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Développement durable - Page 663

  • Insolite. Un jour, on éclairera les rues à la lumière des arbres

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    Sur la planète Pandora, les arbre éclairent les humains, dans tous les sens du terme. Photo extraite du film "Avatar". DR

    Des arbres phosphorescents pour éclairer les villes ? L'idée, très belle, n'est pas aussi farfelue qu'il y paraît à première vue. L'exploitation de la lumière émise par les plantes ne date pas d'aujourd'hui et des recherches sont toujours menées à cette fin.

    C'est parti pour un voyage sur la planète Pandora !

    avatar.jpgVous vous rappelez l'arbre lumineux, adoré comme un dieu par les habitants de la planète Pandora, dans le film écolo de science-fiction "Avatar", réalisé en 2009 ? Et toutes ces plantes fantastiques qui émettent des rayons lumineux dès la nuit tombée ? Hé bien, contrairement à ce que l'on dit d'ordinaire, tout cela est basé sur des faits réels. La nature, pleine de ressources, l'est aussi d'organismes vivants capables de produire de la lumière, comme des plantes, des poissons ou des animaux marins, mais de manière trop faible pour pouvoir véritablement éclairer.

    Des arbres phosphorescents

    En 2010, une équipe de l'université de Cambridge a réussi à mettre au point un procédé permettant de transférer des informations de bioluminescence de certains organismes vivants à d'autres espèces. C'était un premier pas vers la création d'arbres lumineux.  Pour augmenter cette lumière, les scientifiques ont cherché à modifier le génome d'insectes (lucioles) et de bactéries sous-marines (Vibrio fischeri) de façon à accroître leur production d'enzymes capables de stocker la lumière. Ils ont par la suite poursuivi leurs études pour parvenir à mettre au point des composants capables d'être insérés au sein même d'un génome.

    A la source de la bioluminescence : la luciférine,

    Motivés par l'idée de fabriquer des arbres lumineux, les chercheurs se sont ainsi rendus compte qu'une culture de bactéries Escherichia coli de la taille d'une bouteille suffisait à produire suffisamment de lumière pour permettre de lire. D’après leurs calculs, un arbre biolumineux n'aurait besoin que de 0,02% de l’énergie qu’il absorbe pour produire une lumière suffisante pour éclairer une rue. Mais ça, c'est sur le papier. Dans la réalité, les scientifiques ont constaté qu'il existait un sérieux obstacle à la bioluminescence : les composants de la luciférine. Cet enzyme, qui fait luire les lucioles, émet une lumière qui se convertit en oxyluciférine, elle même incapable d'éclairer. La solution trouvée par l'équipe de Cambridge pour contrer ce phénomène a été de mettre au point des éléments rendant les organismes incapables d'émettre de l'oxyluciférine.

    Le projet Growing Plants

    De récents travaux de biologie synthétique cherchent désormais à injecter les molécules de luciférine dans des végétaux, pour augmenter leur rayonnement. Au printemps 2013, deux américains ont ainsi lancé le  projet Growing Plants sur le site de financement participatif Kickstarter, afin de financer leurs recherches dans ce domaine. Ils ont obtenu 484.000 dollars, soit sept fois plus qu'ils n'en demandaient.

    Décidément, les plantes et les arbres n'ont pas fini de nous surprendre et de nous éclairer...

    Cathy Lafon

  • Réchauffement climatique : vers un accord mondial en 2015 ? Ou pas?

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    Manifestation de soutien aux Philippines et pour la lutte contre le changement climatique, lors de la conférence de l'ONU, le 19 novembre 2013 à Varsovie. Photo AFP

    Le changement climatique frappe à notre porte.  Ma Planète se penche durant cinq jours sur la situation du réchauffement climatique, les enjeux, les conséquences et la perception que nous en avons. Dernier volet : vers un accord  mondial sur le climat en 2015 ? 

    En 2011, à Durban (Afrique du sud), la communauté internationale s'est engagée à conclure à Paris en 2015 un accord qui doit rassembler tous les pays dans un accord sur les réductions d'émissions de gaz à effet de serre (GES). Cet objectif est-il possible ? Pas sûr, si l'on en reste aux résultats du dernier sommet sur le climat, à Varsovie, en 2013. Explications.

    + 2°C et pas plus

    L’accord final sur le climat doit être suffisamment ambitieux pour limiter le réchauffement à 2°C par rapport à l’ère pré-industrielle. En novembre 2013, les pourparlers de Varsovie portaient essentiellement sur deux exigences des pays en développement: des assurances sur l’aide financière promise de 100 milliards par an d’ici 2020 pour faire face au changement climatique, et la mise en place d’un « mécanisme » pour régler la question des « pertes et dommages » subis à cause du réchauffement. Les grandes ONG environnementales ont fini par claquer la porte, un coup d’éclat sans précédent pour dénoncer des pourparlers qui, selon elles ne « débouchent sur rien ».

    « Cette conférence de Varsovie, qui aurait dû marquer une étape importante dans la transition vers un avenir durable, ne débouche sur rien », ont tranché Greenpeace, Oxfam, WWF, les Amis de la Terre Europe, la Confédération internationale des syndicats, et ActionAid International.

    réchauffement climatique,changement,sommet,climat,conférence internationale,varsovie,parisUn accord "in extremis"

    Les 195 pays de la Convention des Nations unies sur le climat réunis sont finalement parvenus à un accord in extremis, plus de vingt-quatre heures après la clôture officielle du sommet. La fermeté des deux grands émergents a dominé ces négociations. La Chine et l'Inde ont su faire passer haut et fort leur message : il faudra leur demander bien moins qu'aux pays du Nord pour lutter contre le réchauffement. Une attitude qui augure de bras de fer musclés d'ici à 2015. Les tractations ont été extrêmement dures pour trouver un équilibre entre les exigences des pays en développement dont la priorité a été de mettre les pays industrialisés face aux engagements pris en 2009 à Copenhague, et la nécessité d'aller de l'avant en adoptant une feuille de route jusqu'en décembre 2015.

    réchauffement climatique,changement,sommet,climat,conférence internationale,varsovie,parisLe chemin jusqu'à Paris ne sera pas facile

    La bonne nouvelle, c'est que la feuille de route est là. Mais, comme l'a fait remarquer Connie Hedegaard, la préservation du climat n'arrivera pas autant obligatoirement à bon port.  "Est-ce que le chemin va être facile jusqu'à Paris? Ceux qui ont vu ce qui s'est passé ici ces derniers jours savent que ce ne sera vraiment pas le cas!", s'est exclamée la commissaire européenne pour le Climat, à l'issue de la Conférence de Varsovie.

    Pour l’heure, les émissions sont à la hausse et mettent le monde sur la trajectoire d’un réchauffement de près de +4°C.

    Cathy Lafon

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  • Ca chauffe pour la Terre, mais nous continuons de regarder ailleurs. Pourquoi ce déni ?

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    La banquise fond et nous savons que c'est inquiétant. Mais nous ne parvenons pas à mettre le réchauffement climatique au coeur de nos préoccupations.

    Le changement climatique frappe à notre porte.  Ma Planète se penche durant cinq jours sur la situation du réchauffement climatique, les enjeux, les conséquences et la perception que nous en avons.  Aujourd'hui, des chercheurs se sont penchés sur les raisons du déni planétaire.

    La Terre se réchauffe et pourtant nous continuons à brûler toujours plus de charbon et de pétrole : pourquoi cette schizophrénie  ?  Des psychologues, sociologues et experts de l’opinion réunis le 13 décembre 2013 à Paris par l’association « Météo et climat », ont planché sur la perception du changement climatique et tenté de  comprendre pourquoi nos sociétés semblent rester sourdes aux alertes toujours plus précises des climatologues.

    Conscients mais impuissants

    Une mécanique terrestre complexe, une crise économique chassant les considérations écologiques mais aussi des ressorts intimes favorisant parfois le déni : les Français sont souvent conscients de l’enjeu du réchauffement climatique mais, tiraillés, ils se sentent impuissants.

    réchauffement climatique,enquête recherche,sociologie,comportementLe réchauffement n'est pas le problème numéro 1

    Le réchauffement, « ce n’est pas le premier problème des gens », a rappelé Daniel Boy, directeur de recherche au Centre de recherches politiques de Sciences-Po, qui réalise chaque année pour l’Ademe un baromètre sur les Français et l’effet de serre. Parmi les sujets environnementaux, le changement climatique, qui était largement en tête entre 2007 et 2009, a brutalement « décroché » depuis 2010, situé désormais sur le même plan que les autres inquiétudes majeures sur la qualité de l’eau et de l’air. Une conséquence durable de l’échec du sommet de Copenhague fin 2009 et de la crise économique depuis 2008, analyse le spécialiste de l’opinion. Ce qui ne veut pas dire que les Français se désintéressent de l'environnement. Toujours selon l'Ademe, une enquête réalisée en 2013/2013 montre que les Français seraient de plus en plus sensibles aux problèmes de l'environnement et l'organisme note des pratiques en mutation.

    Les alertes sont de plus en plus étayées mais nous avons du mal à modifier nos comportements

    En 2010, les négociations internationales impliquant plus de 190 pays sous l’égide de l’ONU ont adopté l’objectif de contenir le réchauffement à 2°C, sachant que la planète s’est déjà réchauffée de 0,8°C environ depuis l’époque pré-industrielle. Mais les engagements concrets des pays placent notre planète sur une trajectoire plus proche de 4°C, selon des études récentes. Le décalage entre les alertes toujours plus étayées des climatologues, réitérées fin septembre 2013 par les experts du Giec, et leur perception dans nos sociétés interrogent les experts du comportement. Selon Annamaria Lammel, maître de conférences en psychologie à l’Université Paris 8, présente au brainstorming de "Météo et climat", la difficulté de modifier nos comportements s’expliquerait notamment par les distances spatiales mais aussi temporelles entre ceux qui subissent le plus le changement climatique et ceux qui en sont la cause.

    Culturellement, les humains ne seraient pas formatés pour réagir au mieux à un phénomène aussi global et dont les conséquences se mesurent à une échelle allant au-delà d’une vie. 

    réchauffement climatique,enquête recherche,sociologie,comportementGarder notre mode de vie

    Plus prosaïquement, selon les chercheurs, nous aurions aussi tendance à minimiser une menace qui entre en contradiction avec d’autres intérêts comme notre mode de vie. Et nous laisse démunis. Sociologue ayant interrogé des collégiens du Nord et du Bas-Rhin, Sandrine Bernier a constaté que ces jeunes avaient des connaissances sur l’effet de serre et le réchauffement, mais aussi un « sentiment d’impuissance » sur l’attitude à adopter. « Quelque part, on leur demande de faire un effort, or ils ont parfaitement intégré le niveau de confort actuel de leurs parents, et n’ont pas envie de se priver », a noté la chercheuse.

    Le cas de l'agriculture

    Chez les agriculteurs, un programme mené dans le Grand Ouest montre que le changement climatique est « perçu » de façon plus concrète à travers des éléments comme des modifications dans les précipitations et des récoltes plus précoces, a expliqué Philippe Merot, directeur de recherche Inra, à Rennes.  La climatologue Valérie Masson-Delmotte, rappelant la difficulté de rendre accessibles des informations souvent complexes sur le climat, voit dans ces travaux un encouragement à « réfléchir à la transmission des informations et aux attentes des différents acteurs ».

    On laissera le mot de la fin à Jeanréchauffement climatique,enquête recherche,sociologie,comportement Jouzel, membre du Giec, qui insiste pour sa part sur la nécessité de « remettre le problème du changement climatique au coeur des préoccupations ». « La France va accueillir la grande conférence sur le climat en 2015. Cela ne peut pas se faire dans un silence assourdissant. »

    Cathy Lafon, avec AFP

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