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Catastrophe naturelle - Page 47

  • Risques naturels : de nouveaux quartiers à Bordeaux un jour sur pilotis ?

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    Bordeaux, quartier des Bassins à flot. Photo SO/ Stéphane Lartigue

    Le réchauffement climatique en cours multiplie les phénomènes métérologiques extrêmes :  tempêtes, pluies violentes et torrentielles, sécheresses... Et contribue également à la montée du niveau des océans, tout en aggravant l'érosion des côtes. Le premier impact est humain, avec toutes les souffrances qui découlent de ces événements naturels dramatiques : vies supprimées ou radicalement bouleversées. Mais l'accroissement des risques naturels a aussi des conséquences économiques et financières importantes, pour le secteur des assurances, comme pour les collectivités locales et l'Etat : cette problématique est devenue la préoccupation majeure de nombreux élus français.

    Dans ce contexte, comment concilier le développement des territoires et la prévention des risques ? Pour les villes, l'équation n'est pas insoluble: construire autrement sera une réponse appropriée.

    Le risque inondation

    La question était abordée à Bordeaux, les 19 et 20 janvier dernier, dans le cadre des premières assises nationales des risques naturels, en présence de Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Ecologie. Élus, État, collectivités, associations et scientifiques ont planché pour réfléchir aux moyens de mieux protéger les populations face aux événements climatiques. En France et dans le grand Sud Ouest, les dernières catastrophes naturelles en date le montrent, le risque inondation et de submersion marine, lié notamment aux tempêtes, est un risque naturel majeur : après les tempêtes Martin (1999) et Klaus (2009), nous avons tous en mémoire Xynthia, qui a ravagé le nord de notre région en 2010 et, par chance, frappé moins durement la Gironde et nos autres départements, sans toutefois les épargner totalement.

    Bordeaux: 16 communes de la CUB concernées par le risque inondation

    Les chiffres sont éloquents: une commune sur trois est en zone inondable en France, soit 17 millions d'habitants, selon le Centre européen de prévention des risques d'inondation (Cepri).  En Gironde, la Communauté urbaine de Bordeaux est particulèrement concernée par le risque inondation : sur les 27 communes de la CUB, 16 sont soumises à ce risque. Dont Bordeaux.

    Après Xynthia, une circulaire du 5 juillet 2011 a durci les autorisations de construire dans les communes soumises au risque inondation : des propriétaires qui avaient des terrains en zone constructible sont aujourd'hui en zone orange et n'ont plus le droit de faire des extensions. Comment éviter que le principe de précaution, qui ne saurait être remis en question, ne gèle certains territoires, dévaluant les biens immobiliers et empêchant l'augmentation de la population ? Comment éviter que les contraintes réglementaires ne dissuadent également les entreprises de s'installer, en freinant le développement économique des territoires ?  Ces questions inquiètent à juste titre les élus locaux, et notamment ceux de la Communauté urbaine de Bordeaux. 

    Repenser l'urbanisme : une responsabilité politique

    Compte tenu de l'évolution du climat, le risque ne va pas diminuer et les réglementations iront en se durcissant. Contester le principe de précaution en le considérant comme abusif, ou espérer des mesures dérogatoires administratives pour continuer à construire comme si de rien n'était, serait une pure perte de temps, en outre moralement et écologiquement condamnable. La solution sera de pévenir et de s'adapter au risque, en repensant les modèles d'urbanisme.  En Allemagne, comme à Hambourg, des quartiers entiers et même des tours de bureaux sont construits sur pilotis. De même aux Pays-Bas, où le système des Waterschappen, et de nouveaux modèles de construction de maisons sur pilotis, amphibies, ou flottantes, préviennent et s'adaptent au risque.

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     Maison sur pilotis, création du studio d'architecte hollandais +31 Architects,  sur l'Amstel à Amsterdam

    La  France doit progresser dans la "culture du risque" et apprendre à construire et à densifier son habitat, en construisant des bâtiments avec des matériaux permettant rapidement un retour à la normale, après des inondations. Ce pourrait être l'avenir des prochains projets urbains de Bordeaux, aux Bassins à flots (rive gauche) notamment, ou dans le secteur autour des débouchés du futur pont Bacalan Bastide (rive droite). Cela suppose aussi de mettre hors d'eau les réseaux électriques, d'assainissement, de télécommunication et d'impliquer EDF, La Lyonnaise des eaux...

    Des habitats "résilients"

    Avec un peu de retard (c'était prévu pour la fin 2011), le ministère de l'Ecologie doit fournir, dans quelques mois, un référentiel technique aux constructeurs pour élaborer des habitats « résilients ». Soit, en langage de tous les jours, des habitats et des équipements capables de retrouver un fonctionnement et un développement normal, après avoir subi une perturbation écologique importante. Quant aux élus locaux, une de leurs responsabilités politiques en matière de développement durable, est bien d'intégrer aujourd'hui les risques dans tous les projets et documents d'urbanisme, dans le cadre des PPRI (plan de prévention des risques inondations) et des PAPI (Programmes d’Actions de Prévention des Inondations). Pour les urbanistes et architectes, ces outils sont indispensables pour l'élaboration de projets immobiliers durables.

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    La circulaire du ministère de l'Ecologie  du 5 juillet 2011 relative à la mise en oeuvre de la politique de gestion des risques d'inondation : cliquer ICI

    Le concept écologique de "résilience" : cliquer ICI

     Xynthia, sur Sudouest.fr : cliquer ICI

    Les risques d'inondations pour l'agglomération bordelaise (document CUB,  août 2011) : cliquer ICI

    Précautions aux Bassins à flots de Bordeaux : cliquer ICI

    Le projet Hafencity de Hambourg (Allemagne) : cliquer ICI

  • "Costa Concordia" : l'Italie craint un désastre écologique

     

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    Naufrage du "Costa Concordia", 13 janvier. Photo AFP

    Sudouest.fr nous alertait lundi 16 janvier, dès le début de l'après-midi : après l'accident qui a provoqué son naufrage dans la soirée du vendredi 13 janvier, et la mort de 6 personnes, les sauveteurs continuent à s'affairer autour de l'épave du gigantesque paquebot de croisière "Costa Concordia". Deux objectifs : retrouver des rescapés (il reste encore ce soir une quinzaine de disparus), mais aussi éviter l'explosion d'une véritable "bombe écologique". Le paquebot a fait naufrage tout près de l'île du Giglio, dans une zone naturelle protégée de la Toscane, superbe région italienne.  Le ministre italien de l'Environnement, Corrado Clini, l'a confié dans une interview au quotidien italien "La Stampa" reprise par l'AFP : "Le navire a des réservoirs pleins de carburant, c'est un gasoil dense, lourd, qui pourrait se sédimenter dans les fonds, ce serait un désastre". Le ministre explique que le carburant pourrait "se disperser en mer, contaminant une côte exceptionnelle avec les effets, connus en pareil cas, sur la faune marine et les oiseaux".  "Dès que ce sera possible, ce carburant sera extrait du navire. Le problème est qu'il faut tenir compte de l'équilibre précaire de la coque",  a déclaré Corrado Clini. L'épave du mastodonte des mers joue en effet les équilibristes sur des rochers à moins de 50 mètres de la côte.

    Des navires de croisière plus écolo

    On peut se demander avec France Info si l'on doit encore courir le risque de laisser naviguer d'aussi gros paquebots, dont l'impact écologique sur certains fonds marins ou fluviaux est déjà jugé désastreux par les défenseurs de l'environnement, comme dans la lagune de Venise.

    De son côté, l'organisation environnementale Robin des bois rappelle que le gigantisme des paquebots et d'autres types de navires comme les porte-conteneurs, inquiète depuis plusieurs années les spécialistes du remorquage et du sauvetage en mer. Cela ne date pas d'hier : cette course au gros inquiétait déjà Joseph Conrad, marin et écrivain, un mois après la tragédie du Titanic survenue dans la nuit du 14 au 15 avril 1912, dont, étrange coïncidence, nous allons commémorer cette année le centenaire. Robin des Bois tirait la même sonnette d'alarme en octobre 2011, lors du naufrage du porte-conteneur Rena en Nouvelle-Zélande, en espérant que de nouvelles règles et de nouvelles précautions soient imposées aux constructeurs, aux armateurs et aux équipages des porte-conteneurs pour limiter les dégâts environnementaux en cas d'accident.

    Maplanete.fr croise les doigts pour qu'une nouvelle catastrophe écologique marine ne se rajoute pas à un désastre humain déjà trop lourd.

    Pour en savoir plus avec Sud Ouest : CLIQUER ICI.

    Cathy Lafon

     

  • News fil vert

    Inondations: 1,5 milliards d'euros pour protéger les communes littorales dans les 5 ans

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    Xynthia. La Faute-sur-Mer, 2 mars 2010 Photo Sud Ouest

    Le gouvernement devrait pouvoir financer pour plus d’1,5 milliard de travaux destinés à protéger les Français vivant dans les communes littorales et éviter une nouvelle catastrophe comme celle de Xynthia en Vendée il y a près de deux ans, a indiqué mercredi 11 janvier la ministre de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet.

    "A ce jour tous les projets prévus et identifiés pour l’année 2012 vont pouvoir être financés", a-t-elle ajouté. Au total 14 projets de confortement des digues dans les communes littorales, pour 265 millions d’euros, bénéficient d’un financement et les prochains projets vont être examinés le 26 janvier et à la mi-mars, selon la ministre. Elle a assuré qu’aucun projet n’a été ajourné ou repoussé et ne le sera pour des motifs de financement.

    La ministre a rappelé que depuis la tempête Xynthia du 28 février 2010 qui avait frappé le littoral Atlantique (53 morts) et les inondations dans le Var du 15 juin 2010 (23 morts et deux disparus) le gouvernement a adopté un plan-digues et des mesures de protection spécifiques.

    Dans ce cadre les préfets ont identifié 303 communes dans lesquelles les travaux sont prioritaires, et dans 159 d’entre elles un plan de prévention des risques littoraux est prescrit, a précisé la ministre.

    Cathy Lafon