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Animal - Page 223

  • Pollinisation des cultures : mais où sont les abeilles ?

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    Abeille à miel. Photo extraite du documentaire de Markus Imhooh, "Des abeilles et des hommes", DR

    L’Europe affiche un lourd déficit de 13,4 millions de colonies d’abeilles. Environ 7 milliards de ces petites ouvrières des champs manquent à l'appel pour correctement polliniser ses cultures, estiment des chercheurs de l’Université de Reading (Royaume-Uni), dans une étude récente publiée par la revue en ligne "PLOS ONE".

    La faute aux agrocarburants

    Selon les conclusions de l’étude publiée mercredi dernier, la faute en revient au développement des cultures oléagineuses notamment utilisées dans les agrocarburants, qui ont accru les besoins de pollinisation cinq fois plus vite que le nombre de colonies d’abeilles entre 2005 et 2010. D’où aujourd’hui, une situation de déficit: « l’Europe a seulement deux tiers des colonies d’abeilles dont elle a besoin », indiquent les auteurs. Dans la moitié des 41 pays étudiés, « il n’y a pas assez d’abeilles pour polliniser correctement les cultures, notamment en France, en Allemagne, au Royaume Uni et en Italie », précisent les chercheurs.

    La Grande-Bretagne en manque grave

    Le cas de la Grande-Bretagne est particulièrement préoccupant avec moins d’un quart des abeilles nécessaires à la pollinisation. En France et en Allemagne, c'est un poil mieux : entre 25 et 50% des colonies d’abeilles nécessaires sont présentes. Du coup, soulignent les scientifiques, l’agriculture est de plus en plus dépendante des pollinisateurs sauvages (bourdons etc), des espèces qui peuvent se révéler vulnérables, notamment dans le cas de monocultures.

    Mieux protéger les pollinisateurs sauvages

    Décidément, les agrocarburants n'ont pas que des mérites. Très critiqués par les écologistes qui estiment qu'ils remplissent les réservoirs des voitures avec de la nourriture, et aboutissent surtout à faire progresser la faim dans le monde tout en polluant gravement l'environnement, les carburants verts ont "pour   conséquence imprévue de nous rendre plus dépendants des pollinisateurs sauvages", relève Tom Breeze, l’un des auteurs de l’étude. Selon son collègue Simon Potts, "nous allons vers une catastrophe à moins d’agir maintenant: les pollinisateurs sauvages doivent être mieux protégés".

    50 à 90% des abeilles ont disparu

    Ce phénomène vient se rajouter au désastre écologique du déclin des abeilles, raconté par Markus Imhooh  dans le documentaire animalier "Des abeilles et des hommes". En février dernier, le cinéaste suisse lançait l'alerte : combien de temps encore à vivre pour l'Apis mellifera (l'abeille à miel), arrivée sur Terre 60 millons d'années avant nos premiers ancêtres ? Selon les régions du monde, entre 50 % à 90 % des abeilles ont disparu en une quinzaine d'années de la surface du globe. L'espèce a totalement disparu de Chine. Cette épidémie, d'une violence et d'une ampleur phénoménale se propage de ruche en ruche, sur toute la planète. L'hécatombe a partout le même scénario : par milliards, les abeilles quittent leurs ruches pour ne plus y revenir.

    Les origines de l'hécatombe

    Les causes de l'origine du déclin des abeilles mellifères sont multiples : les pesticides et les médicaments employés pour les combattre, les parasites tels que le varroa, les virus, la multiplication des émissions électromagnétiques qui perturbent les nanoparticules de magnétite présentes dans l'abdomen des abeilles... Il semble qu'une combinaison de tous ces agents détruise les défenses immunitaires des abeilllles. L'Europe et certains de ses Etats membres, dont la France, qui a déjà interdit le Cruiser OSR le 29 juillet 2012, ciblent les pesticides. La Commission européenne pourrait interdire l'utilisation de certains pesticides après les conclusions inquiétantes rendues le 16 janvier 2013 dernier par l'autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) sur leur impact létal pour les abeilles.

    "Il y a une déconnexion entre les politiques environnementales et agricoles en Europe: les agriculteurs sont encouragés à cultiver des oléagineux, mais il n’y a pas suffisamment de réflexion sur la manière d’aider les insectes à assurer la pollinisation", conclut Simon Potts. Dont acte.

    Cathy Lafon avec l'AFP

    LIRE AUSSI 

    A VOIR

    • "Des abeilles et des hommes". Documentaire, 20 février 2013. Réalisé par :Markus IMHOOF. Durée : 1h32. Pays de production : Suisse. Titre original : More Than Hone. Distributeur : Jour2Fête
  • Sentinelles de Ma Planète. Le jardin d'Hélène et son écureuil apprivoisé...

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    L'écureuil d'Hélène, dans son jardin à Meschers (Charente-Maritime). Photo Hélène Decaux

    Hélène Decaux habite à Meschers, au-dessus de la plage des Nonnes. Professeur de Lettres, elle aime son jardin, la nature et les oiseaux. Et la poésie ! Facile, pour une prof de français...  Le  17 février 2013, Hélène est devenue l'une des Sentinelles de Ma Planète, après avoir sauvé un hibou. En 2014, elle nous donne de ses nouvelles et nous raconte comment elle a apprivoisé un écureuil dans son jardin.

    "Pour apprivoiser un écureuil, c'est facile..."

    ecureuil cage helene.JPG"Je suis heureuse de vous raconter que j'ai apprivoisé un adorable écureuil  qui vient tous les jours manger des noix dans mon jardin ! Quand je le vois, je frotte deux noix l'une contre l'autre et il s'approche à un mètre de moi ! Il adore les noix !

    Pour apprivoiser un écureuil c'est facile : mettez des noix dans une cage à oiseau posée au sol et sa petite porte laissée ouverte. Les noix sont dans une cage car si vous les laissez dans l'herbe, les pies les mangent avant les écureuils ! L'écureuil viendra manger les noix dans la cage et s'habituer à votre présence.

    Cet animal - qui n'hiberne pas - n'est pas farouche du tout !"

    "Créer des liens"

    Merci Hélène pour cette si jolie histoire, qui nous rappelle celle de la rencontre du Petit Prince de Saint-Exupéry et du renard :

    "- Je cherche des amis. Qu'est-ce que signifie « apprivoiser »?
    -C'est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie « créer des liens... »
    -Créer des liens ?
    -Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n' ai pas besoin de toi. Et tu n'a pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde...
    -Je commence à comprendre, dit le petit prince. Il y a une fleur... je crois qu'elle m'a apprivoisé..."

    Cathy Lafon

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  • "Germes tueurs, le fléau de l'élevage intensif": une enquête explosive signée Arte

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    © NDR/Thurn Film

    A force de gaver les animaux d'antibiotiques, l'élevage industriel donne naissance à de redoutables bactéries que nous retrouvons dans nos assiettes et qui résistent à ces médicaments. De quoi, à terme, remettre en cause l'existence même des antibiotiques.

    télévision,arte,documentaire,antibiotiques,résistance,projet de loi"Les antibiotiques, c'est pas automatique"

    Si un nombre croissant d’individus subissent l’assaut de bactéries multirésistantes, la faute en revient en partie à l'utilisation excessive des antibiotiques par les êtres humains. Le phénomène est désormais bien connu et dénoncé en France par la campagne sanitaire : "Les antibiotiques, c'est pas automatique". Mais aussi, on le sait moins, par l'administration massive des antibiotiques aux animaux élevés industriellement. Avec le risque d’une transmission de bactéries résistantes des animaux aux hommes.  "Germes tueurs : le fléau de l'élevage intensif", l'enquête de Frank Bowinkelmann et Valentin Thur diffusée par Arte ce jeudi 9 janvier, lève le voile sur un phénomène méconnu et inquiétant, qui fait froid dans le dos.

    L'augmentation constante des bactéries multirésistantes

    En septembre 2013, la « Salmonella Kentucky » rejoignait la « New Delhi métallo-beta-lactamase » dans la liste des bactéries multirésistantes aux antibiotiques. Cette souche connaît une explosion sans précédent depuis 2006, selon une étude publiée en mai dernier dans la revue The Lancet Infectious Diseases. Résistante aux fluoroquinolones, antibiotiques puissants utilisés massivement chez l'homme comme chez l'animal, sa zone de contamination s'est progressivement élargie à toute l'Afrique et au Moyen-Orient. Ce n'est qu'un exemple récent parmi d'autres de l'augmentation constante des bactéries résistantes aux antibiotiques, mise en avant en novembre 2013, par un rapport de l'agence américaine "Centers of Disease Control and Prevention" (CDC).

    25.000 décès par an en Europe

    Les résistances augmentent dans le monde entier, notamment en Afrique, en Asie, en Amérique ou en Europe. Chaque année aux États-Unis, 2 millions d'infections et 23.000 décès sont causés par ces bactéries. En Europe aussi, les germes qui résistent aux antibiotiques causent environ 25.000 décès par an, dus à l'une des cinq bactéries multirésistantes les plus fréquentes. Les Pays-Bas, le Danemark, l’Allemagne et la France sont ainsi touchés par l’explosion d’infections difficiles à soigner, car résistantes aux médicaments.

    télévision,arte,documentaire,antibiotiques,résistance,projet de loiAu banc des accusés, l'administration massive d'antibiotiques aux animaux

    L'enquête d'Arte s’appuie sur les éclairages de chercheurs, d’éleveurs responsables, de vétérinaires et de médecins de plusieurs pays européens, pour dénoncer la pratique de l’administration vétérinaire massive d’antibiotiques aux animaux, autant à titre curatif que préventif. C'est un chercheur néerlandais qui a, le premier, tiré la sonnette d’alarme en 2004 après avoir identifié la présence du SARM (stathylocoque doré résistant à la méthicilline) dans des élevages porcins. Les volailles produites à la chaîne suscitent aussi la méfiance : sont-elles infestées d’entérobactéries tout aussi coriaces ? En outre, en dehors du contact direct avec le bétail, les bactéries se propagent via les cheminées d’aération des bâtiments d’élevage ou les épandages de fumier dans les champs, ce qui peut contaminer d’autres cultures, qu’elles soient bio ou pas.

    télévision,arte,documentaire,antibiotiques,résistance,projet de loiLa riposte de la France

    L'accélération du phénomène inquiète l'OMS, qui évoque le risque réel d'une paralysie de la médecine moderne: sans antibiotiques, plus de chirurgie, plus de greffes d'organe, plus de chimiothérapies, plus de barrière thérapeutique pour empêcher la propagation des contagions... La France, consciente du problème depuis 2011 avec le plan d’action "Ecoantibio 2012-2017", prépare une riposte à l'antibiorésistance chez les humains. En mai dernier, un rapport visant à l'"Encadrement des pratiques commerciales pouvant influencer la prescription des antibiotiques vétérinaires" était remis au ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll. La réforme prévue par le projet de loi d'avenir pour l'agriculture que les députés examinent depuis le 7 janvier, vise ainsi notamment à lutter contre l'antibiorésistance, par la baisse des ventes d'antibiotiques destinés aux animaux.

    Un objectif qui ne sera atteint que si l'on parvient à remettre en question en France les méthodes de l'élevage intensif, en prenant le tournant du bio et de l'agroécologie. Une vraie révolution verte en perspective...

    Cathy Lafon

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