23% d'énergies renouvelables en 2020, contre 13% aujourd'hui. Le pays, avec 1% de photovoltaïque en 2013,  en est pratiquement au même point que celui de l'Oncle Sam. La différence, c'est que le solaire américain, clairement soutenu par des politiques publiques, lui, est en plein essor. Un exemple à méditer, à quelques semaines de la présentation de la loi sur la transition énergétique à la française...

    Cathy Lafon

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  • Le coût du report de l'écotaxe : le montant s'élève à environ 209.000.000 d'euros (pour l’instant)

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    Le projet de tram sur pneus de l'agglomération bordelaise, sur le modèle de celui de la RATP (notre illustration), fait partie des projets qui seraient liés au sort de l'écotaxe. Photo archives AFP

    L’écoredevance poids lourds (ou écotaxe) devait entrer en application le 1er janvier 2014. Face aux Bonnets rouges survoltés et aux portiques brûlés, le gouvernement a reporté sa mise en place sine die. A quel prix ? France Nature Environnement fait les comptes et l'ONG propose même de suivre l’évolution de la facture en temps réel grâce à un compteur sur son site. Carrément flippant.

    ecotaxe portique demonté.jpgDes conséquences "lourdes et palpables"

    La suspension de l’écotaxe poids lourds, en octobre dernier, prive l’Etat et les collectivités de ressources importantes et vitales pour le financement des infrastructures de transports alternatives au mode routier. Les conséquences sont lourdes et déjà palpables que ce soit en termes d’emploi, d’environnement ou de qualité de vie. Les explications de France Nature Environnement.

    France Nature Environnement calcule la facture du contribuable

    Selon les calculs de l'ONG, depuis le 1er janvier, aujourd'hui, le total  du manque à gagner se chiffre à environ 209.000.000 d'euros. Soit 1.712 euros par minute et 2.465.753 millions d'euros par jour.La mise en œuvre de l’écotaxe devait rapporter une manne annuelle de 900 millions d'euros à l’Etat et aux collectivités.

    Les solutions alternatives à la route sacrifiées

    "L’absence d’alternatives maintient un statu quo dont le prix à payer s’avère très lourd pour la société", rappelle la FNE qui liste les dommages directs. Le développement de la part des modes ferroviaires et fluviaux s’en retrouve entravé, comme les lignes de tramway, de métro, les projets de bus à haut niveau. Bien des projets soutenus par l'Etat ont dû être revus largement à la baisse. En revanche, les impacts environnementaux, sociaux et sanitaires dus au "tout routier" demeurent inchangés : pollution de l’air, gaz à effet de serre, congestion de la circulation, bruit et dégradation de la qualité de vie et de la santé. Enfin, le report des nombreux chantiers dédiés aux modes de transports alternatifs à la route prive l’économie de nombreux emplois. "Au final se sont bien les citoyens et la collectivité qui devront continuer de payer une addition particulièrement salée", note l'ONG.

    Au total, 120 projets de transports en commun, dont cinq dans la région, seraient actuellement suspendus à l'avenir de l'écotaxe

    Cathy Lafon
     
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    • Les articles de Ma Planète sur l'écotaxe : cliquer ICI
    • Les articles de Ma Planète sur la pollution de l'air : cliquer ICI