Fukushima: 7 milliards d'euros de plus, la commande de Tepco à l'Etat

Photo d'ouvriers dans la centrale nucléaire de Fukushima (Japon), publiée par Tepco, le 22 novembre 2013. (TEPCO / AFP)
A croire que Tepco croit dur comme fer au Père Noël. Le jour de Noël, la compagnie gérante de la centrale accidentée de Fukushima, Tokyo Electric Power (Tepco), a indiqué qu'elle présenterait un nouveau plan de restructuration pour faire face aux coûts exorbitants consécutifs à la catastrophe nucléaire. Dans la foulée, le vendredi 27 décembre, elle a déposé une demande d’aide financière supplémentaire de 999,5 milliards de yens (près de 7 milliards d'euros) à l’Etat afin de dédommager les victimes.
Fukushima ouvre à nouveau ses portes au médias
Décidément, ces jours-ci, ça bouge à Fukushima. France info, le Monde, l'AFP... Depuis un mois, les médias sont désormais autorisés et conviés à venir voir la situation du site de la centrale Fukushima Daiichi. Des carcasses de camions couchées, des armoires électriques éventrées, un pilier de ligne à haute tension arraché, un bâtiment dont le squelette de ferraille a été torturé par le tsunami: deux ans jour pour jour après la « stabilisation » de la centrale Fukushima Daiichi, la situation apparaît toujours précaire, mais Tepco veut montrer que le chantier a bien progressé. Le message étant passé, l'opérateur nippon relance l'Etat pour obtenir des fonds financiers supplémentaires.
Une avance de fonds de plus de 33 milliards d’euros au total
Tepco justifie cette nouvelle requête auprès de l'Etat via la structure spéciale de compensation financière, par la nécessité d’indemniser les personnes pour la pertes de biens, les préjudices moraux et autres dommages causés aux particuliers et entrepreneurs. C’est la sixième fois que Tepco réclame une avance de fonds depuis le début de cette crise, sans compter l’argent injecté directement dans son capital par l’Etat qui est devenu son premier actionnaire. La précédente avance, de 666 milliards de yens (4,6 milliards d’euros), avait été sollicitée fin mai dernier. Avec la somme ajoutée ce vendredi, le montant total des fonds demandés pour l’indemnisation des victimes du désastre de Fukushima s’élève à 4.789 milliards de yens (plus de 33 milliards d’euros au cours actuel). Ces sommes sont censées être remboursées ultérieurement par Tepco.
Redémarrage partiel de réacteurs nucléaires
Deux jours auparavant, Tepco avait annoncé un nouveau plan de restructuration interne, en partie fondé sur un schéma financier s'appuyant sur l'option d'un redémarrage partiel des réacteurs nucléaires arrêtés dans la centrale Kashiwazaki-Kariwa située sur la côte ouest du Japon. Une remise en service de deux ou plus des sept tranches de ce complexe atomique permettrait à la compagnie de faire d'importantes économies financières, ce qui rassurerait ses créanciers.
De nouveaux prêts de 3,5 milliards d'euros
L'opérateur devrait aussi créer une filiale spéciale pour le démantèlement de la centrale du nord-est Fukushima Daiichi dévastée par le tsunami du 11 mars 2011, qui doit être intégralement démolie. Le plan intégrerait également un nouveau programme de départs anticipés afin de réduire les frais fixes de l'entreprise. Enfin, Tepco seraitaussi susceptible de recevoir de nouveaux prêts de 500 milliards de yens (3,5 milliards d'euros) de la part de 11 banques et autres organismes financiers. L'Etat japonais doit encore valider officiellement ces orientations.
L'inconnu du coût financier total de la catastrophe
Tepco et l'Etat ignorent encore le coût total des dédommagements à payer pendant des années aux dizaines de milliers de victimes qui ont dû fuir leur maison à cause de la contamination radioactive. Reste aussi inconnu le montant à débourser pour le démantèlement des six réacteurs de la centrale Fukushima Daiichi, de même que pour la décontamination de la région alentour.
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Le rapport de l'ASN
Pendant ce temps là, à Fukushima
« Le Futur, six logiciels pour changer le monde ». C’est le titre de l’énorme essai en forme de pavé du dernier livre d’Al Gore, coup de coeur de Ma Planète. L’ancien vice-président démocrate des Etats-Unis y traite des grands défis de la planète. Dont le changement climatique, thème pour lequel il a obtenu en 2007 le prix Nobel de la Paix, avec le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Mais pas seulement.
ur l’humanité ? Bien au contraire. Pour Al Gore, l’être humain peut et doit avoir une influence sur le cours des choses. Comment ? C’est tout l’objet de son dernier livre, qui décrit les six moteurs de changement les plus importants que connaît aujourd’hui, selon lui, la planète, et comment nous, ses habitants, pouvons, en tant qu’être humains et civilisation planétaire, avoir une influence sur le cours des choses en "reprogrammant" notre avenir. Al Gore formule l’hypothèse originale selon laquelle le monde fonctionnerait comme un gigantesque ordinateur : tel un cerveau mondial géant notre planète serait reprogrammable à volonté et nous avons le pouvoir d’en écrire le nouveau système d’exploitation. Les logiciels qui vont avec ? Pas de problème, il nous en fournit six nouveaux. C’est là qu’il faut s’accrocher.
Les six logiciels pour changer le monde