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Développement durable - Page 659

  • Déchets nucléaires : grosse panne pour le projet de stockage à Bure

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    Dans le sous-sol de Bure (Meuse), 80 000 m3 de déchets radioactifs devraient être stockés dans 15 km2 de galeries. Photo AFP

    Sale temps pour le projet d'enfouissement des déchets radioactifs à Bure (Meuse). Le bilan dressé le 12 février par la commission en charge du débat public sur la création d'un stockage géologique profond des déchets hautement radioactif, Cigeo, ressemble fort à un fiasco.

    Une mise en service industrielle initialement prévue pour 2025

    Le calendrier actuel de ce projet, fixé par une loi de 2006, prévoit une demande d'autorisation en 2015 de la part de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) en vue d'un décret d'autorisation en 2018 et une mise en service industrielle en 2025. Plutôt que de passer directement du laboratoire actuellement implanté à 500 mètres de profondeur à une exploitation industrielle, de nombreux acteurs jugent nécessaire de créer un prototype permettant de tester ce stockage. Un panel de dix-sept citoyens avait déjà plaidé le 3 février dernier pour une révision du calendrier.

    leyrit.jpgUn nouveau calendrier pour permettre plus de tests grandeur nature de ce projet très contesté

    "L'idée d'un nouveau jalonnement du projet, intégrant une étape de stockage pilote, constituerait une avancée significative", a estimé prudemment le président de la Commission nationale du débat public (CNDP), Christian Leyrit (photo ci-contre), en dressant le bilan d'un débat public agité qui s'est tenu entre le printemps 2013 et le début 2014. De nombreux experts ainsi que l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) "s'accordent pour considérer que le calendrier de déploiement du projet (...) est beaucoup trop tendu et que des preuves supplémentaires doivent être apportées sur la sécurité", a-t-il ajouté.

    Un "tombeau" pour les résidus radioactifs les plus dangereux

    Le projet de créer à Bure, à la limite de la Meuse et de la Haute-Marne, un "tombeau" pour les résidus radioactifs les plus dangereux est un sujet sensible. Il s'agit en effet de stocker dans les sous-sols,  pour des dizaines de milliers d'années, 10.000 m3 de déchets de "haute activité" (HA), principalement des résidus hautement radioactifs issus du traitement des combustibles usés, et 70.000 m3 de déchets de "moyenne activité à vie longue" (MA-VL). Soit quelque 3% du volume total des déchets radioactifs produits en France, qui concentrent à eux seuls plus de 99% de la radioactivité, et ce pour.... l'éternité. Rien de moins. On peut y réfléchir à deux fois.

    L'incontestable fiasco du débat public

    Le débat public en soi a rapidement tourné court sur le terrain, les opposants les plus virulents ayant fait avorter les deux premières réunions publiques. Le président de la CNDP l'a dépaysé sur internet avec neuf débats contradictoires en ligne et une conférence de citoyens. S'il assure que "le débat a bien eu lieu", Christian Leyrit plaide toutefois dans son bilan pour la nécessité d'une "expertise plus pluraliste" et juge "indispensable" une nouvelle évaluation des coûts du projet, qui avaient été évalués en 2005 entre 13,5 et 36 milliards d'euros. Plusieurs membres de la commission se désolidarisent en regrettant que tout n'ait pas été fait pour ramener les opposants dans le débat. Si la conférence des citoyens ne se dit pas hostile au projet, elle souhaite qu'il soit conditionné à des travaux complémentaire sur la sûreté sur une centaine d'années. En résumé, l'opposition au projet de Bure porte sur tout : le principe du stockage géologique, qualifié parfois de "crime", ses conditions techniques, sa sécurité, son financement, sa gouvernance...

    baupin.jpg"Conclusions de bon sens"

    Le député écologiste Denis Baupin salue des "conclusions de bon sens" et appelle le gouvernement à tenir compte des "très nombreuses incertitudes" du dossier, notamment sur les risques d'incendie ou encore les conditions qui rendront possible la reprise des "colis" de déchets nucléaires en cas de besoin. "Les questions à ce jour sans réponse ne sont pas anodines", notamment le volume précis de déchets qu'il faudra stocker, a confirmé de son côté le député PS Jean-Paul Chanteguet, président de la commission du développement durable à l'Assemblée. .

    "Surdité totale"

    La coordination BureStop, qui avait appelé à boycotter le débat, dénonce, pour sa part, un "rapport empreint de surdité totale qui ne reflète pas les rapports de force". Le réseau Sortir du nucléaire n'hésite pas à parler de "mascarade", estimant que "les annonces de report de calendrier sont de nouvelles manoeuvres pour gagner du temps". Pour les deux associations, une seule solution: pour ne pas avoir à les enfouir, il faut arrêter de produire les déchets radioactifs, en sortant du nucléairePhilippe Martin, le ministre de l'Ecologie ne s'est pour sa part pas prononcé, attendant prudemment les réponses de l'Andra et les avis et observations qu'il compte demander à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et aux producteurs de déchets.

    epr flamanville.jpgEst-ce bien raisonnable ?

    Bure, ce n'est donc pas demain la veille et le problème de la gestion des déchets nucléaires reste entier et insoluble pour la filière. Des investigations géologiques viennent pourtant de s'achever dans l'Aube pour créer un nouveau centre. Alors que le démantèlement des premiers réacteurs bute, entre autres, sur la gestion du stockage de leurs déchets, de son côté, EDF annonce la construction "inévitable" de nouvelles centrales. Alors même que la France déclare vouloir diminuer la part de l'atome de 25% dans son bouquet énergétique, il se dit que l'exécutif envisagerait de remplacer les vieilles centrales par des EPR.

    Sachant que la construction du premier EPR français (photo ci-dessus), commencé à Flamanville (Manche) en 2007, a pris quatre ans de retard, et que sa facture devrait atteindre au moins 8,5 milliards d'euros, soit deux fois et demie le coût initial, on est en droit de se poser la question: voyons, tout cela est-il bien raisonnable?

    Cathy Lafon

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    Un cycliste dans une rue enneigée de Washington le 13 février 2014. Photo AFP

    Chacun ses soucis. L'ouest de la France, de la Bretagne au sud de l'Aquitaine, essuie tempête sur tempête depuis la mi-décembre et la houle n'a plus le temps de perdre en puissance. Particulièrement affectée, la Bretagne pourtant habituée au déchainement des éléments, subit des vagues si fortes qu'elles parviennent à envahir des zones généralement abritées, comme les rues du village de Saint-Guénolé, dans le Finistère. Des bâtiments ancestraux, comme le château des Rohan à Pontivy, qui date du XVème siècle, en a même perdu une muraille. Mais, même si cela ne console pas vraiment, au Japon, aux Etats-Unis, en Irlande et en Grande-Bretagne, c'est encore pire.

    tempête,vortex polaire,angleterre,irlande,etats-unisPas d'accalmie en vue

    Au Japon, une exceptionnelle tempête de neige, inédite en près d'un demi-siècle sur la capitale, a tué 11 personnes et fait plus de 1.200 blessés, les 8 et le 9 février derniers. Une tempête de neige et de glace des plus violentes, a atteint Washington jeudi 11 février après avoir traversé le sud-est des Etats-Unis, bloquant la circulation sur les routes verglacées et privant d'électricité des centaines de milliers de foyers américains. Une dizaine de personnes sont mortes. Pendant ce temps-là, de l'autre côté de l'Atlantique, un nième coup de tabac s'apprête à frapper l'ouest de l'Europe. La perturbation Tini à peine partie jeudi, à la mi-journée, revoilà un nouveau front. Ce vendredi, c'est la tempête Ulla qui est attendue. Dans le nord-Finistère, des vents pourraient aller jusqu'à 140 km/heure, dans les Côtes-d’Armor et le Morbihan, jusqu'à 120 km/heure. Ces trois départements bretons ont d'ailleurs été placés en vigilance orange pour les vents, ce vendredi, ainsi que la Manche et la Loire-Atlantique.De l'autre côté de la Manche, la Grande-Bretagne n'en peut plus des tempêtes et des inondations. Le problème, c'est que les météorologues ne voient pas venir d'accalmie.

     

    tempête,vortex polaire,angleterre,irlande,etats-unisNouveau vortex polaire hors norme aux Etats-Unis

    Le National Weather Service (NWS) met en garde la population américaine depuis plusieurs jours : après la tempête polaire Hercules du début janvier, un nouveau "dôme gigantesque" de courants d'air froid venus de l'Arctique s'installe sur la partie est des Etats-Unis. Il crée une "tempête glaciale" susceptible de "paralyser" de nombreux Etats, depuis la Géorgie et la Caroline du Sud jusqu'aux régions les plus au nord (ci-contre, image satellite de la Nasa).

    Près d'un demi-million de foyers privés d'électricité

    Plus de 3.700 vols prévus jeudi ont déjà été annulés dans de nombreux aéroports du pays ont bien plus de la moitié de vols à l'aéroport international Hartsfield-Jackson de la capitale de la Géorgie, Atlanta, le plus important au monde en termes de trafic aérien.  Près d'un demi-million de foyers et d'entreprises étaient privés d'électricité jeudi, surtout dans le sud-est, selon CBS News qui fait état de 11 morts.  "Les accumulations de glace seront incroyables, si ce n'est historiques", a souligné le NWS, ajoutant que jusqu'à 30 cm de neige pourraient tomber sur les Etats de La Nouvelle-Angleterre ce jeudi. La vie est paralysée : les écoles de la capitale, comme celles du Maryland voisin, devaient être fermées jeudi, plusieurs auditions prévues au Sénat ont été annulées.

    Etat d'urgence dans le sud-est des Etats-Unis

    En prévision, le président Barack Obama a déclaré mercredi l'état d'urgence dans 45 comtés de Géorgie et en Caroline du Sud, deux Etats du sud-est des Etats-Unis, afin de permettre aux  services fédéraux chargés des situations d'urgence d'y opérer.  Il y a deux semaines, la Géorgie avait déjà subi une forte tempête, dont la gestion par les autorités avait été fortement critiquée, des centaines d'écoliers ayant été contraints de dormir dans leur école en raison des routes bloquées. Pour éviter un nouveau chaos, Barack Obama a également assuré que la Fema, chargée des situations d'urgence, avait mis en place un centre de coordination nationale à Washington, ainsi qu'un centre régional équivalent à Atlanta. Des générateurs, repas, eau et couvertures seront disponibles à Augusta, en Géorgie, et plusieurs localités de la région ont préparé des abris d'urgence dans des églises ou des centres de loisirs, afin que la population puisse s'abriter en cas de coupures de courant.

    tempête,vortex polaire,angleterre,irlande,etats-unisLa Grande-Bretagne sous les eaux

    De l'autre côté de l'Atlantique, la Grande-Bretagne sombre sous les eaux. On ne sait plus si les flots déferlent du ciel ou de la mer. En Cornouailles, on évacue des ports. La pagaille est telle que le gouvernement est mis en cause. Jeudi soir, alors qu'une nouvelle tempête était annoncée, près de 80.000 foyers étaient encore privés de courant, au lendemain d'une nouvelle tempête qui a ajouté encore au chaos entraîné par les inondations record affectant le pays. Mercredi soir, ces coupures avaient touché 147.000 foyers. Ces nouvelles intempéries, accompagnées de vents de plus de 160 km/h, ont également causé la mort d'un homme par électrocution, et entraîné des perturbations dans les transports, avec des fermetures d'axes routiers et ferroviaires. Le Premier ministre, David Cameron, qui a fini par prendre le dossier des inondations en main, après avoir vu son gouvernement accusé d'inaction par les habitants en colère, vient même de demander l'aide de l'Union européenne. Un comble pour un pays tellement eurosceptique ! Il est vrai que cet hiver est le plus humide qu'ait connu l'Angleterre depuis 260 ans.

    tempête,vortex polaire,angleterre,irlande,etats-unisUne "crise naturelle quasiment sans précédent"

    Au total, 5.800 habitations ont été inondées depuis début décembre.  Ces inondations relèvent d'une "crise naturelle quasiment sans précédent", estime Patrick Sanders, le responsable de l'armée chargé de diriger les efforts des 2.000 militaires mobilisés pour aider les sinistrés et construire des digues. Des chutes de neige sont attendues dans le nord de l'Angleterre après celles déjà tombées en Ecosse, tandis que de nouvelles pluies et vents violents doivent frapper le pays vendredi et ce week-end. La Tamise devrait atteindre par endroits son plus haut niveau depuis soixante ans.  Les autorités ont indiqué aux habitants de Windsor et du Surrey (ouest de Londres), où un millier de personnes ont déjà été évacuées, qu'ils étaient exposés à de nouveaux risques d'inondations et devaient s'attendre à de nouvelles perturbations.

    Des intempéries aux graves conséquences économiques

    L'hiver est particulièrement rude cette année aux Etats-Unis. Les mauvaises conditions climatiques auraient nui à la croissance de l'emploi, tandis que les prix du pétrole ont au contraire été portés à la hausse, chauffage oblige. En Europe, le gouverneur de la Banque d'Angleterre Mark Carney a carrément jugé que le chaos entraîné par ces intempéries risquait d'entraver la reprise économique dans le pays.

    Dans le Sud-Ouest, ce vendredi 14 février, les températures oscilleront entre 17 et 20°C...

    Cathy Lafon

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    Cadavre de Macareux moine échoué sur la plage du Porge (Gironde) le dimanche 9 février 2014. Photo Ma Planète

    Ces trois dernières semaines, plus de 5.000 oiseaux morts ont déjà été recensés sur les plages du littoral atlantique, des Pyrénées-Atlantiques à la Bretagne. Tel est le triste comptage que fait, au 11 février 2014, Nicolas Gendre, ornithologue auprès de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) de Charente-Maritime. L'association se base naturellement sur les données qu'elle a pu recueillir et ses estimations restent provisoires.

    Macareux moines Moinet.jpgEn Aquitaine, l'hécatombe s'aggrave

    Le 11 février, Benoit Moinet a relevé 117 cadavres de Macareux moines (Fratercula arctica), et 94 de Guillemots de Troïl, sur la plage sud de Capbreton, dans les Landes, comme en atteste son témoignage inscrit sur le site d'observation de la LPO Aquitaine. Pour lui, c'est une "horreur totale sur une si courte distance de 2 km, des cadavres partout... 1 tous les 10 mètres à l'aller". Et au retour, de nouveaux cadavres frais. Il note aussi que certains oiseaux sont mazoutés: "Enfin, quelques individus présentent des traces nettes d'hydrocarbures, certains de fuel (le Luno ?) d'autres de galettes de mazout collées au plumage...". Benoît Moinet a également posté des photos de cadavres de Macareux (ci-dessus) et de Guillemots.

    Les échouages massifs d'oiseaux marins sur nos côtes, ça émeut et ça interroge. Ma Planète a reçu de nombreuses questions sur le sujet et fait le point avec deux représentants de la LPO Aquitaine, Olivier Le Gall (responsable de la LPO Aquitaine) et Laurent Couzi (directeur de l'association).

    Ma Planète. Où en est-on des échouages d'oiseaux ?

    Olivier le Gall (LPO). Le phénomène a commencé depuis environ deux semaines, mais a connu une montée en puissance ces derniers jours, notamment le week-end dernier. Cela devrait malheureusement se poursuivre, vu les conditions météorologiques annoncées, avec de nouvelles dépressions. Nous assistons à un phénomène rare, voire rarissime, que je n'avais personnellement jamais observé.

    Ma Planète. Quelles sont les populations d'oiseaux marins concernées par le phénomène ?

    guil1.jpgOlvier Le Gall.  Les espèces d'oiseaux présentes dans le Golfe de Gascogne en hiver qui sont touchées par cette vague d'échouage, appartiennent à la famille des alcidés. On note,  par ordre d'abondance: le Guillemot de Troïl (photo Alain Noël, ci-contre), le Pingouin torda, le Macareux moine et le Mergule nain. Actuellement, c'est le Macareux moine qui est surtout victime de l'hécatombe.

    Ma Planète. Pouvez-vous répondre à la question d'une internaute, Karen Fontaine : "Ne peut-on songer à plusieurs problèmes liés pour ces échouages d'oiseaux ? Les mauvaises conditions climatiques et peut-être une raréfaction de certains poissons ? Un appauvrissement de la faune marine ?"

    surpeche 3.jpgLaurent Couzi (LPO). La situation actuelle est essentiellement liée aux conditions météorologiques exceptionnelles, des tempêtes à la fois violentes en mer et dans le temps. Les oiseaux subissent des coups de vents à répétition depuis plusieurs semaines et n'ont pas le temps de se remettre. Mais il est vrai, et cela a été démontré, que la surpêche est un vrai problème pour ces oiseaux, qui peinent de plus en plus à trouver leur nourriture.

    Ma Planète. Pouvez-vous estimer la part des oiseaux mazoutés en Aquitaine, et ces oiseaux sont-ils victimes de dégazages sauvages effectués par des bateaux  ?

    Laurent Couzi. Pour l'instant en Aquitaine il ne semble pas que le phénomène soit très marqué. En revanche, actuellement, nos collègues bretons ont pas mal de cas. Les tempêtes sont souvent propices au dégazages sauvages : la surveillance est plus compliquée, et les résidus sont rapidement dilués...

    Ma Planète. Le phénomène actuel aura-t-il un impact sur  la biodiversité et les populations d’oiseaux concernés ?

    Laurent Couzi. On peut penser que ces échouages massifs auront des effets, notamment sur les populations de Macareux moine. Ce sont actuellement des adultes en âge de se reproduire, qui, pour la plupart, sont victimes des intempéries. Et cela ne va pas s'arrêter, vu les conditions météorologiques à venir. Aussi, ont peut penser que la prochaine saison de reproduction sera médiocre, en tout cas pour certaines colonies, celles dont les oiseaux auront passés l'hiver au large des côtes d'Aquitaine.

    dodo grand pingouin.JPGOlivier Le Gall. La situation n'est absolument pas comparable, et le Macareux moine n'est pas en passe de s'éteindre, mais il est bon de se rappeler que les espèces animales peuvent disparaître. A l'instar du Grand Pingouin, ou Dodo de l'Arctique, membre aussi de la famille des Alcidés : c'est un cas d'école en écologie de la conservation. Le Dodo de l'arctique, incapable de voler, a été exterminé par des chasseurs armés de gourdins. Il était pourtant abondant jusqu'au XIXème siècle. En 1844, sur un îlot islandais, le dernier couple de ces oiseaux qui était alors en train de couver un œuf, a été tué et son oeuf écrasé par des chasseurs...

    Ma Planète. Si votre comptage se base sur le nombre d’oiseaux apporté par des bénévoles, il doit être très inférieur à la réalité. Ne pourrait-il y avoir un vaste appel à comptage lancé auprès du public, en lien avec les mairies des plages du littoral qui en seraient les relais locaux ?

    tepête,intempéries,oiseaux,macareux moines,échouages,aquitaine,atlantique,littoral,lpoLaurent Couzi. Un appel pourrait être fait, mais actuellement, il faut reconnaître que c'est un peu la crise. Nous la gérons au mieux. De nombreux oiseaux nous parviennent déjà : plus de soixante actuellement (NDLR: le 10 février) vivants sont et pris en charge au Centre de Soins d'Audenge (Gironde). Sur le fond, lancer un appel, ce serait bien, mais l'envoi massif du public sur le rivage peut poser d'autres problèmes écologiques...

    Ma Planète. Comment mieux sensibiliser le grand public ? Chaque grande plage de la Gironde présente un panneau qui informe sur la  nécessité de protéger la dune est sa végétation. Ne pourrait-on faire de même pour expliquer la démarche à suivre en cas de découverte d'animaux marins, en indiquant qui contacter ? 

    Laurent Couzi. Pourquoi pas ? Mais voici ce que nous faisons déjà : nous proposons au public un site web qui leur permet de saisir des observations de cette nature : www.faune-aquitaine.org. Ils peuvent également y verser leurs photos. Bientôt, une application smartphone sera disponible. De plus, sur le site internet de la LPO : lpoaquitaine.org, une page dédiée  au centre de soins des animaux donne toutes les informations nécessaire à la prise en charge d'un oiseau en détresse : http://lpoaquitaine.org/index.php/centre-de-soin/les-gestes-qui-sauvent.

    Et nous proposons également un numéro d'appel pour le centre de soins d'Audenge :  05 56 26 20 52.

    Cathy Lafon

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    • Le site de la LPO Aquitaine : cliquer ICI
    • Les cartographies des échouages réalisées par la LPO en 2013 et 2014 montrent bien l'ampleur exceptionnelle des dégâts :

    -Depuis le 1er janvier 2014,  cliquer sur : http://www.faune-aquitaine.org/index.php?m_id=30238 -Pour la période janvier-février 2013, pour comparaison,  cliquer sur :  http://www.faune-aquitaine.org/index.php?m_id=30240

    QUE FAIRE EN CAS DE DECOUVERTE D'OISEAUX VIVANTS OU MORTS SUR LES PLAGES ?

    • Voici les conseils de la LPO.  Les bons gestes à avoir. Ne jamais prendre de risques inconsidérés afin d'atteindre l'animal, même s'il est vivant. Avant tout, ne pas se mettre en danger et  lorsque les conditions météorologiques ne sont pas bonnes, respecter les consignes de sécurité transmises par les préfectures. Si l'on peut ramasser l'oiseau, il faut se munir de gants et de sacs plastiques, et le transférer au centre de sauvegarde le plus proche où il sera identifié, comptabilisé et enregistré. Ne pas essayer de le nourrir ou de l'hydrater : cela peut lui faire plus de mal que de bien.
    • Qui contacter ? Si un oiseau, victime de pollution marine (ou suite à une tempête), est découvert vivant ou mort il faut contacter d'urgence le Centre de Sauvegarde de la Faune Sauvage le plus proche. Pour avoir son adresse : cliquer ICI