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Animal - Page 227

  • "Il était une forêt" : voyage au coeur de la forêt tropicale

    "Il était une fois... une forêt".  Pour faire de ce conte un film-documentaire, Luc Jacquet s'est associé au botaniste et universitaire montpelliérain Francis Hallé. Résultat: "Il était une forêt" qui sort dans les salles aujourd'hui, nous invite à une plongée exceptionnelle dans la vie de la forêt amazonienne, à la découverte d'un monde sauvage resté dans son état originel, en parfait équilibre, où chaque organisme - du plus petit au plus grand - joue un rôle essentiel.

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    Les arbres sont prodigieusement vivants

    Depuis des années, Luc Jacquet (photo ci-contre) filme la nature, pour émouvoir et émerveiller les spectateurs à travers des histoires uniques et passionnantes, comme celle de "La Marche de l'Empereur ", oscar du meilleur film documentaire en 2006, ou encore du "Renard et l'Enfant". Ce nouveau film événement qu'il a voulu consacrer à la forêt, est né de sa rencontre avec le botaniste Francis Hallé, membre du Radeau des cimes, pour qui les plantes ne "végètent" pas : elles sont même plus évoluées que nous. Dans ses différents livres, le spécialiste de la canopée, aime à le raconter : les arbres sont prodigieusement vivants. Ils communiquent entre eux en émettant des parfums, et certains savent rendre leurs feuilles toxiques pour repousser les herbivores, comme l'acacia, qui change la composition chimique de ses feuilles en quelques secondes, pour se protéger des gazelles... Certains arbres "convoquent" la pluie, grâce à des molécules volatiles qui favorisent la condensation de l'eau. D'autres se clonent et se déplacent. Enfin, les arbres peuvent être immortels, car les plantes ne sont pas programmées génétiquement pour mourir, contrairement à l'homme et aux animaux. Leur fin est toujours due à des éléments externes : une inondation, un coup de froid, un bûcheron, un incendie. Mais si tout va bien, il n'y a aucune raison pour qu'ils disparaissent : le plus vieil arbre identifié à ce jour, le houx royal de Tasmanie, a 43. 000 ans...

    francis hallé.jpgLes forêts tropicales, berceau de l'humanité

    Quoi de plus vivant alors que les forêts tropicales, qui constituent 6% des terres émergées et abritent 75% de la biodiversité mondiale ?  Berceau de l'humanité et poumon vert de la planète, elles sont aussi, pour Francis Hallé (photo ci-contre), les meilleurs alliés des hommes dans la lutte contre le réchauffement climatique. D'où l'importance de les connaître et de les comprendre, afin de freiner la déforestation et d'arrêter le massacre des dernières forêts primaires: malgré les efforts entrepris pour sa conservation, l’Amazonie perd en effet en moyenne 27.000 km2 de surface boisée chaque année, à cause de la poursuite de l’abattage continuel des arbres, de l’exploitation minière et de la reconversion des terres.

    4,5 millions d'euros pour une histoire qui dure 700 ans

    Véritable plaidoyer pour la défense de notre environnement,  "Il était une forêt" nous donne justement à voir, pour la première fois, la naissance, la vie et la mort d'une forêt tropicale. Images incroyables d'arbres géants, filmés de la racine à la cime par la caméra, modélisations par ordinateur... Luc Jacquet n'a pas lésiné sur les budgets, le documentaire a coûté la bagatelle de 4,5 millions d’euros. Pour notre plus grand émerveillement: de la première pousse à l’épanouissement des arbres géants de la canopée, en passant par le développement des liens cachés entre plantes et animaux, ce ne sont pas moins de sept siècles qui vont s’écouler sous nos yeux et nous replonger là d'où nous venons. Même si nous l'avons oublié... 

    Cathy Lafon

    A LIRE 

    PLUS D'INFO

    • Le Radeau des cimes est le nom d'expéditions scientifiques menées par Dany Cleyet-Marrel (pilote), Francis Hallé (botaniste), Gilles Ebersolt (architecte), Patrick Blanc et Olivier Pascal (collaborateurs scientifiques) notamment, sur la biodiversité de la forêt. Elles se sont déroulées à partir de 1986 pour explorer la canopée des forêts tropicales. Site internet: www.radeau-des-cimes.org

    • La canopée est l'étage supérieur de la forêt, directement influencée par le rayonnement solaire. Elle est parfois considérée comme un habitat ou un écosystème en tant que tel, notamment en forêt tropicale où elle est particulièrement riche de biodiversité et de productivité biologique. Des arbres dits "arbres émergents" peuvent dominer de leur hauteur la canopée.

  • Biodiversité. Des centaines de nouvelles espèces découvertes en Amazonie : les photos du WWF

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    Le Callicebus caquetensis est  l'une des découvertes les plus étonnantes des scientifiques en Amazonie. Il fait partie de la famille des singes titi, vit dans le bassin amazonien et... il ronronne comme un chat. Photo WWF UK/ Javier Garcia  

    L'Amazonie n'a pas fini de nous étonner : ces quatre dernières années, différentes équipes internationales de scientifiques y ont découvert des centaines de nouvelles espèces remarquables.

    258 plantes, 84 poissons, 58 amphibiens, 22 reptiles, 18 oiseaux et 1 seul mammifère. Il y aurait, au total, 441 nouveaux venus dans la forêt amazonienne depuis 2010, sans compter les innombrables découvertes d'insectes et d'autres invertébrés. Le WWF (World Wide Fund for Nature) en a publié la liste sur internet, le 23 octobre, avec une sélection de photos.

    10% des espèces connues dans le monde vivent en Amazonie

    L’Amazonie abrite près de la moitié des forêts tropicales restantes sur la planète et au moins 10% des espèces connues dans le monde.  30 millions de personnes y vivent ainsi que des milliers d’espèces animales, telles que le jaguar, le dauphin de rivière, le lamantin, la loutre géante, le capibara, la harpie féroce, l’anaconda ou encore le piranha. Les nombreux habitats uniques de cette région importante sont riches de nombreuses espèces encore inconnues, que les scientifiques continuent de découvrir à une cadence surprenante.

    La déforestation, menace pour la biodiversité...

    La plupart des nouvelles espèces découvertes par les scientifiques n'ont que peu de représentants et vivent exclusivement en Amazonie, ce qui les rend particulièrement vulnérables à des menaces comme la déforestation. Malgré les efforts entrepris pour sa conservation, l’Amazonie perd en effet en moyenne 27.000 km2 de surface boisée chaque année à cause de la poursuite de l’abattage continuel des arbres, de l’exploitation minière et de la reconversion des terres.

    ... et pour la régulation du climat mondial

    Pour le réseau international du WWF, particulièrement engagé dans la préservation de l'Amazonie avec son Initiative globale " Living Amazonia ", ces nouvelles découvertes confirment l'importance des aires protégées et de leur gestion durable. L'organisation environnementale rappelle que le rythme actuel de destruction des écosystèmes représente une menace sérieuse.  Si la forêt continue de disparaître , l’Amazonie souffrira notamment de la diminution des précipitations et de l’augmentation de périodes de sécheresse. Cela aura un impact significatif sur la biodiversité de la région, pas seulement pour les richesses naturelles et les personnes qui en dépendent pour vivre, mais aussi pour la régulation du climat mondial : la forêt amazonienne est le poumon vert de la planète.

    Focus sur les trois découvertes les plus étonnantes 

    callicebus-caquetensis_4506614.jpegLe singe Caquetá titi (Callicebus caquetensis ) a été découvert en 2010 dans le département colombien de Caquetá. Le Callicebus caquetensis est l'une des quelques 20 espèces de singes titi que l’on retrouve en Amazonie. Les bébés singes, selon les scientifiques, possèdent une caractéristique attachante: quand ils sont contents, ils ronronnent comme des chats.

    allobates-amissibilis-r-philippe-kok_partenaireBanniere.jpgL'Allobates amissibilis. Le nom latin de la grenouille grosse comme un ongle signifie "qui peut se perdre". La petite grenouille a été découverte dans la forêt Iwokrama en Guyane , une zone qui sera bientôt ouverte au tourisme.

    piranhas vegetarien ometes-camunani-r-tommaso-giarrizzo_medium.jpgLe piranha végétarien (Tometes camunani ) a été découvert pour la première fois en 2013 dans la région du Trombetas au Brésil.


     Cathy Lafon 

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  • Antarctique : nouvel échec des négociations sur les sanctuaires marins

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    La Russie et la Chine on fait échouer le projet de création de sanctuaires marins en Antarctique. Photo archives AFP

    Grosse déception pour les écologistes, vendredi 1er novembre. Les négociations sur la création de sanctuaires marins en Antarctique se sont de nouveau conclues sur un échec en Australie. La Chine et la Russie portent la responsabilité de cet échec, le troisième depuis 2012.

    Copie blanche

    Réunis à Hobart sur l'île de Tasmanie, les candidats à la protection des ressources marines du continent de glace ont rendu hier leur copie, blanche comme neige. Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir eu le temps de réviser. Cela fait désormais un an que les 24 pays plus l'Union européenne, regroupés depuis 1982 au sein de la Convention sur la conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarctique (CCAMLR) planchent sur leurs notes; concernant ce fragile écosystème menacé par la pêche et la navigation. Mais, la Russie et la Chine jouant les mauvais élèves, impossible d'être tous sur la même longueur d'ondes. Surtout en matière d'écologie. Et encore plus alors que le pays de Vladimir Poutine retient toujours en prison trente militants de Greenpeace: en Russie, militer pour protéger le patrimoine naturel de l'Arctique est un délit, voire un crime. Alors protéger l'Antarctique... 

    antarctique,protection,océan,animaux,conflit,ccamlr16.000 espèces

    Les eaux de l'océan Austral autour de l'Antarctique abritent pourtant des écosystèmes exceptionnels en bonne partie préservés des activités humaines mais désormais menacés par le développement de la pêche et la navigation.  Deux projets de sanctuaires ont été mis sur la table aux fins de créer une vaste réserve marine couvrant l'équivalent du territoire indien, potentiellement la plus étendue au monde, peuplée de cétacés, mammifères marins et manchots. 

    Automne 2014

    Les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande proposaient de sanctuariser une aire de 1,25 million de km2 en mer de Ross, une immense baie, côté Pacifique, sous juridiction néo-zélandaise. La France, l'Australie et l'Allemagne recommandaient de leur côté la création de sept aires marines protégées (AMP) côté océan indien, sur une étendue de 1,6 million de km2. En s'opposant aux deux options, la Russie et la Chine ont repoussé à l'automne 2014 de nouvelles consultations, puisque la CCAMLR se réunit une fois par an et que toute décision en son sein est adoptée par consensus.

    La Russie, dans le rôle du grand méchant

    "La communauté internationale s'était rassemblée à Hobart pour protéger des zones essentielles de l'océan Antarctique -un des derniers écosystèmes inviolés de la planète- et la Russie a choisi de faire obstacle", a déploré Joshua Reichert, vice-président exécutif de l'organisation américaine de défense de l'environnement Pew Charitable Trusts dont un représentant participait aux négociations. Une rencontre exceptionnelle au mois de juillet en Allemagne avait déjà achoppé en raison, selon les ONG, de l'opposition de la Russie qui craint de voir trop fortement se réduire ses zones de pêche.  Pour tenter de débloquer la situation, avant le sommet de Hobart, la Nouvelle-Zélande avait considérablement diminué la surface devant être sanctuarisée. En vain.

     "Un jour noir pour les océans du monde entier"

    "C'est triste", a déclaré à l'AFP le chef de la délégation suédoise, Bo Fernholm, à l'issue de la réunion vendredi. "C'est un jour noir pas seulement pour l'Antarctique mais pour les océans du monde entier", s'est exclamée Andrea Kavanagh, responsable de projets marins de Pew Charitable Trusts. "Les fondements scientifiques justifiant la création de ces réserves sont incontestables. L'égoïsme têtu de quelques uns ne devrait pas se substituer à la volonté de la majorité des pays à travers le monde", a-t-elle ajouté.

    antarctique,protection,océan,animaux,conflit,ccamlrDes" nurseries" pour les espèces

    "C'est une grosse déception. Et c'est regrettable parce que les zones marines protégées sont des nurseries pour protéger les espèces. Elles ne sont pas contre la pêche. Les pêcheurs s'y retrouvent" a également réagi hier sur France info l'explorateur polaire Jean-Louis Etienne.

    Cathy Lafon avec l'AFP

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