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Energie renouvelable - Page 80

  • La feuille de route écologique 2015 du gouvernement au banc d'essai

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    Le gouvernement veut accélérer la sortie du diesel, pour améliorer la qualité de l'air. © Photo Archives Sud Ouest / Laurent Theillet

    Climat, pollution, santé, transports, biodiversité : la France montre patte verte. Deux mois après la 3e conférence environnementale et avant la grande conférence pour le climat qui aura lieu à Paris, en décembre 2015, la "feuille de route écologique" du gouvernement, détaillée par Manuel Valls et Ségolène Royal, veut illustrer l'exemplarité environnementale de la France. Réelles avancées ou beaux discours? Décodage

    DES MESURES "VINTAGE", DE VRAIES AVANCEES ET DES LACUNES

    Lutte contre le réchauffement climatique, réduction de la pollution de l'air et des pesticides, fin des subventions pour les projets liés au charbon, rénovation de la démocratie locale : quel bilan écologique peut-on faire des 74 mesures annoncées par le Premier ministre et la ministre de l'Ecologie ? Pour l'essentiel, les plus concrètes d'entre elles concernent les transports et reviennent 19 ans en arrière, en réhabilitant des mesures prévues en 1996 dans la loi sur l'air élaborée par Corinne Lepage, alors ministre de l'Ecologie, et jamais appliquées. Plutôt bien accueillie, la feuille de route comporte des avancées importantes mais elle demande aussi des actes et l'on peut s'interroger avec les écologistes et les professionnels de l'automobile, surla réalité de l'efficacité environnementale et industrielle de certaines annonces.

    • 1.  Une pastille verte pour améliorer la qualité de l’air
    "Plusieurs certificats de couleurs différentes seront créés en fonction des seuils d'émissions polluantes des véhicules". Ségolène Royal

    Douze ans après leur abandon, le printemps verra refleurir des vignettes de couleur pour identifier les voitures les plus propres. La mise en place de ce dispositif rappelle la pastille verte mise en place en 1998 puis 2003 pour permettre aux véhicules les plus vertueux de circuler durant les pics de pollution. Une mesure deux fois enterrée par les lobbies de l'industrie automobile et du diesel. Plutôt que de pénaliser les véhicules les plus polluants, le gouvernement entend donc commencer par donner des "avantages" prévus dans la loi sur la transition énergétique à ceux qui polluent le moins. Dotés d'un "certificat vert qualité de l'air" apposé sur leur pare-brise, ils pourront ainsi circuler, même en cas de circulation alternée,  dans les "zones basses émissions et de circulation restreinte" mises en place dans les villes, voire utiliser des couloirs de bus et bénéficier de stationnement gratuit.

    >> UNE REELLE AVANCEE ECOLOGIQUE  ? OUI

    Tous les écolos, élus comme associations, applaudissent le dispositif qui encourage les villes à créer des zones de circulation interdites aux véhicules polluants pour réduire la pollution, comme va le faire prochainement Paris. Pour Benoît Hartmann, le porte parole de France Nature Environnement (FNE), après l'abandon du projet des ZAPA (les zones d'actions prioritaires pour l'air prévues par le Grenelle de l'environnement), "il fallait le faire et c'était urgent". Corinne Lepage va jusqu'à exprimer sa "reconnaissance" à l'égard de Ségolène Royal pour avoir relancé sa loi sur l'air... On la comprend d'autant plus que la ministre de l'Ecologie l'a chargée d'une "mission sur l'économie verte"

    Le Centre national des professions automobiles (CNPA) approuve également dans un communiqué le principe de la pastille verte qui, "avec l'entretien régulier des moteurs des véhicules les plus anciens et le contrôle des polluants atmosphériques", fait partie des mesures concrètes que le gouvernement devrait, selon les professionnels du secteur, développer.

    • 2. Des primes et un bonus écologique pour verdir l'automobile
    Notre objectif est de faire disparaître tous les véhicules d'avant 2005 non équipés de filtres à particules. Ségolène Royal

    Le gouvernement veut accélérer la sortie du diesel qui cause près de 42.000 décès prématurés par an en France. Dès le 1er avril, il accordera une prime "exceptionnelle" aux automobilistes qui remplaceront leur vieille voiture diesel (plus de 13 ans) par un véhicule neuf propre, électrique ou hybride (électrique-essence). Cette prime s'ajoutera au bonus écologique reconduit en 2015. Pour les foyers modestes, l'aide publique conditionnée aux ressources pourra atteindre 10.000 euros pour l'achat d'un véhicule électrique et 6.500 euros pour un hybride. Ségolène Royal a ajouté qu'une prime de 500 euros pourrait être versée aux ménages non imposables qui veulent se débarrasser de leur vieux diesel, pour l'achat d'un véhicule essence, neuf ou d'occasion, peu émetteur de CO2. Le gouvernement veut aussi lancer une étude sur l'impact environnemental et économique d'une baisse de la vitesse sur les routes, une campagne de communication nationale pour augmenter le nombre de passagers par véhicules et  inciter les salariés à se déplacer à vélo par un mécanisme d'encouragement, inscrit dans la prochaine loi de finances.

    >> UNE REELLE AVANCEE  ECOLOGIQUE ? OUI... MAIS

    Les écologistes approuvent l'aspect social des mesures favorisant les véhicules propres.  Noël Mamère, député maire écolo de Bègles (Gironde) regrette toutefois que l'"on encourage ainsi l'usage de la voiture individuelle et la consommation de l'énergie électrique".  En effet, moins polluante lorsqu'elle roule qu'une diesel,la voiture électrique n'est pas non plus la panacée écologique. Bonne solution en ville, elle reste très chère, même avec une aide à l'achat, et ne permet pas de se passer d'un véhicule conventionnel pour de plus grands parcours. Enfin, pour les Verts, il faut aller plus loin et aider l'industrie automobile française à sortir de la "logique mortifère du tout-diesel" et à se reconvertir vers la production de véhicules propres. Sur ce point, les écologistes qui proposent d’aligner le prix du diesel sur celui de l’essence à travers la fiscalité écologique, pointent l'absence de vision de l'Etat.

    Le CNPA rejoint les écologistes en dénonçant de son côté "une mesure qui relève plus d'un effet de communication du gouvernement que d'une réelle volonté de renouveler le parc d'une manière efficace". Selon les professionnels de l'automobile, l'enveloppe de 28 millions d'euros allouée à ce "superbonus"qui exclue les véhicules industriels et les deux-roues, est largement insuffisante et ses critères tant géographiques que sociaux, inadaptés et trop restrictifs,

    • 3. L’écologie à l’école pour éduquer les citoyens de demain

    Encourager le développement durable à l'école : c'est le beau crédo de Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie et Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale. Parmi les annonces phares de la feuille de route dans ce domaine :  une semaine pour le climat dans les établissements scolaires, des outils pédagogiques, des coins natures (jardin pédagogique, hôtels à insectes, mares pédagogiques), le bio dans les cantines, des programmes scolaires intégrant le développement durable, des "éco-délégués" de classe dans les collèges et les lycées et l'association des mouvements de jeunes et d'étudiants aux travaux du Conseil national de la transition écologique pour la COP21, la Conférence de l'ONU sur le climat qui se tiendra à Paris en décembre.

    >> UNE REELLE AVANCEE ECOLOGIQUE ? OUI... MAIS

    Avec 12,3 millions d'élèves et 840.000 enseignants, l'Éducation nationale est un levier majeur pour faire évoluer les comportements, réussir le pari de la transition énergétique et former à une citoyenneté respectueuse de l'environnement. Mais cela ne se fera qu'à la condition que les enseignants et l'école aient les moyens de faire sortir les propositions gouvernementales du stade des bonnes intentions.

    • 4. Climat : l'urgence de l'érosion du littoral et la fin des subventions du charbon

    Le recul du trait de côte, accentué par le réchauffement climatique, s'est imposé depuis les tempêtes de l'hiver dernier comme l'une des urgences environnementales du pays. C'est l'un des points les plus concrets de la feuille de route : l'Etat promet de s'attaquer à l'érosion du littoral en accélérant la mise en oeuvre d'une stratégie nationale du trait de côte.

    "L'un des grands enjeux de la feuille de route est la fin des soutiens publics français au secteur des énergies fossiles, et notamment du charbon". Lucie Pinson, des Amis de la Terre

    François Hollande avait annoncé à la conférence environnementale la suppression "de tous les crédits" à l'exportation "accordés aux pays en développement dès lors qu'il y a utilisation du charbon". Echaudées par l'abandon de l'écotaxe, les ONG attendaient  du concret sur ce point.  Elles sont en partie rassurées : la France va bien supprimer les subventions à l'exportation des centrales électriques à charbon sans stockage de CO2, a confirmé Manuel Valls devant le Conseil national de la transition énergétique.

    >>UNE REELLE AVANCEE ECOLOGIQUE  ? OUI... MAIS

    Concernant les subventions du charbon, Ségolène Royal doit toutefois encore annoncer "le calendrier concret de retrait". Les ONG comme les Verts appellent la ministre de l'Ecologie à le préciser au plus vite et à cesser plus généralement toute subvention aux énergies fossiles, fortement émettrices de CO2.

    • 5. Santé et environnement : des engagements contre les pesticides

    Sur le plan de la santé publique et environnementale, le gouvernement s'engage à faire pression sur l'Europe pour obtenir une définition des perturbateurs endocriniens. Concernant les pesticides, on retient la promesse d'organiser une campagne d'information grand public sur les impacts aujourd'hui connus des pesticides et une campagne exploratoire de surveillance despesticides dans l'air ambiant en 2015-2016. Les résultats des études confiées au Laboratoire central de surveillance de la qualité de l'air et à l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), devraient intéresser au plus haut point des régions agricoles et viticoles comme celle du Sud-Ouest. 

    >> UNE REELLE AVANCEE ECOLOGIQUE ? NON

    Pour les écologistes qui réclament moins de pesticides dès maintenant, la feuille de route qui en reste sur ce point au stade des promesses n'est pas à la hauteur des enjeux. Après l'échec cuisant du premier plan Ecophyto lancé en 2008 qui devait réduire les pesticides de 50% en 10 ans, le nouveau plan, destiné à les réduire de 50% d'ici à 2025, présenté la semaine dernière par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, "n'a pas pas fait montre de cette ambition", pour la Fondation Hulot. Concernant les pesticides néonicotinoïdes, mis en cause dans la surmortalité des abeilles, François Hollande avait dit vouloir "aller plus loin". Quatre de ces substances font l'objet d'un moratoire de deux ans de l'Union européenne qui arrive à échéance en juillet sur certaines cultures du fait de leur nocivité. Or, le 3 février, le Sénat a refusé de voter une proposition de résolution visant préserver les insectes pollinisateurs en introduisant en France un nouveau moratoire sur ces pesticides. Enfin, selon la feuille de route, le calendrier sur les pesticides néonicotinoïdes ne doit pas être précisé avant deux ans...

    • 6. Démocratie environnementale et  fiscalité écologique : les deux grandes oubliées de la "feuille de route".

    Promis par François Hollande lors de la conférence environnementale, le chantier de la démocratie locale participative a été lancé début janvier. Il vise à mieux prévenir les conflits d'intérêt, protéger l'environnement et associer les citoyens aux projets d'aménagements afin d'éviter des blocages comme au barrage de Sivens (Tarn) où le conflit a été entaché de la mort du jeune écologiste Rémi Fraisse. La feuille de route prévoit juste de "renforcer les procédures existantes, d'assurer la transparence du débat public sans en rallonger les délais et d'associer plus directement les citoyens aux décisions qui les concernent en partageant avec eux l'information nécessaire à des délibérations éclairées". En attendant qu'une commission du Conseil national de la transition écologique prépare des propositions d'ici à la fin mai 2015. Concernant la fiscalité écologique, rien pour la renforcer sur la base du principe pollueur/payeur et rien sur l'expérimentation de l'écotaxe sur les poids lourds dans des régions volontaires.

    >> UNE REELLE AVANCEE ECOLOGIQUE ? NON

    Concernant la démocratie environnementale, la FNE "attendait de la feuille de route qu'elle la cadre un peu mieux". Comme la Fondation Hulot et les Verts, elle redoute aussi que certaines dispositions de la loi Macron, en discussion à l'Assemblée, ne limitent la portée des engagement gouvernementaux. Sur ce point, comme sur la fiscalité écologique, les écologistes restent donc sur leur faim. "Aucun élément de la feuille de route ne permet de répondre efficacement à la défiance existante des citoyens face aux grands projets d'aménagement", et rien ne contribue à "mettre en place une véritable fiscalité écologique, clé de voûte de la transition vers une économie durable",  pointe sévèrement dans un communiqué l'eurodéputée écologiste Michèle Rivasi.

    Cathy Lafon

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  • Energies renouvelables: nouveau record de production d'électricité éolienne en France

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    Des éoliennes dans la Manche en pleine action. Photo AFP

    Bonne nouvelle pour le secteur des énergies renouvelables. Le mois de décembre 2014 a connu un nouveau record de production d’électricité éolienne en France, sur fond de recul de la consommation, a indiqué le 29 janvier dernier le gestionnaire du réseau à haute tension RTE.

    Le plus haut niveau jamais enregistré

    La production des éoliennes françaises a culminé à 7.238 mégawatts (MW) le 27 décembre à 04H00, au-dessus des 6.994 MW enregistrés le 21 octobre, a précisé la filiale d’EDF dans son aperçu mensuel sur l’énergie électrique. Le facteur de charge, c’est-à-dire le taux moyen de fonctionnement, s’est élevé à 80% ce jour-là, « soit le plus haut niveau jamais enregistré jusqu’ici », a-t-elle ajouté.

    Météo clémente

    Sur tout le mois de décembre, la production éolienne a atteint 2.085 gigawattheures (GWh), avec un facteur de charge moyen de 30,9%, contre une moyenne annuelle de 23%. Au total, en fin d'année dernière, la production d’électricité s’est élevée à 54.703 GWh en France, dominée par le nucléaire (41.634 GWh, soit une part de 76%), pour une consommation totale de 49.374 GWh (ou 49,374 térawattheures), en baisse de 1,4% sur un an du fait notamment de la douceur des températures. Cette météo clémente a d’ailleurs entraîné sur l’ensemble de l’année 2014 un repli de 6% de la consommation française d’électricité, à 465,3 TWh, pour une production en baisse de 1,8% à 540,6 TWh, avait indiqué RTE dans son bilan annuel.

    Aucune éolienne n'ayant encore poussé en Aquitaine, le vent qui y souffle généreusement et gratuitement, ne compte, hélas, pour rien dans cette réussite nationale. Pourtant, pour peu qu'on arrive à les installer, on le voit, les éoliennes sont de vraies fées de l'électricité...

    Cathy Lafon avec l'AFP

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  • Le changement climatique devrait décupler les effets dévastateurs de La Niña

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    Inondations, sécheresses : le réchauffement climatique devrait intensifier les catastrophes naturelles. Photo NASA

    Connaissez-vous La Niña ? Il s'agit d'un phénomène climatique qui provoque périodiquement sécheresses et orages dévastateurs et qui, contrairement à ce que son nom pourrait le laisser croire, n'est ni petit, ni mignon... Il va falloir s'habituer à le voir s'inviter plus régulièrement sur la planète : selon les scientifiques, le réchauffement climatique en accentuera probablement la fréquence et la violence au XXIe siècle, provoquant davantage de pluies en Asie du Sud-Est et un climat plus frais et sec en Amérique latine.

    Qu'est-ce que La Niña ?

    réchauffement climatique,la nina,el nino,phénomènes climatiques extrêmes,inondation,sécheresseLa Niña (la "fillette" en espagnol) intervient environ tous les quatre à cinq ans dans l'océan Pacifique, le long de l'Equateur, et dure un à deux ans. Elle suit généralement un autre épisode climatique extrême d'El Niño ("petit Jésus"), qui pourrait aussi de son côté devenir plus récurrent et plus violent. Au contraire de son frère jumeau qui atteint son apogée au moment de Noël et se traduit par une sécheresse en Asie et de fortes pluies sur l'Amérique latine, La Niña se caractérise par des températures de surface froides dans la partie centre-est de l’océan Pacifique, et par une différence plus grande avec la température de la terre dans des pays du Pacifique ouest comme l’Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour, le Bangladesh et le Vietnam.

    Comment ça marche ?

    Concrètement, les vents réchauffement climatique,la nina,el nino,phénomènes climatiques extrêmes,inondation,sécheressealizés qui soufflent d'est en ouest, de l'Amérique vers l'Asie et l'Ausralie, poussent avec eux les eaux chaudes en surface. Parallèlement, pour les remplacer les eaux froides des profondeurs remontent le long de la côte de l'Amérique latine : résultat, de fortes pluies en Asie du Sud-Est et la sécheresse en Amérique latine. La Niña exceptionnelle de 1998 et 1999, qui avait suivi un El Niño tout aussi exceptionnel en 1997 et 1998 (photo AFP ci-contre) avait ainsi transformé les sécheresses en inondations dans les pays du Pacifique ouest, et le temps humide en grave sécheresse dans le sud-ouest des Etats-Unis.

    Les effets du réchauffement climatique

    Le réchauffement climatique pourrait augmenter le contraste entre les températures de l’eau et de la terre qui a une influence sur le flux d’air atmosphérique et les précipitations. Une différence plus forte entraîne plus de précipitations dans les pays du Pacifique ouest et un temps plus sec pour les Amériques, écrivent les auteurs. Dans une étude parue dans la revue Nature Climate Change, les climatologues de l'Ocean University of China à Shadong, estiment que les épisodes météorologiques exceptionnellement sévères comme celui qui avait fait des milliers de morts et des millions de déplacés en 1998 et 1999, seront presque deux fois plus fréquents au XXIe siècle qu’au XXe.

    Des prévisions basées sur le scénario le plus pessimiste du Giec

    Réalistes à défaut d'être optimistes, les chercheurs ont basé leurs calculs sur le scénario le plus pessimiste en matière de réchauffement climatique qu'écrirait pour la planète l'humanité si elle continuait à émettre des gaz à effet de serre au rythme actuel. Soit une élévation de la température moyenne sur Terre de +3,7°C d'ici à la fin du siècle, selon le Groupe intergouvernemental d’experts du climat (Giec). Dans cette hypothèse, si les émissions de gaz à effet de serre ne diminuent pas, les chercheurs ont modélisé l'apparition d'un phénomène La Niña « extrême » en moyenne tous les 13 ans, au lieu d'une fois tous les 23 ans, comme c'était jusqu'à présent le cas.

    De graves conséquences socio-économiques

    « Cela signifie davantage d’événements météorologiques dévastateurs et plus fréquemment des changements d’un extrême à l’autre, d’une année sur l’autre, avec de profondes conséquences socio-économiques », soulignent les chercheurs, dont l'étude a été réalisée à l’aide de 21 modèles climatiques. Selon eux, en moyenne, pour la période 2000-2099, il devrait y avoir huit  épisodes extrêmes de La Niña. Une prévision à prendre avec prudence, toujours selon les scientifiques: les deux événements El Niño et La Niña restent encore mal connus, faute de mesures fiables avant le début des émissions de gaz à effet de serre.

    Le plus beau démenti de ses prévisions pessimistes pourrait provenir de la réussite de la conférence de Paris sur le climat, fin décembre, qui s’est fixé pour objectif de limiter cette hausse à +2°C par rapport à l’ère pré-industrielle. Croisons les doigts.

    Cathy Lafon

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