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Alimentation - Page 69

  • Le changement climatique anéantit la reproduction d'une colonie de manchots

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    Une colonie de manchots Adélie. DR

    Les perturbations environnementales peuvent être lourdes de conséquences pour les espèces animale. Des travaux publiés le 17 octobre 2014 dans la revue "Ecography" sur le suivi d’une colonie de manchots Adélie, dans l'Antarctique, l’illustrent de manière saisissante.

    A météo sans précédent, mortalité sans précédent

    Menée en 2013 par une équipe de l’Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien de Strasbourg (IPHC) et du Centre d'études biologiques de Chizé (CEBC) de La Rochelle, pendant la dernière saison de reproduction de l’espèce, l’étude révèle qu’aucun poussin élevé par les 34.000 couples d’oiseaux de la colonie n’a survécu. A l’origine de cette catastrophe sans précédent pour la biodiversité, des conditions météorologiques très inhabituelles.

    Des glaces encore jamais observées

    manchots,antarctique,adélie,mortalité,réchauffement,changement climatiqueLe manchot Adélie, espèce endémique de l’Antarctique, est parfaitement adapté aux rudes conditions climatiques qui règnent sur ce continent. Il suffit toutefois que ce climat prenne un caractère inattendu pour que la vie de ces oiseaux marins s’en trouve totalement bouleversée. C’est la situation à laquelle ont dû faire face les manchots Adélie de l’île des Pétrels en pleine saison de reproduction. Fin 2013, alors que les poussins de la colonie viennent d’éclore, l’île qui abrite également la base scientifique française Dumont d’Urville est entourée d’une superficie de glace de mer encore jamais observée à cette époque de l’année. « Celle-ci était si étendue que d'une année sur l'autre nous avons constaté, via les suivis par GPS des déplacements en mer de ces oiseaux, que le temps qu’ils consacraient à rechercher de la nourriture pour leur progéniture avait doublé », précise Yan Ropert-Coudert, biologiste au CNRS à l’Institut pluridisciplinaire Hubert Curien de Strasbourg. Insuffisamment nourris, les poussins vont alors s’affaiblir très rapidement.

    Des pluies inédites et mortelles

    Mais ce qui n’aurait pu être qu’une année noire en termes de reproduction prend un tournant catastrophique lorsque des pluies intenses s’abattent sur ce territoire qui jouit habituellement d'un climat sec lui valant le surnom de "désert froid". Adaptés aux grands froids, les manchots Adélie ne le sont pas à la pluie. Aux alentours du jour de l'an, trois jours de pluies consécutives provoquent la mort de 30% des poussins de la colonie, le plumage de ces oisillons ne les protégeant pas du fort taux d'humidité ambiant. Affamés, les rares poussins survivants n’ont pas résisté longtemps à l’absence prolongée des parents et à l'assaut des prédateurs. Début février 2014, les scientifiques ne peuvent que constater l’ampleur du phénomène : aucun des poussins élevés par les 34.000 couples de manchots de la colonie n’a survécu.

    Les manchots Adélie sauront-ils s'adapter à l'évolution rapide de leur environnement ?

    Un échec total de reproduction qui n'avait encore jamais eu lieu depuis que le recensement des populations a débuté dans cette région, il y plus de cinquante ans. Les chercheurs veulent maintenant savoir comment les manchots Adélie réagiront à la dégradation de ces conditions environnementales si, comme ils le redoutent, elles devaient se répéter. « En couplant le suivi de cette population à des études mécanistiques visant par exemple à vérifier si les manchots deviennent de plus en plus stressés avec l'accumulation des mauvaises saisons, nous parviendrons à identifier les réponses comportementales ou physiologiques de ces oiseaux à la transformation rapide de leur milieu», conclut Yan Ropert-Coudert.

    La question devrait aussi se poser pour l'ensemble des espèces animales, confrontées à un changement climatique d'une rapidité sans précédent.

    PLUS D'INFO

    • L'étude "A complete breeding failure in an Adélie penguin colony correlates with unusual and extreme environmental events" , par Yan Ropert-Coudert, Akiko Kato, Xavier Meyer, Marie Pellé, Andrew J. J. MacIntosh, Frédéric Angelier, Olivier Chastel, Michel Widmann, Ben Arthur, Ben Raymond and Thierry Raclot publié dans "Ecography" le 17 octobre 2014 : cliquer ICI

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma planète sur les manchots Adélie: cliquer ICI
    • Les articles de Ma planète sur la biodiversité : cliquer ICI
    • Les articles de Ma planète sur le changement climatique : cliquer ICI
  • Religion : François, un pape vert pour sauver la planète

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    « Dieu pardonne toujours, les hommes quelquefois, mais la nature ne pardonne jamais », a lancé le pape François au siège de la FAO, à Rome, le 21 novembre 2014

    Le pape François entre ce dimanche dans le club très sélect des "biopipoles" de Ma Planète. Le pape est à fond. L'Europe, la Turquie... Le successeur de Benoît XVI est sur tous les fronts et, surprise, s'intéresse de près à l'écologie et à l'état de la planète, reprenant le flambeau de Jean-Paul II qui avait initié la réflexion en 1990.

    « Il faut à nouveau protéger la terre pour éviter qu’elle ne s’autodétruise »

    Ainsi, reçu à Rome au siège de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à l’occasion d’une conférence internationale sur la nutrition, le pape a déclaré, le 21 novembre dernier, redouter que la planète ne « s’autodétruise », par la surexploitation de ses ressources naturelles, tout en rappelant aux Etats leurs devoirs envers les « affamés ». 

    pape-Francois-profil.jpg«Obligation morale du partage des richesses »

    «Tandis qu’on parle de nouveaux droits, l’affamé est au coin de la rue à demander d’être inclus dans la société et d’avoir le pain quotidien. C’est la dignité qu’il demande et pas l’aumône », a également affirmé le pape, dont c’était la première visite à la FAO. « Les personnes qui manquent du pain quotidien, en sont réduits à lutter pour survivre au point de ne plus se préoccuper de vie sociale ni de rapports familiaux », a-t-il observé, évoquant la dissolution des liens sociaux qui résulte de la faim. L’Eglise catholique, a-t-il argumenté, entend « aider à adopter des critères en mesure de développer un système mondial juste », qui, « au plan juridique, doivent lier entre eux droit à l’alimentation et droit à la vie, droit à une existence digne, droit à une protection légale (…) mais aussi obligation morale du partage des richesses ».

    « Il y a de quoi nourrir tout le monde »

    écologie,religion,catholique,juive,islam,musulmane,judaisme,pauvreté,faim,réchauffement climatique« Il y a de quoi nourrir tout le monde, mais tous ne parviennent pas à manger, alors que le surplus et le rebut, la surconsommation et l’usage détourné d’aliments sont monnaie courante », a-t-il ajouté, dénonçant la « spéculation » dictée par la « dictature du profit ». Appelant à renoncer à l’arme de la faim, le pape a aussi jugé inique « tout conditionnement politique et économique » de l’accès aux aliments. « Aucun système discriminatoire, de fait comme de droit, quant à l’accès au marché des aliments, ne devrait être pris comme modèle de modification des normes internationales destinées à l’élimination de la faim dans le monde », a-t-il martelé.

    «La nature ne pardonne jamais »

    François, qui admet la théorie du Big-Bang et réfute les thèses créationnistes, a également souligné la gravité de la situation de l’environnement, faute de bonne exploitation des ressources naturelles. « Dieu pardonne toujours, les hommes quelquefois, mais la nature ne pardonne jamais », a-t-il lancé, alors qu’il prépare pour l’an prochain une encyclique sur la protection de l’environnement et le respect de la nature. Super écolo, le pape, qui semble avoir tout compris.

    L'écologie, terrain d'entente pour les trois religions monothéistes

    écologie,religion,catholique,juive,islam,musulmane,judaisme,pauvreté,faim,réchauffement climatiqueLe pape n'est pas tout seul à faire son aggiornamento vert. Côté religion, l'écologie est désormais carrément tendance. Le mercredi 22 octobre 2014 s’est tenue au Centre des conférences Mishkenot Sha’ananim, à Jérusalem Ouest, une conférence oecuménique avec des représentants des trois grandes religions monothéistes (catholique, juive et musulmane) sur le thème de"‘La foi et l’écologie".  

    « Quand nous ne prenons pas soin de l’écologie, nous commettons une crime de base contre la religion »

    L'écologie a ainsi  su fédérer trois religions traditionnellement divisées par des antagonismes historiquement parfois violents. Ce qui, en soi, est déjà un genre d'exploit. L’animateur de la conférence, le Rabbin Michael Melchior a précisé que la religion a un rôle à jouer dans « la protection de l’environnement aussi pour les générations à venir ». « Car le monde appartient à Dieu, et nous ne sommes que des visiteurs. Quand nous ne prenons pas soin de l’écologie, nous commettons une crime de base contre la religion ». Pour l’Imam Wisam Barhum, Dieu, dans le Coran, demande à l'homme de protéger les animaux, mais aussi des végétaux. Il  essaie néanmoins de mettre la main sur la création de Dieu et finit par la détruire au lieu de la protéger

    écologie,religion,catholique,juive,islam,musulmane,judaisme,pauvreté,faim,réchauffement climatiqueLa voix de la science

    Les représentants des religions, c'est une autre bonne nouvelle, ont aussi écouté la science : une experte dans le domaine de l’environnement du Collège Académique de Tel Aviv-Yaffo, le Dr Nurit Hashimony Yaffe (photo ci-contre) a rappelé les maux écologiques dont souffre aujourd’hui la planète:  le réchauffement climatique, la diminution des terres agricoles… Mais elle a aussi expliqué aussi que l’écologie ne concerne pas seulement la santé de l’homme et son souci d’hygiène. Elle touche aussi aux aspects sociaux, culturels, économiques et politiques de sa vie. Face aux problèmes environnementaux,  l’homme est appelé à faire des « choix politiques » a rappelé la scientifique. Pourquoi ? Parce que «les ressources sur cette terre que nous partageons sont limitées. Et beaucoup d’entre elles ne sont pas renouvelables (comme le pétrole, par exemple).» C’est pourquoi il est important de bien gérer ces ressources, selon les normes qu’impose la justice sociale. a-t-elle conclu, en constatant que les pays les plus faibles,les plus pauvres et les moins démocratiques sont les premières victimes des désordres écologiques.

    Exactement comme les hommes.

    Cathy Lafon

    REPERES

    • En 2014, 805 millions d'êtres humains ne mangent toujours pas à leur faim sur la planète.
  • Réduction des déchets : le succès de "La Recharge", l'épicerie zéro emballage de Bordeaux

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    La Recharge, 25 octobre 2014. Photo Ma Planète

    Fin octobre, un samedi après-midi, Ma Planète a voulu voir ce que devenait "La Recharge", la première épicerie zéro emballage de France qui a ouvert rue Sainte-Colombe à Bordeaux, en juillet dernier. Le magasin tenu par ses créateurs, Jules Rivet et Guillaume de de Sanderval, était plein comme un oeuf... Sans emballage, bien sûr. Bonne nouvelle pour l'écologie et la planète : l'initiative des deux Bordelais rencontre un succès, comme ils le racontent à Ma planète.

    Ma Planète : Alors, heureux ?

    la recharge.jpgJules et Guillaume, cofondateurs de La Recharge : Oui ! La fréquentation de l'épicerie est plus importante que prévue : plus d'une centaine de clients par jour. A notre grande surprise la moitié des clients reviennent avec leurs propres contenants, contre moins d'un tiers au départ : sacs en kraft réutilisés, bouteilles, pots et bocaux... Nous ne nous attendions pas à ce que ce soit aussi rapide ! C'est donc très encourageant !

    Comment le projet est-il accueilli par les clients ?

    Nous n'avons pratiquement que des bons retours. Il y a toujours beaucoup de curieux qui entrent dans l'épicerie, mais aussi des habitués qui reviennent tous les jours. Les clients apprécient avant tout nos bons produits, nos prix compétitifs, et de pouvoir s'affranchir du gâchis des emballages. Au delà du bio, c'est le local et le produit fermier qui parlent le plus à tout le monde.

    la recharge produits d'entretien.jpgQuels sont les produits les plus demandés ?

    Les produits qui partent le mieux sont les fruits et légumes, le fromage, le miel en vrac, les yaourts dans des pots consignés et les huiles en vrac.

    Quel est le produit le moins cher dans vos rayons ?

    Notre huile bio à 6 euros le litre, nos légumes (pourtant bio et locaux !) souvent moins cher que chez Carrefour Market, le sel, le savon à la coupe...

    ... Et le plus cher ?

    Les épices, évidemment.

    la recharge étal.jpgVos légumes sont déjà bio. A quand les fruits ? 

    Depuis le premier jour, tous nos légumes sont bio. Nous travaillons uniquement avec des maraichers en agriculture biologique. Quant aux fruits, nous avons enfin trouvé des producteurs locaux en bio. Les premières pommes bio sont arrivées il y a déjà près d'un mois !

    Et vos propres déchets...  Vous en faites quoi ?

    L'objectif de notre projet d'épicerie La Recharge est d'éliminer les déchets à la source. C'est pourquoi nous travaillons en direct avec les travailleurs locaux pour éviter le suremballage à la source. Nous rendons les cagettes de fruits et légumes aux producteurs, qui les réutilisent. Nous nous déplaçons souvent sur place pour remplir des fûts. Enfin, nous rendons aux artisans les bidons de détergents pour qu'ils soient réutilisés... Les seuls déchets que nous produisons sont des grands sacs en kraft ou du carton. Recyclables, donc. Et nous travaillons avec nos fournisseurs pour continuer à les réduire au maximum.

    Un autre commentaire ?

    Nous avons tenté de réintroduire la consigne, d'abord sur les pots de yaourts, de confitures et les bouteilles de bière... c'est un succès ! Nous récupérons par exemple plus de 9 pots de yaourt et de crème sur 10 ! Le producteur qu'il a fallut convaincre de passer de pots en plastiques à des pots en verre consignés était d'abord sceptique, mais nos clients ont prouvé que la consigne était possible. Désormais nous pouvons vendre des conserves de légumes dans des pots consignés.

    Quel meilleur exemple que La Recharge, pour illustrer la Semaine européenne des déchets, du 22 au 30 novembre ? 

    Cathy Lafon

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    EN CHIFFRES

    • 390 kg : le poids des poubelles d'un Français par an.
    • 5 millions de tonnes : le poids des emballages jetés en France par an. Seulement 37% d'entre eux sont recyclés.