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Catastrophe naturelle - Page 34

  • Fukushima:44 milliards d'euros, le coût exorbitant de la décontamination

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    Le coût de la décontamination à Fukushima sera cinq fois plus élevé que prévu. Photo archives AFP

    Mauvaise nouvelle pour l'Empire du soleil levant qui peine à relancer son économie : le coût de la décontamination de la région de la centrale nucléaire détruite par le tsunami de mars 2011 et du nettoyage des retombées radioactives coûtera cinq fois plus cher que prévu. Le démantèlement, lui, prendra au moins quarante ans.

    Mauvais karma

    Au moment où, pour la troisième fois en une semaine, une émanation de vapeur inexpliquée et inquiétante plane au-dessus du réacteur 3 détruit de la centrale atomique de Fukushima, un rapport officiel révise à la hausse la facture de la catastrophe concernant la décontamination: l'addition sera cinq fois plus élevée que ce que le gouvernement avait estimé et budgété, selon l'Institut national des sciences et technologies industrielles. Il pourrait bien s'élever à 5.800 milliards de yens, soit 44 milliards d'euros. Au bas mot. Ce coût ne comprend pas les conséquences économiques, sanitaires, touristiques, ni les travaux de démantèlement, etc. liés à l'accident nucléaire.


    Fukushima : un jet de vapeur s'échappe de l'un... par lemondefr

    Une addition à géométrie variable

    L'addition chiffrée par l'Institut varie selon les scénarios retenus. Le sol contaminé peut être soit entièrement retiré et stocké, soit simplement retourné. Les autorités japonaises évaluaient il y a un an à 28 millions de mètres cubes le volume de sol contaminé à stocker. Soit l'équivalent de cinquante fois la capacité du centre de stockage des déchets très faiblement radioactifs de Morvilliers dans l'Aube. Plus on attend avant d'agir, prévenait un expert français à Tokyo, plus il faudra gratter le sol profondément, jusqu'à plusieurs dizaines de centimètres, car la radioactivité se disperse. Ca tombe sous le sens.

    catastrophe nucléaire,fukushima,coût,chiffre,décontamination,fuites d'eau,radioactivité,maladie,cancerTepco reconnaît pour la première fois qu'il y a bien des fuites d'eau contaminée dans l'océan

    Le rapport tombe dans un contexte plus inquiétant que jamais : les mauvaises nouvelles en provenance de la centrale de Fukushima sont quasi quotidiennes et son opérateur fait l'objet de critiques désormais ouvertes des autorités. Lundi, après avoir affirmé à plusieurs reprises le contraire, Tokyo Electric Power (Tepco) a fini par admettre pour la première fois que l'eau contaminée par la radioactivité s'était finalement écoulée dans l'océan Pacifique, tout proche de la centrale, soit une semaine après l'alerte donnée par l'Autorité de sûreté nucléaire sur une possible fuite. Une lenteur à admettre la fuite "extrêmement déplorable", fustigeait mardi le ministre du commerce Toshimitsu Motegi, tandis que le puissant secrétaire général du gouvernement, Yoshihide Suga, estimait de son côté que ce genre d'information grave aurait dû "être révélée rapidement". On ne peut qu'agréer.

    catastrophe nucléaire,fukushima,coût,chiffre,décontamination,fuites d'eau,radioactivité,maladie,cancerIncidents à répétition et troisième émanation de vapeur

    Du coup, mercredi 23 juilllet, Tepco n'a cette fois pas perdu de temps pour annoncer qu'une nouvelle émanation de vapeur flottait au-dessus du bâtiment du réacteur no 3 de la centrale (photo archives AFP, mars 2011). La compagnie a affirmé que les mesures effectuées n'avaient révélé aucune augmentation d'émanations radioactives, ajoutant toutefois qu'elle ignorait toujours l'origine de cette vapeur, l'une des hypothèses étant l'évaporation d'eau de pluie accumulée. Selon le dernier «point de situation» publié ce mois-ci par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) sur Fukushima, «des fuites sont régulièrement constatées sur les installations mises en place à la suite de l'accident» et des rejets radioactifs, certes «très faibles», se poursuivent, tant dans l'atmosphère que dans le sol. L'une des difficultés rencontrées par Tepco est la gestion «de très importants volumes d'eau contaminée». Ce jeudi 25 juillet, c'est le dispositif de refroidissement du réacteur no 6 qui s'est temporairement arrêté vers 10 h 16, heure locale (3 h 16, heure française) lors d'un test de groupe électrogène de secours. Il a été remis en service un peu après midi, heure locale (5 heures, heure française), a précisé l'opérateur  de la centrale, Tepco.

    catastrophe nucléaire,fukushima,coût,chiffre,décontamination,fuites d'eau,radioactivité,maladie,cancerRisque de cancer pour 2.000 travailleurs. Et les habitants ?

    C'est bizarre, mais dans l'histoire de la catastrophe nucléaire de Fukushima, on a tendance à oublier les êtres humains. Les communiqués officiels et les autorités en font très peu état et minorent systématiqement le risque pour la population. Mais la situation de Fukushima ne se résume ni à des fuites d'eau et de la vapeur, contaminées ou non, ni à des milliards d'euros de nettoyage. Les répercussions sur la santé humaine sont un autre coût de la pollution radioactive. Bien plus important, si l'on estime que la vie humaine n'a pas de prix... Pour la première fois aussi, la semaine dernière, Tepco, l'opérateur de la centrale accidentée, a admis que près de 2.000 travailleurs présentaient un risque accru de cancer de la thyroïde. Ce chiffre représente près de 10 % de l'ensemble des ouvriers ayant travaillé sur le site et qui ont eu la thyroïde exposée à des doses cumulées de radiations supérieures à 100 millisieverts. Et les habitants de Fukushima qui ont le sentiment d'être abandonnés par le gouvernement japonais ? Et le reste de la population ? Sur ce point, c'est l'"omerta" dans sa version nipponne.

    Et la suite ?

    Tepco envisage de commencer en novembre prochain le retrait de combustibles, d'abord dans la piscine du réacteur n°4. Cette opération devrait durer treize mois. L'évacuation des combustibles abîmés des réacteurs 1, 2 et 3 prendra une dizaine d'années. Quant au démantèlement complet de la centrale, il s'inscrit dans «un objectif de 30 à 40 ans», rappelle l'IRSN. Un chantier, soulignent les experts français, «de grande ampleur et sans précédent».

    catastrophe nucléaire,fukushima,coût,chiffre,décontamination,fuites d'eau,radioactivité,maladie,cancerLa relance du nucléaire au Japon : un bon pari économique pour l'avenir? Ou pas?

    Avant les élections sénatoriales de dimanche dernier, l'ensemble des partis d'opposition japonais avaient fait campagne contre le nucléaire: ils ont perdu. Les mauvaises nouvelles en série de Fukushima arrivent au moment où, après sa victoire aux sénatoriales, le premier ministre conservateur et pro-nucléaire Shinzo Abe (photo AFP) a tous les leviers politiques en main pour favoriser le redémarrage de réacteurs nucléaires dans l'archipel, comme l'y poussent les milieux patronaux. Abe intègre en effet la relance du nucléaire dans son ambitieux plan de redressement du Japon, troisième économie du monde. Une relance qui pourrait coûter au Japon bien plus cher qu'elle ne lui rapporte, si l'on se base sur le coût financier actuel de Fukushima. On l'a a compris, le coût humain, lui, ne semble guère entrer en ligne de compte.

    Et en France ?

    En France, une évaluation économique d'une catastrophe similaire à celle de Fukushima a été effectuée en mars 2012 par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Dans une étude rendue publique, l'IRSN en a évalué le coût  à environ 430 milliards d'euros. Ce qui n'est pas une paille. Selon un rapport confidentiel de l'institution, cité par le Journal du Dimanche du 10 mars 2012, le coût d'un accident majeur nucléaire en France pourrait coûter au minimum 760 milliards d'euros et monter jusqu'à 5.800 milliards d'euros. Très cher nucléaire...

    Au Japon, sur les 50 réacteurs du pays, 48 sont encore actuellement à l'arrêt, notamment par mesure de précaution, depuis l'accident de Fukushima.

    Cathy Lafon

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  • Climat. "Cette météo qui nous rend fous" : un hors série exceptionnel de "Sud Ouest"

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    Barèges dans les Hautes-Pyrénées, samedi 22 juin 2013. L'heure est à la reconstruction, après les inondations , mais en attendant, la ville offre un spectacle de désolation Photo archives Sud Ouest / Thierry Suire

    Mais qu'arrive-t-il donc au climat ? Un printemps pourri avec des pluies diluviennes ininterrompues, des inondations monstres causant d'inombrables dégâts dans le sud de la région... La météo finit par nous obséder et tient encore aujourd'hui la vedette des conversations à la machine à café et aux dîners en ville, malgré le retour tant attendu du soleil et de la chaleur.

    meteo qui nous rend fous.JPGcoeur.jpg"Sud Ouest" se penche sur la question dans un hors-série exceptionnel de 48 pages pour revenir sur l'épisode météorologique hors normes, qui a duré plusieurs mois et a culminé entre le 17 et le 2 juin : "Cette météo qui nous rend fous !". Une lecture indispensable pour mieux comprendre ce qui arrive au climat et un vrai coup de coeur de" Ma Planète".

    Retour d'abord sur le récent déchaînement du gave de Pau dans les Pyrénées, qui a provoqué des inondations hors normes à Lourdes et dans d’innombrables villages du massif, avant de dévaler en plaine et de semer la désolation  en causant la mort de trois personnes. Analyse ensuite des répercussions du mauvais temps sur notre moral. Découverte du fonctionnement du centre national de Météo France installé à Toulouse. Enfin, mise en perspective du phénomène climatique avec le rappel des grandes catastrophes naturelles qui ont frappé la région, notre pays et le monde durant les dernières décennies, avant d'aborder la question centrale du changement climatique et du réchauffement de la planète. Le tout est sérieux, très documenté, avec des images qui donnent la pleine mesure des événements, avec, en prime, la dose d'humour indispensable pour résister au pire...

    ► "Cette météo qui nous rend fous " est en vente en kiosque,  au prix de 2 €. On peut aussi l'acheter en ligne : cliquer ICI

    Et pendant ce temps-là, quel temps fait-il ailleurs sur la planète Terre ? Découvrez la réponse demain, sur "Ma Planète".

    Cathy Lafon

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  • Réchauffement climatique: Obama mouille sa chemise pour son pays et la planète

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    Barack Obama à Georgetown, Washington, le 25 juin 2013. Photo AFP

    Mardi 25 juin, Obama a eu très chaud. Si l'été reste cette année en France une date virtuelle sur le calendrier, il faisait 35°C à Washington lorsque le président américain a dévoilé son plan d'action nationale pour combattre le réchauffement climatique. Avant de s'envoler pour une tournée en Afrrique, il a renouvelé sa promesse de 2009 de s'attaquer aux émissions de gaz à effet de serre produites par les centrales au charbon, de promouvoir davantage les sources d'énergie propre et d'agir pour mieux protéger les Américains des effets du réchauffement.

    "Le prix de l'inaction" contre le réchauffement

    Selon la Maison-Blanche, ce plan climat devrait permettre aux Etats-Unis d'atteindre l'engagement du président de 2009 de réduire, d'ici 2020, les émissions de gaz à effet de serre de 17% par rapport à leur niveau de 2005. "Les Américains, partout dans le pays, payent déjà le prix de l'inaction" contre le réchauffement, a martelé M. Obama, soulignant que 2012 avait été l'année la plus chaude jamais enregistrée aux Etats-Unis. Il faut dire que les Etats-Unis paient un lourd tribu au changement climatique. Sécheresses extrêmes, ouragans, tornades et incendies géants, vagues de froid sans précédent : les phénomènes climatiques extrêmes d'une extrême violence s'y succèdent sans relâche ces dernières années et pour les Américains, l'ouragan Sandy qui a meurtri l'orgueilleuse New York, est bien symbolique de l'entrée dans une nouvelle ère, celle du réchauffement climatique, où tout peut arriver. Le coût de Sandy est estimé à 19 milliards de dollars et les projections de dégâts de futurs ouragans similaires à Sandy pourraient atteindre 90 milliards de dollars aux alentours de 2050...  Pour préserver l'avenir de New York, son maire, Michael Bloomberg, vient d'ailleurs d'annoncer pour la ville le plan d'adaptation au changement climatique le plus ambitieux et poussé jamais réalisé, pour un montant de 15 milliards de dollars.

    plan climat,lutte,réchauffement climatique,etats-unis,charbon,énergies vertes,discours,obama"Nous devons agir"

    "La question est de savoir si nous aurons le courage d'agir avant qu'il ne soit trop tard et la manière dont nous répondrons aura un profond impact sur le monde que nous laisserons... à nos enfants et nos petits-enfants", a ajouté Obama.  "En tant que président, en tant que père et en tant qu'Américain, je suis ici pour vous dire que nous devons agir", a-t-il martelé dans un discours prononcé en plein air à l'Université Georgetown de Washington, en renvoyant dans leurs 22 les climatosceptiques qui nient la réalité du changement climatiqu, nombreux au Congrès américain, qui remettent en question le constat scientifique selon lequel les émissions de dioxyde de carbone (CO2) provenant des activités humaines contribuent à un réchauffement dangereux de la planète.

    La déclaration de guerre d'Obama au réchauffement climatique

    C'est comme si Obama voulait rattraper le temps perdu durant son dernier mandat en matière de protecton de l'environnement et du climat. Il avait en effet beaucoup déçu les électeurs américains en ne tenant pas ses promesses de campagne dans ce domaine. Sur les marches de l'université de Georgetow, le président s'est beaucoup épongé le front en présentant un plan climat ultra musclé, où il a notamment ordonné à l'Agence de protection de l'environnement (EPA) de travailler étroitement avec les Etats, l'industrie et les autres parties prenantes pour établir des normes de pollution au gaz carbonique pour les centrales au charbon.  Ces normes devraient être prêtes d'ici juin 2014 et finalisées un an plus tard.

    La transition vers une économie basée sur de l'énergie propre

    Ce dialogue entre l'EPA et les différents acteurs devra permettra au final d'élaborer des règles fondées sur le bon sens qui auront le soutien de l'industrie et permettront une transition vers une économie basée sur de l'énergie propre, selon la Maison-Blanche.  Obama a aussi proposé huit milliards de garantie de prêts pour encourager des investissements dans des technologies innovantes dans les énergies fossiles et l'efficacité énergétique. 

    plan climat,lutte,changement,réchauffement climatique,etats-unis,charbon,énergies vertes,discours,obamaRéduire la pollution carbonique de 3 Gt

    Il demande que suffisamment de permis soient accordés pour des projets d'énergie renouvelable, solaire et éolienne, sur des terres fédérales pour produire assez d'électricité pour plus de six millions d'habitations d'ici 2020.Toutes ces actions conjuguées devraient permettre de réduire la pollution carbonique d'au moins trois milliards de tonnes (3 Gt) en cumulé d'ici 2030, soit la moitié des émissions annuelles des Etats-Unis. Le président Obama a enfin indiqué que le projet controversé de pipeline Keystone XL entre le Canada et les Etats-Unis ne serait approuvé que s'il ne générait pas un accroissement des émissions de gaz à effet de serre : il est donc suspendu à son bilan carbone.

    Remettre la question du climat à l'ordre du jour

    Le plan du président américain, très ambitieux est approuvé par 66% d'Américains qui vivent désormais au quotidien les conséquences du changement climatique. Il a aussi rassuré ceux qui désespéraient de ses intentions : les groupes environnementalistes ont tous salué son initiative. Obama. "Avec cette stratégie nationale, le président Obama remet la question du climat à l'ordre du jour (...) alors que le réchauffement climatique affecte la société entière et exige une action étendue", a notament estimé Andrew Steer de l'ONG World Resources Institute.

    L'Amérique vient de déclarer la guerre à un autre ennemi qu'Al-Qaida : les industries polluantes du charbon et des hydrocarbures et les activités humaines émettrices de gaz à effet de serre. Sera-t-il plus puissant et plus difficile à combatttre que le groupe terroriste islamiste ? Gagner ce combat écologique est l'un des enjeux majeurs de l'avenir de la planète bleue :  les Etats-Unis restent le pays le plus émetteur au monde de CO2 par habitant et le deuxième derrière la Chine qui caracole en tête du top ten des pays les plus pollueurs.  La "Chinamérique" pèse pour 40% des émissions mondiales de gaz à effet de serre...

    Cathy Lafon

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    Quatre mesures phares du plan climat d'Obama

    • Centrales à charbon : l'agence de protection de l'environnement américaine établira des normes d'émissions de CO2 d'ici à 2015.
    • Energies renouvelables : les terres fédérales devront accueillir des projets éoliens et solaires afin de fournir de l'électricité à six millions de foyers d'ici à 2020.
    • 8 milliards de dollars de prêts : le développement de technologies propres sera soutenu par des fonds publics.
    • Fin des subventions aux énergies fossiles: les installations " fossiles " dans les pays pauvres ne seront plus financées sauf s'il n'existe pas d'alternative.

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