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Alimentation - Page 73

  • Ces bonnes nouvelles vertes de 2014. Aujourd'hui: les épluchures écolos d'Ariane Daguin

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    Quand Ariane Daguin jongle avec des oeufs, c'est qu'ils sont bios. Photo DR

    C'est l'été... "Ma Planète part" en vacances, bien vertes et bien méritées, vous en conviendrez ! Mais l'écolo-blog de "Sud Ouest" ne vous abandonne pas pour autant et vous a préparé une série spéciale "Retour sur les bonnes nouvelles vertes de 2014" pour vous accompagner quotidiennement (ou presque) jusqu'à la rentrée de septembre.

    Halte à la sinistrose ! L'actualité  écolo ne se résume pas qu'à des catastrophes... Pour vous en convaincre et vous aider à reprendre le boulot en septembre le moral gonflé à bloc,  "Ma Planète" vous propose de revisiter ces infos ultra positives qui ont fait le bonheur des écolos cette année. Aujourd'hui  : le cercle vertueux de l'élevage de poulets d'Ariane Daguin, une chef "toquée" originaire du Gers.

    A New York, Ariane Daguin nourrit ses poulets avec les épluchures des grands restaurants

    7 juin 2014. La gastronomie "verte" ça existe : Ariane Daguin nourrit ses poulets bio avec les épluchures de légumes des grands restaurants new-yorkais qui les servent ensuite sur leurs tables. La restauratrice et femme d'affaire originaire du Gers, a raconté cette initiative durable au New York Times ", en septembre dernier. 

    La poubelle sur pattes est ultra-tendance

    Donner ses déchets ménagers à manger aux poules et aux cochons ? A New York, grâce à la fille du célèbre chef étoilé André Daguin, chef elle-même, c'est ultra-tendance. L'idée d'Ariane, qui a créé en 1985 la société D'Artagnan, avec laquelle elle a commercialisé aux Etats-Unis du foie gras pour la première fois, remet au goût du jour les pratiques ancestrales des paysans de toutes les campagnes du monde. Pour être frappée au coin du bon sens, l'initiative ne réinvente toutefois pas la poudre. En France, les villes et les départements soucieux de développement durable, font de plus en plus souvent appel aux volailles afin de réduire le poids des déchets et de pratiquer un recyclage vertueux. Ainsi, à Barsac en Gironde,  300 poules ont été distribuées le 23 février 2013 à 150 familles de la Communauté de communes (CdC) de Podensac, soit deux par foyers, afin de jouer le rôle de poubelles sur pattes pour les déchets ménagers végétaux des habitants.

     innovation,élevage,aviculture,poulet,gastronomie,new york.Elevés en plein air, élevés en Pennsylvanie

     Ah, ces gens de la ville ! Tout cela aurait donc de quoi faire sourire plus d'un paysan de nos campagnes. Sauf que. La Gersoise installée à New York -  la mégalopole qui en pince pour le durable et le vert-  a fait école. Plusieurs restaurants huppés de la Grosse pomme servent désormais à leur clientèle branchée des poulets nourris avec les épluchures quatre étoiles issues de leurs arrières-cuisines. Poulets qui acquièrent de vraies lettres de noblesse en s'inscrivant dans la lignée de leurs arrière-petit-cousins gascons dont la chair, particulièrement savoureuse par nature, s'enrichit des fanes et des épluchures de carottes, des peaux d'oignons et du pain rassis qu'on leur donne à becqueter... Deux fois plus cher en frais d'élevage, certes, mais au final, une sacrée différence avec le poulet traditionnel américain élevé en batterie au maïs OGM, tout le monde en conviendra. C'est durable, bon pour la santé, ça réjouit les papilles et c'est aussi un vrai business à la clé.

    innovation,élevage,aviculture,poulet,gastronomie,new york.Le "cercle vert" et vertueux des poulets d'Ariane

    Sur ces bases écolos, les poulets d'Ariane, baptisés "Green circle",  sont élevés chez un fermier Amish de Pennsylvanie et nourris le temps qu'il faut avec les épluchures des légumes des cuisines de cinq grands restaurants de Manhattan : "Per Se", Daniel", "Gramercy Tavern", "The Modern" et "David Burke Townhouse". Et servis ensuite sur leurs  tables. En septembre dernier, 220 poulets "Green circle" ont été ainsi accommodés en une seule semaine par les chefs de ces mêmes restaurants partenaires. Selon le "New York Times", la création de ce cercle vertueux aurait coûté 250.000 dollars à D'Artagnan : les bonnes causes que sont l'écologie et la "bonne bouffe" n'ont pas de prix. Pour aller plus loin, l'idée, désormais, consisterait à développer de véritables "poulaillers-clusters" bio. De là à imaginer la multiplication de fermes Amish élevant ainsi des volatiles "durables", aux saveurs particulières, identifiables, pourquoi pas, en fonction de la provenance des restes qui les nourrissent...

    Grâce à la Jeanne d'Arc du foie gras tricolore, chaque Américain peut désormais rêver de mettre un jour sur sa table "son poulet bio".  Merci pour eux, Ariane.

     Cathy Lafon

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     EN SAVOIR PLUS

  • En Autriche et à Londres, une nouvelle énergie propre est née dans les égouts

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    A Londres, on va s'éclairer au cheese burger frites  et au  "fish and chips". Photo AFP

    Dans certains endroits de la planète, on fait du propre avec du sale et en prime, ça produit de l'énergie ! Ainsi, pour créer de l'énergie propre, en Autriche, on récupère les eaux usées et chaudes des salles de bain, des  lave-vaisselle et des lave-linge. A Londres, ce sont les huiles de graisse des restaurants que l'on récupère. Dans les deux cas, c'est dans les égouts que l'on trouve la ressource de ces énergies renouvelables d'un nouveau genre...

    La chaleur des eaux usées

    égouts,énergie renouvelable,autriche,royaume-uni,londes,électricité,graisses,huiles,restaurantsA Amstetten, en Autriche, la chaleur provenant des eaux usées récupérées par les services municipaux d'électricité chauffe en hiver et refroidit en été 4.000 m2 de bâtiments : une véritable économie et une belle initiative verte pour la planète. Comment ça marche ? Des "échangeurs de chaleur" ont été implantés le long d'une section d'égout longue de 42 mètres où la température de l'eau peut atteindre 27°C. Ces échangeurs chauffent de l'eau que l'on fait couler dans des tuyaux adjacents à la canalisation. Tiédie, cette eau est ensuite conduite jusqu'à une pompe à chaleur ultra-performante qui alimente à son tour un système de chauffage central. Coût du dispositif pour cette ville de Basse-Autriche : 240.000 euros. Les économies réalisées sur la facture de chauffage de la ville sont substantielles par rapport au coût d'un chauffage au gaz. Selon une étude de l'université de Vienne, de 3 à 5% des bâtiments autrichiens pourraient ainsi être chauffés par la récupération de la chaleur des égouts.

    Les huiles de graisse des restaurants

    égouts,énergie renouvelable,autriche,royaume-uni,londes,électricité,graisses,huiles,restaurantsAu Royaume-Uni, ce sont les huiles de graisse qui circulent dans les égouts et sont produites principalement par ses innombrables restaurants qui intéressent la capitale britannique. Ainsi, Londres devrait inaugurer en 2015 la plus grande centrale électrique de la planète alimentée avec ces huiles de graisse. Ces déchets qui bouchent une partie des 109.000 km de ses égouts sont un fléau pour Londres qui consacre chaque mois plus d'un million de livres pour les déboucher. Leur recyclage a déjà commencé : plus de 20.000 taxis londoniens les utilisent déjà comme carburant. L'usine électrique que les huiles de graisse des égouts vont alimenter, développée par l'entreprise 2OC; spécialisées dans les énergies vertes, sera construite à l'Est de Londres, à Beckton. Elle devrait être opérationnelle en 2015 et produire 130 gigawatts/heure d'électricité renouvelable, de quoi alimenter 40.000 maisons de taille moyenne. Pas mal.

    Cathy Lafon

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    • Les articles de Ma Planète sur les énergies renouvelables : cliquer ICI
  • Ces bonnes nouvelles vertes de 2014. Aujourd'hui: la ferme Cazaux à Arrens (65), championne des prairies fleuries

     

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    La prairie fleurie de la Ferme Cazaux, Arrens-Marsous (Hautes-Pyrénées) Photo Ma Planète

    C'est l'été... "Ma Planète part" en vacances, bien vertes et bien méritées, vous en conviendrez ! Mais l'écolo-blog de "Sud Ouest" ne vous abandonne pas pour autant et vous a préparé une série spéciale "Retour sur les bonnes nouvelles vertes de 2014" pour vous accompagner quotidiennement (ou presque) jusqu'à la rentrée de septembre.

    Halte à la sinistrose ! L'actualité  écolo ne se résume pas qu'à des catastrophes... Pour vous en convaincre et vous aider à reprendre le boulot en septembre, le moral gonflé à bloc,  "Ma Planète" vous propose de revisiter ces infos ultra positives qui ont fait le bonheur des écolos cette année. Aujourd'hui  : le Salon de l'agriculture 2014 a récompensé les prairies naturellement fleuries de la ferme Cazaux, dans les Hautes-Pyrénées, à Arrens-Marsous.

    La ferme Cazaux, dans les Pyrénées, championne des Prairies Fleuries

    27 mars 2014. C'était une première dans la longue histoire du Salon de l'agriculture. Cela vous a peut-être échappé, mais le 24 février dernier, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, remettait sept prix récompensant "le meilleur équilibre agri-écologique", dans le cadre du premier Concours général agricole des "Prairies Fleuries". Marie-Paule Cazaux, éleveuse de montagne à Arrens-Marsous (Hautes-Pyrénées) et productrice de fromages, a été récompensée du 2ème prix, dans la catégorie "prairies de montagne".

    PIERRE RABHI PORTRAIT.jpgL'agro-écologie, késaco ?

    Le ministère de l'Agriculture a voulu placer la dernière édition du Salon de l'agriculture sous le signe de l'agro-écologie, qui est, selon lui, "une nouvelle approche qui intègre l'environnement comme facteur de compétitivité". Voilà pour la partie "gouvernementale" de la définition, en vertu de l'article 3 de la Loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt. Pour aller plus loin, il faut savoir que les tenants de l'agro-écologie refusent avant tout une approche uniquement technique ou techniciste de l'agriculture et prônent une approche globale, basée sur  la reconnaissance des savoirs et savoir-faire paysans, qui utilisent les ressources offertes localement par la nature, par exemple pour lutter contre les maladies des plantes. L'agro-écologie, dont le chantre est le poète-philosophe Pierre Rabhi (photo ci-dessus), vise à réconcilier le développement agricole avec la protection de l’environnement et la biodiversité, en passant par des opérations de "renaturation" le cas échéant.

    Plus de performance économique et environnementale

    le foll.jpgPlus prosaïquement, avec les prix décernés dans le cadre du concours "Prairies fleuries, Stéphane Le Foll entend conforter et amplifier une dynamique déjà engagée sur les territoires par les “pionniers de l’agro-écologie” et "née de la mobilisation de leur mobilisation volontaire d'acteurs locaux", afin de "modifier les systèmes de productions vers plus de performance économique et environnementale". Tout en récompensant au passage le partage des bonnes pratiques, l'amélioration de la biodiversité et du paysage.

    Marie-Paule Cazaux, "pionnière de l'agro-écologie" de montagne

    marie paule.jpgMarie-Paule Cazaux du Val d'Azun (Arrens-Marsous), fait partie de ces fameux "pionniers de l'agro-écologie", avec son mari, Jean-Pierre, également conseiller municipal du village. Ce dernier a notamment longtemps bataillé pour obtenir de sa commune qu'elle passe enfin au zéro phytosanitaire, en 2013. Le fromage de brebis de la Ferme Cazaux est plutôt réputé : on vient de loin pour s'en régaler, et les meilleurs des fromagers se fournissent chez elle, et ce jusqu'à Bordeaux. Sélectionnées par l'Office national des forêts (ONF), après avoir été récompensées au niveau départemental puis régional, ses prairies ont obtenu le deuxième prix dans la sixième catégorie du Concours général des prairies fleuries, celle des prairies fauchées et pâturées en montagne. Bien évidemment consciente de s'inscrire dans une démarche naturelle et agro-écologique sinon bio, Marie-Paule a pourtant été surprise d'être ainsi distinguée, et n'en revient toujours pas: selon l'ONF, ses prairies, fleuries naturellement, recèlent plus de 300 variétés de plantes !

    Une AOC de foin bio

    aoc foin.jpgCe prix inattendu a été pour l'exploitante agricole l'occasion de monter à Paris et de recevoir la distinction des mains du ministre en personne. Mais le plus surprenant, raconte-t-elle, a été de découvrir qu'il existait une AOC de foin bio. Le foin de Crau, produit dans les Bouches-du-Rhône, bénéficie à ce jour et depuis 1997, de la seule appellation d’origine contrôlée attribuée en France à un produit non destiné à l’alimentation humaine. Elle montre en riant le sachet de ce foin, joliment empaqueté dans un papier cristallin, qu'elle a rapporté de Paris :  "Regardez ! Vous vous rendez-compte, une AOC de foin ? Je n'aurais jamais cru que cela existe ! Le foin, c'est naturel... Mais c'est vrai, finalement, les brebis s'en nourrissent, alors forcément, la qualité de leur fourrage détermine celle du lait et des fromages...", réfléchit-elle. Le prix d'excellence agro-écologique, remis aux éleveurs lauréats, met en effet en valeur leur travail mais aussi les services rendus par leurs prairies fleuries à la biodiversité et la qualité des fourrages, qui se répercute sur la qualité des produits : lait, viande, miel….

    Le rendez-vous pour l’édition 2015 du concours général des "Prairies Fleuries" a d’ores et déjà été lancé par le ministre, à l’issue de la cérémonie. Marie-Paule Cazaux reviendra-t-elle un jour à Paris avec une "AOC de foin de la Ferme Cazaux" ? "Et pourquoi pas !", sourit-elle.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    Les prix du Concours général agricole des "Prairies Fleuries", catégorie 6, prairie fauchée et pâturée (montagne) :

    • 1er prix :  Gérard VERDIER - EARL La Pessade, Parc naturel régional Volcans d'Auvergne.
    • 2ème prix : GAEC Ferme CAZAUX, Parc national des Pyrénées, Val d'Azun.

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