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Développement durable - Page 573

  • Le changement climatique anéantit la reproduction d'une colonie de manchots

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    Une colonie de manchots Adélie. DR

    Les perturbations environnementales peuvent être lourdes de conséquences pour les espèces animale. Des travaux publiés le 17 octobre 2014 dans la revue "Ecography" sur le suivi d’une colonie de manchots Adélie, dans l'Antarctique, l’illustrent de manière saisissante.

    A météo sans précédent, mortalité sans précédent

    Menée en 2013 par une équipe de l’Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien de Strasbourg (IPHC) et du Centre d'études biologiques de Chizé (CEBC) de La Rochelle, pendant la dernière saison de reproduction de l’espèce, l’étude révèle qu’aucun poussin élevé par les 34.000 couples d’oiseaux de la colonie n’a survécu. A l’origine de cette catastrophe sans précédent pour la biodiversité, des conditions météorologiques très inhabituelles.

    Des glaces encore jamais observées

    manchots,antarctique,adélie,mortalité,réchauffement,changement climatiqueLe manchot Adélie, espèce endémique de l’Antarctique, est parfaitement adapté aux rudes conditions climatiques qui règnent sur ce continent. Il suffit toutefois que ce climat prenne un caractère inattendu pour que la vie de ces oiseaux marins s’en trouve totalement bouleversée. C’est la situation à laquelle ont dû faire face les manchots Adélie de l’île des Pétrels en pleine saison de reproduction. Fin 2013, alors que les poussins de la colonie viennent d’éclore, l’île qui abrite également la base scientifique française Dumont d’Urville est entourée d’une superficie de glace de mer encore jamais observée à cette époque de l’année. « Celle-ci était si étendue que d'une année sur l'autre nous avons constaté, via les suivis par GPS des déplacements en mer de ces oiseaux, que le temps qu’ils consacraient à rechercher de la nourriture pour leur progéniture avait doublé », précise Yan Ropert-Coudert, biologiste au CNRS à l’Institut pluridisciplinaire Hubert Curien de Strasbourg. Insuffisamment nourris, les poussins vont alors s’affaiblir très rapidement.

    Des pluies inédites et mortelles

    Mais ce qui n’aurait pu être qu’une année noire en termes de reproduction prend un tournant catastrophique lorsque des pluies intenses s’abattent sur ce territoire qui jouit habituellement d'un climat sec lui valant le surnom de "désert froid". Adaptés aux grands froids, les manchots Adélie ne le sont pas à la pluie. Aux alentours du jour de l'an, trois jours de pluies consécutives provoquent la mort de 30% des poussins de la colonie, le plumage de ces oisillons ne les protégeant pas du fort taux d'humidité ambiant. Affamés, les rares poussins survivants n’ont pas résisté longtemps à l’absence prolongée des parents et à l'assaut des prédateurs. Début février 2014, les scientifiques ne peuvent que constater l’ampleur du phénomène : aucun des poussins élevés par les 34.000 couples de manchots de la colonie n’a survécu.

    Les manchots Adélie sauront-ils s'adapter à l'évolution rapide de leur environnement ?

    Un échec total de reproduction qui n'avait encore jamais eu lieu depuis que le recensement des populations a débuté dans cette région, il y plus de cinquante ans. Les chercheurs veulent maintenant savoir comment les manchots Adélie réagiront à la dégradation de ces conditions environnementales si, comme ils le redoutent, elles devaient se répéter. « En couplant le suivi de cette population à des études mécanistiques visant par exemple à vérifier si les manchots deviennent de plus en plus stressés avec l'accumulation des mauvaises saisons, nous parviendrons à identifier les réponses comportementales ou physiologiques de ces oiseaux à la transformation rapide de leur milieu», conclut Yan Ropert-Coudert.

    La question devrait aussi se poser pour l'ensemble des espèces animales, confrontées à un changement climatique d'une rapidité sans précédent.

    PLUS D'INFO

    • L'étude "A complete breeding failure in an Adélie penguin colony correlates with unusual and extreme environmental events" , par Yan Ropert-Coudert, Akiko Kato, Xavier Meyer, Marie Pellé, Andrew J. J. MacIntosh, Frédéric Angelier, Olivier Chastel, Michel Widmann, Ben Arthur, Ben Raymond and Thierry Raclot publié dans "Ecography" le 17 octobre 2014 : cliquer ICI

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  • Transport : pourquoi le Danemark est le roi du vélo

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    A Copenhague, les cyclistes en file indienne, reposent leur pied sur la rambarde prévue à cet effet, en attendant que le feu passe au vert. Photo Mobilité Durable

    Au Danemark, le vélo est en pointe. Copenhague, capitale européenne du deux-roues, en est l’illustration la plus aboutie, comme le révèle le site Mobilité durable.org. Les cyclistes français bavent d'envie devant les commodités offertes à leurs homologues danois. Elles expliquent aussi pourquoi, au pays de la petite sirène, la petite reine peut vraiment résoudre les défis de la mobilité urbaine du 21e siècle.

    deux roue,vélo,transport doux,alernatif à la voiture,danemark,cophenhagueDes infrastructures pensées pour les cyclistes

    Contrairement à la plupart des villes de l'Hexagone qui se contentent de saupoudrer leurs rues et avenues de bouts de bandes cyclables, Copenhague a été totalement organisée de façon à faciliter la vie des cyclistes. En France, les feux de circulation sont coordonnées pour la commodité des voitures. A Copenhague, ils sont coordonnés afin de permettre un flux continu de cyclistes pendant les horaires de pointe. Sur certaines artères, des LED intégrées à l’asphalte indiquent aux usagers le temps restant avant le passage au rouge. Aucun détail n’est oublié : aux intersections, les cyclistes peuvent se reposer en attendant le passage au vert sans poser le pied à terre, grâce à des rambardes. Même les poubelles sont inclinées pour recevoir les déchets des usagers ! N'en jetez plus, la coupe est pleine. On la boira pourtant jusqu'à la lie : sachez que l’équivalent de « Vélib » à Copenhague inclut un système GPS et un moteur électrique pour un prix de 4€ /h. 

    Un maillage extensif de pistes cyclables

    Cyclistes français, rappelez-vous que  la jalousie est un péché mortel: dans la région de Copenhague, 28 pistes cyclables peintes en bleu s’étendent sur 497 km de long. Comme elles sont souvent aussi larges que les routes carrossables, les familles nombreuses ont remplacé les mini-vans à quatre roues pour de déplacer sur des vélos-cargo. Cerise sur le gâteau, deux autoroutes cyclables, munies d’abris contre la pluie et de pompes à vélos relient désormais Copenhague des municipalités avoisinantes...

    La moitié des habitants de Copenhague vont travailler à vélo

    Dans ces conditions, rien d'étonnant à ce que plus de la moitié des habitants de Copenhague utilisent le vélo pour se rendre au travail. 60% des trajets de moins de 5 min sont faits à vélo. Le challenge danois est maintenant de le populariser sur les longues distances, grâce à l’ouverture des deux autoroutes cyclables. Un sondage de 2008 a d’ailleurs démontré que 1/3 des Danois qui conduisent actuellement pour aller au travail seraient prêt à changer pour le vélo, si des infrastructures de qualités sont mises en place sur leur trajet. Un jour, peut-être, tout Copenhague se déplacera à deux-roues...

    En France, seule Strasbourg peut oser rivaliser avec Copenhague. Bordeaux, bonne élève du vélo, s'est vue récompenser du Guidon d'or 2014 décerné par la Fédération française des Usagers de la Bicyclette, pour son initiative sur le tourne-à-droite et les rues à contresens ouvertes aux cyclistes. Cela ne doit pas masquer que 59% des habitants prennent encore leur voiture pour se déplacer, que la part modale du vélo n'est que de 3 à 4% pour le Grand Bordeaux... Et Paris ? Et Toulouse? Et Marseille ? Et Lyon ? Et Nantes ? Il y a fort à parier que si les conditions dont bénéficient les habitants de Copenhague  étaient réunies en France, les cyclistes, plus en sécurité et encouragés, seraient bien plus nombreux, l'air moins pollué et la circulation plus apaisée...

    Cathy Lafon

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  • Religion : François, un pape vert pour sauver la planète

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    « Dieu pardonne toujours, les hommes quelquefois, mais la nature ne pardonne jamais », a lancé le pape François au siège de la FAO, à Rome, le 21 novembre 2014

    Le pape François entre ce dimanche dans le club très sélect des "biopipoles" de Ma Planète. Le pape est à fond. L'Europe, la Turquie... Le successeur de Benoît XVI est sur tous les fronts et, surprise, s'intéresse de près à l'écologie et à l'état de la planète, reprenant le flambeau de Jean-Paul II qui avait initié la réflexion en 1990.

    « Il faut à nouveau protéger la terre pour éviter qu’elle ne s’autodétruise »

    Ainsi, reçu à Rome au siège de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à l’occasion d’une conférence internationale sur la nutrition, le pape a déclaré, le 21 novembre dernier, redouter que la planète ne « s’autodétruise », par la surexploitation de ses ressources naturelles, tout en rappelant aux Etats leurs devoirs envers les « affamés ». 

    pape-Francois-profil.jpg«Obligation morale du partage des richesses »

    «Tandis qu’on parle de nouveaux droits, l’affamé est au coin de la rue à demander d’être inclus dans la société et d’avoir le pain quotidien. C’est la dignité qu’il demande et pas l’aumône », a également affirmé le pape, dont c’était la première visite à la FAO. « Les personnes qui manquent du pain quotidien, en sont réduits à lutter pour survivre au point de ne plus se préoccuper de vie sociale ni de rapports familiaux », a-t-il observé, évoquant la dissolution des liens sociaux qui résulte de la faim. L’Eglise catholique, a-t-il argumenté, entend « aider à adopter des critères en mesure de développer un système mondial juste », qui, « au plan juridique, doivent lier entre eux droit à l’alimentation et droit à la vie, droit à une existence digne, droit à une protection légale (…) mais aussi obligation morale du partage des richesses ».

    « Il y a de quoi nourrir tout le monde »

    écologie,religion,catholique,juive,islam,musulmane,judaisme,pauvreté,faim,réchauffement climatique« Il y a de quoi nourrir tout le monde, mais tous ne parviennent pas à manger, alors que le surplus et le rebut, la surconsommation et l’usage détourné d’aliments sont monnaie courante », a-t-il ajouté, dénonçant la « spéculation » dictée par la « dictature du profit ». Appelant à renoncer à l’arme de la faim, le pape a aussi jugé inique « tout conditionnement politique et économique » de l’accès aux aliments. « Aucun système discriminatoire, de fait comme de droit, quant à l’accès au marché des aliments, ne devrait être pris comme modèle de modification des normes internationales destinées à l’élimination de la faim dans le monde », a-t-il martelé.

    «La nature ne pardonne jamais »

    François, qui admet la théorie du Big-Bang et réfute les thèses créationnistes, a également souligné la gravité de la situation de l’environnement, faute de bonne exploitation des ressources naturelles. « Dieu pardonne toujours, les hommes quelquefois, mais la nature ne pardonne jamais », a-t-il lancé, alors qu’il prépare pour l’an prochain une encyclique sur la protection de l’environnement et le respect de la nature. Super écolo, le pape, qui semble avoir tout compris.

    L'écologie, terrain d'entente pour les trois religions monothéistes

    écologie,religion,catholique,juive,islam,musulmane,judaisme,pauvreté,faim,réchauffement climatiqueLe pape n'est pas tout seul à faire son aggiornamento vert. Côté religion, l'écologie est désormais carrément tendance. Le mercredi 22 octobre 2014 s’est tenue au Centre des conférences Mishkenot Sha’ananim, à Jérusalem Ouest, une conférence oecuménique avec des représentants des trois grandes religions monothéistes (catholique, juive et musulmane) sur le thème de"‘La foi et l’écologie".  

    « Quand nous ne prenons pas soin de l’écologie, nous commettons une crime de base contre la religion »

    L'écologie a ainsi  su fédérer trois religions traditionnellement divisées par des antagonismes historiquement parfois violents. Ce qui, en soi, est déjà un genre d'exploit. L’animateur de la conférence, le Rabbin Michael Melchior a précisé que la religion a un rôle à jouer dans « la protection de l’environnement aussi pour les générations à venir ». « Car le monde appartient à Dieu, et nous ne sommes que des visiteurs. Quand nous ne prenons pas soin de l’écologie, nous commettons une crime de base contre la religion ». Pour l’Imam Wisam Barhum, Dieu, dans le Coran, demande à l'homme de protéger les animaux, mais aussi des végétaux. Il  essaie néanmoins de mettre la main sur la création de Dieu et finit par la détruire au lieu de la protéger

    écologie,religion,catholique,juive,islam,musulmane,judaisme,pauvreté,faim,réchauffement climatiqueLa voix de la science

    Les représentants des religions, c'est une autre bonne nouvelle, ont aussi écouté la science : une experte dans le domaine de l’environnement du Collège Académique de Tel Aviv-Yaffo, le Dr Nurit Hashimony Yaffe (photo ci-contre) a rappelé les maux écologiques dont souffre aujourd’hui la planète:  le réchauffement climatique, la diminution des terres agricoles… Mais elle a aussi expliqué aussi que l’écologie ne concerne pas seulement la santé de l’homme et son souci d’hygiène. Elle touche aussi aux aspects sociaux, culturels, économiques et politiques de sa vie. Face aux problèmes environnementaux,  l’homme est appelé à faire des « choix politiques » a rappelé la scientifique. Pourquoi ? Parce que «les ressources sur cette terre que nous partageons sont limitées. Et beaucoup d’entre elles ne sont pas renouvelables (comme le pétrole, par exemple).» C’est pourquoi il est important de bien gérer ces ressources, selon les normes qu’impose la justice sociale. a-t-elle conclu, en constatant que les pays les plus faibles,les plus pauvres et les moins démocratiques sont les premières victimes des désordres écologiques.

    Exactement comme les hommes.

    Cathy Lafon

    REPERES

    • En 2014, 805 millions d'êtres humains ne mangent toujours pas à leur faim sur la planète.